Déclarations et interviews de François Bayrou

Voeux de François Bayrou pour l'année 2010 (vidéo)
Le président du Mouvement démocrate (MoDem) François Bayrou fait le voeu pour 2010 que les responsables politiques prennent leurs décisions en ayant moins le nez sur l'actualité immédiate mais en pensant aux générations futures.

Dans un message diffusé jeudi sur le site du MoDem , l'ancien candidat à la présidentielle explique vouloir aller "droit à l'essentiel" en s'adressant à "ceux dont on ne parle jamais", "aux plus jeunes, aux enfants". "La plupart des décisions que l'on prend, on les prend pour l'actualité pour l'immédiat, on les prend quelquefois pour le journal de 20 heures du jour même. Et il me semble qu'il faut former le voeux que ces décisions, on les prenne en pensant à l'avenir, en pesant aux plus jeunes, en pensant aux générations, comme on dit, qui viennent", dit-il. Le leader démocrate lance également dans son message un appel à "la solidarité", "la vertu la plus importante", selon lui. Il faut "se serrer les coudes quand les choses vont mal", "s'entraider", "lutter contre la solitude" mais aussi "se rassembler lorsque les choses vont bien et même quand elle paraissent pouvoir aller très bien", dit-il.

Enfin, le député centriste appelle "les citoyens" à retrouver et reconquérir "l'optimisme", à combattre "la résignation". "On a le sentiment qu'on ne plus rien faire devant le monde comme il va, qu'on n'a au fond plus de recours". "Tout le monde voit bien. L'égalité des chances disparaît: je pense à l'enseignement. L'emploi disparaît: je pense à l'industrie, à toutes les industries françaises. Je pense aux agriculteurs, aux paysans qui sont désespérés pour beaucoup d'entre eux", explique François Bayrou. "Une autre politique est possible", assure le leader centriste en plaidant pour faire de la France et de l'Europe "un môle de résistance au monde tel qu'il va", "un pilier de résistance à la globalisation".

François Bayrou au festival de Nyamina

Dans le cadre du Festival de Nyamina au Mali, retrouvez le film du déplacement de François Bayrou en décembre 2009 !

Très bonne interview ce matin :


Les 4 Vérités du 07/01/2010 avec F. Bayrou.

Bayrou critique le débat sur l'identité nationale comme une "manoeuvre" électorale

AP | 13.01.2010 | 13:49

Le président du MoDem François Bayrou a dressé mercredi le portrait de "l'autre politique" prônée par son parti, critiquant fermement le débat sur l'identité nationale comme étant une "manoeuvre" du gouvernement pour "s'attacher des bataillons électoraux".
"Nous aimons les racines différentes, la diversité des langues qui fait la richesse d'un pays", a déclaré le président du MoDem à l'occasion de ses voeux à la presse depuis le siège du parti à Paris. "Voilà pourquoi nous détestons les manoeuvres et les manoeuvriers qui, pour s'attacher des bataillons électoraux, cherchent à exciter ce qu'un peuple a de passions sombres, de peurs et de capacités de rejet", a-t-il dénoncé, dans une allusion au débat sur l'identité nationale lancé par le ministre de l'Immigration Eric Besson, quelques mois avant les élections régionales de mars 2010.
"Nous pensons que l'identité du peuple français (...), c'est de former une seule nation à partir de tant d'origines différentes", a poursuivi M. Bayrou, mettant en exergue "l'idéal républicain présenté face au monde comme un idéal de résistance à toutes les dominations et à toutes les exclusions", et "la langue française".
Dressant le portrait d'une "autre politique possible, réaliste", le président du MoDem a longuement évoqué la priorité de l'emploi. "Nous voulons une politique de relocalisation des productions", a-t-il réclamé, citant l'Allemagne comme exemple.
M. Bayrou a également appelé à davantage de justice sociale, souhaitant "que l'on demande plus à ceux qui gagnent davantage et que l'on épargne autant que possible ceux dont la vie est plus difficile". Il a jugé nécessaire "une réforme en profondeur de notre fiscalité" qui devra permettre de "sortir des injustices et des impasses", citant "le labyrinthe des niches, le bouclier fiscal, l'ISF (impôt sur la fortune), les évasions fiscales". AP

Bayrou en Martinique ce week-end

Bayrou se fait le porte-voix d'une «autre politique»

Bayrou accuse Royal de "débauchage"

François Bayrou : « Sauvadet qui choisit le côté du pouvoir : pas une grande surprise pour moi



Best of. Les meilleurs moments du Rendez-vous politique de France Bleu Bourgogne sont dans la Gazette chaque semaine. Lundi, Arnaud Bousquet recevait le président du MoDem, François Bayrou. Interview exclusive.

ARNAUD BOUSQUET : Nous sommes ici au siège du MoDem, rue de l’Université à Paris, pour ce Rendez-vous politique décentralisé et donc exceptionnel. D’autant plus exceptionnel qu’il paraît que vous ne vous exprimerez pas dans les médias locaux au cours de la campagne. J’ajoute que vous n’êtes même pas candidat. Pourquoi cette mise en retrait à l’occasion des régionales ? Est-ce une façon de passer son tour pour mieux préparer la présidentielle ?
FRANÇOIS BAYROU : Sûrement pas. J’ai eu dans ma vie la chance d’occuper beaucoup de responsabilités. J’ai été président de conseil général, je suis député, j’ai été ministre, je suis président d’une formation politique. On ne peut pas tout faire à la fois et c’est donc naturel que je soutienne d’autres personnes.
Mais cette strate régionale, vous la trouvez utile ?
Ce n’est pas que je la trouve utile. Je la trouve essentielle et elle n’a pas la place qu’elle mérite. Ça devrait être la grande collectivité locale de proximité et d’influence. La région devrait être le lieu où les citoyens se sentent accueillis dans leur vie de tous les jours…
Plus qu’au département ?
Bon… le département, vous voyez bien : la Bourgogne, c’est un mot plus fort qu’aucun des noms de départements qui sont à l’intérieur. La région devrait avoir une importance stratégique qu’elle n’a pas.
Et la réforme territoriale qui se prépare, qu’est-ce qu’on fait ? On laisse tel quel, on supprime, on rassemble, on élague ?
Moi je suis depuis longtemps partisan de rassembler régions et départements, à une condition : qu’on ait une règle du jeu honnête ! Avant de voter la collectivité unique, j’exigerai de connaître la règle du jeu. Autrement, c’est un chèque en blanc. On nous dit : « On va vous faite voter une loi décidant d’une assemblée unique et d’un conseiller territorial unique qui remplacera le conseiller régional et le conseiller général… » Mais on ne vous dit pas comment il va être désigné. Vous voyez bien le piège et l’absence de transparence derrière tout ça.
Ce n’est pas à vous, François Bayrou, que j’apprendrai l’omniprésence du « François » dans la vie politique bourguignonne. Ils sont partout : Rebsamen, Sauvadet, Patriat, Deseille... Vous les connaissez tous très bien. François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, socialiste, et initiateur historique, dans son parti, d’une tentative de rapprochement avec vous au MoDem... Et François Rebsamen de nous confier plusieurs fois à demi-mot que si ça n’avait tenu qu’à lui, le PS se serait rapproché de vous plus tôt. On ne va pas refaire l’histoire, mais je voudrais savoir si vous y étiez prêt.
Peut-être qu’avant 2007, les choses n’étaient pas mûres. Il y a longtemps que je pense que la frontière droite-gauche n’est plus valable. Des deux côtés de cette barrière, il y a des gens qui partagent des valeurs communes. Des valeurs contredites par ce que Nicolas Sarkozy est en train de faire. Mais je sais aussi qu’il faut laisser mûrir les choses. Vaclav Havel disait en parlant des impatients en politique : « Ils sont comme ces enfants qui tirent sur les branches pour faire pousser les arbres plus vite. » Alors laissons mûrir et espérons le rassemblement des gens aux valeurs communes.
Cet été, François Rebsamen, avec Vincent Peillon, Robert Hue, Daniel Cohn-Bendit (entre autres) et la MoDem Marielle de Sarnez, organise un week-end de travail et de rapprochement à Marseille. Rebelote à Dijon cet automne pour parler éducation. Alors, François Bayrou, vous présidez le MoDem, vous avez été ministre de l’Éducation nationale, vous étiez donc tout à fait légitime à Dijon, mais vous n’êtes pas venu, contrairement à Ségolène Royal. Pourquoi ?
Parce que Vincent Peillon et François Rebsamen ont dit : « On ne veut pas de présidentiables pour ne pas polluer ce dialogue. » Moi, j’ai respecté cela… Pas Ségolène Royal, mais je ne suis pas son directeur de conscience !
Je vous propose maintenant de traverser l’échiquier, et de rejoindre François Sauvadet. Votre ancien compagnon de lutte à l’UDF, qui, il y a six ans, sous votre bannière, et avec François Deseille, se présentait aux régionales comme le chevalier blanc garant de la république face à l’UMP de Jean-Pierre Soisson, trop proche selon lui (et selon vous) du Front national. Il est aujourd’hui tête de liste UMP-Nouveau Centre à ce même scrutin. Ça vous inspire quoi ?
Pas de commentaire. Il a choisi d’aller du côté du pouvoir et de se ranger derrière Nicolas Sarkozy. Point. Et ce sont des moments de vérité quand vous êtes devant cette question : est-ce que j’approuve ce qui va se faire ? Et moi, très tôt avec une espèce de certitude en béton, j’ai su que les choix qui allaient être faits par Nicolas Sarkozy, je ne pouvais pas, en conscience, les approuver. François Sauvadet a choisi d’aller du côté du pouvoir, ça n’a pas été une grande surprise pour moi. Je savais que ceux que j’avais beaucoup aidé à s’affirmer seraient tentés d’aller de ce côté-là…
Vous vous dites quoi avec François Sauvadet, quand vous vous croisez trois jours par semaine à l’Assemblée ?
Bonjour.
Venons-en aux troisième et quatrième François... Le socialiste François Patriat, président de région sortant a déjà les communistes sur sa liste et aura besoin du MoDem et de François Deseille au second tour pour garder la Bourgogne. Accepterez-vous cette « cohabitation » au sein de la potentielle future majorité ?
Il y a deux hypothèses au deuxième tour : on reste autonome ou on choisit de constituer une majorité. Les deux hypothèses sont ouvertes. Ça dépend des programmes mais là, je n’ai pas de grandes craintes parce que si vous lisez les programmes des uns et des autres, vous allez trouver beaucoup de points communs. On peut diriger une région avec des gens même si on n’est pas complètement d’accord avec eux. Mais ça dépend aussi d’un certain style. Est-ce que les gens que vous rejoignez sont respectueux de ce que vous êtes ?

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