Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a approuvé aujourd'hui le rapport d'Anne LAPERROUZE (MoDem, France) sur la seconde analyse stratégique de la politique énergétique de l'UE. Le rapport prône une plus grande coopération entre les Etats membres dans le domaine énergétique et plaide pour une révision rapide de la directive de 2004 relative à la sécurité d'approvisionnement en gaz naturel. Il suggère également d'investir dans le développement d'un réseau pan-européen et de diversifier les sources d'approvisionnement de l'UE.
La récente crise gazière entre l'Ukraine et la Russie a rappelé à l'Union européenne la fragilité de sa position en matière d'énergie.
Une véritable politique énergétique européenne devrait simultanément poursuivre trois objectifs principaux :
* la sécurité d'approvisionnement et la coopération entre les Etats membres;
* la lutte contre le changement climatique avec le rappel du triple objectif pour2020 (20% d'économie d'énergie, 20% d'énergies renouvelables, 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre) et un objectif de réduction d'au moins de 80% duCO2 d'ici 2050;
* une croissance économique de l'UE au meilleur prix.
"Développer les énergies renouvelables, améliorer l'efficacité énergétique, diversifier les sources et chemins d'approvisionnement, dialogue renforcé et structuré avec les pays fournisseurs, une seule voix pour les 27 et changement de nos modes de vie... autant de dimensions pour un même objectif: une politique énergétique européenne !" a déclaré Mme Laperrouze.
La rapporteure a ajouté: "Le court terme : c'est de développer immédiatement, dans le cadre du plan de relance économique présenté par la Commission européenne, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, qui sont créatrices d'emploi. A moyen et long terme, pour éviter un risque majeur de pénurie à l'horizon 2030, il faut établir à l'échelle européenne la feuille de route nécessaire à la programmation des investissements indispensables à la production et au transport d'énergie et bâtir le plan de recherche et développement pour développer les énergies du futur : les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire, les réacteurs de quatrième génération. La R&D c'est aussi les réseaux intelligents et le stockage de l'énergie."
Des investissements doivent être réalisés dans les réseaux et les interconnexions afin de développer un réseau pan-européen et de diversifier les sources d'approvisionnement de l'UE. Ces deux éléments sont inséparables et essentiels pour garantir la sécurité d'approvisionnement.
La pénurie annoncée de carburants fossiles conjointement avec une demande mondiale croissante, la lutte contre le changement climatique, la dépendance de l'UE sont autant de motifs qui rendent plus criants la nécessité pour l'UE de développer une politique européenne de l'énergie. "Pour l'instant, l'UE réagit aux crises énergétiques, il est de temps de lui donner les moyens pour qu'elle les anticipe et en pare les conséquences" a conclu Anne Laperrouze.
Vidéo sur le site de l'ADLE :
http://www.alde.eu/fr/details/news/crise-energetique-une-reponse-europeenne/