"Politique: Quand Jospin donne raison à ... Bayrou!
Le livre de Jospin devrait faire un heureux : François Bayrou. Les ouvrages d’autres « dealers » de la pensée socialiste mal raffinée (pardon d’autres « leaders » du PS non rénové), comme Mélanchon devraient conforter un homme dans ses convictions : François Bayrou. La rentrée de Fabius, « candidat à rien » (donc à tout), devrait donner un surplus d’énergie à un leader : François Bayrou.
Sur quoi en effet repose le pari de Bayrou ? Sur l’incapacité du PS de s’arracher à ses mythes, à ses archaïsmes, à son passéisme en dépit de ce qui peut être dit sur la « social-démocratie », sur « l’acceptation de l’économie de marché », sur les « valeurs » du socialisme, sur la modernité de l’idée sociale…
Or Jospin, Fabius, Mélanchon et d’autres confirment le diagnostic du fondateur du MoDem. Le PS reste figé dans son idéologie du XIX ième siècle et dans sa fidélité à des alliances (contre nature) avec l’ultra-gauche, la gauche de la gauche et les pires réactionnaires de gauche. Irrécupérable...
N’est pas Mitterrand qui veut. Et ce n’est pas la désertion (pour cause de promotion) de DSK qui va améliorer les choses, faire « bouger les lignes », faire sonner l’heure d’une sociale démocratie moderne. Et digne des valeurs proclamées.
Bien sûr, il reste le « désir d’avenir » en panne « d’avenir de désir » : la Jeanne d’Arc victime (selon elle) du « sexisme » et du « racisme » des « évêques Cochon » qui la voudraient sur un bûché. Elle représente plus qu’elle-même en effet, Ségolène. Et elle pourrait incarner cette « voie nouvelle » qui s’impose tant dans un paysage politique que Sarkozy a réussi (provisoirement) à modifier sans changer le pays.
Mais elle a tellement montré les limites du charisme de paillettes (à la Star’Ac, Sarko a su faire, et sait faire, nettement mieux qu’elle !)… Et, sur le fond, son programme ne repose ni sur un « projet de société » cohérent, ni sur un socle de valeurs très affirmé, ni sur une éthique politique bien précise.
Le Modem ne se confond pas avec un « bayrouisme » imprécis : ce mouvement qui puise sa force dans les valeurs de l’Europe personnaliste pourrait même s’imaginer sans Bayrou (et c’est un atout considérable, tout à l’honneur de son leader). Mais Ségolène ne porte qu’un « Royalisme » (républicain) mal défini qui ne vaut (en bien et mal) que par sa personne. La nuance est de taille
Ces constats doivent consoler Bayrou de bien des déceptions. Je ne parle pas là des « lâcheurs » du nouveau Centre ou des nostalgiques d’une UDF dépassée, mais des « prises » faites dans sa sphère par Sarkozy.
Car on ne l’a pas assez relevé : ce que Sarkozy appelle « l’ouverture » se résume d’abord en des débauchages en série de personnalités qui se retrouvaient dans… la « Bayrousphère » et qui auraient pu rejoindre le MoDem…
Bockel, Kouchner, Ruffin, Jouyet, AtaIli, Rocard… La liste est longue, avec quelques exceptions qui confirment la règle (comme Védrine, trop peu « pro-européen » pour être Modem sans modération) …
Sarkozy a fauché dans le pré du Béarnais ! Seuls les observateurs politiques sous influences élyséennes ou prisonniers des clivages droite-gauche si pratiques, ne le voient point !
Cela doit surtout encourager Bayrou à être le premier fidèle à son cap, à son « chemin », à sa stratégie. Ce n’est pas simple.
Mais c’est à lui de bien montrer que le Modem n’est pas fait d’"habits neufs" d’une formation qui a fait sa grande mutation au Congrès de Lyon avec le « Penser Libre » mais qu'il est un mouvement vraiment nouveau, le vrai premier parti du XXI ième siècle. Preuve n’est pas encore faite. On attend le Congrès, les statuts et les municipales.
Daniel RIOT"
http://www.danielriot.com/archive/2007/09/30/politique-quand-jospin-donne-raison-a-bayrou.html