En ce moment, sur la blogosphère démocrate, une lettre aux parlementaires circule, les alertant sur les problèmes touchant les abeilles.
Voici cette lettre :
Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Madame la Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Députés Citoyens
impliqués dans la vie de notre pays, et soucieux de leur environnement,
nous sommes alarmés du sort des abeilles en Europe et tout
particulièrement en France. Ces insectes, acteurs indispensables de la biodiversité et du développement rural durable sont en grave danger (1). Victimes avant tout des pesticides, plusieurs ruches disparaissent également, infectées par un parasite mortel. Nous sommes plusieurs Blogonautes, à avoir publié dernièrement des billets au sujet des menaces qui pèsent sur les abeilles (2)
L
'exemple édifiant d'une région de la Chine,
où les ouvriers doivent désormais polliniser à la main les poiriers
pour pallier à la disparition des abeilles a notamment suscité nos plus
vives inquiétudes. Sans vouloir céder au catastrophisme, nous ne
souhaiterions pas que notre pays connaisse une telle situation. Aussi,
nous avons l’honneur de bien vouloir vous inviter à agir à votre niveau
de responsabilités pour faire de la survie des abeilles une cause
nationale/européenne. Par ailleurs, nous estimons que cette
cause mériterait légitimement de faire l’objet d’un débat national afin
d'aboutir à des mesures concrètes pour assurer la survie de cet insecte
irremplaçable et nécessaire à notre autosuffisance alimentaire. En
effet, sans abeilles, toute notre production agricole pourrait se
trouver très gravement affectée, et la biodiversité serait menacée.
Nous portons à votre connaissance deux initiatives émanant du monde
associatif qui ont pour finalité de sensibiliser le grand public au
rôle majeur que jouent les abeilles en matière de préservation de la
biodiversité. Il s’agit d'une part du projet de l’Union nationale de
l’apiculture Française UNAF (3), et des actions menées par
l’association ’’Terre d’abeilles‘’(4) d’autre part. En relais de
la préconisation de mise en œuvre de mesures avancées par les
associations, nous avons l‘honneur de vous soumettre les propositions
suivantes :
- Etablissement d’un calendrier conduisant à
terme au retrait définitif du marché des pesticides neurotoxiques et
systémiques et des produits à usage agricole contenant ces substances.
Dans l‘immédiat, il serait opportun de réfléchir à l’élaboration d’un
premier plan de réduction de 50 % l’usage des pesticides sur cinq ans.
- Application
du principe constitutionnel de précaution dans la procédure de mise sur
le marché des pesticides et des OGM, mesures de respect de
l'environnement d’une part, et de santé publique d‘autre part.
- Instauration
d’un moratoire sur les cultures des OGM en plein champ dans l'attente
de la création d'un comité européen d'experts indépendants incluant des
apidologues, chargés de l'évaluation de la toxicité des pesticides et
des OGM. A cet égard, nous prenons note de la décision de modifier le
fonctionnement de l’Agence européenne de sécurité des aliments (actée
lors de la réunion informelle du 4 juillet 2008 par les 27 ministres de
l’environnement).
- Reconnaissance de l'abeille en tant
qu'ingénieur écologique et indicateur biologique remarquable et comme
acteur irremplaçable de la pérennité de la biodiversité, à la base de
l'alimentation végétale.
- Généralisation à l’ensemble du
territoire national du dispositif de suivi de la situation des abeilles
actuellement opérationnel dans trois régions (Aquitaine, Rhône Alpes,
et Midi Pyrénées).
- Au niveau européen, nous avançons l’idée de
la création d’une Agence européenne apicole qui aurait vocation à
fédérer et coordonner les initiatives nationales des Etats membres de
l’Union en matière de préservation des abeilles. Ce volet pourrait
figurer dans le cadre de la révision de la politique agricole commune
qui va être initiée.
- Sans plus attendre, il conviendrait
d’évaluer le niveau des crédits à allouer à la recherche tant au niveau
national qu’au niveau européen. Ces crédits devront être à la hauteur
de l’enjeu que constitue le danger de la disparition des abeilles.
Nous insistons sur le fait que notre initiative est affranchie de toute considération partisane. Elle
émane de citoyens inquiets du risque majeur de mise en danger de
l’équilibre de la biodiversité que la raréfaction voire la disparition
des colonies d’abeilles engendreraient. Nous avons donc
l’honneur de proposer l’idée d’ouvrir un débat national ouvert à tous
les acteurs concernés par ce dossier. Ce débat s’inscrirait dans le
droit-fil du large débat public et consensuel ouvert à l’occasion du
Grenelle de l’environnement.
Nous citerons pour conclure le poète latin Virgile qui évoqua le sort des abeilles au Livre IV des "Géorgiques" :
"Comme nous cependant ces faibles animaux Eprouvent la douleur et connaissent les maux" Nous vous remercions, Mesdames et Messieurs, de toute l’attention que
vous voudrez bien accorder à notre démarche et nous vous prions de bien
vouloir accepter nos salutations citoyennes les plus cordiales.
Notes : (1) Pour information, un dossier complet sur la disparition des abeilles dans le monde est disponible sur le site du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (mis en ligne le 16 mai 2008) (2) (Farid Taha, Marie-Isabelle Pichon,Werner, l'Hérétique (1 et 2 et 3)et Dominique Lemoine). (3) UNAF : projet afin de sensibiliser les citoyens au rôle de l'abeille comme sentinelle de l'environnement. (4) L’association Terres d'Abeilles, reconnue d’intérêt général, est parrainée par l’Institut européen d’écologienous vous demandons de la faire circuler et de l'envoyer à vos parlementaires. Vous pouvez voir les détails sur le blog de l'hérétique, ici