La notion de conscience historique n’appartient qu’à certaines civilisations. Elle consiste à connaître le passé pour le mettre en perspective dans l’avenir, par rapport au présent. La mémoire collective est ainsi constitutive d’un récit rationnel et non plus seulement de mythes. L’historien est alors celui qui va tenter de reconstituer le passé (sous ses formes morales, sociologiques, politiques, chronologiques, etc.). Et la philosophie de l’histoire aura alors pour tâche, à partir du travail des historiens, de tirer des règles, des enseignements, des réflexions générales à partir d’une connaissance du passé.
Néanmoins, dans le travail des historiens, l’objectivité parfaite a toujours été impossible. Car les mythes, les interprétations, les idéologies se mêlent toujours au récit objectif pour mettre`l’histoire au service d’une cause présente. Les exemples sont innombrables, de César réinterprétant sa guerre des Gaules jusqu’au polémiques intarissables sur l’histoire de la colonisation, de l’esclavage ou de la dernière Guerre mondiale, en passant par la revisitation du Moyen-Âge par l’historiographie de la IIIe République, de l’histoire russe ou chinoise par le communisme, etc. C’est pourquoi l’interprétation de l’histoire est toujours inextricablement mêlée au récit historique pur.
Mais le vrai philosophe sait bien que le récit historique pur n’existe pas. Tout récit historique est poésie, en grec “création ” (du verbe poïein, faire, créer, produire), c’est-à-dire re-création, re-production du passé au service du présent et de l’avenir.
Les deux courants de la théorie de l’histoire
On peut distinguer deux grands courants dans la philosophie de l’histoire, l’un, que l’on pourrait appeler progressiste ou téléonomique ( en grec : dirigé vers une fin) l’autre, cyclique. (en grec : qui tourne sur lui-même).
Le courant progressiste estime que l’histoire de l’humanité est une ligne ascendante. Celle-ci se dirigerait vers une... suite: http://www.kervreizh.eu/index.php?id=yann-ber_tillenon