En suivant Geneviève Tabouis

En me promenant sur le Web démocrate, j'ai visité le site "Geneviève Tabouis". Puis, suivant une recommandation, je suis allée sur un site sur l'Europe, avec plein d'archives ( très intéressant): http://www.ena.lu/.

Toujours sur les traces de Geneviève (comme Alice derrière le Lapin Blanc) , j'ai trouvé cette interview radio. Avec quelques phrases de cette grande dame, qui pourraient concerner l'actualité d'aujourd'hui..

Les relations Est-Ouest suite au sommet de Copenhague par Geneviève Tabouis (RTL, 16 décembre 1973)

Le 16 décembre 1973, dans sa chronique hebdomadaire sur les ondes de RTL, la journaliste Geneviève Tabouis évoque le sommet européen de Copenhague des 14 et 15 décembre. A cette occasion, elle dresse un bref portrait des relations entre les États-Unis et l'Europe.

Inédit-Geneviève Tabouis:"Conférence de Copenhague" / Geneviève Tabouis.- Paris: RTL [Prod.], 16 décembre 1973. RTL, Paris. - (03:50, Montage, Son original).RTL, Paris, 22, rue Bayard.

"[Journaliste] Comme tous les dimanches nous en arrivons maintenant à l’Inédit de la semaine que Geneviève Tabouis a consacré aujourd’hui à la conférence de Copenhague.

[Geneviève Tabouis] En fait, l’ensemble de l’opinion publique européenne ne croyait pas que puisse se terminer sans quelque éclat particulier une réunion que certains ont qualifié d’historique. À cette réunion, le chancelier Brandt s’est montré quelque peu nerveux, le leader du parti libéral, monsieur Scheel, ayant choisi ce même jour pour annoncer qu’il posait sa candidature au poste de chancelier aux prochaines élections début ‘74. Candidature dont les fréquents séjours en URSS suscitent ce commentaire particulier : monsieur Scheel va-t-il s’orienter vers un nouveau Rapallo ? Or, les Américains envoient précisément comme nouvel ambassadeur au Kremlin leur meilleur expert en questions soviétiques, monsieur Walter Stoessel, qui de plus connaît à fond les questions d’Europe occidentale. Ainsi s’affirme la volonté américaine d’approfondir les relations américano-soviétiques. Par ailleurs, l’identité européenne, définie en 22 points à Copenhague, se présente très favorable à l’Amérique et monsieur Kissinger en quittant Bruxelles a déclaré : « J’ai la certitude que tous les objectifs américains fixés par la nouvelle Charte Atlantique seront atteint en quelques mois. » En fait, dès lors que l’on reste dans le bloc, on se résigne à accepter le chef de file, ses conceptions et ce qu’il impose et exige. On ne peut donc plus douter que la restructuration imaginée par Kissinger, dite nouvelle Charte de l’Atlantique, ait été entérinée à Bruxelles le 10 décembre 1973. Tout d’abord, selon le plan Kissinger, premièrement, les États-Unis veulent avant tout éviter l’affrontement atomique avec l’URSS et pour cela contrôler jusqu’aux relations stratégiques avec les Soviétiques. Deuxièmement, par un intérêt bien compris, Washington ne veut pas que l’Europe occidentale devienne communiste et paradoxalement espère une nouvelle coopération du Kremlin à ce sujet. Ainsi, après le plan Marshall de ‘45, c’est aujourd’hui avec la nouvelle Charte de l’Atlantique un même remède que les Américains comptent appliquer avec bonheur au nouveau monde pour défendre leur civilisation de la prospérité sans cesse croissante. Notamment, ils veulent parvenir à instaurer la semaine de 35 heures de travail pour tous. Et pour tous cette politique, destinée aux dires du big business, a éclipsé par la croissance du capital-loisir d’autres problèmes dangereux pour le libéralisme idéologique. Mais aujourd’hui se pose cette question : le président Nixon en position difficile à Washington peut-il encore être le créateur d’un succès occidental ? Un Occident où, les États-Unis tenant lieu de soleil, les autres seraient en orbite de distance plus ou moins éloignée et respectueuse de l’astre éclairant dont chacun recevra lumière et chaleur, soit considération et prospérité, en bref, une hiérarchie selon la valeur octroyée à chacun par Washington."

Nil nove sub sole