Ils parlent l'espéranto, la langue équitable
lundi 28 décembre 2009
Quand ils parlent de l'espéranto, Yvonne et Bruno Robineau disent « la langue équitable »... Comme le café, ou le commerce ? Eh oui ! « C'est une ' langue-pont ' qui met sur un pied d'égalité des gens de langues maternelles différentes », plaide Yvonne.
Voilà près de vingt-cinq ans que le couple a découvert l'espéranto, au début d'un voyage au long cours autour du monde, qu'ils racontent dans Huit ans autour du monde. Avant de se lancer dans cette aventure, tous deux parlaient très bien anglais et espagnol. OK pour l'Irlande ou l'Amérique latine mais très insuffisant pour la Hongrie, le Japon ou la Chine.
Dès leur troisième étape, en Bulgarie, ils décident de se mettre à l'espéranto. « Trente-cinq jours de stage, raconte Bruno. C'était intensif mais ça nous a permis d'avoir un bon niveau en peu de temps. Et six mois plus tard, nous parlions couramment. »
« Ce n'est pas qu'une langue, poursuit Yvonne. C'est aussi une communauté. Dans tous les pays, nous avons pu compter sur les espérantistes, souvent différents mais animés d'un idéal commun : rencontrer l'autre. »
Hébergés chez des espérantistes
Exemple concret au Japon : « Nous avons vécu chez deux espérantistes : un ingénieur de Toyota et un petit agriculteur, tous deux trouvés grâce au pasporta servo, réseau international d'hébergement gratuit dans des familles à la condition de parler espéranto. » Au total, durant ces huit années de pérégrinations, les Robineau ont séjourné dans 22 familles grâce au pasporta servo. Depuis, ils continuent à parler espéranto. Et s'ils voyagent moins, ils reçoivent dans leur village du Maine-et-Loire des dizaines de visiteurs étrangers. « Je me considère comme un ambassadeur de cette langue », explique Bruno. L'espéranto, ce n'est pas un hobby mais un outil. Un outil de citoyens du monde. »