Comme "Jean-Luc", je suis un "disciple de "Platon", mais aussi d'Aristote. Je pense qu'ils sont complémentaire. Je suis artiste et j'aime ces philosophes qui ont conçu le politique, la cité, comme une oeuvre d'art. Rappelons-le. Platon est le fondateur de la science politique, parce qu’il fut le premier à définir, par écrit, un État et une organisation sociale idéales et à créer les concepts fondateurs pour penser le politique, autour de l’individu, de la société et de l’appareil étatique. La « rectitude politique » ou réalisation d’une politique juste et harmonieuse, qui inclue tous les citoyens, telle est la nouveauté introduite par Platon, notamment dans La République (Politéia).
Platon (427–347 av. J–C) était jugé ainsi par le philosophe britannique A.N. Withehead : « toute la philosophie occidentale n’est que des notes au bas des pages de Platon ». Son École, fondée en 385 av. J–C, l’Académie, subsista près de 1.000 ans. Il influença profondément son élève Aristote et son disciple Plotin (IIIe siècle de notre ère), puis toute la Renaissance italienne et l’ensemble de la philosophie politique jusqu’à nos jours, puisqu’il est l’auteur des concepts fondamentaux auxquels nous nous référons sans même savoir qu’ils viennent de lui.
Avec Platon, naît véritablement l’idée de politique, c’est-à-dire l’organisation de la Cité (polis) (1) au bénéfice de tous ses citoyens, comme une “chose commune ”. Jusqu’alors, le politique n’existait pas philosophiquement, puisqu’on pensait en terme de “société dirigée par un chef ou un groupe de chefs” sans ordonnancement organique, le chef régnant le plus souvent à son profit, un peu comme un seigneur à la tête d’un domaine humain, territorial et économique. Platon fut révolutionnaire parce qu’il a pensé la Cité comme un ensemble (hiérarchisé) de citoyens, sur un territoire, qui possèdent un sort et un destin communs, et non plus comme un simple agrégat humain dirigé par une chefferie, qu’elle fût autoproclamée ou élue. (2)
Le triptyque platonicien est individu/citoyen – société – État. L’individu/citoyen est un homme qui a pris conscience de sa citoyenneté, c’est-à-dire de sa responsabilité active au sein de la Cité, de sa Cité, de ses droits et de ses devoirs. Ce n’est plus un simple “habitant” qui profite ou subit en se désintéressant du sort collectif, mais un participant. La société est l’agrégat des individus mais, en tant que principe féminin (Platon n’emploie pas ce mot, mais le sous-entend), elle doit être fécondée et mise en forme, mise en perspective par l’État, principe masculin.
Cependant les hommes, pour Platon, ne peuvent devenir individus/citoyens qu’au terme d’un processus difficile qui demande de l’effort, car cela ne leur est pas naturel. Ce processus évolutif passe la «captation» d’Idées supérieures ; il exige que les philosophes s’engagent au service du bien commun, du bien public et éduquent les hommes.
C’est pourquoi, Platon pose que les véritables fondements de l’État (qui doit modifier l’esprit des hommes et organiser la société) sont la justice et l’éducation. Il affirme d’expérience que, lorsque la justice et l’éducation s’étiolent, les différentes formes de gouvernement dégénèrent et s’abandonnent à des fins purement matérielles et à la défense d’intérêts privés, le bien public disparaissant alors ; l’ignorance et l’injustice, le désordre et l’inimitié s’installent.
L’INDIVIDU–CITOYEN.
Pour Platon, l’homme est comparable à un attelage bidrige conduit par un cocher. Le cocher est l’âme raisonnable (noûs). Le premier cheval est obéissant (âme courageuse), le second, rétif (âme désirante). L’âme raisonnable est « ce qui est divin, immortel, intelligible,[url]http://www.kervreizh.eu/index.php?id=druidisme0[url][/url]