Des colonies de vacances ferment chaque année. Elle ne résiste pas à la frénésie normative. Normes horriblement coûteuses, qui instaure une paranoïa totale, et qui fait perdre tout l'attrait, de ce que ce dispositif de vacances collectives pour jeunes, pouvait offrir.
En effet, nos jeunes en colos, en sont rendu à faire des coloriages, et à stagner intra muros, un deux trois soleil. Tout autre initiative est trop accidentogène, et provoque un stress très lourd aux moniteurs.
J'ai peur que la mort d'un enfant, attristante et regrètable, tout récemment annoncée dans les médias, ne soit, sur le plan juridique, un nouvel obstacle à la survie des petites colos associatives. On va encore voir déferler des pages de nouvelles mesures normatives.
Je pose la question: est ce encore possible d'accepter la responsabilité d'accueillir des jeunes collectivement? Quel est le "mono" qui n'a pas eu à gérer une crise d'asme d'épileptie ou d'hypoglicémie, ou un oedeme de quincke?
Est il encore possible, dans ces camps de vacances, d'avoir la discipline optimale? Discipline absolument vitale à la sécurité. Les monos sont ils à la hauteur? Ils n'ont jamais été aussi formés qu'aujourd'hui, mais ont ils le bon état d'esprit? Et la qualité globale d'éducation des enfants qui y séjournent, n'est elle pas à mettre en cause, pour beaucoup?
Et si l'on accablaient les parents avec les mêmes normes, après tout? Et si on visitait les maisons, pour voir si les enfants vivent dans un milieu sécuritairement optimal? Les normes d'hygiènes et de sécurité y sont elles respectées? Lorsque l'on voit le nombre "d'accidents domestiques" dont sont victimes les enfants chez eux...
On aimerait, que de temps en temps, dans ce pays, quelque chose résiste à la déferlante minimaliste. Minimaliste dans l'esprit, maximaliste sur le papier.
Et que les gros comités d'entreprises, tel EDF ou SNCF, ne soient pas les seul à pouvoir financer les gabégies sécuritaires, déclenchées par chaque nouvel accident, qu'il soit la cause d'une malveillance ou pas.
Depuis le temps qu'il y a des morts en voiture, si le secteur était victime de la même frénésie sécuritaire, il y a longtemps que peu de gens n'aurait les moyens financiers de rouler. Bien que nos routes et nos voitures coûtent déjà des fortunes. Et bien des gens sont déjà exclus des routes par leur pauvreté.
Je crois, avec beaucoup de ferveur, que l'indiscipline, le manque de conscience générale, sont les premiers facteurs d'insécurité. Et que ce manque de "savoir vivre" nous coûte un bras, puis une jambe. Notre comportementalité moderne est un gouffre financier, et nous n'allons pas tarder à comprendre que l'argent ne paye pas tout, et qu'il n'est surtout pas un paliatif à la bêtise, à l'immaturité, à l'incapacité. En faisant comme cela, nous risquons de nous "tuer à vivre"!