libéRennes
08/07/2008
Un projet de décret fait bondir les écolos bretons
ECO-TERRE - Marche arrière toute! Après avoir interdit les extensions de porcheries dans les zones d’élevages denses et saturées d’azote, l’Etat s’apprêterait a lever cette interdiction et à lâcher de nouveau la bride aux éleveurs dans ces cantons dits en “excédents structurels”. C’est du moins la crainte de l’association Eau et Rivières de Bretagne - région tout particulièrement touchée par la pollution par les nitrates - qui vient de tirer la sonnette d’alarme en claquant la porte d’un groupe de travail mis en place par les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture qui envisage de revenir sur les dispositions actuelles.
“C’est la porte ouverte à l’aggravation de la concentration des cheptels, avec des inconvénients environnementaux majeurs”, s’est insurgé le délégué général d’Eau et Rivières, Gilles Huet. Selon ce défenseur de l’environnement, ce revirement va également “totalement à l’encontre de ce que l’on fait en Bretagne depuis une dizaine d’années” et est “aux antipodes de la démarche du Grenelle de l’environnement”.
Nitrates, mais aussi phosphores, amoniac, pesticides, on ne compte plus les produits issus des élevages intensifs qui polluent l’eau en Bretagne où neuf bassins versants ne respectent pas les normes européennes. Celà vaut d’ailleurs à la France la menace d’une amende de 28 milions d’euros pour non-respect de la norme maximale de 0,50 mg de nitrates par litre d’eau. Qu’à celà ne tienne, “surdensifions” semble avoir décidé le groupe de travail gouvernemental, si l’on en croit Eau et Rivières qui évoque un “projet de décret aberrant”. Alors que l’on a enregistré une augmentaton de 15% des marées vertes en 2007 et que l’on est encore loin du compte dans la résorption des excédents d’azotes ou d’engrais chimiques dans les sols, nul doute en tout cas qu’avec un tel projet, la reconquête de la qualité de l’eau en Bretagne n’est pas pour demain.
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