Philippe Seguin est mort

Je pense comme Citoyen que cette nouvelle aussi affligeante soit t'elle pour les non-profanes, ne changera rien aux misères du monde et il y en a !

Tu n'as malheureusement pas tort !
Mais un homme qui parlait d'une voix forte sans mâcher ses mots ... risque de nous manquer cruellement.

Extrait de la tribune de Genève ... article mis en ligne par miaou :

Citation :

Il usait même de son ironie souvent cruelle pour stigmatiser le gouvernement de son ami François Fillon et l’augmentation massive de l’endettement public de l’Etat : « Ce n’est pas parce que les caisses de l’Etat sont vides qu’elles sont inépuisables ! » Mais s’il pourfendait l’Etat dépensier, Séguin n’en contestait pas moins le bien-fondé des économies exigées par Sarkozy. Il a ainsi accusé le gouvernement de « manier la hache » dans ses coupes budgétaires en visant la règle mécanique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite : « Dans le milieu hospitalier, par exemple, avant de supprimer des postes, il vaut mieux se pencher sur le fonctionnement des services », avait-il expliqué en février 2008 lors d’une interview au magazine « Acteurs publics ».
La tactique de Nicolas Sarkozy visant à réformer à tours de bras contraint le parlement français à adopter des lois parfois bâclées. Pour endiguer ce flot, la France dispose de deux filtres : en aval, la Cour constitutionnelle présidée par l’anti-sarkozyste Jean-Louis Debré qui retoque les textes mal conçus (comme la loi carbone) ; en amont, la Cour des Comptes qui stigmatise la mauvaise application des lois par l’administration. Jusqu’à maintenant ces deux institutions ont tenu parfaitement leur rôle. Après la disparition de Philippe Séguin, le futur premier président de la Cour des Comptes - qui sera désigné par le gouvernement - disposera-t-il de la même envergure médiatique, de la même volonté farouche d’indépendance ? Le président de la Cour constitutionnelle risque fort de se retrouver bien solitaire pour tenir lieu de garde-fou !

Phlilippe Seguin reste, et restera la figure emblèmatique du non à Maastricht. Le OUI remportera le référendum avec seulement 51% des voix en 1992 malgré le talent de Philippe Séguin. Philippe Séguin avait compris le danger que pouvait représenter pour la france sa perte souveraineté monétaire au profit de la BCE.
Avec le recul, l'arrimage au Deutchmark qui jeta la France en récession en 1993, puis les politiques monétaires restrictives de la Banque de France, puis de la BCE qui visèrent à privilégier la stabilité des prix aux dépens de l'emploi nous rappellent amèrement tous les jours le prix du OUI en 1992.
Mais ça, on le dira pas aux français.........

En vérité, les français ne l'écouteront pas... Z'ont la surdité sélective...

Bel hommage hier soir de Serge Moati, un ami d'enfance et de toujours de Philippe Seguin :
" Il était, ni de droite, ni de gauche, il était pour la France."

Deux hommages :

Maëster


Placide

Honnêtement, je suis stupéfait par le tonitruant concert d'éloges fait ici pour un homme, qui, je le répète, aussi valeureux pouvait t'il être, a combattu sans relâche l'idée européenne, au moins, Dupont-Aignan, que je respecte et que je trouve parfois proche de mes idées, ne suscitera pas autant de fausses éloges à son décès.

Tu vas lui porter malheur à DA ?

Finalement il semble que nous avons tous du Gaullisme en nous et PSeguin en était un !

Il faut dire, également, qu'actuellement il était un des rares à avoir le courage, et à être en position, de freiner sarko.

A moins que Bayrou devienne Président de la cour des comptes ?

J'aime ce discours.

Tant mieux l'ami.
Allez, sois pas grognon les éloges funèbres sont fugaces ...

Et ephémères, dans une semaine, on aura déjà oublié le grand homme de valeurs !

J'ai entendu ce matin sur Europe 1 l'émouvant témoignage de la secrétaire personnelle de Philippe Seguin, elle racontait notamment que Seguin avait le même respect et la même simplicité envers tout le monde, secrétaire ou premier ministre... Rien que pour ça déjà je lui rend hommage.

Il incarnait la République, au sens noble du terme.

J'avais énormément de sympathie pour ce monsieur.
Parce qu'il incarnait, comme d'autres heureusement, l'entier engagement dans ses idées.
Comme beaucoup d'autres il n'a certainement pas connu toute la gloire qu'il méritait.
Il faut espérer que son action ait largement influencé et qu'elle se poursuivra, en particulier à la tête de la cour des comptes.
Espérons qu'un jour dans ce pays ceux qui ont de vrais engagements sont récompensés par les électeurs et non pas seulement ceux qui ont des poses.
Espérons aussi que ceux qui ont accompagné Ph. Seguin, H. Guaino et F. Fillon en particulier, se rappelle des engagements de leur mentor et infléchissent un tant soit peu leur politique.
Peut-être vaut-il mieux être au pouvoir et essayer de faire ce qu'on peut avec beaucoup de compromis, plutôt qu'être dans l'opposition et n'avoir aucun pouvoir de changer quoique ce soit ?...

En ce qui me concerne, je ne dirai rien sur ce Monsieur que je connais très peu.

Mais mon désaccord avec ses idées est grand. L'antieuropéanisme de droite lui doit beaucoup, ferment du non au TCE, pour moi la plus grande catastrophe de ces derniers temps, et que nous allons mettre des décennies à payer.

Sa vue du monde, aussi, teintée de vues de l'ancien Empire français, est aux antipodes de mes idées.

Je ne sais pas si son anti-européanisme était réel ou si son aversion se portait surtout sur une Europe exclusivement monétaire et financière...
Au référendum sur Maastricht j'ai voté oui, car je pensais qu'il valait mieux être dedans que dehors, même si le dedans n'était pas très désirable.
Ph. Seguin a eu certainement le courage de nous alerter même si ça lui coûtait sa carrière.
Sa position était plus franche que ceux qui ont appelé à voter non pour la constitution européenne en nous faisant miroiter un plan B illusoire.

Non, pour moi il a eu tort, et cela nous a couté une génération sans avenir politique.

D'où ça sort, cette hsitoire d'Europe uniquement monétaire?

On vulait faire avec le TCE une Europe justement politique, avec une Armée, un Président, des insignes.

Il s'agit de Maastricht et le oui l'a emporté donc je ne vois pas en quoi la position de Séguin sur le sujet nous a coûté une génération?
J'ai le plus grand respect pour le courage et l'honnêteté de cet homme.

Avant, la majorité présidentielle était pour la construction Européenne.

A cause de l'action du courant eurosceptique de droite, en 92, il y a eu conjonction durable de la droite de la droite et gauche de la gauche.

D'où le non de 2005.

D'où la perte de l'espoir pour une génération.

pardon pour le caractère abrupt de ce raccourci, mais je me demande si ta question n'était pas de fausse naÎveté.

Il n'y a aucune naïveté vraie ou fausse dans ma question.
Je te remercie d'avoir bien voulu m'expliquer ce que tu entendais par la perte d'une génération mais je continue à penser que les soubresauts de la construction européenne n'ont pas grand-chose à voir avec la prise de position de Philippe Séguin en 1992.

L'aspect monétaire est pourtant essentiel en Economie :
Si vous écoutez les médias, on vous dira que le chômage, notre faible croissance, viennent de notre piètre compétitivité.
Si vous lisez des économistes américains comme Krugman, il vous expliquent que le niveau d'emploi, donc le taux de chômage, est entièrement piloté par la politique monétaire.

Quand Maastricht a ouvert la voie à l'union monétaire et, au transfert de notre souveraineté monétaire a un organisme fort peu démocratique comme la BCE. On lui a aussi confié la question du chômage en Europe.

Avec le recul, Séguin avait raison de s'y opposer car le monétarisme, à la mode à la tête de la BCE, qui fait de la lutte contre l'inflation une priorité a sacrifié la croissance et l'emploi. D'où cette idée, de générations sacrifiées depuis 92.

Citation :

Avant, la majorité présidentielle était pour la construction Européenne.

A
cause de l'action du courant eurosceptique de droite, en 92, il y a eu
conjonction durable de la droite de la droite et gauche de la gauche.

D'où le non de 2005.

Je ne suis pas d'accord. Le non de 2005 c'était comment se démarquer de Sarkozy sans en avoir les moyens.
Ensuite je comparais non pas Maastricht et le TCE, mais ceux qui ont du courage et ceux qui n'en ont pas...

En 2005, Sarkozy n'était qu'un minsitre. Il n'a pas vraiment compté.

Pour moi le courage, c'est de continuer le chantier de la construction européenne.

Normalement Bayrou pense ça.

(à moins que je n'y comprenne plus rien)

C'est vrai, on va dire de la concurrence aux présidentielles alors...

Ensuite Monsieur Tamaris vous comprenez ce que vous voulez comprendre.
J'ai comparé les postures pas les idées. Pour expliciter mon propos, je trouve que Ph. Seguin a eu en 1993 plus de courage que L. Fabius en 2005, même si je n'ai pas partagé la position de Ph. Seguin puisque j'ai voté "contre" lui.
Mon vote s'explique justement parce que je suis d'accord avec vous que "le courage, c'est de continuer le chantier de la construction européenne" car en la continuant on peut la modifier.