http://www.lefigaro.fr/societes/2009/04/22/04015-20090422ARTFIG00558-des-tgv-italiens-entre-paris-et-lyon-des-2010-.php
Encore une fois, au nom de l'idéologie libre-échangiste européenne, on démantèle un service public qui, malgré les critiques, marchait jusque là à peu près bien et avait fait la preuve de sa performance.
Dès TGV italiens à 250 km/h, des TGV français à 300 km/h, le tout sur la même LGV, ça risque de provoquer une sacrée pagaille... Sans même parler des risques en matière de sécurité, liés à une mauvaise compréhension des signaux de la part des conducteurs italiens. Et un incident sur un train italien provoquera des retards sur les TGV français. Comme si la SNCF n'avait déjà pas assez à faire avec les cas de pannes sur ses propres trains, elle devra désormais également gérer les pannes chez les concurrents...
En résumé, la concurrence, si elle est séduisante sur le papier, se révèle en pratique être un beau bordel. Il suffit de voir, notamment, ce qui se passe avec l'électricité. Dès que vous voulez changer d'opérateur, c'est la croix et la bannière.
Et puis la concurrence coûte cher, contrairement à ce que l'on peut croire. Car les sociétés en concurrence sont obligées de rémunérer des bataillons de commerciaux et de lancer des campagnes de pubs qui coûtent cher et pèsent sur leurs coûts de production, donc sur leurs prix. Sans compter qu'il s'agit le plus souvent de sociétés privées, qui sont obligées de faire des marges importantes pour rémunérer leurs actionnaires.
Et puis il ne faut pas oublier que les bénéfices dégagés par la SNCF sur ses lignes rentables lui permettent aussi de financer l'exploitation de lignes déficitaires. Avec l'ouverture à la concurrence, la SNCF sera attaquée uniquement sur les lignes rentables : ses concurrents lui laisseront gentiment les lignes non rentables. Il ne faudra pas s'étonner, alors, de voir se dégrader les résultats financiers de la SNCF. Il ne faudra pas non plus s'étonner si la SNCF, enfermée dans une logique de rentabilité, délaisse les lignes non rentables.
Il se trouvera alors des élus locaux pour fustiger cette méchante SNCF qui oublie sa mission d'aménagement du territoire et sacrifie les lignes non rentables. Mais ce sont ces mêmes élus qui, au Parlement, ont ratifié tous les traités européens en vertu desquels la France est aujourd'hui obligée de démanteler ses services publics.