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En Suède, Big Brother devient réalité
Le Parlement suédois a adopté mercredi soir un vaste programme de surveillance électronique, une des réformes les plus controversées de ces dernières années en Suède sur fond de crainte d’un Etat «Big Brother».
Ce programme permet aux services de sécurité de surveiller le trafic Internet ainsi que tous les mails, appels téléphoniques et SMS en direction et en partance de la Suède. Les adversaires du projet affirment qu'il menace les libertés individuelles et que le cadre juridique de la surveillance est trop laxiste.
Un organisme hérité de la Guerre froide
L’opposition sociale-démocrate était farouchement opposée à ce projet qui a fait descendre de nombreux Suédois dans la rue: «Je suis sûr que des scandales sur les écoutes vont se produire à l'avenir parce que les piliers de la loi sont faibles. Des innocents vont être surveillés», a déclaré au journal Dagens Nyheter l'ancien ministre de la Justice Thomas Bodström.
La loi donne carte blanche à l'Agence d'écoutes militaires (FRA) - une agence civile contrairement à ce qu’indique son nom - pour effectuer la surveillance. Actuellement, la mission du FRA, qui était l'oreille de la Suède pour surveiller l'Union soviétique pendant la guerre froide, se limite à intercepter des messages transmis par ondes terrestres.
Les mots-clés surveillés désignés par une agence indépendante
La surveillance s'effectuera à partir de mots-clés mais pas directement contre des personnes. L'Agence n'aura pas besoin d'obtenir une autorisation judiciaire pour mettre sur écoutes. Néanmoins, une commission parlementaire sur le renseignement militaire devra donner son feu vert et une agence indépendante avec au moins deux juges à son comité désignera les mots-clés pour la surveillance.
Cette nouvelle loi rentrera en application le 1er juillet 2009. Il vous reste donc tout juste un an pour envoyer un mail avec le mot «bombe» ou «TNT» à vos amis suédois.
Jean Ayissi AFP/Archives ¦ Téléphones portables