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Suicide de Treiber: extinction de l'action judiciaire, autopsie aujourd'hui
LYON (AFP) - 20/02/2010 08:52 Portrait de Jean-Pierre Treiber, l'assassin présumé de Géraldine Giraud et Katia Lherbier, le 10 septembre 2009 au commissariat de Joigny. (AFP/Archives - Philippe Merle)Le suicide de Jean-Pierre Treiber, accusé du meurtre de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004, met brutalement un terme à cinq ans de feuilleton médiatico-judiciaire, en annulant tout possibilité de procès, laissant les familles des victimes face à de nombreuses zones d'ombre.
De fait, la mort du principal suspect met fin à l'action judiciaire. Anne Vosgien, avocate générale à la Cour d'appel de Paris, qui devait représenter le ministère public au procès prévu fin avril devant les assises de l'Yonne, a expliqué dimanche sur France Info qu'il n'aurait "évidemment pas lieu".
"Si d'aventure il existait un jour d'autres éléments, si quelqu'un a quelque chose à dire, la procédure pourra être rouverte. Pour l'instant, la procédure est close", a-t-elle ajouté.
L'autopsie de Jean-Pierre Treiber, qui s'est pendu avec un drap samedi dans sa cellule à Fleury-Mérogis, était prévue dimanche à l'hôpital d'Evry, dans l'Essonne, afin de déterminer plus précisément les causes de son décès.
Le prévenu, qui se trouvait en quartier d'isolement et faisait l'objet d'une surveillance renforcée, ne disposait cependant pas de kit anti-suicide.
"L'ultime fuite de Treiber" titrait dimanche Le Parisien en Une, tandis que le Journal du Dimanche évoquait un "incroyable suicide".
"Avec le procès qui approchait, il était acculé, il savait qu'à la barre, (...) il ne pourrait pas se contenter de clamer son innocence", affirme Marie-Pascale, ancienne compagne de Treiber, dans un entretien au point.fr.
L'acteur Roland Giraud, le 9 octobre 2009 à Dijon. (AFP/Archives - Jeff Pachoud)Dans un message trouvé après son suicide, l'ancien garde-chasse a expliqué en avoir "marre" d'être considéré comme un criminel, selon un syndicat pénitentiaire.
De leur côté, les proches de Jean-Pierre Treiber, par la voix de sa soeur Paulette Stoëcklen, ont fait part dès samedi de leur "colère" d'avoir "appris la nouvelle par des journalistes", tandis que le comédien Roland Giraud, père de Géraldine, se disait "furieux et effondré".
De fait, la mort du principal suspect met fin à l'action judicaire. Seuls quatre habitants de Seine-et-Marne, soupçonnés d'avoir aidé Treiber après son évasion en septembre 2009 restent mis en examen, pour "recel de malfaiteurs", un délit passible de trois ans de prison.
Et leur procès, dont la date n'a pas encore été fixée, ne devrait permettre d'éclairer que les circonstances de la cavale de l'ancien garde-forestier, qui avait mobilisé un important dispositif policier pendant dix semaines et été largement suivie par les médias.
Le 9 décembre 2004, c'est dans la propriété de Treiber, dans l'Yonne, que les corps de Géraldine Giraud, 36 ans, et de Katia Lherbier, 32 ans, disparues depuis le 1er novembre 2004, avaient été retrouvés.
Reproduction des lettres envoyées par Jean-Pierre Treiber à l'hebdomadaire Marianne, le 18 septembre 2009. (AFP/Archives - Miguel Medina)Malgré des éléments accablants comme son utilisation des cartes bancaires des deux victimes, Treiber, écroué le 25 novembre 2004, n'a jamais cessé de clamer son innocence.
Il restait pourtant le seul accusé de ce double meurtre, la tante de Géraldine Giraud, Marie-Christine Van Kempen, un temps soupçonnée, ayant été dédouanée à l'issue d'un supplément d'information, clos le 15 février.
Mme Van Kempen avait été un moment soupçonnée d'avoir commandité le double meurtre par dépit amoureux, les enquêteurs ayant trouvé à son domicile une lettre très affectueuse adressée à Katia Lherbier, compagne de sa nièce.
En outre, la tenancière d'un bar avait affirmé aux enquêteurs avoir vu Jean-Pierre Treiber et la tante de Géraldine Giraud dans son établissement, mais les faits n'ont jamais été établis.
Le témoignage d'un ancien codétenu de Treiber, qui avait déclaré dans la presse en septembre 2009 que Treiber lui avait affirmé "connaître Marie-Christine Van Kempen", colocataire de Katia Lherbier au moment de la disparition des deux jeunes femmes, a également été écarté.
Jean-Pierre Treiber aurait dû comparaître à partir de fin avril devant les assises de l'Yonne.