Bayrou dénonce la "présidence de complaisance" de Sarkozy
Challenges.fr | 29.12.2007 | 13:00
François Bayrou déplore la "présidence de complaisance" incarnée à ses yeux par Nicolas Sarkozy. "Les raisons de fond qui ont fait que je n'ai pas voté pour Nicolas Sarkozy apparaissent aujourd'hui de manière extrêmement forte", sur le plan diplomatique et dans les "liaisons perpétuelles avec de très gros intérêts" économiques, a-t-il expliqué sur Europe 1.
PARIS (Reuters) - François Bayrou déplore la "présidence de complaisance" incarnée à ses yeux par Nicolas Sarkozy.
"Les raisons de fond qui ont fait que je n'ai pas voté pour Nicolas Sarkozy apparaissent aujourd'hui de manière extrêmement forte", sur le plan diplomatique et dans les "liaisons perpétuelles avec de très gros intérêts" économiques, a expliqué le président du MoDem sur Europe 1.
"Au lieu d'avoir une France en situation de résistance pour défendre un modèle face aux puissances de la planète, face aux Etats-Unis d'un côté, face à la Chine de l'autre, pour porter un drapeau face à des dictateurs (...) on a une France en complaisance", a-t-il estimé.
Les déclarations de Nicolas Sarkozy sur Taïwan ou le Tibet lors de sa visite en Chine, "c'est quelque chose qui est en rupture avec ce que nous voulons de notre pays et du message international qui est le sien", a-t-il ajouté.
Même s'il avait beaucoup de "dissensions politiques" avec Jacques Chirac, François Bayrou lui sait gré d'avoir "tenu le drapeau de la France à la hauteur" notamment au moment de la guerre en Irak.
"Ces derniers jours, on a vu s'étaler complaisamment une espèce d'intimité qui pour moi est malsaine" entre le monde politique et le monde des affaires, a poursuivi le dirigeant centriste.
Comme au lendemain de son élection à l'Elysée, Nicolas Sarkozy est parti en vacances mardi à bord d'un avion appartenant à l'homme d'affaires Vincent Bolloré. Pour François Bayrou, "c'est grave pour la France".
"Il y a un seul endroit en France qui devrait être préservé de l'influence de l'argent et cet endroit c'est la présidence de la République", a-t-il insisté, estimant que Nicolas Sarkozy faisait "le choix contraire".