Plan Banlieues

Banlieues: Sarkozy annonce des policiers, des internats, de l'accession à la propriété...

Lors de la présentation du plan banlieue, ce vendredi matin, le Président a, entre autres, annoncé 4000 policiers supplémentaires et la mise en place d'un représentant de l'Etat par quartier.
Liberation.fr
LIBERATION.FR : vendredi 8 février 2008

«La ville est un enjeu de civilisation.» Le président Nicolas Sarkozy a donné un ton solennel et volontaire à sa présentation, ce vendredi à l'Elysée, du plan banlieue préparé par sa secrétaire d’Etat Fadela Amara. Une intervention marquée par des constats sévères - vingt ans de politique inefficace dans les banlieues - et des propositions.
Nicolas Sarkozy a souhaité parler de «quartiers populaires», et non pas de «quartiers sensibles». «Avec ce qui se passe dans ces quartiers, ce n'est pas seulement l'idée que nous nous faisons de la laïcité, c'est l'avenir d'une certaine idée de la République qui est en jeu, c'est l'idée même de la Nation qui est en cause», a martelé le chef de l'Etat, qui revendique un plan extrêmement ambitieux.
Voici le détail des propositions présentées ce matin.
Sécurité

Selon Nicolas Sarkozy, le premier devoir de l’Etat est d’«assurer la sécurité contre «les voyous». «J’assume tout ce que jai dit par le passé», a insisté Nicolas Sarkozy, référence implicite à ses propos passés sur le «Kärcher» et «les racailles».


Pour en finir avec «la loi des bandes et du silence», et pouvoir engager «une guerre sans merci contre les trafics et les trafiquants de drogue», le Président a annoncé la création de «200 unités territoriales de quartiers en trois ans», représentant 4000 policiers. Ces effectifs seront aidés par des habitants, «des réservistes expérimentés», pour assurer la sécurité.



Administration
A partir du 1er septembre, il y aura un représentant de l'Etat par quartier. Sa mission : «Il sera doté d'une véritable autorité sur les services de l'Etat dans le quartier pour imposer la mise en oeuvre des objectifs mis en oeuvre au plan national et pour pouvoir les obliger à travailler ensemble.»

Une réforme sur la répartition des dotations aux collectivités est en préparation et devrait être intégrée dans la prochaine loi de finances.

Le chef de l'Etat veut aussi appliquer ce principe «aux contrats urbains de cohésion sociale». «Lorsqu'il s'agira de les renouveler, il faudra se demander si les 2.200 quartiers bénéficiant de ces aides exceptionnelles sont vraiment tous en difficulté.»

Logement

Christine Boutin va devoir plancher sur «plan complet en faveur de l'accession sociale à la propriété». L'objectif est de faire des habitants des banlieues des propriétaires. «La ministre du Logement me présentera, à partir de l'accord déjà conclu avec les bailleurs sociaux, un plan complet d'accession sociale à la propriété prévoyant des règles de saine gestion des copropriétés », a précisé le chef de l'Etat.




Education

Des «internats d'excellence» pour les enfants issus de milieux défavorisés vont être créés.

«Dès le plus jeune âge, les enfants des milieux défavorisés qui montrent de bonnes aptitudes scolaires, et qui ne peuvent pas étudier chez eux dans de bonnes conditions, se verront proposer un hébergement dans des internats», a précisé le Président.


Des écoles de «la deuxième chance», destinées à ceux qui ont décroché du système scolaire, vont être généralisées dans toute la France.

Emploi

Un « contrat d'autonomie pour accompagner vers l'emploi » va être créé. Le contrat est censé durer trois ans et concerner 100.000 jeunes des quartiers en difficulté, en y favorisant les créations d'entreprises.

Transports


500 millions d'euros seront consacrés au développement des transports.

Bien que pas très au fait du problème je me permets néanmoins d'exprimer mes doutes concernant l'idée de promouvoir l'accès à la propriété dans ces secteurs urbains peu engageants à ce que l'on dit: il me semble que des ménages qui luttent pour arriver en fin de mois et se nourrir ont d'autres priorités. Mais supposons que les traites correspondent au montant du loyer: que se passe-t-il en cas de décès, de divorce.... les familles sont souvent nombreuses et plus d'un SDF est père de famille divorcé.

Quant aux internats ce qui me gêne c'est qu'ils soient d'"excellence" tout comme la laïcité qui devient "positive"....

et le financement? pas un mot la-dessus, ça ressemble au Plan Borloo pour le logement... on a vu le résultat!

moi, ce qui me gêne c'est la formation de "milices" avec les réservistes, je ne suis pas sur que ça soit le meilleur moyen d'amener le calme! de plus 4000 policiers pour tous les quartiers difficiles de France , 24/24 h , ça nous fait combien de flics par quartiers et par tranche horaire ( en 3X8) ?et ça sera encore des jeunes inexpérimentés?

Tout de même, c'est un sacré travail qui a été fait sur le sujet.

En plus du Grenelle de l'Environnement et du Rapport Attali, il y a là les pistes de l'évolution de la France pour les années qui viennent.

Ce qui est surtout interressant avec ces gigantesques travaux, c'est que le successeur du Président Sarkozy ne pourra plus revenir en arrière.

Banlieues cherchent budgets
Sans rééquilibrage financier entre villes pauvres et riches, le plan est voué à l’échec.
TONINO SERAFINI
Libération QUOTIDIEN : vendredi 8 février 2008

Ce matin, les maires des communes des banlieues en difficulté auront les yeux rivés sur l’Elysée avec une question essentielle en tête : Nicolas Sarkozy va-t-il annoncer une redistribution des cartes au niveau financier pour leur donner les moyens de mettre en œuvre sur le terrain les mesures du plan banlieue. «Le gouvernement veut renforcer l’accompagnement et le soutien scolaire des jeunes. Il veut mettre l’accent sur l’insertion par l’emploi. Mais pour faire tout cela, il faut embaucher des gens. Or nos communes n’en ont pas les moyens», pointe François Pupponi, député et maire (PS) de Sarcelles (Val-d’Oise).



Les budgets sont effectivement au taquet : comptant peu d’entreprises, ces villes perçoivent une taxe professionnelle dérisoire. Les recettes de la taxe d’habitation sont également réduites puisque leurs habitants pauvres en sont exonérés. Lors de discussions avec le gouvernement, les élus de banlieue ont plaidé en faveur d’une répartition plus équitable des dotations financières octroyées par l’Etat aux communes. Ce qui consisterait à donner un peu plus d’argent à leurs villes financièrement exsangues, et un peu moins aux communes qui se portent bien.

Fadela Amara, avait jugé légitimes ces demandes. «Pour que les quartiers prioritaires puissent revenir à la norme, il faut poser le débat de la fiscalité locale et de la dotation de solidarité urbaine», avait-elle plaidé publiquement le 22 janvier à Vaulx-en-Velin (Rhône). Mais il n’est pas sûr que la secrétaire d’Etat à la ville, soit parvenue à obtenir gain de causes lors d’arbitrages décidés jusqu’à la dernière minute à l’Élysée. Hier certains élus semblaient pessimistes. «Fadela nous a soutenus jusqu’au bout. Elle a vraiment tenté de faire bouger les lignes», analyse Pierre Cardo, député et maire UMP de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). «On a vraiment cru qu’elle allait réussir à gagner la bataille.» Une phrase qui laisse entendre que ce n’est pas le cas. «Fadela Amara, est montée fortement au créneau», confirme François Pupponi, elle a expliqué clairement au sein du gouvernement que si nos communes n’avaient pas les moyens de mettre en œuvre sur terrain les mesures du plan banlieue, le plan est mort.»

Hier soir, au secrétariat d’Etat à la Ville, on laissait entendre, qu’il convenait d’être prudent. Sous-entendu : il pourrait y avoir des annonces sur ces dotations financières. En tout cas la banlieue a perdu une première manche le 5 février lorsque le Comité des finances locales devait décider de la répartition de 35 millions d’euros ajoutés par un amendement parlementaire à la dotation globale de fonctionnement (la DGF, c’est-à-dire l’argent que l’Etat distribue aux communes). Le gouvernement souhaitait que cette somme aille aux villes pauvres de banlieue. «Mais au Comité des finances locales ce sont les maires qui décident. Or les maires des communes de banlieues y sont minoritaires», affirme un de ses membres. Du coup au lieu d’être fléchés en direction des villes les plus nécessiteuses, ces 35 millions d’euros ont été répartis entre toutes les communes. «Ils ont fait du saupoudrage au lieu d’oser la solidarité», déplore un élu.

Et l'article de Bénédicte Charles dans Marianne 563 affirme que 14 plans de banlieue ont été élaborés en 16 ans (c'est le titre) ce qui représente déja beaucoup d'argent dépensé dans des études et des expertises sans lendemains...

Dakota

Pas d'accord avec toi. Je ne vois pas en quoi nous serions obligés d'adopter les directives (conseils) de commissions demandées par le gvt sarkozy...
Cela n'engage que ce gvt !

C'est un tel travail de fond qu'il sera difficile de revenir en arrière.

l'UMP ne va pas se gêner pour utiliser cet argument.

Et, ma foi, je le partagerai.

Pas moi.
ça n'engage qu'eux .... et nos finances !

@ Dakota

Pourquoi voudrais-tu qu'un gouvernement veuille revenir en arrière sur des avancées architecturales et sécuritaires en banlieue ou des avancées environnementales?

Le seul im**cile qui a tenté, c'est justement Sarkozy sur la police de proximité, et maintenant il est obligé de revenir en arrière.

Quand les gouvernements pêchent par excès de laxisme, ils sont sanctionnés, mais rarement en faisant exactement ce qu'ils avaient promis... le réel problème de ce gouvernement c'est qu'il s'agite beaucoup, mais à l'arrivée, il ne se passe pas grand chose... nous en reparlerons dans 4 ans.

Arnaud

Je n'étais pas d'accord avec dakota sur le rapport Attali et sur les décisions du Grenelle de l'environnement. Nous ne parlions pas du plan banlieu (enfin pas moi...).

Ceci faisait bien partie du projet de FB ?

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/08/01011-20080208FILWWW00486-un-representant-de-l-etat-par-quartier.php

signora a écrit:

Arnaud

Je n'étais pas d'accord avec dakota sur le rapport Attali et sur les décisions du Grenelle de l'environnement. Nous ne parlions pas du plan banlieu (enfin pas moi...).

Mais sur le rapport Attali, c'est le même principe: nombre de propositions sont de bon sens (voire même excessivement simplifiées), aucune raison de revenir en arrière quand tout le monde est d'accord.

Celles qui iront vers un excès de libéralisme seront par contre changées par la majorité suivante... ainsi va le monde...

airlane a écrit:

Ceci faisait bien partie du projet de FB ?

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/02/08/01011-20080208FILWWW00486-un-representant-de-l-etat-par-quartier.php

Euh oui je crois (enfin pas forcément par quartier, mais par commune, si mes souvenirs sont bons).

Arnaud
D'accord pas de raison de rejeter tout en bloc. Pas de raison d'adopter ce qui est trop libérale.

Je commence à mal suivre. J'écoute en même temps C dans l'air.
J'ai des amis concernés. Rapport vaccin hépatite B/sclérose en plaque.

à +