Alfred Sauvy a imposé un France et avec d'autres dans les pays
développés la doxa nataliste. Et il l'a imposé dans des débuts
intéressants, au coeur de l'état Vichyste, en Osmose avec le travail et
la patrie... la famille.
Au-delà de la mécanique fasciste, il y
a en cela le dogme libéral : la croissance, infinie, perpétuelle et
surtout non interrogeable.
Car faire des enfants, c'est en effet
faire de nouveaux producteurs et surtout une nouvelle main d'œuvre,
mais plus que tout, de nouveaux consommateurs.
Or, en quoi la croissance de la population est-elle une nécessité pour le développement humain ? Je dis bien humain.
Certes pour le développement monétaire, il y a un effet mécanique, quoiqu'on pourrait encore en discuter.
Mais
pour le développement humain ? Et même pour l'innovation technique...
En quoi 6 milliards seraient-ils plus innovants que 2 ou qu'1 seul
milliard ?
Les seuls arguments concrets posés par les prêtres
natalistes, serait le vieillissement (dont on ne voit pas qu'il
faiblisse grâce aux politiques natalistes françaises) et les retraites
(et donc il faudrait faire toujours plus d'humain, 30 milliards, 50,
100 etc.. or nous nous arrêterons de toute façon entre 12 et 15.. et
là.. ? ).
Depuis 2005, nous avons passé un cap. Notre génération
(actuellement 35ans à peu près) consomme 120 % des ressources
renouvelables en une génération. Soit 20 % qui sont pris sur la
génération suivante. Et ce pourcentage augmente vite.
Les tech nano et bio supprimeront ces barrières ? Croire à cela ne relève pas de la foi, mais de la mystique miraculeuse.
Hervé
Le bras en France, en digne grand prêtre de cette orthodoxie nataliste,
exhorte, comme toute l'école démographique à la production de bébés...
Alors que l'innovation technique elle-même supprime chaque jour du
travail humain, que les délocalisations sont massives et que le chômage
augmente sur la longue durée sans accroc notoire (si ce n'est dans la
fabrication des indicateurs - ce que dénonce les statisticiens de
l'Insee).
Il dire qu'être démographe en France impose, soit de ne
pas faire d'économie et d'accepter de croire, soit de faire de
l'économie mais uniquement sur un axe Hayek/Friedman/Rawls/Giddens, à
savoir du néolibéralisme mâtiné d'un discours social purement
sophistique.
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