Bienvenue chez les "Cocus du Sarkozisme", fallait pas voter pour lui!
La CGPME accuse le gouvernement de « sacrifier » le commerce de proximité
les échos [ 04/06/08 ]
Le projet de loi de modernisation de l'économie (LME) continue de susciter des résistances. Alors que le gouvernement pensait avoir trouvé le bon compromis pour réformer le mode d'ouverture des grandes surfaces dans les villes, la CGPME a profité de Planète PME, sa grand-messe annuelle qui se tenait hier à Marseille, pour tirer à boulets rouges sur le relèvement programmé du seuil à partir duquel une autorisation est requise pour ouvrir un magasin (de 300 à 1.000 mètres carrés). « Si le texte est adopté en l'état, ceux qui l'ont voté porteront une lourde responsabilité », a martelé son président, Jean-François Roubaud, en s'insurgeant contre le « sacrifice du commerce de proximité sur l'autel de la concurrence sauvage » et en dénonçant un texte qui « livre les PME aux exigences de la distribution ».
« Des dégâts considérables »
L'organisation patronale estime qu'à chiffre d'affaires égal, les commerces de proximité créent trois fois plus d'emplois que les grandes surfaces. Elle affirme également que la LME conduira à « des dégâts économiques et sociaux considérables » et qu'elle aura des conséquences lourdes en matière d'aménagement du territoire, alors que la moitié des communes n'ont déjà plus de commerçants. C'est pourquoi Jean-François Roubaud, qui sait la partie perdue d'avance sur le relèvement du seuil, mise beaucoup sur les amendements qui devraient renforcer les pouvoirs des maires en matière d'urbanisme commercial.
Présent à Marseille, le secrétaire d'Etat au Commerce, à l'Artisanat et aux PME, Hervé Novelli, a joué l'apaisement, rappelant les mesures prévues pour aider le petit commerce. « Le Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (Fisac) sera augmenté et élargi aux commerçants non sédentaires et aux cafés-restaurants qui vendent des produits », a-t-il précisé, avant d'annoncer la création prochaine d'un observatoire, afin de tirer les leçons « de ce qui marche et de ce qui ne marche pas », et de dresser un code de bonne pratique des commerces de proximité.
Peu convaincue, la CGPME craint « le gâchis », alors que la LME représente par ailleurs « un pas en avant pour conforter ceux qui entreprennent, ceux qui prennent des risques ». Ainsi l'organisation salue-t-elle la « bouée de sauvetage » tendue par le gouvernement lorsqu'il prend « à bras-le-corps » la question des délais de paiement. Mais globalement, déplore Jean-François Roubaud, « la réforme ne va pas assez vite ». De son côté, l'Assemblée nationale a mis du temps à entrer dans le vif du sujet de la LME, hier. Après le renvoi de trois motions de procédures, les députés ont commencé à débattre des premiers articles du projet de loi, tard dans la soirée. Dans la matinée, il avait été décidé de prolonger les débats jusqu'au 16 juin, pour un vote solennel le 17.