Que des anti-thèses apparaissent après qu'une nouvelle thèse a été développée (dans notre exemple, l'anti-réchaufement vs le réchauffement) est une bonne et saine chose du point de vue de la rigueur scientifique et de la santé mentale.
Maintenant, cela ne signifie pas que l'anti-thèse a toujours raison.
En l'occurrence, les tenants de l'anti-réchauffement se trompent.
Je tiens à rappeler, d'ailleurs, qu'il y a 15-20 ans la thèse du réchauffement climatique était ultra minoritaire, et combattue par une majorité d'acteurs (plus ou moins légitimes, mais c'est un autre problème). Elle ne s'est imposée qu'à force de combats incessants contre l'immobilisme et grâce à l'accumulation de preuves toujours plus fortes récoltées par des sources toujours plus nombreuses.
Donc les thèses anti-réchauffement d'aujourd'hui ne sont jamais qu'une résurgence de ce que l'on a connu dans le passé.
De plus, comme l'a fait remarqué quelqu'un, la plupart sont financées et soutenues par les sociétés pétrolières, ce qui ne me semble pas un gage d'objectivité.
Ensuite, un minimum de bon sens et de fond scientifique (merci l'école française) incline plutôt à dénigrer ces thèses anti-réchauffement, qui ont d'ailleurs la particularité anti-scientifique de ne présenter que des arguments qui vont dans leur sens, sans traiter tous les autres qui vont dans le sens contraire (celui d'un réchauffement) - encore une fois ce n'est pas sérieux. Pour en revenir au début du paragraphe, il me semble que l'équation : x% de tel et tel gaz rejetés dans l'atmophère depuis 150 ans + les propriétés physico-chimiques connues de ces gaz = au minimum, un début de suspicion qu'il risque d'y avoir des conséquences pour notre planète. Et croire que des phénomènes qui prennent des milliers ou de smillions d'années pour agir vont nous débarasser de ce surcroît de gaz en un siècle ou deux, me paraît hautement fantaisiste.
En fin de compte, si l'on veut rester consensuel, le problème se résume a minima ainsi : sachant qu'il y a un paquet d'indices en faveur de sérieux changements climatiques dans les prochaines décennies (et a priori déjà entamés), et que l'on ne peut pas les modifier en un laps de temps raisonnable après-coup (c'est à dire après constat unanime de l'apparition du phénomène), vaut-il mieux prendre des précautions maintenant ou d'attendre que x centaines de millions de personnes soient chassées de rivages sous l'eau, x dizaines/centaines de millions mortes de faim et de soif, etc ?
Moi je dis : prenons un maximum de précautions, parce que si on se plante, on ira très, très mal. Alors tant pis pour les optimistes béats, les nombrilistes "après-moi-le-déluge", et les pourris "m'en-fous-moi-j'ai-tellement-de-fric-que-je-m'en-sortirai-toujours", débarassons-nous de toute cette pollution au plus vite (et puis je signale que les voitures à pétrole, pour ne citer qu'elles, rejettent plein d'autres choses - COV, benzène, etc - gentiment cancérigènes et donc pas vraiment sympa pour nous).
PS : au passage, il ne s'agit jamais que d'un exercice classique de décisionnaire (ce pourquoi nos impôts paient les salaires de nos politiques), très classique dans sa forme, et qui revient à prendre la meilleure des décisions entre : "Quels sont les risques si nous faisons quelque chose ?" et "Quels sont les risques si nous ne faisons rien ?". Au vu des risques envisagés, je pense que l'on rejoint la conclusiondu paragraphe ci-dessus...