Contrairement à ce qui se dit actuellement il n'y a pas d'inflation en Europe.
Nous avons simplement une augmentation des prix due à un accroissement de la demande d'énergie, de matières premières et de produits alimentaires, pour lesquelles l'offre a du mal à suivre la demande.
Cette augmentation des prix est accentuée par la crise financière, alors que le monde regorge de liquidités. Ce sont les puissances financières qui, en se retirant de l'économie de production pour spéculer sur les matières premières, en font énormément augmenter le prix.
L'action de la BCE, pour maintenir le pouvoir d'achat de l'euro en freinant l'économie, est contre-productive. L'augmentation de 3,2 % des prix que l'on constate aujourd'hui en est la preuve.
Par définition l'inflation est la diminution régulière de la valeur de la monnaie par rapport à l'ensemble des prix.
C'est l'augmentation parallèle de tous les prix, salaires et revenus sociaux
compris.
Ainsi l'inflation ne nuit qu'à l'argent qui ne travaille pas. Contrairement à
ce que le lobby de l'argent veut nous faire croire
l'inflation ne nuit absolument pas aux prolétaires (ceux qui vivent, au jour
le jour, du revenu de leur travail).
Elle ne nuit qu'aux possesseurs de monnaie, aux rentiers (qui vivent des revenus de leurs prêts) et surtout aux spéculateurs (utilisant prioritairement l'argent pour spéculer) qui profitent essentiellement des fluctuations
(bulles et crises) économiques qu’ils favorisent dès qu'ils le peuvent.
En luttant maladivement contre l'inflation,
Jean-Claude Trichet et la BCE luttent contre le développement économique et social
au profit de l'argent prédateur.
Par ailleurs, l'augmentation des prix n'a jamais empêché les riches d'acheter. Par contre elle freine instantanément les achats des moins aisés.
Ainsi, pour ne pas que la hausse des prix ralentisse la consommation intérieure qui est le principal support de l'économie, il convient d'indexer les bas revenus, très au-delà du SMIC.
En les indexant jusqu'au niveau du salaire médian, cela assurerait la
croissance de la consommation tout en faisant supporter, seulement par les classes les plus aisées, le coût de l'augmentation des prix. Au lieu de vouloir supprimer l'indexation des salaires en Belgique et au Luxembourg, les autorités européennes devraient demander à tous ses membres de l'appliquer.
Cela favoriserait la réconciliation des citoyens de base avec l'Europe. En freinant l'augmentation des salaires, comme le veulent les instances européennes, cela fait payer l'augmentation des prix en priorité par les couches les moins
favorisées de la population.
Cela ralentit l'économie ce qui provoque un manque à gagner important à
l'ensemble de la société dont pâtissent aussi les plus favorisés.
L'augmentation automatique des salaires, jusqu'au salaire médian, en provoquant une inflation raisonnable, déclenche un grand nombre de réactions favorables :
- Elle incite les capitaux à s'investir au lieu de rester en attente pour jouer la spéculation contre l'économie. Elle favorise le retour du
capitalisme financier prédateur au capitalisme entrepreneurial
créateurs d'emplois et de richesses.
- Elle désendette les états, les
investisseurs, et les particuliers.
- C'est le meilleur moyen de rendre du
pouvoir d'achat aux classes moyennes qui accèdent à la propriété
(logement, voiture, équipements d'économie d'énergie….)
- Elle empêche d'endetter les générations
futures, ce qui est une aberration.
On peut allonger énormément la liste des avantages de l'inflation. Pour résumer,
elle permet la solidarité économique et sociale.
Les puissances financières lui trouvent tous les défauts car c'est un très lourd impôt sur l'argent prédateur. L'inflation
transforme l'argent prédateur en « semences de progrès » car pour le conserver, et le faire
fructifier, il faut en permanence le réinvestir c'est-à-dire le faire produire
en apportant travail, revenu, et ressources fiscales à la collectivité.
Il est
grand temps de remplacer l'ISF, cet impôt contre-productif, par une inflation sensible qui profite à tout le monde, car elle est le résultat d'une solidarité accrue.