L'accusation résiste aux assauts contre le procès "Angolagate"
Le 29/07/2008 à 13h40 GMT
par Thierry Lévêque
PARIS (Reuters) - Avec l'appui indirect de l'Elysée et du ministère de la Défense, mais sans celui du parquet, la défense des suspects d'une affaire de vente d'armes à l'Angola tente d'affaiblir l'accusation en vue du procès de 42 personnes prévu au mois d'octobre.
De sources judiciaires, on rapporte que le procureur de Paris a décidé ces derniers jours, malgré les démarches officieuses de plusieurs avocats, de maintenir à l'ouverture de ce procès le 6 octobre l'accusation de "commerce illicite d'armes", contre l'avis du ministre de la Défense, Hervé Morin.
L'affaire porte sur des ventes d'armes à l'Angola d'un montant de 790 millions de dollars, entre 1993 et 2000, menées par deux hommes d'affaires, le Français Pierre Falcone et l'Israélien d'origine russe Arcady Gaydamak, qui auraient constitué un réseau d'influence en payant des personnalités.
Le banc des prévenus sera riche en célébrités avec Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de l'ancien chef de l'Etat, son ex-conseiller Jacques Attali, l'ex-ministre de droite Charles Pasqua et son ami Jean-Charles Marchiani, l'écrivain Paul-Loup Sulitzer, l'ex-juge et élu UMP Georges Fenech et l'ex-dirigeant de la radio RMC Jean-Noël Tassez.
Après une visite de Nicolas Sarkozy en Angola en mai, où le chef de l'Etat français a souhaité "lever les malentendus du passé", Hervé Morin a envoyé une lettre le 11 juillet aux avocats de Pierre Falcone pour dire que le délit de "commerce illicite d'armes" n'existe pas.
Techniquement, ce courrier serait susceptible d'ébranler les poursuites, qui reposent sur une plainte du ministère de la Défense déposée en 2001 par le ministre socialiste de la Défense d'alors, Alain Richard.
Le procureur Jean-Claude Marin a cependant refusé de modifier sa position, dit-on de sources judiciaires. "Le courrier n'a été envoyé ni au tribunal, ni au procureur, mais à la défense, ce qui est sans précédent dans une affaire judiciaire. Le ministre n'a pas retiré sa plainte. Cette démarche ne change donc rien", explique un haut magistrat sous le sceau de l'anonymat.
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