francedemocrate par Samuel Cazenave
Municipales, le par(t)i du bonheurLes 3 M : Modèle-Municipales-ModemPerspective, 15 janvier 2008
La revue Problèmes Economiques vient de publier un dossier intitulé "Le bonheur expliqué par les économistes". Les contributeurs démontrent ce qui est désormais bien connu : les indicateurs de croissance économique mesurent la richesse monétaire, la consommation, sans intégrer le bien-être des individus. Et de ce premier constat, on passe au second, qui est un début de projet politique : le système coûte plus qu’il ne rapporte aux individus.
Comment le faire évoluer en France ? Comment la France, berceau du contrat social, des droits de l’homme d’abord, puis des droits économiques et sociaux, pourrait-elle une fois encore porter un nouveau pacte politique ?
Certes le "président bling-bling" ne nous sera sans doute pas d’une grande aide. Mais l’entrée modeste par les élections municipales est aussi sans doute la plus pertinente.1- Un nouveau modèle de sociétéCes débats techniques, ces écoles d’analyse, révèlent les lézardes les plus apparentes d’un système économique qui menace ruine. Modèle entropique, dans le jargon économique, cette sorte d’ogre moderne s’affaiblit à force d’avoir tout dévoré, tout broyé. Et les spécialistes évoquent une nouvelle fois pour 2008, le grand chaos économique !
Cessons d’agiter le chiffon rouge. Prenons plutôt le taureau par les cornes.
Parce que la société de croissance n’est plus soutenable, parce que la misère déborde les seules difficultés budgétaires, il faut identifier un nouveau principe général de vie individuelle et collective.
Les objectifs de qualité de la vie sociale, de la vie familiale, du débat démocratique, de l’accès à l’information, à la culture, de l’environnement doivent désormais trouver leur place dans un modèle économique intégré. Parce que ces éléments sont partie d’un tout qui contribue à l’équilibre individuel, à la cohésion et au dynamisme collectifs.
Faisons de nécessité vertu en tentant de réconcilier notre société avec sa vocation première : permettre à chacun son propre développement.L’échéance toute proche des élections municipales est l’occasion de rentrer par la proximité dans ce nouvel état de civilisation. De fait, le
développement responsable est devenu un incontournable. Le
2- Les municipales :
la bonne maille pour commencer.
Le Palmarès des bonnes idées palmarès des bonnes idées réalisé par le quotidien 20 minutes et RMC en fournit une des plus récentes illustrations
Le Maire n’est pas omniscient. Sa capacité de faire pour ses administrés est moins directement liée à l’amélioration de leur
niveau de vie qu’à celle de leur
qualité de vie. Il est à ce titre l’acteur premier de la nouvelle impulsion à donner.
Le maire est l’élu du quotidien, qu’il s’agisse de la petite enfance et de la garde des enfants, du cadre de vie, du logement, des transports, du dialogue avec les habitants à l’occasion de projets de renouvellement de la ville par exemple, de l’animation des quartiers, de la vie culturelle, de l’aide à la vie associative, et plus généralement du lien entre les individus.
Cette capacité à créer du lien fonde aussi l’autorité du Maire, intermédiaire entre les acteurs du développement de proximité de son territoire, acteurs publics et privés. Il est celui qui donne les impulsions, qui montre la direction. A ce titre, il peut aussi mettre en relation les structures d’insertion et de formation des jeunes.
Il nous faut donc des "maires porteurs" de ce nouveau type de vie collective. Il faut aussi espérer que le MoDem investisse des candidats et des chefs de file, qui en soient les meilleurs porte-parole.
3- Le MoDem, le bon mouvement
pour le bonheurLa présence du MoDem dans le scrutin municipal doit être fondée sur les idées. C’est sa marque de fabrique.
Loin des fondations libérales de la droite et collectivistes de la gauche socialiste (les secondes étant le produit historique et philosophique des premières selon Michel Téretschenko), qui visent finalement l’une et l’autre au développement par la croissance, le Mouvement Démocrate appuie sa démarche sur les enjeux présents. Il est libre !
Nous ne sommes porteurs d’aucun de ces héritages, dont les uns et les autres se prévalent selon les circonstances aux élections nationales, puis se débarrassent opportunément à l’occasion des scrutins locaux. Dans ce paysage de girouettes qui continuent de tourner alors que le souffle est retombé depuis longtemps, tentons d’apporter un bol d’air frais.
Parce que ce jeune mouvement a vocation à porter ce qui va changer et ce qui doit changer la vie, il doit démultiplier dans chaque commune sa méthode et construire clairement chaque projet à l’aune d’une analyse coût-avantage sur 20 ans pour l’avenir des territoires.
Pour ceux qui s’engagent dans une démarche électorale partenariale, il me semble indispensable que chaque sujet soit passé au crible de cette exigence de la qualité de vie. Les grilles d’analyse existent. Il faut les utiliser. S’il en manque, inventons-les.
Profitons de notre liberté pour apporter dans les débats une cohérence ambitieuse. Si nous nous contentons d’être présents, nous ne représentons pas "nos mandants", dont les attentes sont légitimement grandes.
En guise de conclusion, j’ajouterais cette locution latine : AD AUGUSTA PER ANGUSTA. Commençons par les élections municipales pour transmettre ce nouveau souffle. Commençons là où ce souffle sera le mieux perçu, là aussi où il sera le plus utile à nos concitoyens, dans nos communes. Plus qu’un enjeu de survie politique pour le MoDem, ces élections municipales sont l’occasion d’un choix de société. Et ne craignons pas de reprendre cette phrase de Louis Antoine de Saint-Just : « le bonheur est – de nouveau – une idée neuve en Europe ».