Tout sur la croissance en France

Par Sophie Louet
Nicolas Sarkozy au défi du paradoxe économique


PARIS (Reuters) - Un nouvel acte du quinquennat de Nicolas Sarkozy s'ouvre. Sous la contrainte.
Pris en tenaille entre une crise internationale aux funestes augures et des engagements électoraux virtuellement lettre morte, le président français entreprend sa cure d'austérité idéologique, entre réalisme paternaliste et néo-colbertisme

Il y a un an, le chef de l'Etat assurait conquérir la croissance "avec les dents". Il annonce aujourd'hui de la sueur et des larmes, au nom de la "vérité" due à ses concitoyens.
L'optimisme et le volontarisme à toute épreuve dont il a fait son étendard se nuancent, c'est nouveau, d'un fatalisme de circonstance. Jeudi soir, à Toulon (Var), le "président du pouvoir d'achat" a prononcé le mot tabou de "récession".
"Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat", a-t-il dit.
Posture opportune, estime l'opposition, qui dénonce une "manoeuvre" du président pour imputer à la seule conjoncture les maux de l'économie française, guettée par une hausse brutale du chômage, curseur symbolique pour les Français.
"Les caisses sont vides et il est urgent d'attendre. Le bon docteur Queuille, dans les années 50, avait fait de cette habileté une politique", ironise François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste.

Nicolas Sarkozy n'a pas le cynisme de l'homme qui affirmait qu'"il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout", mais il se heurte à un écueil qu'illustre le projet de budget 2009 présenté vendredi.
Grevés en partie par le "paquet fiscal" de l'été 2007, les moyens d'intervention d'un Etat qu'il souhaite plus interventionniste et empathique, sans crainte de hérisser l'aile libérale de la majorité, sont quasi nuls.
Le "PLF" prévoit une dégradation des comptes publics de la France l'an prochain, à 2,7% de déficit (52,1 milliards d'euros), avec une dette publique à 66% du PIB fin 2009 et des rentrées fiscales en baisse.

ÉCARTS EUROPÉENS
Les priorités gouvernementales - enseignement supérieur et recherche, justice, Défense... - seront financées par redéploiement de ressources et le revenu de solidarité active (RSA) ne doit sa généralisation qu'à une taxe sur les revenus du capital et du patrimoine, alors que le candidat Sarkozy s'était engagé à ne pas instaurer de nouveaux prélèvements obligatoires.
Le maître-étalon macroéconomique du quinquennat, "l'objectif absolu", pour reprendre les termes encore récents de François Fillon, est balayé : la France ne renouera pas avec l'équilibre budgétaire en 2012.
Un Etat qui menace de s'affranchir de la discipline maastrichtienne peut-il appeler l'Union européenne à "bousculer ses dogmes" ?
"Il est indispensable d'arriver à un déficit public de 0,5% en 2012, sinon ce serait la honte et la faillite de la France", estime l'ancien ministre du Budget Alain Lambert (UMP).
"D'une manière générale, la France va à nouveau apparaître comme ne tenant pas ses objectifs", souligne Philippe Waechter, économiste à Natixis Asset Management.
Au risque du paradoxe, Nicolas Sarkozy, "l'aiguillon" européen, a formulé jeudi des promesses qui portent en germes de nouveaux conflits avec Bruxelles.
Car signifier le retour de l'Etat dans l'économie, dans une inflexion inspirée du souverainiste Henri Guaino, au moment où "les caisses sont vides" (aveu présidentiel du 8 janvier), c'est prendre le risque d'une nouvelle dérive des finances publiques.
"Je n'accepterai pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révélerait dans l'incapacité de faire face à ses engagements", a lancé le président de la République. Et "si l'activité venait à reculer fortement et durablement, je n'hésiterais pas à prendre les mesures nécessaires", a-t-il ajouté.
Un Etat-providence, un plan de relance, mais avec quels financements ? Le budget français, "c'est un mélange de conte de fées et de réalité", avance un analyste britannique. A Nicolas Sarkozy de résoudre lacontradiction.

Avec le Service France, édité par Gilles Trequesser

Sarkozy est génial.
Ce n'est pas que je suis passé à l'UMP mais je constate qu'en à peine une semaine, on est passé du dormez tranquille braves gens, le gouvernement travaille, au tout va mal à cause des américains.

Remarquez que les fuites orchestrées sur les chiffres du Chômage du mois d'aôut (et bientôt les chiffres de la croissance au 3ie trimestre) viennent au bon moment pour renforcer ce sentiment de cause à effet entre l'annonce "officielle" de notre entrée en récession, et la faillite du système bancaire américain.

Le message subliminal envoyé par Sarkozy est simple :
Si tout va mal en France, c'est pas parce que je suis incompétent et que mes réformes sont du pipeau, c'est de la faute à la conjoncture internationale.

Notre pdt est en train de se refaire une virginité car tant que durera la crise, il sera impossible de faire le moindre bilan des réformes engagées depuis le début de son quinquennat.
Et quand la le rebond économique s'amorcera d'ici deux ans, Sarkozy surfera sur la vague jusqu'aux élections pour se faire réélire triomphalement. Il sera l'homme qui aura relancé la croissance !

En bref, on va s'en prendre pour 10 ans.......

En attendant, ils essaient de noyer le poisson dans un appel à l'unité nationale pour faire taire les critiques sur leur politique calamiteuse.

Il y a certes des circonstances exceptionnelles où on peut faire l'unité nationale. Mais pour ce qui est de la crise financière, nous ne sommes pas dans ces circonstances-là.

De plus en plus de gens sont convaincus qu'on ne serait pas dans une panade aussi profonde s'il n'y avait pas eu le paquet fiscal, car cela nous a privés de toute marge de manoeuvre.

Sarko est donc bien, au moins en partie, responsable de la récession en France.

Jean-Luc a écrit:

De plus en plus de gens sont convaincus qu'on ne serait pas dans une panade aussi profonde s'il n'y avait pas eu le paquet fiscal, car cela nous a privés de toute marge de manoeuvre.

Sarko est donc bien, au moins en partie, responsable de la récession en France.

Sinon de la récession, du moins de notre incapacité à la combattre.

10.4.08


L’heure de vérité approche


L’heure de vérité approche. Le déficit et son bâtard, l’intérêt de la dette, sont en train de prendre le pouvoir. Leur présence encombre toutes les prises de décisions qui en deviennent impossibles : sur le plan intérieur les superlatifs d’urgence et de priorité ne fonctionnent plus, sur le plan européen c’est un chef d’État loqueteux qui va présider l’Union, et dont les initiatives, qui ont en général un coût, seront assorties d’une mention inévitable : ce projet doit être reporté ; et sur le plan mondial, aucune action d’envergure ne peut être lancée sans ressources.Les plaisants stratèges de l’économie dont le discours apaisants n’avait pas de mot assez cruel pour ridiculiser les tenants d’une gestion prudente des finances de l’État, vont devoir constater qu’ils ont facilité l’accès de cet État à un lieu abhorré des vrais stratèges : l’impasse, l’endroit dans lequel nul choix n’est possible.Il faut souhaiter que les Français n’auront pas peur des mots comme rigueur ou redressement, et qu’ils ne retarderont pas, par les initiatives puériles dont ils sont coutumiers, la solution d’un problème que leur aveuglement a contribué à créer.Pour le MoDem, c’est le moment de montrer, avec modestie, que faire la politique autrement c’était aussi annoncer cette crise avant quiconque.

Publié par le gaulois

le pb, c'est que pour le moment, le Modem ne peut proposer aucune solution, on le voit biend ans les interviews de Peyrelevade, de la critique , mais pas de solutions.... va falloir comencer à bosser sérieusement la-dessus, et vite....si on veut se démarquer de Sarko et du PS qui pour le moment ne cherche des solutions qu'à la taille de son nombril...

Alain BERTIER a écrit:

Jean-Luc a écrit:

De plus en plus de gens sont convaincus qu'on ne serait pas dans une panade aussi profonde s'il n'y avait pas eu le paquet fiscal, car cela nous a privés de toute marge de manoeuvre.

Sarko est donc bien, au moins en partie, responsable de la récession en France.

Sinon de la récession, du moins de notre incapacité à la combattre.

Si on pouvait la combattre, elle serait moindre. Il est donc bien responsable du niveau de la récession que nous subissons et allons subir.

juju41 a écrit:

le pb, c'est que pour le moment, le Modem ne peut proposer aucune solution, on le voit biend ans les interviews de Peyrelevade, de la critique , mais pas de solutions.... va falloir comencer à bosser sérieusement la-dessus, et vite....si on veut se démarquer de Sarko et du PS qui pour le moment ne cherche des solutions qu'à la taille de son nombril...

Dans l'interview qu'il a accordé aux Echos, François Bayrou a fait des propositions.

Jean-Luc a écrit:

Alain BERTIER a écrit:

Jean-Luc a écrit:

De plus en plus de gens sont convaincus qu'on ne serait pas dans une panade aussi profonde s'il n'y avait pas eu le paquet fiscal, car cela nous a privés de toute marge de manoeuvre.

Sarko est donc bien, au moins en partie, responsable de la récession en France.

Sinon de la récession, du moins de notre incapacité à la combattre.

Si on pouvait la combattre, elle serait moindre. Il est donc bien responsable du niveau de la récession que nous subissons et allons subir.

Quand Sarko a été élu, on filait déjà un mauvais coton. Sarko nous a enfoncé encore plus dans la merde. Et la crise financière va finir de nous y enfoncer.

effectivement Bayrou a fait des propositions, mais maintenant il faut les étoffer, parce les YAKA ça ne suffit pas, il faut du solide, quelque chose de travaillé, c'est dans ce sens , que je dis qu'il faut réfléchir et proposer , que les Français aient au moins l'impression , qu'il y a des alternatives au plan sarko, pour l'instant, on a rien d'autre à leur proposer, donc , ils sont bien obligés de faire avec.

juju41 a écrit:

le pb, c'est que pour le moment, le Modem ne peut proposer aucune solution, on le voit biend ans les interviews de Peyrelevade, de la critique , mais pas de solutions.... va falloir comencer à bosser sérieusement la-dessus, et vite....si on veut se démarquer de Sarko et du PS qui pour le moment ne cherche des solutions qu'à la taille de son nombril...

Il serait vain de se vanter d'avoir des solutions, alors que dans l'opposition on n'a même pas toutes les donnée du problème. Cela n'empêche pas de critiquer en fonction de nos principes ou simplement du bon sens et de la raison. Il semble que le public apprécie cette posture car elle est courageuse. Par contre comme on dérange nos adversaires, ils utilisent l'argument éculé sur les solutions que nous n'aurions pas, mais qu'ils n'ont pas non plus.
Ce qui est frappant, c'est que sur la crise financière, FB était cent coudées au dessus du lot.

que notre posture de critique soit appréciée, c'ets bien, amis actuellement, les gens sont angoissés, ils sont prêts à accepter n'importe quelle solution du moment qu'on leur bassine qu'il n'y en a pas d'autre, Sarko joue à Superman sauveur de la "Cassette de chaque Français", qu'il mente , ne change rien, puisque on ne propose pas d'autre alternative crédible...
que Cassandre- Bayrou ait eu raison , n'a pas changé la donne, les gens par nature préfèrent se précipiter vers celui qui leur propose une échappatoire, ça me semble se rapprocher de Munich, Daladier " Ah! les cons", et Pétain , qui a vendu la France , pour soit disant la Paix...la majorité des français a plongé avec confiance dans le pire des scénarios...

....Par contre comme on dérange nos adversaires, ils utilisent l'argument éculé sur les solutions que nous n'aurions pas, mais qu'ils n'ont pas non plus.....

Je suis parfaitement d'accord avec alain.

Et de plus, nous n'allons pas donner des solutions.
Puisque les décisions auraient été prises différemment nous n'aurions pas les m^mes problèmes. Certes, nous affronterions la même crise mais avec une petite marge de manoeuvre supplémentaire.
Je crois qu'ils ont assez pompé ce qui les interessait dans le programme de FBayrou pour ne pas qu'en plus nous allions leur donner des conseils.

donc, ton raisonnement, c'est de dire , on laisse le bateau couler parce qu'on ne doit pas donner des conseils au Capitaine...c'est limite!
de toutes façons, on ne va pas refaire l'histoire, on est là pour faire un constat de la situation actuelle, même si on avait des idées différentes au départ, le fait est que on est Maintenant dans la Merde, et qu'on doit s'en sortir...

Dans le cas présent le capitaine fait comme bon lui semble et se fout carrément de nous ...
Je doute fort qu'il prendrait en compte nos conseils !
Reste la voix parlementaire et l'opposition. Pour le fichier edvige ça a marché ...

effectivement... de toutes façons , la seule solution c'est que parmi les soutiens actuels de Sarko, qu'ils soient uMP ou NC, se rebellent, et appuient nos idées, puisque nous n'avons pas voix au chapitre à l'AN, pas de groupe...
par contre Bayrou étant maintenant à la Commission des Finances, aura son mot à dire, à lui de convaincre les autres...

Ils se rebellent ... discrètement !
Faut dire qu'avec l'oiseau vindicatif qu'ils ont en face d'eux ...
Mais dans le monde politique la fidélité semble une qualité bien désuète.
Hier j'écoutais Catherine Nay expliquer que FBayrou n'était pas un risque : trop seul, pas de réseaux ... Espérons que l'avenir lui prouvera qu'elle se trompe. Déja qu'elle est svt bien amère devant les choix de sarko. Bien fait, c'est une vipère prétentieuse cette femme.

signora a écrit:

Dans le cas présent le capitaine fait comme bon lui semble et se fout carrément de nous ...
Je doute fort qu'il prendrait en compte nos conseils !

Autrement dit, nous n'avons rien à perdre à les donner.
- S'ils sont suivis, le MoDem pourra revendiquer en être à l'origine.
- S'ils ne sont pas suivis, le MoDem pourra d'autant plus déclarer avoir proposé des solutions.

Bref, pile FB gagne, face NS perd.

il FAUT trouver des solutions

on ne peut même pas discuter là dessus

Non, tu fais un viaduc pour le deuxième mandat du Sarko.
Il s'appropriera la paternité de toutes nos idées. Et nous reprochera celles qui n'auront pas marché. Dans les 2 cas on est perdants.
Vous êtes trop idéalistes.
Les français doivent vraiment être dans la m... totale pour comprendre. Là, pour beaucoup d'entre eux c'est pas suffisant.

il suffit d'aller leur dire

si sarko s'approprie les bonnes idées, et qu'il les met en pratique, au moins elles auront été appliquées

tu es trop gentil ça te perdra !
Leur dire ? les gens ne croient pas et sont tellement vexés d'avoir fait le mauvais choix ...

oui les gens se planteront encore et encore...

tant pis

Non, mais il faut un grand mécontentement, pour que les français choisissent un autre président et un autre avenir pour la France pour l'Europe.

signora a écrit:

Non, tu fais un viaduc pour le deuxième mandat du Sarko.
Il s'appropriera la paternité de toutes nos idées. Et nous reprochera celles qui n'auront pas marché. Dans les 2 cas on est perdants.

Dans le premier cas, il sera aisé de prouver son mensonge, dans le second, de démontrer qu'il les appliquées à sa manière.
Les Français sont des veaux, mais jusqu'à un certain point seulement. Sarko a déjà perdu une bonne partie de sa crédibilité (ses derniers discours n'ont été jugés convaincants que par une minorité), qui n'est de toute manière qu'apparente, et n'est pas loin de perdre le reste. Le moment approche où les Français ne le croiront plus, même quand - accidentellement ou non - il dira la vérité. Et là, ils écouteront quelqu'un d'autre. Le tout est que ce soit FB.