réforme de la première année d'études médicales

Vers une réforme de la première année d'études médicales
Challenges.fr | 12.03.2008 | 18:34


Les droits d'inscription pour la prochaine rentrée universitaire augmenteront parallèlement au coût de la vie, selon des chiffres communiqués par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche.

PARIS (Reuters) - Les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé, Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot, ont présenté mercredi en conseil des ministres un projet de réorganisation de la première année d'études médicales en France.

Cette réforme vise à éviter que cette première année, qui connaît un taux d'échec de 80 %, ne soit une "véritable impasse pour les étudiants", précise un communiqué gouvernemental.

"On organise collectivement dans ce pays un vrai massacre depuis de trop nombreuses années", a souligné le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, lors du compte rendu du conseil : "45.000 inscrits en première année de médecine, 9.300 places ouvertes en deuxième année."

La réforme présentée par Valérie Pécresse et Roselyne Bachelot "ne touche pas (ce) numerus clausus", a-t-il précisé.

En revanche, les deux ministres proposent de créer une première année de "licence santé" commune aux étudiants en médecine, en pharmacie et en odontologie et aux futures sages-femmes.

Cette première année commune débouchera sur quatre concours distincts, auxquels les étudiants pourront librement s'inscrire en fonction de leur niveau et de leurs intentions.

Parallèlement, une meilleure information sera prodiguée dès le lycée sur les professions médicales et le système du tutorat sera renforcé.

Pour éviter de faire perdre une année entière aux étudiants dont les résultats sont trop faibles pour espérer réussir à un des quatre concours, un dispositif dit de la "deuxième chance" sera mis en place.

Il permettra aux élèves de s'engager dès le mois de janvier dans une autre licence puis de revenir, s'ils le souhaitent, en première année de "licence santé" après avoir validé deux années de sciences et s'être remis à niveau.

"L'idée est qu'un étudiant qui ne dépasse pas une moyenne de six sur 20 au premier semestre a statistiquement quasiment aucune chance de rattraper son retard", a expliqué Laurent Wauquiez. "Le but est de lui permettre de rejoindre directement une première année de licence de sciences, plutôt que de perdre un an, et ensuite de pouvoir se réorienter vers les concours via une autre filière scientifique."

Un autre concours réservé aux titulaires d'un baccalauréat autre que scientifique sera ouvert, à titre expérimental, afin de diversifier le profil des étudiants qui se destinent aux études médicales.

Enfin, les titulaires d'un master de sciences, d'un doctorat, d'un diplôme de grande école ou d'un diplôme de professions paramédicales bénéficieront d'un accès vers les études médicales dans des conditions encore à déterminer.

Selon le communiqué gouvernemental, ces mesures seront soumises à une concertation associant notamment les doyens et les étudiants à partir de jeudi.

j'ai fait un BTS de biochimie directement en sortant du bac .... une bonne moitié de nos classes étaient composée d'étudiants ayant loupé 2 fois la première année de médecine ou de pharma et se retrouvant à "bac + 0" .

Cette année commune et rattachée aux autres cursus de sciences me semble une bonne idée.

Je reste persuadé qu'ouvrir d'avantage le numerus clausus serait la meilleure chose à faire, vu le déficit qu'on a en praticiens. Mais en attendant, c'est déjà une avancée si les étudiants de P1 cessent d'être de la chair à canon.

Cette licence commune est une stupidité. C'est reporter le problème non pas en première année mais en 3eme année!

Au lieu de perdre un an, on en perd trois bravo.

En plus, pharmacien, médecin et autres sont des métiers voisins mais DIFFERENT !! Or là on aura trois ans commun donc on fera un peu de tout et rien de très bien surtout.

La France a(vait) une excellente formation médicale... Dommage.

non je ne pense pas que çà reportera le problème ... les étudiants pourront réintégrer le cursus des études de sciences en cours au lieu de devoir reprendre en Deug ou en bTS.

Et certains aspects des métiers sont au final les mêmes : si tu prends ceux qui excercent en labo de recherche pharmaceutiques ils font le même métier : cadre de recherche, encadrant des techniciens ... sauf que les médecins ont un regard très condescendant sur leur collègues seulement pharmaciens (je l'ai vu de mes yeux çà ) .

Il peut y avoir des troncs communs .

khany a écrit:

Il peut y avoir des troncs communs .

Pendant trois ans!!

Plus y'a de troncs communs, moins on forme dans la précision et moins on forme de spécialistes. Résultat?

Tout le monde sait faire le basique et dès qu'on a à faire à du complexe, du spécifique, y'a plus personne!! Tronc commun généralise l'enseignement et nivelle par le bas la formation. Ou alors, on fait 30h de tronc commun et 30h de spécialisation!!! Plus un étudiant mais une machine!!

Quant au passerrelle, faut arrêter le tout passerelle. La formation ne doitpas devenir un labyrinthe. Plus on met de passerelle plus on rend complexe le choix de l'élève/étudiant.

En plus, on arrive au final à des situations anormales. Cette semaine, j'ai discuté avec une personne voulant être docteur en droit...qui n'a comme diplome qu'un cursus d'école de commerce!!!

Puis, on n'admet pas en France, l'idée de concours ou de numérus closus. Et surtout, on part dans l'optique qu'il faut donner des diplomes à tout le monde. Pour la bac, on fait pareil, aujourdh'ui tout le monde dit "le bac ne vaut plus rien". Va t on faire pareil pour les "sciences médicales". On donnera une licence à tout le monde et après hop, et on dira "une licence ça ne vaut rien".

En plus, c'est hypocrite, car on reporte bien le problème en mettant des concours ou des sélections (concours déguisés) par la suite.Pour passer en master II (toutes études), il ya une sélection (fin masterI) sur dossier, autant être clair, c'est un concours déguisé. Seulemeent, au lieu de le mettre dès le début on le met au bout de 4ans!!!

La facluté n'est pas là, pour faire des pharmaco-labo-chirurgico-médecins. Mais soit un médecin soit un pharmacien, soit un médecin avec spécialité chirurgie.

L'idéal serait de reconnaitre qu'il s'agit d'une filière d'excellence.

Aujourd'hui, parce que nous sommes lâches, il existe le numerus clausus.

Au lieu de cela, un concours d'entrée ouvert à tous, bacheliers, non bacheliers, MAIS nécessitant des connaissances précises garantissant des chances de réussite, serait une solution combien meilleure !

Cordialement

etolie a écrit:

L'idéal serait de reconnaitre qu'il s'agit d'une filière d'excellence.

Aujourd'hui, parce que nous sommes lâches, il existe le numerus clausus.

Au lieu de cela, un concours d'entrée ouvert à tous, bacheliers, non bacheliers, MAIS nécessitant des connaissances précises garantissant des chances de réussite, serait une solution combien meilleure !

Cordialement

je n'ai aps compris ton propos.

quelle est la différence entre un numerus closus et un concours? on prend les meilleurs dans les deu cas?!

Je n'aime guère le numerus clausus. Pour le comprendre, il suffit de regarder l'activité des étudiants en médecine.

Schématiquement, celà ressemble à ceci :
1ère année : PCEM1 : Travail d'arrache pied pour réussir le concours (et non pas apprendre, il s'agit seulement de savoir répondre à des QCM)
2ème année : Re-PCEM1 pour ceux n'ayant pas laché avant et n'étant pas pistonnés : On recommence en étant mieux préparé à l'atmosphère de guerre qu'il règne.
3ème année : PCEM2 : Pfiou ! Le numerus clausus obtenu, on ne peut plus se passer du futur médecin en devenir. Taux d'activité 20% de la journée.
4ème année : DCEM1 : On ne change pas une équipe qui gagne. Entre 5 et 15% d'activité.

Etc...

C'est pas des passerelles qui vont résoudre ça, excusez moi.

D'accord avec les passerelles.

En désaccord, pour l'idée des "pistonnés".

Quant à l'activité, ce schéma est très fréquent en France. Dans les écoles de commerce c'est pareil, prépa (dur) puis soft après.

Pour la médecine, les années internes ne sont pas si "soft".

Bref, cessons les passerelles à tout va, qui finalement perde plus l'étudiant que l'aider.