Mouvements citoyens

Des initiatives. Ça bouge !
http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/emmanuel-macron-n-est-pas-un-faiseux-pour-l-instant-alexandre-jardin-791269.html

Oui c'est vrai, il y a de l'initiative...

Mais tous les mécontents doivent s'accorder, il y a des fausses notes, des incohérences entre différents mouvement interressants

Alexandre Jardin a écrit:

le peuple est en train de dire des choses

.


Oui, mais chacun dit ce qu'il voit à sa fenêtre, sans même voir par la fenêtre du voisin. La même chose vue sous des angles différents donne quelque fois des opinions divergentes. Les corporatismes sont bien vivant...

Mais globalement, je suis d'accord, je vois beaucoup de choses positives, de prise de conscience, de rétropédalage, et notamment chez les trentenaires. Ce n'est pas pour cela que l'on est sauvé.

Macron inspire une réserve, même si on sent un dynamisme. Mais je crois que sa passion pour l'entreprise est orientée: nouvelles technologies, nouvelles économies. Mais quid du plombier et du charcutier? à croire que ce ne sont pas des métiers d'avenir! à moins qu'ils ne "s'uberisent" eux aussi!

Le seul message que je n'entends pas, sans doute parce que personne ne veut l'entendre: nous allons aller mieux certes, mais notre pouvoir d'achat va décroître assez rapidement: le rapatriement des activités délocalisées, la chasse aux travailleurs déplacés, le made in France, la disparition progressive des pays à bas coût de main d'oeuvre, vont sérieusement alourdir les prix du quotidien.

Tous les gens n'y sont pas prêts! c'est là que ça va coincer. Parce que notre consumérisme n'a pas muté suffisamment encore vers le durable, parce que l'obsolescence programmée à toujours cours, parce que le goût de la nouveauté nous fait rechigner à acheter des choses pour 5 10 ou 15 voir 20 ans. Le français adore changer de canapé tout les 5 ans!

Mais peut être qu'Hollande a raison malgré lui: "le changement c'est maintenant". Ce sera difficile, mais je pense que la motivation monte. Et bien des normes vont s'effondrer... pour laisser place de nouveau à la confiance et au bon sens, à la bienveillance. Encore une fois, un pays normatif est un pays de voyous. Les honnêtes et les bienveillants n'ont besoin que peu de normes, que ce soit en hygiène ou en sécurité.

Je viens de regarder Macron sur France 2.

Je suis sensible à ce qu'il dit, mais je reste toujours sur les mêmes interrogations. Est il le promoteur de la génération Uber? est il de ces purs pragmatiques qui plutôt que de faire de choix de société construits, épouse l'opportunité des bulles successives du hi tech, jusqu'à ce que la machine à bulle n'ait plus de savon? peut importe ce qu'on vend pourvu que ça paie un peu?

Pas intéressé... pour l'instant.

Quant à Alexandre Jardin, je pense qu'il est aussi "surfer" finalement. Tout cela m’apparaît comme des patchs informatique tentant de restaurer un système vérolé. Alors qu'il faut changer de logiciel!

De toute façon la société est encore bloquée. Il y a 2 France, celle de l'économie réelle et de l'entreprise de production, puis celle de l'économie fictive du tertiaire et de la science molle et dure. Deux monde cohabitent, se comprennent finalement, mais se détestent, parce que les choix de société des uns est aux antipodes du choix des autres.

Même dans le patronat, il y a deux écoles, deux rêves différents, que l'opinion s'acharne à mettre dans le même sac,parce qu'un patron est un patron. Bien sur, il y a ceux du Cac40 et les autres. Mais même dans les autres, c'est justement là qu'il y a 2 écoles: celle de l'économie réelle, et celle dispensée par HEC (par exemple), complètement hors sol. Deux idéaux inconciliables. D'un côté le milieu agricole artisanal et industriel, de l'autre le commerce et le tertiaire. Parce que le commerce est selon moi passé de l'autre bord, celui de la spéculation, de la magouille, de la séduction sous emprise psychologique, de l'exploitation de la naïveté des Hommes. Dans notre système, l'économie réelle n'est qu'un faire valoir à tous les parasites qui s'enroulent autour d'elle.

Nous aurons, à mon sens, touché le fond du problème, lorsque je que je dis sera évoqué. Les médias s'y sont essayé, mais sans approfondir, car eux aussi, comme les politiques, ne doivent pas trop dire ce qui déplaît: les politiques sont soumis au scrutin, les médias à l'audimat.

Voila le problème: il faut plaire, ne pas vexer, ne pas stigmatiser, ne pas semer la gène et le trouble de conscience.

Macron fait mieux que l'UDI en matière de prestidigitation : il est encore ministre du gouvernement, vient de réassurer Hollande de sa loyauté (encore non fissurée), et reprend des idées énoncées et illustrées depuis longtemps... mais réussit à faire passer cela pour quelque chose de neuf et d'original. Il est personnellement sincère sur sa volonté de transcender les clivages (lui-même étant resté plutôt à l'écart des partis), mais son opération peut profiter en premier chef à un Hollande et à un PS plus qu'en perte de vitesse.
L'UDI, quant à elle, a été fondée après un premier échec de rassemblement de modérés par Borloo avant la présidentielle, après la non-nomination de Borloo à Matignon, sa non-candidature à la présidentielle et le soutien de la plupart de ses chefs à Sarkozy dès le premier tour.
Seul le Modem a, à sa fondation, été porté par un mouvement populaire. Cela arrange tout le monde (hors du Modem et de ses sympathisants, of course) qu'on l'oublie, mais c'était autre chose que les deux exemples énoncés.

Macron va devoir s'avancer davantage, ce qui signifie qu'il va forcément perdre des points, parce qu'il va devoir parler d'autres sujets que ceux relevant de son domaine de compétence ministériel. Même s'il a déjà beaucoup travaillé sur les autres questions (il est énarque, il a travaillé à plusieurs rapports, à la commission Attali), ce sera différent puisqu'il devra faire des propositions au nom de son mouvement et personnellement sur la place publique. Dès lors, sa capacité à louvoyer sera amoindrie. Pour le moment, il est tenu à la solidarité gouvernementale. Que pense-t-il vraiment de la réforme du collège, de la réforme des universités, par exemple ? Cela change tout...
Enfin, Macron propose du transpartisan, mais propose-t-il de la proportionnelle à l'Assemblée ou un changement qui conduirait à une meilleure représentativité politique et donc à une re-démocratisation de nos institutions ? Cela change tout, aussi...

Je partage assez cette analyse. On ne sait rien de fondamental sur ce qu'il compte véhiculer, alors qu'il est encore au service du président normal.

Encore un mouvement citoyen de plus, comme si le MoDem n'existait pas déjà, avec effectivement, une caution populaire exprimée par des voix. Ce qui n'est pas rien.

Mairon a écrit:

changement qui conduirait à une meilleure représentativité politique et donc à une re-démocratisation de nos institutions ? Cela change tout, aussi...

J'aimerai croire en cela: la représentativité politique.

Mais ce que Macron révèle malgré lui est plutôt de cet aspect: la représentativité du "like" ou du "kif".

Aucun développement politique ou presque, et déjà tout le monde l'adore.

Alors, à quoi bon rêver de la représentativité politique élargie et approfondie. Tout est une question d'image de vocable et de com, de beaugossitude et de télégénie. Facebook Tweeter et Instagram remplacent déjà la démocratie des idéaux, par la démocratie du "kif". "J'aime, ou je n'aime pas" sur Facebook (restriction absolue de l'expression). Et 140 ou 160 caractères (je ne sais pas très bien) sur Tweeter pour cracher son dégoût ou répandre son coulis de sympathie.

Est ce encore une démocratie lorsque les gens ne pensent plus, mais exprime juste une empirique impression de sympathie, ou de dégoût, uniquement basé sur la qualité du rayonnement d'une personne. Qualité dont les critères sont aussi flous que les prédictions astrologiques.

Les politiques de demain sortiront d'une "star académie" ou d'une "Nouvelle star" 3.0, en tout cas par ce genre de processus "@people-isant". Peut importe ce qu'ils pensent, pourvu qu'on les "like".

Les systèmes érudits de la "haute pensée" se sont autodétruits, les grandes idéologies et théories se sont effondrées l'une sur l'autre, tant de connexions neuronales pour si peu de réussite, pour fabriquer finalement le dégoût du complexe et du sophistiqué. Ainsi, le monde nouveau veut faire l'économie de la réflexion, et revient sur des instincts basiques, intestinaux et gastriques, reptiliens et binaires. Au point ou Darwin devient philosophe, à la stupeur de ceux qui pensent encore. Alors que...

...que seront les Hommes "augmentés", sinon réduit, à une capacité de décision binaire reptilienne. Oui ou non. 0 ou 1. Blanc ou noir. Allumé ou éteint. Lièvre ou tortue. Faim, pas faim....

... c'est passionnant l'avenir! et en plus, on va le vivre plus longtemps.   ... s'il est encore convenable de vieillir chez les ayatollahs fondamentaliste du jeunisme. Les Arabes cachent leur femmes, les occidentaux cachent leur vieux. Chacun son truc à cacher, chacun sa pudibonderie.