La gentillesse doit être réservé à un entourage de confiance, c'est de la pure affection.
Pour le reste, la bienveillance et la bienséance font très bien l'affaire, c'est de la simple emphatie.
Il faut avoir les moyens de sa gentillesse, ou être insolvable. Entre les deux, c'est scabreux, et ça coûte une fortune. Les gentils sont sollicités au point de s'effondrer, ils sont sur tous les répertoires de smartphone. Va y Nestor, c'est toi le plus fort.
PSYCHOSCOPIE MAISON de la gentillesse:
Signe de santé mentale sans aucun doute, antithèse de la psychopathie.
Mais j'ai tendance à penser, en dehors de son aspect code social parfois purement local, que sa disparition progressive est due à la soudaineté de la mondialisation et de la rencontre des cultures, dans un espace confiné urbain particulièrement.
Tout le monde est potentiellement gentil. Seulement, il est des gentillesses qui gênent, qui destabilisent, qui s'interprètent avec un sentiment de suspicion. Ou simplement par un grand point d'interrogation: mon interlocuteur utilise t il la gentillesse aux même fins que moi même? Est ce de la séduction? Est ce désinterressé?
Dans une culture ethnique que je ne nommerai pas, lorsque tu bois un coup entre amis au bistrot, entre gentils et gentilles, au moment de payer, on en vient aux mains, parce que celui qui ne se bat pas pour payer est un radin. En France, celui qui paie la tournée le fait par gentillesse et camaraderie, et aime à son tour, boire un coup qui lui est payé, pour l'échange. Alors dans le pays anonyme, si tu veux avoir la gentillesse de laisser le plaisir à ton ami de payer un verre, tu es un radin. Ta gentillesse est convertie en insulte. Comme cette gentillesse de t'essuyer les pieds avant d'entrer, alors qu'il fallait te déchausser. Pas facile hein?
La gentillesse n'est pas un "espéranto". Ce que je crois "gentil" est parfois une insulte pour une autre culture. Alors, de quelle gentillesse doit t on parler dans le pays du multicutralisme effréné? autant de portes de maison à franchir, autant d'interrogation sur le protocole à suivre.
C'est là que cela devient déliquat, et que tout repose sur la capacité des uns et des autres, à diciper les petits malentendus ou les mauvaises perceptions, nous ne sommes pas égaux devant la suceptibilité, et notre capacité à la tolérance ou la bienveillance n'est pas sans limite, en fonction de notre propre vécu. Marine Le Pen exploite cette vérité, vierge de tout débat modéré, à son compte. Vierge de tout débat, car le modéré décrète que tout le monde est gentil, sans lui même faire preuve de gentillesse, codes sociaux modernes obligent. Démerdez vous avec ça...
Et si on va au fond des choses, la gentillesse tue parfois, rien n'est jamais clean.
Le vrai perdant est celui qui ne la pratique jamais. Toutes les sociétés du monde ont plus ou moins développé le code du "gentleman" ou du "gentilhomme". Il s'agissait là plutôt de bienveillance et bienscéance. C'est plutôt de cela que nous devrions parler, en lieu et place de gentillesse.
La gentillesse ne s'utilise plus par simplification, par dégout de la sophistication et de la complexité socioculturelle, par "déculturation" d'une société affairiste, parce que le "MATHérialisme" est simple, logique, concret, et paie cash. "Tu as envie de ce que je vends, et tu ne me l'achètes pas par gentillesse". La philanthropie? quelle horreur, la mère de tous les dangers, la mort du compte en banque! ça vous prend comme une mérule, et ça vous digère de l'intérieur.
Les seuls vrais gentils n'ont rien à perdre, actuellement... ... ou les ultra nantis.
François Bayrou est un gentil. C'est ce qui le rend suspect, malheureusement.