Alduy invalidé à Perpignan, Darcos débouté à Périgueux
Le tribunal administratif de Montpellier a annulé mardi 7 octobre l'élection municipale de Perpignan, estimant que la fraude était bien avérée et que le faible écart de voix entre les deux candidats pouvait altérer la sincérité du résultat. En revanche, la demande d'annulation du scrutin de Périgueux où le ministre de l'Education Xavier Darcos avait perdu son fauteuil de maire a été rejetée.
C'est une victoire d'honneur pour la candidate socialiste Jacqueline Amiel-Donat, la réélection de Jean-Paul Alduy à la mairie de Perpignan vient d'être annulée par le tribunal administratif de Montpellier. Le président d'un bureau de vote d'un quartier populaire du Nord de la ville avait été surpris, lors du deuxième tour des élections municipale le 16 mars dernier, en train de glisser dans une urne des bulletins favorables au maire sortant.
Interpellé par la police judiciaire dans le cadre d'une enquête en flagrance, l'homme avait fini par sortir de ses poches et de ses chaussettes quelques bulletins en faveur du candidat UMP. Se déclarant élu après dépouillement des urnes, Jean-Paul Alduy avait alors signalé que "cet incident [n'était] dû qu'à l'affolement du président du bureau de vote, après qu'il a constaté que les comptes sur la liste d'émargement ne correspondaient pas au nombre d'enveloppes trouvées dans l'urne".
Le président du conseil général des Pyrénées-Orientales, le socialiste Christian Bourquin avait, alors demandé l'organisation de nouvelles élections municipales, alors que la candidate battue, Jacqueline Amiel-Donat (PS) demandait l'annulation pure et simple de l'élection.
Le tribunal administratif de Montpellier vient de leur donner raison, en estimant que la fraude était bien avérée et que le faible écart de voix entre les deux candidats pouvait altérer la sincérité du résultat. En effet, après dépouillement, seulement 574 voix - pour 43 245 votants - séparaient les deux candidats à la mairie de Perpignan.
De son côté, le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté le recours déposé à Périgueux. L'avocat Philipppe Cornet y contestait la validité de l'élection du socialiste Michel Moyrand, qui, en mars dernier, avait ravi au ministre de l'éducation nationale Xavier Darcos son fauteuil de maire, dans une ville détenue par la droite depuis 48 ans.
Les contestations portaient à l'époque sur un tract, dirigé contre M. Darcos et qui mettait en cause "les conditions d'emploi de son épouse dans son cabinet". Mais le commissaire du gouvernement Dominique Naves a estimé qu'il n'était pas "de nature à modifier le résultat de l'élection, même si l'écart ne se porte que sur 113 voix - sur un total de 14 000 votants -".
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