Voici le copié-collé de leur FAC disponible sur leur site :
INDEX
- Qu'est-ce que la zététique?
- Quels sont les objectifs du Cercle Zététique?
- Quels sont les objets d'étude de la zététique?
- Qui peut adhérer au Cercle Zététique?
- Y a-t-il une unanimité sur tous les points au sein du CZ?
- Comment "fonctionnez"-vous?
- Pourquoi ce mot étrange de "zététique"?
- Faites-vous de la politique, comme d'autres groupes sceptiques ?
- Et Dieu, dans tout ça?
- Une approche si rigoureuse ne s'oppose-t-elle pas au rêve?
Qu'est-ce que la zététique?R : La zététique vient du grec
zetein, qui signifie "
chercher". Elle a été enseignée par le philosophe grec Pyrrhon (365-275 av. notre ère). Remise au goût du jour par Henri Broch, docteur ès sciences, professeur de biophysique théorique, elle est actuellement enseignée à la Faculté des sciences de Nice-Sophia Antipolis.
Selon la définition du Pr Broch, la zététique est "
l'Art du doute"; le Cercle Zététique a fait sienne cette définition. Nous ne cherchons pas, bien sûr à réhabiliter telle quelle la philosophie de Pyrrhon! La zététique est synonyme de "
méthode scientifique" et d'"
esprit critique".
Elle est une contribution à la formation d'une capacité d'appropriation critique du savoir humain. La zététique encourage à penser par soi-même, avec ordre et méthode, à mille lieues des dogmes, des préjugés et des idées préconçues. Elle est, pour reprendre le mot du biologiste Jean Rostand, une "
hygiène préventive du jugement".
Quels sont les objectifs du Cercle Zététique?R : Le CZ a pour mission principale de mener des investigations dans le domaine des fausses sciences, de l'étrange et du paranormal et de diffuser le résultat de ces enquêtes dans le grand public, par tous les moyens possibles. Ses membres font des conférences, participent à des débats publics, s'expriment dans des émissions télévisées, etc. Le magazine
Enquêtes Zest pour l'instant notre principal vecteur d'information. L'objectif du CZ est d'informer, afin de faire reculer la superstition et les idées fausses en matière de paranormal et de "phénomènes étranges".
Quels sont les objets d'étude de la zététique?R : Une démarche zététique, c'est-à-dire une démarche qui soit à la fois critique et méthodique, peut en principe s'appliquer à tous les sujets, sans exception. Le Cercle Zététique a néanmoins volontairement restreint son terrain d'études au paranormal et aux phénomènes réputés mystérieux, dont la prolifération actuelle est inquiétante pour l'avenir de nos sociétés. Il a été fondé principalement pour ne pas laisser aux charlatans l'opportunité
d'investir le terrain de l'étrange.
Qui peut adhérer au Cercle Zététique?R : Le Cercle Zététique se présente comme un groupement de chercheurs, universitaires ou indépendants. Toute personne partageant nos points de vue et désirant s'investir dans les recherches peut postuler pour adhérer. Nous rassemblons donc des scientifiques, des médecins, des historiens, mais aussi des illusionnistes, et des particuliers sans bagage universitaire spécifique, mais qui ont de l'esprit critique à revendre! Les critères de sélection sont la compétence et la motivation (l'idéal étant la réunion des deux!), sans oublier une nécessaire ouverture d'esprit. Ceux qui désirent simplement soutenir notre action peuvent s'abonner à notre revue
Enquêtes Z, qui se propose de publier les investigations menées par les adhérents.
Y a-t-il une unanimité sur tous les points au sein du CZ?R : Sur la plupart des objets d'études, à vrai dire sur la grande majorité, nous partageons des vues communes. Nous sommes également tous d'accord sur les méthodes qu'il convient d'employer. Mais il arrive (heureusement!) que nous ayons quelques divergences. Nous avons fait, par exemple, un débat sur l'affaire Kennedy, où les deux protagonistes avaient de vues diamétralement
opposées. D'autres débats existent, sur la psychanalyse, sur le fonctionnement du cercle, etc. Ces débats sont une richesse pour nous. Ils nous permettent d'avoir un recul critique sur nos propres options. Le frottement des idées est un facteur de progression. Nous récusons d'avance ceux qui prétendent avoir la "science infuse" et qui refusent toute discussion : un tel fonctionnemente est le propre des sectes!
Comment "fonctionnez"-vous?R : Nous menons des travaux de groupe ou des enquêtes en solo. A chacun sa méthode et ses préférences; nous encourageons évidemment le travail de groupe, qui implique l'émulation et empêche la pensée circulaire. Nous essayons de faire en sorte que toutes les enquêtes qui paraissent dans
Enquêtes Z soient relues par un comité de rédaction qui donne son aval et qui fait part de ses critiques. Nous essayons systématiquement d'avoir recours à des spécialistes, afin de nous éclairer sur toutes les questions qui
requièrent leurs compétences.
Quelles sont les différences entre la zététique et le scepticisme, le rationalisme ou la "libre pensée"? Pourquoi ce mot étrange de "zététique"?R : Tout dépend du sens que l'on accorde aux mots que l'on emploie. Le "scepticisme" est souvent compris comme une incapacité de choisir et un refus de conclure. Le "rationalisme" désigne parfois une école de pensée opposée à l'empirisme. Quant à la "libre pensée", elle est, dans notre pays, étroitement associée à l'anticléricalisme du début du XXe siècle. Le Cercle Zététique refuse
pour sa part de se situer dans un parti ou dans un autre. Il se propose, avant toute autre considération, de rassembler les chercheurs qui ont une approche rigoureuse des phénomènes qu'ils étudient. A ce titre, nous nous sentons proches, évidemment, des sceptiques, des rationalistes et des libres penseurs. L'emploi du qualificatif "zététique", fort peu connoté, nous semble assez bien s'adapter à notre démarche, qui ne se revendique d'aucune école de pensée particulière et qui est essentiellement axée sur une pratique. Nous nous voulons donc fédérateurs. Les questions épistémologiques nous intéressent, les diverses philosophies des sciences également, mais nous n'avons pas de
"ligne" précise à ce sujet. Nous ne sommes pas un club de philosophes, ni de théoriciens de sciences, mais avant tout une association de chercheurs. En somme, nous n'avons pas de gourou et nous restons ouverts.
Faites-vous de la politique, comme d'autres groupes "sceptiques" dans le monde?R : Nous pouvons faire de la politique quand la politique descend sur le terrain du paranormal, quand un ministre privilégie les homéopathes, par exemple, ou quand un président consulte une astrologue. Le CZ ne peut pas non plus se satisfaire de l'existence de la loi n°90-615 du 13 juillet 1990 dite "Loi Fabius Gayssot", par exemple, puisque la lecture de l'Histoire ne peut être décrétée par voie juridique. Mais nous ne défendons aucune idéologie particulière et
nous laissons nos membres totalement libres de penser ce qu'ils veulent, tant qu'ils ne font pas de prosélytisme à l'intérieur du cercle. Les membres de notre association appartiennent à des tendances politiques différentes, voire opposées; cela ne les empêche pas de travailler ensemble et d'être d'accord sur l'essentiel.
Et Dieu, dans tout ça? Le CZ professe-t-il une opinion particulière sur cette question?R : Nous n'entrons sur le terrain religieux que lorsque les religions se piquent d'entrer sur le terrain scientifique ou historique. Nous sommes alors dans notre rôle, qui est de vérifier les allégations mystérieuses, d'où qu'elles viennent. Lorsqu'une église prétend qu'il se produit un miracle, le Cercle Zététique se propose naturellement d'aller y voir et de rendre son verdict. Mais nous ne
nous occupons pas des questions métaphysiques, qui ne sont guère testables et qui, en conséquence, ne ressortent pas de notre domaine d'études. Il y a donc des "croyants", des agnostiques et des athées au sein de notre association. Les deux dernières catégories sont sans doute celles que l'on y rencontre le plus fréquemment. Mais quelles que soient les opinions ou croyances des uns et des autres, celles-ci doivent demeurer "à la porte du laboratoire".
Une approche si rigoureuse ne s'oppose-t-elle pas au rêve?R : Au contraire! Le Cercle zététique a pour devise : "
Le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance" (Henri Broch), ce qui signifie que nous reconnaissons parfaitement la légitimité de l'intérêt que l'on peut porter au paranormal ou à l'étrange (nous ne sommes pas une association de scientistes froids et bornés, rétifs à tout ce qui n'entre pas dans le cadre étroit d'un
laboratoire!) mais que nous insistons sur le fait qu'il ne faut pas tout mélanger, sous peine de déprécier à la fois le rêve et la connaissance. La science s'applique au domaine de la connaissance; le rêve peut la soutenir, lui donner des motivations, des objectifs, et plus généralement donne des raisons de vivre et d'espérer... Mais le rêve ne peut la remplacer ni lui dicter sa conduite. Lorsque l'on prétend faire de la science, il importe de respecter scrupuleusement la méthode que l'on revendique et ne pas céder au chant des sirènes.
D'ailleurs de nombreux sceptiques sont des écrivains de science-fiction -et, contrairement à une idée reçue, ils ne mélangent jamais la littérature et la science. Ce qui signifie qu'ils se servent des données de la science pour bâtir des scénarii plus ou moins probables (et souvent complètement délirants!), mais qu'ils ne prétendent jamais que leurs livres reflètent la réalité. Pour faire bref, si l'on rêve que l'on est Superman, ce n'est pas une raison pour sauter par la fenêtre!