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juju41 a écrit:
je ne comprends pas comment le protectionnisme peut entrainer le
co-développement de tous les pays.. comment le petit état africain sans
ressources de matières premières,pourrait se suffir à lui-même, s'il ne
vend pas à l'étranger parce ses produits seront hyper taxés...et serait
lui condamné à acheter à l'étranger ce qu'il ne produit pas...
de plus le protectionnisme entraine le repli identitaire et nationnaliste,
ferment de guerres, à terme... je ne vois pas en quoi ce serait le
paradis sur terre...
toi laisse tomber tu ne comprends pas les nuances soit tout est blanc soit tout est noir tu ne comprendras jamais
On pourrait t'en dire autant. Mais ça ne ferait pas avancer le débat.
Alors essaie de trouver de meilleurs arguments pour répondre à juju qui ne t'agresse pas, elle.
Et au besoin, va prendre l'air, une fois de plus.
Très bien je vais essayer de répondre patiemment et en retenant mes nerfs même si c'est parler dans le vide.
Comme je disais le débat doit être à mon avis dans le type et le degré
de protectionnisme et non pas dans un faux débat entre protectionnisme
et libre échange car on voit bien que le libre échange nous mène vers
une impasse.
La crise financière et économique actuelle prouve qu'une telle économie
ne peut pas s'auto-réguler comme les néo-libéraux l'affirmaient :
l'absence de règles pour s'assurer que les échanges économiques se font
dans le respect de l'intérêt général et des libertés de tous ne peut
que conduire qu'à des crises comme actuellement du fait des abus
obligatoires des gens.
De plus la crise écologique, le réchauffement planétaire et les futurs
pénuries de certaines ressources qui s'annoncent, mettent en évidence
que l'actuel modèle économique est néfaste vu qu'il démultiplie pour
des raisons financières les échanges inutiles, polluants à cause des transports qu'ils occasionnent, et couteux en ressources non ou difficilement renouvelables pour produire la même
chose que ce que l'on pourrait produire localement.
Et il y a la crise social finalement, ce modèle économique ne semble
profiter qu'à une minorité de personnes partout dans le monde, il
accroît considérablement les inégalités et instaure une certaine
précarité en mettant en compétition les populations, leur niveau de
vie, leurs protections sociales, leurs salaires, entre elles. La
recherche de compétivité au niveau mondial devient alors dans ces
conditions la recherche du moins disant social. C'est incompatible avec
l'intérêt général.
Enfin il y a aussi la crise alimentaire, nous produisons largement de
quoi nourrir toute la population mondiale mais pourtant des populations
entières sont encore touchées par la famine et des populations pauvres
dans chaque pays sont loin de manger à leur faim et vivent des vies de
privations.
On constate l'absurdité du modèle économique actuel dans ce domaine
quand on s'apperçoit que dans des pays touchés par la famine des terres
qui pourraient servir à produire tout ce dont les populations locales
ont besoin sont en fait utilisées pour exporter des produits exotiques
dans les pays dévelopés car évidemment c'est plus rentable pour les
exploitants.
L'incapacité du modèle économique néo-libérale à résoudre cette crise alimentaire est flagrante.
Alors on nous oppose souvent l'extra-ordinaire développement de la
chine comme exemple de réussite de ce modèle économique. Mais je ne
suis pas d'accord pour considérer que cela compense tout le reste. Pour
moi la fin ne justifie pas les moyens et je n'accepte pas l'idée qu'il
faille en déshabiller certains pour en habiller d'autres.
Je crois donc en la possibilité pour toutes les civilisations de se développer toutes ensembles. Je crois au co-développement.
Pour toutes ces raisons je pense que la solution est une économie qui
va chercher avant tout à satisfaire les besoins des populations locales
avant de chercher à s'exporter.
Les deux grandes forces néfastes qu'il faut contrer c'est la
multiplication inutile des échanges pour la recherche du maximum de
rentabilité, et c'est la concurence des populations sur des critères
malsains comme le coût du travail.
Pour cela, les réponses sont la relocalisation au moins en partie de la
production, et le retour à une concurrence saine sur le savoir faire et
l'innovation. Ce qui suppose une forme de protectionisme.
Le libre échange ne semble bénéfique que dans de telles conditions.
Reste à transformer ces principes en quelque chose de concret, là est
tout le débat sur la forme et le degré de protectionisme qu'il faut
mettre en place. Cela constitue la première partie de la solution.
Il me semble qu'il faut aussi remettre en cause notre modèle
productiviste en y incorporant largement les critères écologiques et de
satisfaction des besoins primordiaux des populations.
Et là il me semble que c'est bel et bien le modèle républicain,
démocratique écologique, social et laique, basé sur une économie
intérieur mixte, c'est à dire avec une large partie de l'économie qui
est publique et dédiée à la satisfaction de nos besoins que la logique
du marché ne peut pas remplir, que se trouve la seconde partie de la
solution.