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 La faim et les droits de l’homme

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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 15:58

Faire une plaisanterie sur un fil intitulé "La faim et les droits de l'homme", ne serait-ce pas ce qui s'appelle troller sans finesse?
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signora

signora


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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 15:59

troller avec finesse ; paradoxale non ?
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 16:08

Quand on fait pratiquement que celà, on devrait y arriver, non?
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Dakota




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 16:09

Oui, je suis bien le plus salaud de tous sur la Terre.

c'est bien pourquoi, j'ai ce traitement mérité d'être accablé alors même que je viens faire amende honorable, traitement que même l'UMP n'infligea pas à la pauvre Nathalie.
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 16:10

Garde tes amendes, honorables ou pas, et cesse de troller.
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Dakota




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 16:27

je ne trolle pas Monsieur, je vous trouve totaleùment insultant à mon égard. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois.

et moi?

si vous me démolissez, ça vous est sans doute égal?

cette anecdote présentait un intérêt dans la discussion.

je regrette simplement qu'Arnaud ait pu la prendre en mauvaise part.
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signora

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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 17:03

Dakota
Tu devrais laisser tomber... Envoie un MP à Arnaud si tu penses être pour quelque chose dans son "recul" ...

Ceci très amicalement ! avec des fleurs
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Dakota




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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 18:41

j'aime pas trop les messages privés pour résoudre les problèmes.

A la fin, plus personne n'y comprend rien.

j'ai peut être été un peu facétieux. Mais pas plus que quand tu me fais ça.

La faim et les droits de l’homme - Page 4 319539 La faim et les droits de l’homme - Page 4 319539 La faim et les droits de l’homme - Page 4 319539

D'ailleurs je te remercie de ne plus me le faire.
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 14 Avr 2008 - 20:34

d0m1 a écrit:
Ce que je trouve inquiétant (on voit dans le dernier article mis en ligne), c'est qu'on nous dit bien que même si on dégage des fonds, il n'est pas dit qu'on trouve les denrées...

j'y reviens, car ça touche la production.
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 16 Avr 2008 - 8:46

L'ONU réclame une nouvelle politique agricole mondiale
les échos [ 16/04/08 ]


Dans un rapport rendu public hier, les différentes agences onusiennes et la Banque mondiale estiment que les coûts sociaux et environnementaux d'une agriculture intensive ont trop longtemps été occultés.
« Le statu quo n'est plus une option. » Tel est l'avertissement lancé hier par les différentes agences de l'ONU et la Banque mondiale, à l'occasion de la publication d'un rapport sur l'« Evaluation internationale des sciences et technologies agricoles au service du développement ». Alors que se multiplient les appels à une mobilisation internationale pour mieux faire face aux crises alimentaires que traversent les pays les plus pauvres, ce rapport appelle à une profonde modification des politiques agricoles mondiales, en soulignant que les énormes progrès de productivité depuis cinquante ans ont trop longtemps occulté les coûts sociaux et environnementaux d'une agriculture intensive.

Adopté par 64 pays, dont la France, le Brésil, la Chine et l'Inde lors d'une conférence intergouvernementale qui s'est tenue la semaine dernière à Johannesburg, ce rapport, établi par quelque 400 experts scientifiques de différents pays, demande de réorienter d'urgence les politiques agricoles vers une attention plus grande pour les petits agriculteurs et les agricultures familiales. Dans un monde où un agriculteur américain peut produire 2.000 tonnes de céréales par an, contre un maximum de 1 tonne pour un agriculteur africain, un rééquilibrage semble s'imposer. D'un côté il faut lutter contre une surintensification des cultures et toutes les pollutions qu'elle entraîne, de l'autre relancer l'aide au développement pour l'agriculture dans les pays démunis.

A propos de la hausse des prix agricoles, le professeur Robert Watson, directeur de ces travaux, souligne que s'ils nuisent dans l'immédiat aux consommateurs les plus pauvres, ils peuvent aussi être une opportunité formidable dans un monde où les trois quarts des quelque 850 millions de personnes qui souffrent de la faim sont eux mêmes de pauvres cultivateurs.

Défiance envers les OGM...

la suite ici
http://www.lesechos.fr/info/inter/4715567.htm
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 16 Avr 2008 - 16:11

Crise alimentaire : des solutions existent, par Jacques Chirac
LE MONDE | 16.04.08 | 15h02 •



Afrique, Asie, Amérique latine, Caraïbes : la carte des "émeutes de la faim" s'étend chaque jour. Le monde est confronté au spectre des grandes famines alors même qu'il traverse une crise financière dangereuse. La cohésion, si délicate, de la communauté internationale est doublement menacée. Je le dis solennellement : cette conjonction des périls fait courir au monde un risque sans précédent.



Sans mesures d'urgence et de fond, nous assisterons à des émeutes de plus en plus violentes, à des mouvements migratoires de plus en plus incontrôlables, à des conflits de plus en plus meurtriers, à une instabilité politique croissante. Les ingrédients d'une crise majeure sont réunis et la situation peut se dégrader très vite.


FACE À CE DANGER, LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DOIT ASSUMER SES RESPONSABILITÉS, toutes ses responsabilités, dans une totale coopération du Nord et du Sud.


Elle doit se mobiliser autour d'objectifs précis :

- pour résoudre, d'abord, la question de l'urgence : le Conseil de sécurité de l'Organisation des nations unies, qui devrait se tenir au plus tôt sur la crise alimentaire mondiale, doit prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter la déstabilisation des Etats les plus menacés.

L'Europe et les Etats-Unis ont enfin annoncé le déblocage d'une aide d'urgence au profit du Programme alimentaire mondial. Je ne doute pas que les autres grandes puissances, membres du G8, pays émergents et pays de l'OPEP qui tirent des rentes exceptionnelles de l'augmentation du prix du pétrole, auront à coeur de prendre toute leur part de cet effort immédiat de solidarité ;

- pour résoudre, ensuite, les problèmes structurels : je plaide depuis longtemps pour aller plus loin que les seules mesures d'urgence conjoncturelles. C'est une véritable révolution des modes de pensée et d'action en matière de développement, notamment dans le domaine agricole, qui s'impose.


PARVENIR PARTOUT À L'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE


L'offre de produits alimentaires au niveau mondial est insuffisante.

Je n'ai jamais cessé de me battre contre le gel de la production en Europe et de promouvoir le développement agricole des pays pauvres.

Il nous faudra, demain, nourrir 9 milliards d'hommes. Tout le monde se rend compte, enfin, que l'humanité a besoin de la production de toutes ses terres agricoles. L'autosuffisance alimentaire est le premier des défis à relever pour les pays en développement. Des outils existent. Nous savons tous ce qu'il faut faire : infrastructures rurales, stockage, irrigation, transport, financement des récoltes, organisation des marchés, microcrédit, etc.

L'agriculture vivrière doit être réhabilitée. Elle doit être encouragée. Elle doit être protégée, n'ayons pas peur des mots, contre une concurrence débridée des produits d'importation qui déstabilisent l'économie de ces pays et découragent les producteurs locaux.

Pour relever ce défi, il est nécessaire d'investir à la fois dans la recherche - pour développer des productions et des variétés adaptées aux nouvelles donnes du changement climatique et de la raréfaction des ressources en eau -, et dans la formation et la diffusion des techniques agricoles. Il faut miser sur les hommes, sur les producteurs locaux, qui doivent percevoir la juste rémunération de leurs efforts. Les échanges doivent obéir à des règles équitables, respectant à la fois le consommateur et le producteur. La libre circulation des produits ne peut pas se faire au détriment des producteurs les plus fragiles.


APPORTER DES FINANCEMENTS INNOVANTS ET STABLES AU DÉVELOPPEMENT


Les besoins d'investissement sont massifs et pour longtemps. Il est vital de maintenir l'effort d'aide publique au développement et de respecter l'objectif de 0,7 % du PIB....

la suite ici
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/04/16/crise-alimentaire-des-solutions-existent-par-jacques-chirac_1035006_3232.html
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeDim 20 Avr 2008 - 10:13

17/04/2008 N°1857 Le Point

L'éditorial de Claude Imbert - Cette colère qui monte
Claude Imbert

Jusqu'à présent, leurs souffrances se cachent. Chez eux, pas de Tibet pour nourrir nos compassions de bien nourris. Pas d'Ingrid Betancourt, pas de figure pathétique pour le trémolo des télévisions. Ces pauvres-là n'ont pas, comme nos assistés, la bouche pleine pour crier dans les rues leur énième rouspétance. Ils sont, eux, les muets d'une multitude lointaine, éparse, anonyme. Des fourmis de la fourmilière humaine, oubliés du Ciel et de la Terre. Une centaine, bientôt peut-être plusieurs centaines de millions qu'écrase une fatalité inconnue de nos contrées. Celle de la faim.

La faim, on la savait peu à peu réduite par le progrès humain à des confins désertiques. Elle resurgit non plus dans les sables mais dans l'entassement géant des grandes métropoles. Une saccade d'émeutes, celles des ventres creux, flambe dans les bidonvilles d'Egypte, de Bolivie, du Mexique, du Pakistan, des Philippines, d'Haïti, du Cameroun, de Côte d'Ivoire, du Sénégal, et j'en passe... Un crépitement de disettes d'un autre type. Elles étranglent des misérables incapables de se procurer le blé, le riz, le maïs de leur ordinaire que leur arrache l'envolée des prix. Rechute imprévue dans un des enfers de l'humanité !

Dramatique raté de la globalisation des échanges, de la crise financière, de la vertigineuse croissance démographique, de l'aspiration des peuples pauvres vers l'eldorado illusoire des villes, du déracinement de l'agriculture, que sais-je encore... Et qui fait une fois de plus rêver-mais en vain !-d'une maîtrise enfin mondiale... de la mondialisation.

Dans l'immédiat, on dénonce volontiers un effet collatéral de la crise financière. La spéculation, ailleurs échaudée, se reporte sur du « solide » : les matières premières et les denrées de base. Les cours du blé et du riz ont quasiment doublé en une année. Mais la concordance d'une production agricole record et de cette flambée des cours donne à penser que les prix agricoles resteront durablement élevés. Du coup, on réévalue les besoins de la population mondiale et l'avidité de nouveaux mastodontes qui ne produisent plus chez eux de quoi nourrir leur propre population. En fait, l'offre agricole, très performante, augmente brillamment mais pourtant moins que la demande qu'attise la spéculation sur les stocks céréaliers .

C'est une épouvantable désillusion ! La mondialisation avait spectaculairement réduit dans le monde les zones de famine récurrente. La production agricole, en permanente croissance, se faisait forte d'anticiper la croissance démographique. Elle peut, d'ailleurs encore, dit-on, s'épanouir jusqu'à nourrir les 9 milliards d'humains qu'on nous promet pour 2050. L'humanité enregistrait ainsi une victoire historique contre la pauvreté. De la perspective de famines inéluctables on était passé à l'état, encore peu satisfaisant mais moins tragique, de zones de « malnutrition ».

Dans cet étranglement imprévu, la nouveauté, c'est celle « de situations où il y a de la nourriture mais où les misérables n'ont pas de quoi la payer ». Alors, dans l'angoisse, et un peu de panique, on recommence à douter qu'une production agricole globale suffise pour satisfaire les besoins mondiaux. Les uns s'alarment d'un détournement de céréales vers l'éthanol et autres biocarburants. Les autres d'une atrophie des cultures vivrières, en Afrique notamment, par le réchauffement climatique et l'exil des paysans vers les villes. D'autres, enfin, d'une évolution de la demande des peuples nouvellement développés et, par exemple, nouveaux consommateurs de viande, d'où un besoin accru de céréales destinées au bétail... Pour finir tombe ce catastrophique pronostic onusien : « Plus de 1 milliard d'humains pourraient avoir chroniquement faim d'ici à 2025, soit 600 millions de plus que précédemment anticipé... »

Tous les pays victimes sont déjà ravagés par des révoltes de désespoir. Et leur tissu social, lacéré par l'ensauvagement de la misère : les crève-la-faim n'ont pas les moyens de la civilité publique : manger d'abord, la morale plus tard... Et, certes, le premier des droits de l'homme est... de survivre !

Conséquence seconde : les pays pauvres vont se raidir contre les riches de la planète. Dans la globalisation qui rapproche-pour le meilleur et pour le pire !-des nations et civilisations aux niveaux de vie si éloignés, la pression politique et migratoire ne peut qu'enfler. Les grands « machins » internationaux commencent de se remuer. Il n'est que temps. Jamais autant de ventres creux n'auront salivé sur nos banquets de riches ! L'Europe, sur ses balcons, entend, au loin, cette colère qui monte...

http://www.lepoint.fr/actualites-chroniques/cette-colere-qui-monte/989/0/238713
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeDim 20 Avr 2008 - 11:19

Réunion de la Cnuced au Ghana sur fond de crise alimentaire et énergétique





LAGOS (AFP) - 20/04/2008 07h23
La faim et les droits de l’homme - Page 4 Photo_1208675667503-1-0
37 pays ont besoin d'une aide alimentaire urgente, selon la FAO

La Conférence de l'Onu sur le commerce et le développement (Cnuced) se réunit à partir de dimanche à Accra à un moment où la croissance n'a jamais été aussi forte en Afrique mais jamais autant menacée, surtout par la flambée mondiale des prix alimentaires et de l'énergie.

La réunion, qui débutera avec un discours du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, survient dans un contexte troublé par la crise financière mondiale, l'envolée des prix alimentaires et l'explosion des cours du pétrole. Si le nord est fragilisé, le sud risque fort d'être ébranlé, notamment l'Afrique.
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Cette session intervient à "un moment où le monde est dans une période d´incertitude et où les craintes de récession sont crédibles", avait d'ailleurs averti dès la mi-mars le secrétaire général de la Cnuced, le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi.

Pendant cinq jours, les 193 pays membres vont se pencher sur les "divers impacts économiques de la mondialisation".

"Nous allons étudier les impacts - y compris sur la réduction de la pauvreté - la richesse, l'emploi, et nous tirerons les leçons du fait que certains pays bénéficient de la mondialisation et d'autres pas", devrait déclarer le secrétaire général dans son discours inaugural.

"Quelles sont les options pour améliorer les systèmes monétaire et financiers internationaux et ainsi éviter de futures crises? Comment acquérir les capacités commerciales et de production nécessaires à la compétition mondiale? Le boum des prix des matières premières peut-il créer plus d'emplois?", sont des questions qu'évoquera également les délégués.

Réflexions et mises en garde se sont multipliées ces dernières semaines sur la fragilité des perspectives de croissance pour les pays en développement.

Si la mondialisation a aidé à réduire les inégalités dans les pays africains, "davantage doit être fait pour permettre à tous les segments de la population de profiter de la forte croissance de la région", estimait ainsi le Fonds monétaire international dans son dernier rapport semestriel.

Il y a quelques jours, la Banque mondiale a mis en garde sur le risque de voir la croissance actuelle de 5,8% de l'Afrique cassée par cette flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et de l'énergie.

La croissance africaine n'a pas encore atteint le seuil capable de réduire la pauvreté et "tout choc extérieur est de nature à briser cette trajectoire de croissance", avait averti la vice-présidente de la BM pour le continent, Obiageli Ezekwesili (Nigeria).

Quant à la réduction de moitié de la pauvreté en Afrique d'ici 2015 prévue par les Objectifs de développement du Millenaire de l'ONU, cette ambition risque d'être retardée de sept ans par la hausse des prix alimentaires, avertit la BM.

C'est également dans un contexte de course effrenée aux matières premières (pétrole et gaz notamment) que la Cnuced va étudier "l'impact des besoins énergétiques croissants de l'Asie" et s'efforcer selon son secrétaire général de "mettre des rênes à la mondialisation pour élever le niveau de vie, réduire la pauvreté et assurer un développement durable".

Les pays développés du G8 ont bien réaffirmé le 6 avril à Tokyo leur engagement à augmenter leur aide aux pays pauvres mais l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en doute: en 2007 l'aide au développement octroyée par 22 pays riches aux pays pauvres aurait baissé de 8,4%.

La réunion d'Accra se déroule alors que les négociations du cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sont toujours bloquées en raison d'un affrontement Nord-Sud à propos du commerce des produits agricoles.




© 2008 AFP
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 21 Avr 2008 - 17:50

contreinfoLa faim et les droits de l’homme - Page 4 Pgri Economie La faim et les droits de l’homme - Page 4 More01 Actualité
Mis à Jour le : 21 avril 2008 16:37

FAO : les biocarburants, au détriment de l’agriculture de subsistance

21 avril 2008


La demande croissante à l’échelle mondiale de biocarburants, associée au besoin accrue en terres, pourrait mettre sous pression les terres marginales qui assurent des fonctions de subsistance fondamentales pour les ruraux pauvres et sont fréquemment exploitées par des femmes, indique un rapport de la FAO.

FAO, 21 avril 2008

L’intensification de la production de biocarburants dans les pays en développement pourrait exacerber la marginalisation des femmes dans les zones rurales menaçant ainsi leurs moyens d’existence, selon un nouveau rapport de la FAO.

La FAO préconise des mesures écologiquement durables et en faveur des pauvres

Le rapport fait remarquer que les grandes plantations destinées à la production de biocarburants, comme le bioéthanol et le biodiesel, requièrent une utilisation intensive de ressources et d’intrants dont l’accès est généralement limité aux petits agriculteurs, et en particulier aux femmes. En tête de ces intrants figurent la terre et l’eau, les engrais chimiques et les pesticides.

“Si les pays en développement n’adoptent pas des politiques propres à renforcer la participation des petits agriculteurs, en particulier les femmes, à la production de biocarburants - en augmentant leur accès à la terre, au capital et aux technologies -, les inégalités entre sexes seront plus marquées et la vulnérabilité des femmes à la faim et à la pauvreté a de fortes probabilités de s’aggraver”, selon Yianna Lambrou.

Mme Lambrou est co-auteur du document Gender and Equity Issues in Liquid Biofuels Production - Minimizing the Risks to Maximize the Opportunities.

“La production de biocarburants offre sans aucun doute de nouveaux débouchés pour les agriculteurs, mais ceux-ci ne se répercuteront au niveau des exploitations et des femmes que si des politiques en faveur des pauvres sont mises en place pour donner aux femmes les moyens d’agir.”

Fortes pressions

La demande croissante à l’échelle mondiale de biocarburants, associée au besoin accrue en terres, pourrait mettre sous pression les terres marginales qui assurent des fonctions de subsistance fondamentales pour les ruraux pauvres et sont fréquemment exploitées par des femmes, indique le rapport de la FAO.

La conversion de ces terres en plantations pour la production de biocarburants “pourrait entraîner le déplacement partiel ou total des activités agricoles des femmes vers des terres de plus en plus marginales”, avec des répercussions négatives sur leur capacité de cultiver et produire de la nourriture.

Toujours selon le rapport, l’appauvrissement potentiel ou la dégradation des ressources naturelles du fait des grandes plantations destinées à la production de biocarburants pourrait imposer une charge supplémentaire aux agriculteurs, et en particulier aux agricultrices, en se répercutant sur leur travail et leur santé.

Si la production de biocarburants rivalise, de façon directe ou indirecte, avec l’approvisionnement en eau et en bois de feu, elle pourrait limiter la disponibilité de ces ressources pour les ménages.

Cela contraindrait les femmes, généralement responsables de la collecte de l’eau et du bois dans la plupart des pays en développement, à parcourir de plus longues distances, réduisant d’autant le temps dont elles disposent pour se procurer des revenus d’autres sources.

Le rapport lance une autre mise en garde : la substitution des cultures locales par des monocultures énergétiques pourrait menacer la biodiversité agricole, ainsi que les vastes connaissances et les compétences traditionnelles des petits agriculteurs en matière de gestion, sélection et stockage des cultures locales, activités habituellement réservées aux femmes.

Inégalité des opportunités d’emploi

La création de plantations pour la production de biocarburants est susceptible de créer de nouveaux emplois dans les zones rurales, essentiellement pour les travailleurs agricoles peu qualifiés, de plus en plus employés à titre saisonnier ou journalier.

Toutefois, un nombre grandissant de ces travailleurs sont des femmes (environ 40 pour cent en Amérique latine et aux Caraïbes) qui, en raison des inégalités sociales, sont particulièrement défavorisées en termes de salaires, de conditions de travail et d’allocations, de formation et d’exposition aux risques professionnels ou sanitaires.

Le rapport insiste sur la nécessité d’approfondir les recherches et les données sur les effets socio-économiques de la production de biocarburants liquides sur les hommes et les femmes.

Le rapport préconise une stratégie de développement des biocarburants écologiquement durable et en faveur des pauvres, en intégrant les plantations énergétiques dans les systèmes agroalimentaires locaux existants, et ce, afin de préserver les activités agricoles traditionnelles des petits exploitants, leurs compétences et leurs savoirs spécialisés, cruciaux pour la sécurité alimentaire et la résilience à long terme des communautés rurales.

Des mesures doivent être prises pour garantir aux femmes et aux ménages dirigés par des femmes les mêmes opportunités qu’aux hommes pour prendre part à la production durable de biocarburants liquides et en tirer profit. C’est d’autant plus important que le nombre de femmes chefs de famille ne cesse d’augmenter (environ 40 pour cent en Afrique australe et 35 pour cent aux Caraïbes).


Publication originale FAO
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMar 29 Avr 2008 - 8:58

Des nouveaux pauvres en gestation
Par Philippe Martin
QUOTIDIEN : mardi 29 avril 2008
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L’explosion des prix des produits alimentaires, les émeutes de la faim et la famine qui risque de sévir constituent, pour certains, le dénouement dramatique d’une histoire qui n’avait pas si mal commencé pour d’autres. Après tout, c’est en grande partie parce que des millions de Chinois et d’Indiens sortent de la pauvreté et entrent dans une sorte de classe moyenne que les prix des produits alimentaires augmentent. On ne peut que se réjouir du fait qu’ils peuvent maintenant manger de la viande plus souvent, ce qui en retour renforce les besoins en végétaux pour l’alimentation animale et pousse à la hausse la demande et les prix des céréales.

Mais les victimes de cet «embourgeoisement» du prolétariat sont les plus pauvres des pays pauvres, qui consacrent plus de la moitié de leur budget à la nourriture. Dans les pays émergents, une augmentation de 10 % du revenu (c’est à peu près ce qui se produit en Chine chaque année) aboutit environ à une augmentation de 7 % de la demande de produits agroalimentaires. C’est beaucoup plus que dans les pays riches où l’augmentation de revenu a peu d’effet sur la demande de nourriture. Or on sait que c’est dans les pays émergents que la croissance du revenu a été la plus forte. La demande elle-même baisse très peu en réponse aux augmentations de prix dans les pays riches et un peu plus dans les pays émergents. Par exemple, lorsque les prix des céréales augmentent de 10 %, la demande des consommateurs dans les pays émergents baisse de seulement 3 %. Pour les plus pauvres, il se peut même qu’une augmentation des prix de certains aliments de base aboutisse paradoxalement à une augmentation de la demande. C’est ce que Giffen avait constaté lors de la famine de 1850 en Irlande : alors que le prix des pommes de terre explosait, leur consommation avait augmenté. L’appauvrissement avait été tel du fait de la hausse des prix, que la pomme de terre restait la seule nourriture qu’il était possible d’acheter. On n’est peut-être pas dans cette situation aujourd’hui, mais, quand la demande et l’offre (au moins à court terme) réagissent très peu aux prix, il est facile d’expliquer les fortes hausses de prix suite à un choc de demande. Rappelons que ce choc de la demande vient en grande partie du fait que certains pauvres s’enrichissent. (...)

Philippe Martin est professeur à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne.

lire la suite ici
http://www.liberation.fr/rebonds/323690.FR.php?rss=true&xtor=RSS-479
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMar 29 Avr 2008 - 11:44

agoravox

par François VAN DE VILLE( François VAN DE VILLE (NÎMES)
Membre de la famille centriste depuis plus de 30 ans (25 années de mandats électoraux divers), aujourd’hui secrétaire départemental du MoDem du GARD.)

mardi 29 avril 2008



A propos de la faim dans le monde
1 200 000 000...

Oui, vous avez bien lu : selon un rapport publié par les Nations unies, ce sont 1 milliard 200 millions d’êtres humains qui seront touchés par la faim dans les quinze prochaines années. Certains économistes évoquent même le chiffre vertigineux de 2 milliards de mourants potentiels. Un vrai cauchemar ! Une grave menace pour la paix du monde.

L’actuelle flambée des prix des produits alimentaires qui gagne le monde entier, et les émeutes qu’elle engendre dans les pays les plus pauvres (aujourd’hui une trentaine, demain ± 60 ?) ne sont que les prémices de cette crise qui nous menace tous. Crise d’une toute autre importance que nos petites cuisines politiques internes.

La faim dans le monde n’est pourtant pas un phénomène nouveau. Mais c’est bien la première fois qu’elle atteint de telles proportions. Plus grave : personne ne s’y attendait et n’a vu arriver la crise. On se croyait protégé plus ou moins par la mondialisation dont l’un des objectifs était de réduire les inégalités entre pays pauvres et ceux plus riches. Mais ce bouclier est aujourd’hui mis en échec : il y a eu depuis un an ±50 % d’augmentation des prix des matières premières, et notamment d’un certain nombre de nourriture de base qui, dans nombre de pays les plus pauvres, ont même atteint parfois des hausses de 90 %.

La malnutrition, il faut le savoir, n’est pas une situation passagère où il suffirait d’attendre quelque peu pour en effacer les effets : non, elle est un fléau qui laissera, notamment chez les enfants en bas âge, des traces qui se perpétueront leur vie entière. D’où l’urgence de s’en préoccuper.


Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?

Il y a au moins deux causes principales à ce drame :


a/ l’augmentation de la demande, notamment venant de l’Inde et de la Chine. Ce devrait être une bonne nouvelle en soi, surtout de la part de pays qui étaient, voici peu encore, considérés comme pauvres. En devenant moins pauvres, voilà qu’ils se sont mis à consommer davantage ;



b/ on a ensuite investi massivement dans les biocarburants, et là les écologistes portent une énorme part de responsabilité. Les biocarburants en provenance des cultures céréalières privent de façon croissante les populations de ressources alimentaires vitales.


L’agriculture mondiale n’est plus en capacité...

Aujourd’hui, l’agriculture mondiale n’est plus capable de faire vivre tous les habitants de la planète. Et le développement de l’hygiène et de la médecine ont accru cette crise en faisant croître la natalité et prolonger la durée de vie des populations.

C’est outrageant de devoir dire et écrire cela, mais c’est une réalité que nul ne peut ignorer aujourd’hui.

La population mondiale croît donc aujourd’hui plus vite que l’agriculture est en capacité de se développer et de produire.

Qu’on le veuille ou non, force est donc de constater que les écologistes - je suis obligé d’y revenir - ne sont pas à la hauteur des problèmes posés et leur responsabilité dans cette crise est énorme.

Les questions d’environnement sont choses trop sérieuses pour être laissées entre certaines mains irresponsables. Certains de nos "écolos" ne cessent de nous proposer des gadgets, ou des fausses solutions qui ne prennent pas les problèmes dans leur ensemble. Et les biocarburants se révèlent aujourd’hui une véritable catastrophe, non seulement sur le plan environnemental, mais en raison de la réduction de la capacité mondiale de nourrir l’humanité.

Autre responsabilité, qui découle aussi de cette désinformation insidieuse, les institutions internationales - comme la Banque mondiale, le FMI ou encore l’Europe - n’ont cessé de pousser dans le sens de la réduction de la production agricole. On se souvient encore des discours où l’on exposait que l’Europe était installée sur des montagnes de beurre et qu’on ne savait plus quoi faire des excédents.

Il faut saluer à ce propos l’attitude de la France - et de Jacques Chirac en particulier - qui, certes, pour d’autres raisons tout à fait égoïstes ou électorales, ont toujours été un frein face aux arguments de nos partenaires qui exigeaient avec force des réductions drastiques de notre production alimentaire.

Il va donc falloir faire une “marche arrière toute” par rapport à ces théories et relancer dans l’urgence notre production agricole. Et plus du tout pour faire essentiellement des biocarburants (qui, soit dit au passage, nécessitent aussi l’utilisation de produits pétroliers pour leur propre fabrication), mais pour produire surtout des aliments. Car c’est bien là qu’il y a urgence et priorité.


L’Europe doit changer de stratégie alimentaire

C’est bien un changement de stratégie du tout au tout que va devoir entreprendre l’Europe.

Ensuite, il faut observer aussi qu’on a jeté en France une sorte d’anathème sur les OGM. Or, c’est bien par la recherche, notamment sur cette filière, qu’on parviendra à améliorer sensiblement notre production alimentaire. Car il nous faut produire plus et mieux.

Oh, ce n’est pas pour ça qu’il faut laisser faire n’importe quoi à propos des OGM : la manipulation génétique est toujours fort délicate. Mais l’attitude de certains écologistes, plus assoiffés de médiatisation que d’intérêt général et qui cherchent à diaboliser cette science, relève du fanatisme imbécile. Les OGM, bien maîtrisés par une recherche soutenue, seront demain l’un des éléments essentiels d’amélioration de notre productivité.

Aujourd’hui, la désinformation organisée du public par ces gens à courte vue fait privilégier le court terme sur le long terme.

La France ne peut pas devenir plus longtemps encore victime de ces lobbies anti-OGM. Plus ou moins soutenus d’ailleurs par de puissants groupes internationaux qui trouvent tout intérêt à l’affaiblissement de notre recherche scientifique pour diminuer la place de notre industrie agroalimentaire sur les marchés mondiaux. Et ce serait oublier aussi que c’est par la recherche, entreprise en France depuis le XVIIIe siècle, qu’on a permis à celle-ci de nourrir aisément sa population. Va-t-on rétrograder ?


Le principe de précaution ? Suicidaire !

On agite aussi pour cela le fameux “principe de précaution” pour freiner toute entreprise. Or, soyons clair : le principe de précaution est un principe suicidaire dans la majorité des domaines. Il faut le dénoncer clairement. On marche complètement sur la tête. Ce principe est devenu un système de régression de la recherche, de la science et de tout développement. Il doit surtout inciter à plus de vigilance, mais pas contrer la recherche.

Pour résumer, je crois que nous sommes aujourd’hui à une époque charnière. Nous avons vécu sur la lancée des années 90 où le mot d’ordre était à la réduction des productions agricoles et à la domination écrasante du type de capitalisme anglo-saxon. Cette époque-là se referme avec force et dans la violence.

Nous risquons maintenant d’assister à une sorte de guerre des modèles de capitalismes : on voit par exemple que la Chine - qui ne s’en sort pas si mal que ça dans nombre de domaines - pratiquer une sorte de capitalisme à forte implication étatique. Est-ce que cela n’implique pas de notre part une autre stratégie pour notre production ?

Il est urgent d’y réfléchir.
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 30 Avr 2008 - 15:54

Que faire contre la faim ?, par MM. Méhaignerie, Nallet, Rocard et Vasseur
LE MONDE | 30.04.08 | 13h38 •


Les émeutes de la faim en Afrique, en Asie et en Amérique latine ont déclenché un mouvement de compassion dans l'opinion publique qui pousse les responsables de la communauté internationale à prendre des mesures d'urgence en faveur des populations les plus touchées. Mais l'émotion retombée, si des mesures plus radicales et structurelles ne sont pas prises, les drames auxquels nous assistons pourraient se reproduire, à une plus grande échelle encore, sous le simple effet de la croissance démographique et l'augmentation de la demande des pays émergents. La gravité potentielle de cette situation mérite qu'on cherche, au-delà de nos divergences politiques légitimes, des idées simples autour desquelles les responsables de la planète pourraient unir leurs efforts.

Il a suffi d'un faible déficit de production de céréales (- 10 %) au moment où quelques pays émergents comme la Chine augmentaient leur demande pour provoquer une forte hausse du prix du marché, amplifiée par la technique financière des produits dérivés et les possibilités de spéculation.

Ainsi, après une quarantaine d'années de baisse des prix mondiaux des céréales (- 60 %), alors que la production augmentait (+ 100 %), deux ans ont suffi pour que les prix doublent... Le caractère très volatil des prix agricoles, contre lequel on cherche à se prémunir depuis le XVIIIe siècle, a un effet ravageur dans un monde totalement concurrentiel, où les prix des transactions s'établissent sur les coûts de production des producteurs les plus compétitifs. A son point le plus bas, la tonne de blé valait, il y a quelques années, 50 dollars... A ce prix, aucun paysan producteur de cultures vivrières des pays en développement ne peut résister à la concurrence des céréales importées. Il abandonne la production et part grossir la foule des urbains pauvres. Et quand le prix remonte (aujourd'hui 400 dollars la tonne), ce sont les salariés et les chômeurs de ces mêmes pays qui ne peuvent plus acheter... Les gouvernements de certains pays en voie de développement se sont longtemps satisfaits de cette situation qui permettait de nourrir au plus bas prix les populations urbaines. Ce n'est plus possible dans la situation actuelle du marché, et les peuples affamés se révoltent.

Ce sont donc l'instabilité des prix agricoles et la concurrence des grands pays producteurs qui ont découragé les agriculteurs des pays du Sud. Les grandes institutions internationales (Banque mondiale, OMC, OCDE, FMI...) peuvent bien aujourd'hui faire de beaux discours sur le développement agricole, elles ont contribué, pour leur part, au cours des années 1980 et 1990, à le rendre impossible dans les pays pauvres en les mettant à la merci d'un marché inaccessible et déloyal...

80 % des 3 milliards de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté habitent dans les zones rurales, et la plupart sont des paysans. L'objectif majeur doit donc viser à les encourager à produire pour se nourrir et nourrir leurs concitoyens. Comme le suggère la FAO, il faut profiter de la haute conjoncture des prix agricoles pour favoriser leur "décollage" et acheter des machines, des engrais, des semences à partir de programmes d'aides. Puis leur permettre de maintenir des niveaux de prix rémunérateurs pendant une période assez longue assurant la stabilité sans laquelle il n'y a pas de développement agricole possible.

L'Europe n'a pas agi autrement lorsque, au lendemain de la seconde guerre mondiale, il lui a fallu reconstruire son appareil productif agricole et nourrir une population urbaine croissante. Elle a mené une vigoureuse politique publique d'encouragement à la production, assuré la stabilité des prix et protégé ses producteurs par un tarif extérieur commun. C'est ainsi qu'elle est parvenue à sauvegarder depuis un demi-siècle la sécurité de son approvisionnement alimentaire.

Le développement des agricultures vivrières est donc la tâche urgente et prioritaire que doit se donner la communauté internationale, car c'est d'abord dans ces pays que la population va croître très vite dans les prochaines années. C'est dans le Sud que se jouera l'avenir alimentaire de l'humanité. Il ne peut pas être laissé aux seuls soins du marché, des surplus du Nord et des bonnes opérations des spéculateurs. Il faut qu'il soit l'affaire des paysans du Sud et de leurs responsables avec le soutien et la protection des pays mieux dotés. Il faut que les actes suivent et que l'aide publique au développement revienne au coeur des politiques de solidarité.

Cet effort pour l'autonomie alimentaire des pays du Sud correspond à l'intérêt bien compris des pays du Nord. En effet, si la demande alimentaire est pour partie satisfaite localement en Afrique et en Asie, les grands pays producteurs du Nord pourront à leur tour modifier radicalement leurs politiques agricoles dans le sens exigé par l'opinion publique : plus de qualité et moins de pollution consécutive au grand mouvement d'intensification qui a permis à la fois la libéralisation des marchés et la baisse des prix. Ils pourront même, sans mauvaise conscience, consacrer une petite fraction de leurs terres arables à produire des biocarburants afin de contribuer à la diversification nécessaire de leurs sources d'énergie, dès lors que leur bénéfice pour l'environnement est globalement démontré.

Si le programme de biocarburants des Etats-Unis a détourné de la consommation humaine une partie du maïs, provoquant la hausse du prix de cette céréale consommée par les Mexicains, les projets européens en matière de biocarburants n'auront pas les mêmes effets. Les céréales que l'on se propose de transformer en carburants représentent 5 % à 7 % de la production européenne, exactement les surplus dégagés jusqu'ici par le marché et bradés aux pays déficitaires avec des subventions à l'exportation qui ont justement mis à mal les productions agricoles du Sud ! On ne peut donc pas reprocher à l'Europe à la fois de vendre à bas prix ses surplus et d'affamer l'humanité lorsqu'elle décide de les utiliser à d'autres usages !...

Ajoutons que les biocarburants contribueront à stabiliser les prix des céréales et des graines à un niveau relativement élevé, ce qui est absolument nécessaire pour les paysans du Sud. Enfin, certains biocarburants, produits à partir d'oléagineux, fournissent des tourteaux riches en protéines qui se substituent aux céréales et aux tourteaux de soja importés pour l'alimentation animale.

L'agriculture européenne doit donc s'inscrire résolument dans un effort global pour mettre en oeuvre, comme vient de le demander l'ONU, "une nouvelle politique agricole mondiale" : développement massivement encouragé des agricultures du Sud, réorientation des agricultures du Nord vers plus de respect de l'environnement et des économies d'énergie, renforcement et gestion multilatérale de l'aide alimentaire d'urgence...

Ce programme, simple, forme un tout. Il y a interdépendance entre le développement de l'agriculture vivrière au Sud et la réorientation de l'agriculture au Nord. Il peut, aujourd'hui, être entendu de l'opinion publique et recevra l'appui de la majorité des agronomes et des économistes ruraux. Pour en décider, il faudra cependant une détermination politique farouche, mais elle commande, en partie, le reste de l'histoire. La présidence française de l'Union sera une occasion de placer l'Europe au premier rang de cette belle bataille pour l'humanité.


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Pierre Méhaignerie, Henri Nallet, Michel Rocard et Philippe Vasseur ont été ministres de l'agriculture

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/04/30/que-faire-contre-la-faim-par-mm-mehaignerie-nallet-rocard-et-vasseur_1040147_3232.html?xtor=RSS-3232
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 30 Avr 2008 - 21:03

Faut il etre fou pour faire une confiance aveugle aux seules lois du marché. Quand il s'agit de l'alimentation de la population d'un pays, les consequences se comptent ne nombre de mort. Le laissé faire à la smith et la specialisation la ricardo avec des monocultures sont des propositions et politiques criminels!
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeJeu 1 Mai 2008 - 18:17

En Asie, un milliard de personnes touchées par la hausse des prix alimentaires
LEMONDE.FR avec AFP | 01.05.08 | 15h42 •
"Nous estimons qu'un milliard de personnes sont affectées par les prix des aliments", a déclaré M. Nag a estimé, mercredi 30 avril, le directeur général de la Banque asiatique de développement (BAD), Rajat Nag.

"Cela inclut environ 600 millions de personnes qui survivent avec moins d'un dollar par jour, et 400 millions qui sont juste au-dessus de ce seuil et qui sont très vulnérables", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Madrid, où se tiendra du 3 au 6 mai la 41ème assemblée annuelle de la BAD."Nous prévoyons une croissance d'environ 7,6% en 2008", a ajouté M. Nag, ajoutant que la plus grande préoccupation de la Banque "est l'inflation", prévue à 5,1% en 2008, "au plus haut depuis 10 ans".


Les gouverneurs de la BAD se réunissent dans un contexte de crise alimentaire globale, alors que des voix s'élèvent contre la banque, qui n'aurait pas suffisamment anticipé cette situation. Les Nations unies et d'autres organisations internationales ont appelé mardi à une action urgente pour combattre la flambée des prix alimentaires, créant un état-major de crise et réclamant un commerce mondial plus équitable. Pour d'autres observateurs, ce sont les conditions de crédit octroyées par la Banque qui ont poussé les gouvernements a déréguler et à privatiser l'agriculture.


MOBILISATIONS DANS LES CAPITALES D'ASIE DU SUD EST


Depuis la création de la Banque en 1966, l'Asie a connu un énorme développement, qui a vu de nombreux pays à l'économie alors basée sur l'agriculture passer à l'ère industrielle. "L'agriculture a clairement été négligée par les gouvernements et les institutions internationales depuis au moins vingt ans et le monde en subit maintenant les conséquences", estime Bruce Tolentino, directeur des réformes économiques et du développement de la Fondation Asie, interrogé par l'AFP.

Pour l'ONG "Focus on the Global South", basée à Bangkok, "la BAD a suivi le modèle de développement prôné par la Banque mondiale, qui encourage la création d'une économie de marché et une croissance économique rapide sans se soucier des coûts et des conséquences".

Le président de la BAD, Haruhiko Kuroda, a estimé récemment que la hausse des prix alimentaires avait fait reculer certains pays asiatiques dans leur lutte contre la pauvreté et pourrait en contraindre certains à faire appel à l'aide internationale pour nourrir leur population.

Les manifestations du 1er mai dans les grandes villes d'Asie ont fait écho à ces préoccupations. A Djakarta, Manille ou Bangkok, les travailleurs sont descendus dans la rue pour exiger des augmentations de salaires, afin de contrebalancer la montée des prix alimentaires. Dans la capitale philippine, des rassemblements devaient converger non loin du palais de la présidente Gloria Arroyo, dont le May One Movement a réclamé la démission pour ne pas avoir pris de mesures contre la hausse du prix du riz.

Quelque 10 000 Indonésiens ont défilé dans les rues de Djakarta, selon la police. "S'ils continuent d'augmenter les prix de la nourriture, nous allons peut-être devoir manger moins", s'est alarmé Lia, un ouvrier dans le cortège.
En Thaïlande, 2.000 ouvriers ont manifesté à Bangkok près du siège du gouvernement, accusé de s'intéresser davantage aux questions constitutionnelles qu'au bien-être des travailleurs.
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeJeu 15 Mai 2008 - 11:41

lexpress jeudi 15 mai 2008, mis à jour à 08:16

Reportage
Egypte: mourir pour du pain
Delphine Saubaber et Tangi Salaün
Comme une quinzaine de personnes depuis le début de l'année, Amal, une mère de 43 ans, est morte dans une bousculade devant une boulangerie. L'envolée du prix des aliments frappe le pays de plein fouet. Et réveille une contestation sociale latente qui inquiète le régime.


L'Egypte sous la férule de Moubarak
Les bras qui se tendent, des visages sans âge tant ils sont usés qui s'écrasent contre le mur, des cris vibrant d'anxiété, des femmes qui se donnent des coups: "Eish! [Du pain!] Pour mes enfants!" De temps en temps, une main furtive sort d'une trouée dans la cloison, échange quelques galettes brûlantes contre un billet, puis se retire aussi vite qu'elle est apparue. 8h30, ce matin de mai, sous le ciel blanc de Mahallet Damana, un village terreux du delta du Nil. Ici, la poussière ternit les couleurs et les rêves. Ici, les boulangeries des pauvres, qui ne vendent que du eish mouda'am, du pain subventionné, n'ont ni comptoir, ni vitrine, ni boulanger, toujours invisible.




L'Egypte n'est pas le seul pays concerné par la crise alimentaire... Cliquez pour découvrir en images les émeutes de la faim qui se multiplient dans le monde.


Une "martyre du pain"
Dans un coin, un homme regarde la scène, enfoncé dans ses souvenirs. Hamid, 46 ans - il en fait 20 de plus - revient du pays des morts: "Même des voisins qui s'entendent bien se traitent de tout. C'est la guerre... Je n'aime pas être ici, khalas! [allez, on s'en va!]" Le 9 avril, sa femme est morte, étouffée dans la bousculade. Amal avait 43 ans, quatre enfants et un billet de 1 livre égyptienne (12 centimes d'euro) dans la main pour son quota de 20 galettes.


Dans les journaux gouvernementaux, sa mort a été expédiée en une brève, rendue à ces banales catastrophes du quotidien. Pour les médias indépendants, Amal est devenue ce qu'elle est: une figure pathétique, une "martyre du pain". Un peu d'humanité piétinée, au matin du xxie siècle, dans une file d'attente pour du mauvais pain parfois coupé de sciure, tout juste bon à nourrir la volaille.

La faim, qu'on croyait confinée aux sables du désert, a resurgi dans le grouillement des mégalopoles, du Mexique au Sénégal, où, loin d'insurrections héroïques, des millions de vies misérables se sont soulevées parce qu'elles n'ont plus de quoi acheter la farine, le riz, la viande que leur arrache l'envol des prix. En Egypte, depuis le début de l'année, une quinzaine de personnes sont mortes, comme Amal, aux marches d'une boulangerie, en se battant pour du pain. "On n'avait pas vu ça depuis les mamelouks", bougonne Malek, le poing écrasé sur le Klaxon de son taxi déglingué en plein gymkhana dans les rues du Caire.


15 morts... A l'échelle d'un pays où la conduite automobile relève de la sélection naturelle, avec un taux de mortalité 25 fois supérieur à la moyenne mondiale, ce n'est rien. Mais, à l'échelle d'une civilisation où "eish" signifie aussi "la vie" et qui détient le record de consommation de pain (400 grammes par jour), c'est la fin du monde. Les enfants du Nil ont un lien nourricier, sacré, au pain. "Sa dimension symbolique, culturelle, est omniprésente, observe l'écrivain Ali Salem. Un proverbe dit : "On ne trahit pas le pain et le sel." Jamais on ne trompera celui avec qui on a partagé ces denrées sous son toit..."


Deuxième importatrice de blé du monde, l'Egypte a subi de plein fouet la flambée des cours mondiaux, et la foule n'a cessé de grossir devant ces boulangeries subventionnées, où la galette est dix fois moins chère que le pain normal. Comme dans ces magasins où des enseignes branlantes, « Produits subventionnés par l'Etat », s'accrochent au passé et voient de nouvelles hordes, médecins, professeurs ou ingénieurs, se jeter sur les sardines et l'huile bas de gamme. Si ces subventions héritées du socialisme à la Nasser sont un gouffre financier (16 % du PIB), elles sont aussi le matelas social ultime : 40 % des Egyptiens vivent avec 1,26 euro par jour.

C'était une semaine avant son décès. Le journal télévisé, sur une chaîne satellitaire, faisait son gros titre sur un "mort du pain" et Amal avait fondu en larmes. "Je ne pensais pas que c'était encore possible..." lâcha-t-elle. Ça l'est. Ce 9 avril, Amal se lève à l'aube, comme d'habitude, pour prier, laver, éplucher, accomplir les menues tâches de son existence obstinée. Et être au "four" à 7 heures. Car, depuis des jours, le pain manque. L'attente s'étire, interminable, comme ce matin. A 9 heures, il arrive, enfin. C'est la ruée. 300 personnes en fusion. "On était paniqué de ne pas en avoir", se souvient, en agitant ses bras dans tous les sens, Aicha, une voisine qui ne se nourrit quasiment plus que de patates. Sur la pointe des pieds, ce 9 avril, Amal n'arrive pas à attraper ses galettes. La foule tangue. Elle tombe. Se cogne la tête. S'évanouit. Les gens l'enjambent. Aicha parvient à la porter dans un tuk-tuk, une moto-taxi. Fonce à l'hôpital. "Pas de médecin! peste-t-elle. Et l'ambulance est arrivée deux heures plus tard pour la transférer dans un hôpital mieux équipé... On venait de lui tirer la couverture sur le visage. Elle a crevé comme une chienne!"


"Le régime a pris peur sur le pain"
Le jour même, l'ancien gouverneur de la région a fait venir Hamid, le mari, dans son bureau grand comme un palais. Avant, l'un de ses affidés l'avait sondé. Qu'est-ce qui lui ferait plaisir, à Hamid? Un permis de taxi. Bien. Mais, d'abord, il faudra souffrir poliment. Dire dans une lettre qu'Amal était malade des poumons. Et ne pas parler aux médias. Hamid a préféré regarder la mort dans les yeux. "Je n'ai pas cédé, murmure-t-il. Résultat, j'ai touché 200 livres [24 euros], l'équivalent de mon salaire de chauffeur de microbus, au lieu des 3 000 à 5 000 prévues et je n'ai pas eu le permis." 200 livres, une misère. "On m'a dédommagé comme pour une vache", dit-il. Depuis, Hamid a porté plainte auprès du tribunal de Mansourah, chef-lieu de la région, et se dit l'objet de "pressions importantes".


"Le régime a pris peur sur le pain, observe la sociologue Dalal Bizri. A cause des émeutes de la faim de 1977, qui avaient fait 70 morts. Un trou noir dans la mémoire collective. C'est pour ça que le gouvernement a réagi au quart de tour." Le président Moubarak a appelé à l'aide les boulangeries réservées à l'armée et ordonné l'ouverture de 500 kiosques pour calmer la situation. A l'ombre des pyramides se dresse l'un de ces préfabriqués installés en urgence. Et, aujourd'hui, la seule file d'attente à l'horizon est celle qui mène à la tombe de Kheops.


L'employé de la boulangerie explique, tout sourire: "Des fourgons de l'armée apportent 1 000 galettes toutes les demi-heures, de 7 à 14 heures." Il ouvre grand son registre: "Tout est détaillé: les entrées, les sorties. Avant, le client devait toujours arroser le boulanger pour avoir ses galettes... Et on n'était jamais sûr d'en avoir, parce qu'il revendait, comme beaucoup, la moitié de sa farine subventionnée au marché noir." Depuis, le boulanger cuit ses pains encadré de deux plantons.

A quelques mètres de là, des touristes partent à la conquête du désert sur des pur-sang, dépassant au galop un âne au flanc blessé qui tire une carriole remplie de mangeaille. Un jeune, cordial et désœuvré, s'approche: "Ça va mieux, oui, mais jusqu'à quand il va rester, le préfabriqué?" Il se fend d'un rire amer: "Ici, il y a les riches, les pauvres et rien au milieu!" Il y a ceux qui profitent de la croissance annuelle de 7%, de la libéralisation, et les autres. "Ceux qui sont bons à bouffer la poussière!" Soudain, le jeune s'interrompt. "Il y a un problème, ici?" demande un homme en galabeya noire, attiré là comme par une laisse invisible. "Mister Moubarak is a very good man!" Yes, very good. Indéboulonnable, aussi.

L'indéboulonnable Moubarak
En vingt-sept ans de règne, "Ramsès II", l'un de ses surnoms, a vu défiler quatre présidents américains, trois présidents français, huit Premiers ministres israéliens et trois rois saoudiens. Il a survécu à la guerre froide, à l'explosion de Tchernobyl et d'Internet, au 11 septembre. Et, ce 4 mai, il fêtait ses 80 ans, promis à l'immortalité par un éditorial du quotidien Akhbar el-Yom montrant en Une le raïs sur une plaine féconde, égrenant du blé: "Monsieur le Président, vous êtes notre destin et nous sommes le vôtre. A qui d'autre pouvons-nous nous adresser, dire nos rêves et nos espoirs, nous plaindre?"


Se plaindre de la hausse du prix du panier alimentaire (+ 50 % depuis le début de l'année) et des salaires minables, c'est bien ce qu'avait décidé de faire, sur le site Internet Facebook, un groupe de 70 000 activistes, hérauts d'une contestation sociale inédite qui perle depuis trois ans des ouvriers aux médecins, en passant par les percepteurs. "En 2006, on a enregistré 222 arrêts de travail. En 2007, 1 000. Et depuis janvier, 800", signale le politologue Amr Choubaki. Le 6 avril, un premier appel à la grève générale avait déjà été lancé, invitant les gens à rester chez eux. Du jamais-vu en Egypte, régie depuis 1981 par l'"état d'urgence", qui proscrit les manifs. Et, ce 6 avril, Le Caire était bien moins encombré qu'à l'ordinaire, pendant qu'au Nord, dans la ville de Mahalla, bastion de la lutte ouvrière, la police ramenait des manifestants à la raison: 3 morts, 150 blessés, 250 arrestations.

Après quoi, Moubarak a sorti le chéquier, promettant 30 % d'augmentation aux fonctionnaires. Une largesse qui a contribué à l'échec de la grève du 4 mai - soutenue par les Frères musulmans, qui avaient fait preuve d'une étonnante discrétion sur la crise du pain... Elle peut bien être "invivable", la vie, comme dit Ahmed, professeur de lycée, il faut faire avec. La grève, c'est une volupté d'Occidental. "J'arrête de nourrir mes enfants, c'est ça?" questionne-t-il, étourdi par l'augmentation, d'un jour à l'autre, de son trajet en microbus: de 0,75 livre à 1,25 livre.


Et Moubarak a beau ne pas être aimé, il reste le raïs... "C'est aussi ça, la civilité égyptienne, observe Dalal Bizri. Pas d'affrontement. Une façon d'absorber les conflits, de perpétuer les choses, tout en les modifiant par petites touches." Mais le malaise est profond. "La crise du pain ne fait que refléter l'aventure maudite du quotidien, ici", observe Amina Khairy, journaliste à Al-Hayat.

Chez Groppi, pâtisserie qui fut la plus célèbre du Moyen-Orient, les piliers gainés de marbre et la mosaïque des années 1930 ont mal vieilli et l'on y boit un thé pour rendre hommage à la splendeur passée. Attablé, Samer Soliman, professeur à l'Université américaine du Caire, soupire: "Nous vivons un affaiblissement sans précédent de l'Etat. Cet Etat si cher aux Egyptiens, le premier moderne de la région, est capté par les intérêts particuliers. Seules prévalent la logique sécuritaire du régime et sa survie."


Mais avec 1,3 million d'habitants de plus chaque année, la pression de la rue va s'accentuer. Il n'y a pas que des bouches à nourrir, il y a aussi des rêves. Hamid en avait un, juste un: "Bien élever nos enfants et marier nos filles." C'est pour ça qu'il voulait son permis de taxi. Pour gagner plus et payer les dots. A défaut, Hamid vendra la Peugeot 504, l'appartement miteux. Mais il paiera la dot, répète-t-il, en boucle. Il veut "avoir l'âme en paix". C'est l'ultime révolte du pauvre.
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raimo

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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 15:26

Sur Naturavox.

Auteur:
Raminagrobis

Ingénieur, doctorant.
Adhérent du Mouvement Démocrate, toutefois mes écrits ici sont strictement personnels.

http://www.naturavox.fr/auteur.php3?id_auteur=1140

Crise alimentaire : cherchons les causes et non les coupables, regardons à long terme


Alors
que la crise alimentaire fait la une de l’actualité, et que nombre de
commentateurs tendent à préférer les jugements moraux à une recherche
des causes objectives de la perte d’équilibre entre l’offre et la
demande mondiale de produits alimentaires, je me suis livré à un petit
travail bibliographique pour tenter de répertorier tous les paramètres
qui jouent un rôle dans cette situation.


La hausse de la demande alimentaire : deux facteurs
Penchons nous d’abord sur le coté « demande » de l’équation. La hausse de demande est issue du cumul permanent.

Premièrement,
la hausse de la population mondiale s’établit à environ 1.13% par an.
Ce qui représente tout de même la population de la Corse ajoutée chaque
jour, celle de l’Allemagne chaque année. Ainsi, toutes autres choses
étant égales, il faudrait déjà augmenter de 1.13% par an la production
agricole, ce qui constitue en soit un défi, jusqu’ici relevé : la
hausse de la production est mondialement plus rapide que la hausse de
la population (mais ce n’est pas le cas dans tous les pays, loin de
là). Cette augmentation de la population ralentit depuis des décennies,
mais plutôt lentement. Elle était de 1.25% en l’an 2000, on annonce 1%
exactement en 2015 (source : US bureau of the census).
Parce
que ce premier facteur de hausse de demande reste inférieur à la hausse
de l’offre, et parce qu’il s’atténue un tout petit peu d’année en
année, certains commentateurs déclarent qu’il n’est pas responsable de
la situation actuelle. Cela me semble relever du jugement de valeur :
même si ce facteur n’explique pas à lui seul la pénurie, la pression
démographique reste une bottom line sur laquelle tous les
autres paramètres viennent s’ajouter. Si la croissance de population
pouvait s’arrêter, elle libèrerait des marges de manœuvres pour faire
face aux autres facteurs.
Les
changements de régime alimentaire sont un deuxième facteur de la hausse
de demande, aussi important que le premier ces dernières années.
Schématiquement, une part croissante de la population mondiale mange
plus, et surtout mange plus de viande. Déplacer la demande alimentaire
vers la viande revient, paradoxalement, à accroître la demande de
céréales : en effet pour produit un kg de viande, il faut plusieurs kg
de céréales, 7 dans le cas du bœuf. Ainsi, la consommation accrue de
viande agit comme un multiplicateur par-dessus la hausse de la
population. Les changements de niveau de vie très rapide dans les pays
émergents ont ici joué fortement. Ainsi, la consommation de viande des
chinois a triplé en 15 ans, atteignant plus de 50 kg, ce qui est
cependant encore trois fois moins élevé que la France (source
earthtrends). A elle seule, la hausse de consommation de viande
chinoise, en 15 ans, représente plus de 350 millions de tonnes de
demande de céréales en plus selon une source à prendre cependant avec
précaution puisque représentant le milieu des biocarburants américains.
Outre
la Chine, bien d’autres pays ont connu une hausse plus ou moins
importante de la consommation de viande, et désormais près de 30% des
céréales produites dans le monde servent à nourrir des bêtes de
boucherie.
La demande des biocarburants
L’éthanol,
ou alcool du vin, est de plus en plus utilisé comme substitut
d’essence. Pour l’énergie comme pour la boisson, on le produit par
fermentation de n’importe quelle matière sucrée. Sa production s’est
très fortement développé ces dernières années, utilisant principalement
le maïs comme matière première. Près de 190 millions de barils
d’éthanol seront produits cette année aux USA, ce qui vient remplacer
quelque chose comme 2% de leur consommation de pétrole (le pouvoir
calorifique d’un litre d’éthanol est inférieur à celui d’un litre de
pétrole). Comme le bilan énergétique et écologique de l’éthanol est
assez contesté (beaucoup d’énergie est consommée pour le produire), la
contribution réelle de ce biocarburant à l’autonomie énergétique du
pays et à la lutte contre l’effet de serre est plus que contestable, et
quelques mesures simples d’économie de pétrole auraient sans doute un
impact supérieur.
Mais,
ce qui nous intéresse, c’est que ces usines d’éthanol consomment une
quantité immense de céréales : en 2007, 25% de la production de maïs des
Etats-Unis ont été absorbés par cette industrie, la part sera encore
supérieure cette année. Cela a donc réduit les exportations de céréales
américaines, contribuant à mettre le marché mondial en situation de
manque. Avant de jeter la pierre sur les américains, notons qu’ils
restent les premiers exportateurs de produits agricoles et nourrissent
donc une partie de la planète.
Un
rapporteur de l’ONU faisait remarquer que pour produire 50 litres de
bioéthanol (un plein, équivalent énergétiquement à 30 litres d’essence),
il faut plus de 300 kg de maïs, équivalent de ce qu’il faut pour
nourrir un enfant pendant un an !
Si
la crise alimentaire va probablement faire stopper les subventions à
l’industrie de l’éthanol et donc la construction de nouvelles usines,
il n’y a aucune raison de supposer que les usines existantes vont
fermer vu qu’elles sont très rentables, le prix du carburant ayant
encore plus augmenté que celui de la matière première. Au mieux,
certaines changeront de matière première – j’y reviendrais dans la
dernière partie.
Au
brésil, la production d’éthanol à partir de canne à sucre est bien
meilleure en termes de rendements et d’écobilan, ce qui n’empêche
qu’elle utilise des surfaces agricoles importantes au détriment
d’autres culture. Très rentable du fait des cours des carburants, les
cultures à but énergétique vont probablement continuer à se répandre
dans les années qui viennent. Ainsi le Ghana et la Suède viennent de
signer un contrat selon lequel 30 000 hectares au Ghana seront cultivés
en canne à sucre pour fournir de l’éthanol aux automobilistes suédois,
et ce alors que le Ghana fait parti des pays les plus touchés par la
crise alimentaire.
Les engrais et pesticides, chaînons entre l’alimentaire et l’énergie
Si
les biocarburants sont le biais par lequel la situation du pétrole a
pesé sur le domaine alimentaire su coté de la demande, il existe aussi
une connexion du coté de l’offre. La production d’engrais azotés,
indispensable à l’agriculture moderne, est pour l’essentiel issue de
gaz naturel, dont le prix est indexé sur celui du pétrole. En
conséquence, le prix des engrais a suivi la tendance imposée par le
pétrole : http://www.theoildrum.com/uploads/fertilizer_pricea.jpg.
Les pesticides, dérivés du pétrole, et bien sur carburants pétroliers
utilisés par les machines agricoles, s’y sont ajoutés : ainsi le cours
de l’énergie (pétrole ; gaz ; charbon) a pesé très lourdement sur le
prix de production des produits agricoles. Inutile de préciser que
cette tendance ne s’inversera pas. Il y aussi une pénurie de potasse,
autre matière première de la production d’engrais.
Désertification, érosion, urbanisation : perte de terres cultivables
Un
facteur à long terme très important dans l’équilibre alimentaire est la
perte continue de terres cultivables, dues à la progression des déserts
et à l’érosion des sols. Il s’agit essentiellement d’un effet mécanique
du réchauffement climatique, cumulé à l’impact mauvaise utilisation des
sols (déforestation…). Dans le monde, selon le Sundquiest (http://home.alltel.net/bsundquist1/se0.html),
chaque année 20 000 km² deviennent complètement improductif, et des
surfaces bien plus grandes sont touchées à des degrés moindres.
Selon un rapport de l’ONU datant de décembre 2006 (rapport Karl
Harmsen), l’Afrique pourrait perdre d’ici 2025, 67% de ses terres
cultivables, et n’être plus capable de nourrir qu’un quart de sa
population. La Chine et l’Amérique Latine sont touchés à des degrés
moindres. L’Europe n’est pas épargnée, la désertification touche le sud
de l’Espagne.
L’urbanisation,
et la construction d’usines, de routes, de voies ferrées, etc., vient
elle aussi empiéter significativement sur les terres cultivables,
d’autant que ce sont souvent les meilleures terres qui sont concernées
(fonds de vallées, plaines). Les surfaces ainsi perdues sont très
difficiles à estimer, mais Sundquiest, dans le même ouvrage, parle de
plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés par an. Il s’agit
dont d’une diminution non négligeable de l’espace agricole.
L’épuisement
des ressources en eau, étroitement lié à la désertification, est aussi
un facteur primordial. Le nord de la Chine, par exemple, a commencé des
années 1950 à utiliser des réserves d’eau au-delà de leur capacité de
renouvellement. Aujourd’hui bien des nappes d’eau s’épuise (ce
problème, qui touche à la fois l’agriculture et l’approvisionnement en
eau des villes) a été largement reconnu par le gouvernement chinois).
C’est la raison pour laquelle la production de céréales chinoise stagne
depuis 10 ans, et recule dans certaines régions. Ainsi la Chine, malgré
ses importants efforts de lutte contre la désertification, de gestion
de l’eau, d’amélioration des rendements agricoles et de limitation de
la natalité, ne parvient plus à répondre à sa demande intérieur et
importe des quantités sans cesse croissance de céréales.
La pollution atmosphérique
Facteur
complètement oublié des analystes, la pollution atmosphérique locale
pèse sur les rendements agricoles. Ainsi une étude de l’INRA (http://www.inra.fr/presse/l_ozone_le_polluant_du_beau_temps)
estime que les champs de blé d’île-de-France perdent 5 à 10% de leur
productivité du fait de la pollution à l’ozone venant de
l’agglomération parisienne. La situation est probablement pire pour les
champs environnant les villes chinoises, où le niveau de pollution est
beaucoup plus élevé.
Les réserves de poissons
Alors
que l’Océan est souvent présenté comme « la » solution, en réalité la
pêche, autre variable de l’équation alimentaire, est dans une situation
pire que l’agriculture. Les populations de grands poissons sont en voie
de disparition. Ainsi, selon l’INRA, on pêche en atlantique nord et
pacifique 50 000 tonnes de thon rouge par an, alors qu’il faudrait
limiter la pêche à 15 000 tonnes pour permettre le renouvellement de la
population – autant dire que l’on est en train de détruire rapidement
la réserve. D’après une étude publiée en 2003 dans Nature (signée
Ramson Myers), depuis 1950, la population de grands poissons(cabillaud,
morue, saumon, thon, flétan, haddock…) a chuté de 90% - ce chiffre ne
correspond pas à des zones particulières surpêchées mais à l’ensemble
des océans ! Les raisons tiennent à la fois à la surpêche et à des
facteurs écologiques (pollution de la mer, réchauffement) dont
l’influence est mal connue.
La
pêche en haute mer semble donc une source de nourriture proche du
tarissement. La pisciculture n’est pas une réponse universelle à ce
problème, car pour nourrir les poissons d’élevages on recourt à la
pêche minotière.
Un peu d’économie
Il
convient de noter que la hausse actuelle des prix vient après 30 ans de
baisse quasiment continue. Cette baisse devait beaucoup au dumping
pratiqué par l’Union Européenne et les Etats-Unis, sous forme
d’exportations agricoles subventionnées et d’aide alimentaire. Elle a
contribué à ralentir la modernisation des agricultures des pays en voie
de développement et à pousser nombre de leur paysans à abandonner leur
terre.
Les raisons immédiates de la crise de 2007/2008
A
toutes les raisons structurelles qui viennent d’être énumérées, ce sont
ajoutées des raisons conjoncturelles, qui ont ajouté de façon immédiate
à la hausse de prix. Peut être est-ce une bonne chose d’ailleurs, car
en provoquant une crise d’urgence cela à attirer l’attention sur le
problème structurel de l’approvisionnement en nourriture.
Citons
d’abord la diminution des stocks depuis des années. Les nations ont
progressivement perdu l’habitude d’avoir de grandes réserves de
céréales, se disant qu’il suffisait d’importer en cas de mauvaise
récolte. Ainsi, les stocks de blés des USA sont au plus bas depuis 60
ans.
A cela est
venu se s’ajouter une récolte catastrophique en Australie, due à un été
très sec. Les spéculateurs ont fait le reste, aidés d’ailleurs par le
fait qu’on ait peu de stocks.
Le réchauffement climatique va-t-il changer la donne à long terme ?
S’il
est le principal coupable de la désertification qui va affamer à terme
une partie de la planète, le réchauffement climatique va
considérablement changer la donne agricole mondiale à long terme. En
effet, il suffirait qu’il repousse de quelques centaines de kilomètres
la limite nord des terres cultivables pour ouvrir d’immenses terres
nouvelles en Russie et au Canada – pas grand-chose dans l’hémisphère
sud par contre, à part en Argentine. La température moyenne en Sibérie
a augmenté de 3 degrés entre 1960 et 2005. Ces deux pays sont déjà
sous-peuplés et bien pourvus en terres agricoles, ils pourraient
devenir des superpuissances agricoles. Le monde est vraiment injuste :
le réchauffement climatique va décimer l’Afrique qui n’y est pour rien,
mais profiter à ces deux pays qui comptent parmi les responsables.
Cependant,
il faut être prudent sur les gains de terres arables attendus en Russie
et au Canada. La fonte du permafrost ne crée par de terres cultivables,
mais des marais ! Il y aura aussi un risque accru de sécheresses. Pour
la Russie, c’est surtout dans la région dite des « terres noires »
qu’une forte amélioration de la productivité est espérée.
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raimo

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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeLun 19 Mai 2008 - 15:27

SUITE


Certaines idées reçues doivent être combattues
« Ce n’est pas la natalité en Europe ou aux USA qui pose problème, mais celle de l’Asie et de l’Afrique ».
Cet argument relève d’une certaine mauvaise foi : en effet il n’y a
qu’un marché alimentaire mondial, la demande pèse sur la situation
mondiale de la même façon quelque soit le continent d’où elle vient.
Notons aussi que le taux de fécondité de la Chine est nettement
inférieur à celui de la France, et que la population des pays
développés est loin d’être stabilisée. La population américain
augmente de 2 millions par an, celle de la France de 200 000 par an. Et
du fait d’une demande individuelle bien plus élevée, ces habitants
supplémentaires pèsent bien plus lourd qu’un nombre équivalent
d’indiens ou d’africains. Les pays qui ne contribuent pas à la hausse
de la population sont rares : principalement la Russie (qui perd plus
d’un demi-million d’habitants par an), l’Ukraine, et depuis peu le
Japon donc les courbes de naissances et décès viennent de se croiser.
Non pas que cela relève de choix délibérés : à l’exception de la Chine,
pratiquement tous les pays du Monde considèrent encore une hausse de la
population comme quelque chose de souhaitable.
« Il y a largement assez de nourriture dans le monde, les raisons des famines sont la répartition des richesse et les guerres ».
Il idée qui n’est pas fausse historiquement : en effet pratiquement
toutes les famines des dernières décennies aurait pu être évitées.
Néanmoins, cet argument, en pointant sur des raisons vraies
immédiatement, a détourné l’attention des véritables problèmes à long
termes, et entretenu l’illusion qu’on pouvait répondre indéfiniment à
une demande en hausse.
«
Le marché finit toujours par équilibrer l’offre et la demande ». La
hausse des prix réduit bien sur la demande, c’est-à-dire la demande
solvable, mais pas les besoins.
Cet argument, qu’on entend aussi à propos du pétrole, oublie qu’il faut
voir à quel prix, au sens propre comme au figure, ce fait cet
équilibrage.
Quelques parades possibles
Biocarburants :
Il faut geler tout développement des biocarburants empiétant sur les
cultures destinées à l’alimentation humaine, et basculer vers les
biocarburants dits de deuxième génération, qui utilisent comme matière
première des résidus agricoles non comestibles (telle que la paille –
encore qu’un emploi énergétique exagéré de la paille empiéterais sur
les quantités disponibles pour l’alimentation du bétail, et que la
paille laissée à terre protège le sol de l’érosion), et à terme des
algues, culture capable d’offrir un rendement énorme sans utiliser de
terres cultivables ni d’eau douce.
Démographie :
Le ralentissement de la hausse de la population doit être accéléré. Les
moyens sont connus depuis des décennies, meilleur accès à l’éducation
(pour les femmes surtout), couverture sociale, meilleur accès au soins
(paradoxalement, une mortalité infantile élevée encourage les gens
avoir à avoir plus d’enfants et donc accélère au final la hausse de la
population), meilleur accès à la contraception… Evidemment tout cela
est plus facile à dire qu’à faire.
Désertification :
des moyens de ralentir ce fléau sont connus. Le lancement par
l’Afrique, sous la houlette du Sénégal, de la construction d’une
« muraille verte », ruban forestier qui doit traverser le continent
pour stopper l’extension vers le sud du Sahara est ainsi une excellente
nouvelle.
Agroforesterie :
l’agronome
Matthieu Calame suggère qu’en bien des régions du globe un recours
accrue à la culture d’arbre fruitier serait une bonne
solution, contribuant à freiner la désertification alors que la
culture en « champs ouvert » de céréales la facilite.
Viande :
une forte réduction de la consommation de viande permettrait de libérer
d’impotantes surfaces agricoles et de résoudre pour des années les
problèmes alimentaires. Néanmoins, ce serait bien mal connaître la
nature d’espérer qu’un grand nombre de personnes décident
volontairement de changer leur régime alimentaire en ce sens pour
faciliter la situation alimentaire mondiale.
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juju41

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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 21 Mai 2008 - 15:54

contreinfo
Mis à Jour le : 21 mai 2008 12:54
FAO : Plus de 2,6 millions de Somaliens en situation de crise

21 mai 2008


La situation humanitaire en Somalie se détériore rapidement du fait à la fois de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, de la forte dépréciation du shilling somali et de l’aggravation de la sécheresse, indique aujourd’hui la FAO. Les prix des importations commerciales de riz et de la production locale de maïs et de sorgho, qui ont grimpé jusqu’à 375 % dans certaines régions au cours de la dernière année, sont à des niveaux historiques : deux à trois fois supérieurs à leur moyenne des cinq années précédentes.

FAO, 19 mai 2008

La situation humanitaire en Somalie se détériore rapidement du fait à la fois de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, de la forte dépréciation du shilling somali et de l’aggravation de la sécheresse, indique aujourd’hui la FAO.

Plus de 2,6 millions de personnes, ce qui correspond à 35 % de la population, ont besoin d’une aide d’urgence, soit 40 pour cent de plus qu’en janvier dernier.

L’augmentation des besoins s’explique principalement par la prise en compte supplémentaire de 600 000 citadins urbains devant affronter la flambée des prix des vivres et des denrées de base, selon une récente évaluation de l’Unité FAO d’analyse de la sécurité alimentaire en Somalie.

Le nombre de personnes qui ont fui Mogadiscio, la capitale, est également en hausse - plus de 20 % depuis janvier. Il s’établit maintenant à 855 000 personnes, ce qui porte à plus d’un million le nombre de personnes déplacées en Somalie.

Aggravation de la sécheresse

La situation est exacerbée par la grave sécheresse dans certaines parties du sud et du centre, ainsi que par une détérioration des conditions des parcours dans des zones du nord à cause d’une saison anormalement sèche.

Du fait du retard et de l’insuffisance des pluies saisonnières de la campagne Gu qui tombent généralement de mi-avril à juin, la récolte céréalière principale sera bien inférieure à la normale, ce qui donnera lieu à des pénuries et à de nouvelles hausses des prix des céréales produites localement.

Quelque 60 000 éleveurs, qui ont déjà souffert de deux saisons consécutives de précipitations insuffisantes, se trouvent en grave situation de crise alimentaire et de moyens d’existence.

On craint le pire pour la moitié de la population

“Si les pluies Gu sont nettement inférieures à la normale, si le shilling continue à se dévaluer, si la hausse des prix alimentaires se poursuit et si l’insécurité s’aggrave, 3,5 millions de personnes, soit la moitié de la population, pourraient être confrontées, d’ici la fin de l’année, à de graves pénuries alimentaires et de moyens d’existence ou à des conditions relevant de l’urgence alimentaire”, indique Cindy Holleman, Conseillère technique en chef de la FAO pour la Somalie. “La situation est extrêmement préoccupante”, souligne-t-elle.

Il faut s’atteler aux préparatifs de la planification des urgences pour garantir une intervention rapide et appropriée si le pire scénario devait se vérifier, ajoute Mme Holleman.

Niveau record des prix des céréales

Les prix des importations commerciales de riz et de la production locale de maïs et de sorgho, qui ont grimpé jusqu’à 375 % dans certaines régions au cours de la dernière année, sont à des niveaux historiques : deux à trois fois supérieurs à leur moyenne des cinq années précédentes.

La Somalie est un importateur net de céréales. En une année normale, environ 60 pour cent de ses besoins alimentaires sont couverts par les importations.

Compte tenu de la flambée des prix alimentaires à l’échelle mondiale, à laquelle s’ajoute la forte dépréciation du shilling somali de plus de 125 % par rapport au dollar des Etats-Unis au cours des quatre derniers mois, les prix des céréales importées en Somalie demeureront à des niveaux record et hors de portée de la plupart des ménages urbains pauvres.

Les citadins pauvres réduisent leurs achats de nourriture et passent du riz importé au sorgho produit localement qui est moins cher, mais qui viendra à manquer en cas d’échec de la campagne Gu. Ils sautent des repas et réduisent les dépenses non alimentaires telles que savon, kérosène, médicaments et frais de scolarité.

“En dépit de toutes ces stratégies d’adaptation, de nombreux ménages urbains pauvres n’ont pas de quoi acheter les biens de première nécessité, avec des déficits allant de 10 à 30 pour cent du coût total”, précise Mme Holleman.

L’insécurité entrave l’accès des secours humanitaires

Des mesures concrètes sont indispensables pour garantir aux organismes humanitaires un accès sûr aux zones de crise, souligne la FAO tout en faisant remarquer le danger croissant pour ces opérateurs.

Pourtant, il existe de nombreuses opportunités de remise en état et de redressement, selon Graham Farmer qui dirige les opérations de la FAO en Somalie depuis les bureaux de l’Organisation à Nairobi.

“La situation d’insécurité est un sérieux obstacle, mais cela ne nous a pas arrêtés”, indique-t-il, en ajoutant que les Nations Unies disposent d’environ 1 500 personnes en Somalie, dont plus de la moitié sont dans le pays en permanence.

Activités d’urgence

La FAO a assumé un rôle de chef de file pour la coordination et le suivi des interventions humanitaires dans le secteur de l’agriculture. L’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire pour la Somalie fournit les informations les plus récentes sur la sécurité alimentaire et la nutrition et lance des alertes rapides pour améliorer la planification et l’intervention.

L’Unité FAO de coordination des urgences en Somalie met en oeuvre un programme d’urgence et de remise en état avec un budget global de plus de 35 millions de dollars pour les projets en cours afin d’aider les Somaliens à rétablir la sécurité alimentaire et leurs moyens d’existence.

Parmi les activités de la FAO figurent le soutien au secteur de l’élevage, c’est-à-dire la fourniture de services vétérinaires, la surveillance de la santé animale et la promotion de pratiques de sécurité sanitaire et de contrôle de qualité pour les produits de la viande ; la remise en état et la diversification de l’agriculture par la promotion de pratiques de lutte intégrée contre les ravageurs, la fourniture de semences de qualité et le relèvement des infrastructures d’irrigation ; l’assistance aux communautés de pêcheurs ; et le soutien au secteur privé, par la mise en place de micro-entreprises associées aux produits agricoles, une formation et une aide à la création de liens sur le marché.

Accroître la production et les revenus

“On peut toujours apporter une aide alimentaire, mais il est tout aussi important d’injecter des fonds au profit de ces communautés”, affirme M. Farmer. “Il faut non seulement accroître la production, mais aussi les revenus et les moyens d’existence dans les zones rurales et périurbaines.”

Restaurer les canaux d’irrigation, par exemple, accroît les possibilités de production agricole mais aussi les biens des communautés, ajoute-t-il.

La FAO a lancé un appel pour 18 401 500 dollars destinés à l’aide d’urgence et au relèvement en Somalie en 2008. Jusqu’à présent, elle a reçu 3 789 000 dollars des Gouvernements de Suède et d’Italie.



Publication originale FAO
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 21 Mai 2008 - 16:00

contreinfo
Cambodge : Les agriculteurs pauvres pénalisés par le coût des engrais

20 mai 2008


Selon Yaing Saing Koma, directeur exécutif du Centre cambodgien pour l’étude et le développement de l’agriculture, environ 50 pour cent des quelque deux millions d’agriculteurs que compte le Cambodge ont été gravement touchés par la hausse spectaculaire du prix des engrais.

IRIN, 19 mai 2008

Le prix de plus en plus élevé des engrais pénalise près de la moitié des deux millions de fermiers que compte le Cambodge ; parmi eux, Lam Leng, 30 ans, exploitant agricole de la province de Kompong Speu, a révélé à IRIN qu’il avait été contraint de cueillir des fruits de palmiers à sucre pour nourrir sa famille, plongée dans la pauvreté.

Plus que l’explosion du prix des vivres, ce qui pénalise Lam Leng, c’est le prix élevé des intrants dont il a besoin pour cultiver son champ. Père de cinq enfants, celui-ci est désespéré.

Le prix des engrais ayant doublé, a-t-il indiqué, il n’a pas eu les moyens, cette saison des cultures, de se procurer des engrais chimiques pour entretenir sa rizière d’un hectare. Or, « sans engrais, la récolte de riz n’est pas bonne », a-t-il expliqué.

Sa rizière asséchée et infertile, Lam Leng a ajouté que sa femme s’était trouvée contrainte de chercher du travail dans une usine de textile, où elle passe de longues journées à confectionner des vêtements pour 50 dollars par mois.

Mais même avec ce salaire supplémentaire, la famille Leng arrive à peine à joindre les deux bouts. Pour Lam Leng, les viandes de porc et de bœuf ne sont plus qu’un souvenir lointain, a-t-il dit, et le fermier parcourt aujourd’hui les rizières pour y glaner les crabes et les grenouilles qui viendront ajouter un peu de protéines au régime alimentaire de sa famille.

Selon Yaing Saing Koma, directeur exécutif du Centre cambodgien pour l’étude et le développement de l’agriculture, environ 50 pour cent des quelque deux millions d’agriculteurs que compte le Cambodge ont été gravement touchés par la hausse spectaculaire du prix des engrais.

« Les petits exploitants ont besoin de crédits pour pouvoir se procurer des engrais », a-t-il indiqué, ajoutant que si le prix du riz restait élevé, les agriculteurs pourraient (peut-être) rentrer dans leurs frais.

L’arrivée sur le marché de semences plus efficaces et de technologies modernes pourrait permettre d’augmenter le volume de leurs récoltes de riz de deux à trois tonnes par hectare, a également indiqué Yaing Saing Koma, ajoutant que l’augmentation du volume des récoltes dépendait aussi de la fertilité des sols.

Au Cambodge, 78 pour cent des 2,5 millions d’hectares de terres agraires sont consacrés à la riziculture et environ six pour cent à la culture de fruits et légumes. Seize pour cent servent à la production de céréales, d’hévéa et d’autres cultures, selon les autorités agricoles.

2,6 millions de Cambodgiens extrêmement pauvres

Selon une analyse réalisée en 2006 par l’Institut de recherche en politiques alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM), environ 2,6 millions de Cambodgiens vivent dans une pauvreté extrême et doivent se priver de nourriture, en raison d’une mauvaise gestion des ressources agricoles.

Environ 40 kilomètres à l’ouest de Phnom Penh, la capitale, à Samraong Tong, une commune de la province de Kompong Speu, les agriculteurs versent dans leurs rizières la bouse de vache qu’ils ont accumulée tout au long de l’année dans l’espoir que cela leur assurera une meilleure récolte.

Ces agriculteurs de subsistance disent en effet avoir été contraints de réduire leur utilisation d’engrais chimiques, dont les prix ont enregistré une hausse spectaculaire.

Mais s’il est vrai que la bouse de vache est efficace, les fermiers s’inquiètent à l’idée que la récolte sera nettement moins bonne que les années précédentes : à l’époque, ils pouvaient encore se procurer des engrais chimiques.

Por Bien, un fermier de 55 ans qui cultive un terrain de 1,5 hectare, a expliqué à IRIN qu’il lui était très difficile de s’acheter ne serait-ce que quelques sacs d’engrais pour sa rizière. Un sac coûtait 20 dollars l’année dernière, a-t-il indiqué ; aujourd’hui, il a doublé pour passer à plus de 40 dollars.

« Les engrais sont très chers ; comment pouvons-nous gagner assez d’argent pour nous en acheter ? », a demandé Por Bien, en transportant de gros tas de fumier dans son champ.

D’après Kith Seng, directeur du service de statistiques et de planification du ministère de l’Agriculture, le gouvernement n’a pas de fonds pour fournir des engrais ou des semences de riz aux fermiers défavorisés, sauf lorsque leurs rizières ont été dévastées par des catastrophes naturelles (sécheresses, inondations...).

Les fermiers auraient également dû accumuler davantage de fumier pour se prémunir contre une incapacité à se procurer des engrais chimiques, a ajouté Kith Seng.

« Les agriculteurs doivent utiliser plus de bouse de vache à la place », a-t-il suggéré.



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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMer 21 Mai 2008 - 16:03

Ethiopie : trois millions de personnes touchées par les pénuries alimentaires
mercredi 21 mai


Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) signale qu’une sécheresse généralisée et l’augmentation du prix de la nourriture provoquent de graves pénuries alimentaires en Ethiopie. Le nombre de victimes de la malnutrition monte en flèche et plus de trois millions de personnes ont besoin d’aide vitale.

L’UNICEF avertit ainsi dans un communiqué http://www.unicef.org/media/media_44004.html que 126.000 enfants souffrent de malnutrition aigüe et doivent recevoir des soins de toute urgence. Six millions d’enfants de moins de cinq ans ont également besoin de soins préventifs d’urgence.

Cette situation survient alors que les agences humanitaires du pays font face à un déficit de $150 millions en aide.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, John Holmes, a lancé un appel pour une augmentation rapide des ressources en Ethiopie.
Sources ONU
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MessageSujet: Re: La faim et les droits de l’homme   La faim et les droits de l’homme - Page 4 Icon_minitimeMar 27 Mai 2008 - 10:12

contreinfo
Mis à Jour le : 27 mai 2008 00:18
Opinion : l’agriculture a été sacrifiée sur l’autel du marché, par Laurent Pfaadt

27 mai 2008


« Il y bien longtemps que les campagnes du monde ont été saignées à blanc, que l’agriculture a été sacrifiée sur l’autel du marché. Destruction de cultures pastorales ancestrales en Afrique où des peuples d’agricultureurs millénaires ont été broyés, politiques agricoles peu subventionnées ou méprisées au profit de l’industrie et de l’exploitation des matières premières laissant une agriculture vivrière ou de subistance en lambeaux. »

Laurent Pfaadt, Cap 21, 21 mai 2008

Il y a quelques semaines, une note interne de l’ONU estimait que l’insécurité alimentaire n’est pas passagère mais bien au contraire structurelle. De nombreux pays sur la planète tels que l’Egypte, le Kenya ou le Mexique sont déjà confrontés aux problèmes appelés « émeutes de la faim » et la liste risque de s’allonger de façon inquiétante. Alors, phénomène nouveau ou face visible d’un iceberg devenu de plus en plus énorme ?

Croire qu’il s’agit d’une nouveauté serait faire preuve à la fois de stupidité et d’angélisme. Et pourtant, les avertissements ont été nombreux, tout comme les politiques censés prévenir ce désastre. La nouveauté du phénomène réside plus dans le cynisme du traitement de cette information.

Il y bien longtemps que les campagnes du monde ont été saignées à blanc, que l’agriculture a été sacrifiée sur l’autel du marché. Destruction de cultures pastorales ancestrales en Afrique où des peuples d’agricultureurs millénaires ont été broyés, politiques agricoles peu subventionnées ou méprisées au profit de l’industrie et de l’exploitation des matières premières laissant une agriculture vivrière ou de subistance en lambeaux, tout cela est un phénomène que tout un chacun peut observer aisément depuis de longues années. Avec son cortège de conséquences funestes que cela a provoqué (exodes urbains massifs, prostitution, trafics en tout genre, SIDA, etc) et que l’excellent film le Cauchemar de Darwin avait souligné, cet enfer a suscité un rapide haussement de sourcils dans les organismes internationaux. Jusqu’à maintenant.

Ce cauchemar avait vite été oublié car il était bien loin des villes, des médias, des décideurs et d’une opinion publique urbaine qui dicte ses choix aux politiques. Mais voilà, les émeutes urbaines ne sont plus seulement la cause de racisme ou de discriminations sociales ou économiques. Aujourd’hui, dans de nombreuses villes, on tue, on pille, on se révolte contre l’Etat pour survivre, pour pouvoir manger. Triste désaveu des politiques menées jusque là.

Aujourd’hui, il est moins cher pour le Sénégal d’importer son riz du Vietnam que de le cultiver par ses propres paysans qui ne peuvent plus résister à une concurrence devenue déloyale, injuste et surtout meurtrière. Comment dire à ces paysans qui s’acharnent en plein soleil à faire vivre leurs productions que leur travail est vain ? Au Gabon, pays d’une richesse incroyable en raison de son pétrole, les productions locales ne couvrent que 40% des besoins alimentaires et le pays doit importer. On imagine bien le désastre dans lequel le pays se trouvera une fois les ressources épuisées...

Même si les aléas climatiques et l’accroissement de la demande dans certains pays comme la Chine qui modifie les équilibres alimentaires entrent également en ligne de compte, il faut tout de même mentionner les biocarburants. Cette idée, noble en soi, de fabriquer du carburant à base de céréales ou de canne à sucre trouve ses limites lorsqu’elle porte atteinte au droit de chaque homme de vivre et de se nourrir. Comment alors concevoir qu’un paysan du Brésil préfère vendre ses céréales pour des biocarburants plutôt que le vendre sur le marché local ? La recherche de solutions alternatives au tout pétrole ne doit pas s’accompagner de famines et des milliers de morts qui l’accompagnent où au final les guerres pour le contrôle des ressources et des voies pétrolières laissent place aux guerres du pain. Jean Ziegler, rapporteur des Nations Unies sur le droit à l’alimentation qualifiait en octobre 2007 de « crime contre l’humanité » cette reconversion honteuse des terres arables pour la production de biocarburants.

Et l’Europe dans tout cela ? Protégée par une PAC, elle ne devrait pas se croire à l’abri car la note de l’ONU mentionne déjà quelques Etats (Géorgie, Moldavie) ou régions (Tchétchénie) aux frontières de l’UE qui pourraient à moyen terme être victimes de ces émeutes de la faim. Le maintien d’une autosubstistance alimentaire du continent est la condition essentielle pour éviter de voir des populations désesperées prendre d’assaut les villes européennes. Face aux continents asiatiques et africains en proie à ces tragédies qui, malheureusement, risquent de s’amplifier, l’Europe peut encore promouvoir une voie alternative, celle de la raison.

Laurent Pfaadt, fonctionnaire européen et essayiste, comité de rédaction de Relatio Europe

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