Hillary CLINTON

Clinton a remporté le vote si on le considère dans la perspective du suffrage universel. Évidemment, Trump a été élu en suivant les règles et de façon démocratique... mais moins démocratique qu'une élection purement au suffrage universel direct.

Le système un peu complexe qui entoure la présidentielle américaine est critiqué depuis quelques échéances et il faudra voir si une réforme verra effectivement le jour à l'avenir. La fin du système des grands électeurs changerait beaucoup d'aspects de la campagne électorale, puisqu'en réalité les candidats se concentrent actuellement massivement sur certains États, à gagner coûte que coûte. Ce serait tout de même un bouleversement important et je doute qu'on puisse dire que cela avantagerait un camp ou l'autre.

Il y a eu beaucoup d'abstention apparemment, et le vote démocrate dépasse de quelques centaines de milliers de voix le vote pour Trump, ce qui n'est pas anodin.

Trump va s'installer dans la fonction. Pas mal de chemin sont possibles à partir de là et c'est ce qui inquiète, au fond. Un Trump fortement guidé par le Parti républicain ? Un Trump qui parvient à utiliser à son avantage la concentration des pouvoirs fédéraux dans ses mains ? Un Trump plus conciliant ? etc. !
Comme le dit Obama, Trump est plutôt quelqu'un de pragmatique, même s'il a un tempérament et sans doute un fond d'idéologie, euh, spéciaux. Reste à voir ce que cela va donner.

Une seule certitude. Nous autres, vieux États européens, nous devons éviter la victoire des différentes sortes de populisme (qu'ils soient électoraux ou qu'ils perdurent dans l'action gouvernementale), relancer nos pays et nous renforcer, ce qui peut difficilement se faire en dehors d'une coopération accrue, notamment en matière de défense et de politique étrangère, au moins entre pays les plus historiquement portés à la coopération.
Peut-on attendre quelque chose des prochains mois ? Beaucoup dépend de la présidentielle française, de la prochaine échéance allemande. Évidemment, selon les résultats, l'histoire ira dans des directions différentes...

Mairon a écrit:

Le système un peu complexe qui entoure la présidentielle américaine est critiqué depuis quelques échéances et il faudra voir si une réforme verra effectivement le jour à l'avenir. La fin du système des grands électeurs changerait beaucoup d'aspects de la campagne électorale, puisqu'en réalité les candidats se concentrent actuellement massivement sur certains États, à gagner coûte que coûte. Ce serait tout de même un bouleversement important et je doute qu'on puisse dire que cela avantagerait un camp ou l'autre.

Je suis bien d'accord, mais il n'empêche que lorsqu'on se prétend démocrate, que le président sortant est démocrate, et n'a pas entamé la moindre tentative de réforme du mode de scrutin fédéral, on accepte le résultat. Je n'ai jamais compris cette "démocratie de la rue" qui défie la "démocratie de constitution", même en France. C'est la conception d'une certaine gauche qui pense que les règles sont une oppression, et que la démocratie est une révolution permanente.

Pour le reste, je partage complètement ce que tu dis.

Trump, comme Hollande en 2012, va découvrir pas mal de vérités contraignantes... notamment que les Chinois tiennent les USA en laisse par leur dette, et que l'économie américaine est dans une fausse reprise portée par le Dollars, Dollars qui ne supportera pas un protectionnisme trop accentué.

A voir en ce qui concerne la réforme évoquée : en tout cas, cela fait bien plus d'un siècle que des propositions de réformes concerne le Collège électoral (au moins 700 propositions au total selon un site dépendant des archives des USA).
Mais c'est une question qui intéresse surtout les Américains lorsque le résultat du vote et le choix des Grands électeurs ne concordent pas ; d'autre part, la révision de la Constitution est ardue aux USA (même s'il s'agit d'un point qui serait tout de même pas hyper complexe à amender).
On peut éventuellement observer des évolutions, parce que la nature particulière de l'élection présidentielle américaine est critiquée. Le système, en définitive, ne sert même pas une perception "égalitaire" des États, puisque certains peuvent être complètement oubliés durant la campagne.

En gros, c'est comme l'arlésienne de notre proportionnelle...

Pas vraiment, dans la mesure où la proportionnelle, on peut la mettre en place "facilement" par une loi organique, je crois (la plus grosse difficulté, c'est la question des circonscriptions, mais cela ne demande que volonté et impartialité in fine) ; en outre, il y a bien eu une courte réforme de ce point sous Mitterrand dans l'histoire pas très lointaine.
Tandis qu'aux USA, il faut qu'ils amendent leur Constitution pour changer le mode de sélection présidentielle.

Oui, j'avais oublié ce qui est plus qu'un détail. La proportionnelle n'a pas besoin des 3/5ème de l'assemblée de Versailles.