La vague anticapitaliste?by
Lockan on Sun 24 May, 2009 23:56
La crise économique est décidément un alibi commode pour ressortir les
vieilles lunes anticapitalistes. A vouloir tout confier à l’Etat, on a
peut-être poussé les hommes et femmes politiques en dehors de leur
domaine de compétence. Peut-on changer l’économie ? En tout état de
cause, on a moins de chance d’améliorer l’économie si on ne prend pas
en compte son fonctionnement et ses ressorts et si l’on se refuse a
fortiori à en comprendre les mécanismes profonds.
N’y a-t-il pas en effet un vice de forme à vouloir élire nos dirigeants sur des
programmes et sur des objectifs économiques ? N’y a-t-il pas un
problème de fond à faire des sondages d’opinion sur des programmes et
des objectifs économiques ? La majorité des français aimeraient toucher
un salaire sans avoir à travailler et la majorité des étudiants
aimeraient obtenir un diplôme sans avoir à passer des examens. Est-ce
pour autant raisonnable, réaliste et réalisable ? Tout le monde
s’accorde à vilipender le libéralisme mais c’est pourtant à ceux qui
ont l’intention d’intervenir dans l’économie qu’il revient de démontrer
la justesse de leur raisonnement. C’est normalement celui qui accuse
qui doit fournir la preuve.
Les lois de l’économie ne se décident dans aucun parlement et ne peuvent se plier sous le poids d’aucune majorité.
Pourtant l’anticapitalisme surfe sur cette méconnaissance arrogante de notre
condition économique, elle-même profondément liée à l’insupportable
condition humaine. La montée de l’anticapitalisme en France a de quoi
laisser perplexe. C’est à croire que la gauche n’a jamais été au
pouvoir.
Si un projet anticapitaliste était possible, il
existerait déjà car le capitalisme ne date pas d’aujourd’hui et son
effondrement imminent est annoncé depuis que le capitalisme existe.
Mais, tous les pays qui ont tenté une expérience anticapitaliste l’ont
payé au prix fort. Aucun pays ne prospère sur les ruines de l’économie
capitaliste. D’ailleurs, l’expression « économie capitaliste » est un
pléonasme car le moteur de l’évolution économique est fondé sur
l’accumulation du capital, ce qui est la définition technique du
capitalisme.
Il faut donc être clair avec ses idées quand on
mène un combat politique en cessant de mentir aux gens. Le discours
anticapitaliste se nourrit chez nous de la haine viscérale qu’inspirent
le libéralisme et toutes ses déclinaisons. Pourtant, quelle est cette
alternative ? Que nous propose-t-on pour sortir de l’enfer capitaliste
? Pour le savoir, il faut remonter aux écrits de Marx car les idées ne
sont pas nouvelles. Et tous ceux qui se réclament de l’anticapitalisme
se réfèrent implicitement ou explicitement au marxisme. Pour sortir du
capitalisme, il faut collectiviser les moyens de production, supprimer
la propriété privée et sortir de la démocratie pour confier le pouvoir
à un parti unique (animé par une pensée unique) qui mettra en œuvre une
dictature – la dictature du prolétariat – seul instrument pour
concrétiser le projet anticapitaliste. Tel est le projet
anticapitaliste
.
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