Fermez les yeux, on meurt de froid !

Plusieurs critiques sont formulées à l'encontre de la taxe Tobin.

En dépit de son taux très faible, elle constituerait un frein aux échanges en général, étant donné qu'elle serait également prélevée sur des transactions de paiement et transfert non-spéculatives, du fait des entreprises fonctionnant en réseau, et des contraintes d'optimisation de trésorerie en temps réel.
Elle accentuerait la volatilité des cours des monnaies en diminuant les transactions sur les marchés et en les rendant ainsi moins liquides.

Elle ne permettrait pas d'éviter les mouvements de capitaux de grande échelle, tels que ceux qui ont causé les crises asiatique et russe, son taux n'étant pas assez élevé pour être dissuasif.
Elle serait dans une certaine mesure incompatible avec le secret bancaire, parce qu'elle nécessite la traçabilité des transactions financières. Il y aurait ainsi des difficultés administratives à instaurer ce système.

Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir : une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie.

Elle constituerait une source de profit pour les établissements pratiquant l'ingénierie financière, capables de mettre au point des systèmes de compensation et des contrats dérivés contrant les effets de cette mesure. À titre d'illustration, la création du marché de l'eurodollar dans les années 1970 avait contourné les entraves réglementaires au replacement des avoirs en dollars externes aux États-Unis, pour le plus grand profit des places financières de Londres et Luxembourg.

Une autre idée ?

Je voudrais juste signaler que j'héberge chez moi, depuis maintenant plus de deux semaines, un jeune SDF de 26 ans qui était pris dans un cercle vicieux.
Cuisinier de profession, il s'est successivement fait virer de son logement après que celui-ci a été dévasté par des "amis" qu'il hébergeait, puis virer de son boulot quand son employeur a appris qu'il n'avait plus de domicile (l'affaire est toujours chez les Prudhommes).
Depuis sept mois, il vivait dans la rue, ne pouvant se loger faute d'emploi et ne trouvant pas d'emploi faute d'adresse fixe.

D'accord, il n'a toujours pas très chaud, vu qu'on n'a pas les moyens de nous chauffer convenablement, mais au moins il a un lit, de quoi manger tous les jours... et mon épouse cuisine beaucoup moins !

Il n'empêche que, deux jours seulement après être arrivé chez nous, il retrouvait un travail (il commence bientôt). Bien que temporaire (1 mois), cela devrait lui suffire pour reprendre confiance en lui et rebondir.

Boutin devrait nous obliger à accueillir des SDF ?

ah ben en créeant l'obligation d'hébergement via les rafles (appellons les choses par leur nom) elles les rendra encore plus invisibles.
Non seulement parce que le public ne les verra plus mais ceux qui ne veulent pas être en foyer se terreront et n'oseront plus se montrer .... et après ils pourront fièrement dire qu'ils ont réglé le problème puisque les quidam ne verront plus fleurir les tentes .... et qu'ils saisiront celles de ceux qui oseront pour "trouble à l'ordre public" (Comme pour Don Quichotte çà aussi quand même c'est aberrant)
En fait rien ne sera réglé (comme beaucoup de choses) mais çà ne les gênera pas plus que çà

comme les putes quoi...
cachons la misère, ça fait désordre! les "bien-pensants" ont envie de dormir tranquilles...

est ce que ces gens là ont la moindre once d'humanité ?

Bon revenons aux solutions, que proposons-nous ?

Miaou a écrit:

Boutine est notre grande Tartuffe en chef: "Cachez ce SDF que je ne saurais voir".

C'est exactement ça.

yann 35 a écrit:

Plusieurs critiques sont formulées à l'encontre de la taxe Tobin.

Elle devrait être mise en place à une échelle mondiale ou continentale, ce qui implique une entente difficile à obtenir : une action isolée de quelques pays aurait des effets négatifs sur leur économie.

Une autre idée ?

On peut dire la même chose sur le localisme.
Une autre idée.

Le localisme n'est pas une idée programmatique, c'est une idée de modèle économique et social.

Une autre idée programmatique pour améliorer le sort des SDF ?

pour les solutions : difficile...

on pourrait dire plus de place d'hébergement , c'est indispensable ... mais beaucoup de sdf ne veulent plus vu l'ambiance des foyers ... et çà ne règle rien sur le fond.

on pourrait aussi augmenter les "maraudes" pour toucher ceux qui ne veulent plus y aller.(mais idem c'est de l'urgence)

Plus de logement social : parce que une part non négligeable des sdf est constitué de travailleurs trop pauvres pour trouver un logement "privé" et pas de HLM disponible

Et en attendant réquisitionner ces immeubles vides qui appartiennent à des grands groupes qui préfèrent laisser des bureaux hors de prix vides que de les transformer en HLM.

plus de sous aussi (parce que salaire bas/ travail précaire rendent plus vulnérable aussi) .

Bref que des solutions que le gouvernement ne veut pas (et prend toutes les mesures inverses souvent),que prone le DAL aussi (ah ben zut ils viennent d'être condamnés pour avoir essayé de forcer la main pour les obtenir , je sais je suis cynique là )
Et que des solutions qui en plus d'une volonté politique sont couteuses et difficiles à mettre en oeuvre avec nos petites finances (encore plus quand des choix totalement opposés sont faits)

Il y a me semble-t-il une solution qui a fait ces preuves EMMAÜS. Le problème est certainement très complexe et les pistes de l'internement qd il fait froid ou la loi de jungle sont d'aussi mauvaises l'une que l'autre. Ce qui est certain c'est que le nombre des exclus intégraux ( environ 100000) ne cessent de croître et que c'est là une juste représentation d'une société qui se durcit, dans laquelle la vie est de plus en plus dure et périlleuse donc de moins en moins agréable ( soit l'extrême opposé de ce que l'on est en droit de demander à nos politiques et autres concepteurs de l'organisation de nos sociétés).
Des activités humaines, un toit et du pain, c'est ce qu'une organisation publique devrait pouvoir proposer, un peu sur le modèle d'EMMAÜS. Des propositions séparés sont bien sûr utiles mais sans doute inefficaces à réintégrer ces gens. C'est un vrai système de réancrage qu'il faudrait mettre en place.

@ khany : + de places d'hébergement, + de maraudes, + de logement social, + de salaires : qui paye ????

@ rasdepop : et si les SDF ne veulent pas appartenir à une "structure" ???

yann 35 a écrit:

@ khany : + de places d'hébergement, + de maraudes, + de logement social, + de salaires : qui paye ????

ben c'est bien là le problème, je te l'accorde ! Reste la réquisition mais là encore je uppoe que ces grands groupes voudront une conséquente indemniation

Contraindre les SDF à être embastillés "pour leur bien"... Mais on marche sur la tête... Les libertés individuelles, ça lui dit quelque chose, à la Christine ?
Je me souviens d'un bouquin que j'avais lu étant enfant : "Un bonheur insoutenable", d'Ira Levin, où l'humanité vivait dans un fonctionnement totalitaire, sous l'autorité totale et "bienveillante" d'un ordinateur, régentant tous les moindres aspects de la vie de tous, faisant disparaître toute trace de liberté dans le but d'atteindre le bonheur universel...

SDF, les nouveaux juifs ?

C'est marrant, notre solution humaniste c'est de les laisser mourir dehors !

"notre solution humaniste", c'est de respecter un minimum leur volonté et leur dignité. J'ai du mal avec les "bienfaiteurs de l'humanité" qui veulent faire "le bien des gens" contre leur gré (cf dames patronesses, ou colonisateurs- civilisateurs)

Si les tendances suicidaires ou des problèmes psychiques sont à l'origine du refus, et la population SDF est très fragilisée sur ce plan, ce sont des structures médicalisées qui devraient les accueillir. On rejoint la discussion sur les hôpitaux psychiatriques et leur manque de moyens.

La promiscuité avec des personnes ayant un comportement "difficile" peut être une des raisons du refus de se faire déplacer dans des "centres".

En même temps, il existe la notion de non assistance à personne en danger.

yann 35 a écrit:

@ khany : + de places d'hébergement, + de maraudes, + de logement social, + de salaires : qui paye ????

@ rasdepop : et si les SDF ne veulent pas appartenir à une "structure" ???

Si les SDF ne veulent pas appartenir à une structure alors :
- soit on les forces
- soit ils meurent
mais avant d'en arriver la il y a devrait y avoir une vraie approche à l'origine de l'exclusion et une vraie demarche de réintegration qu'en aucun cas ni l'internement de force ne saurait remplacer.

Le voilà l'humanisme du MoDem : on ne sait pas comment faire mieux, notamment comment financer des mesures, donc on préfère laisser les SDF mourir dehors.

Après l'obligation de travailler, l'obligation d'être logé.

La plupart des SDF qui ne souhaitent pas être héberger le fond, me semble-t-il, à cause des vols réalisés dans ces sites et de la séparation des couples, principalement.

Ne faut-il pas plutôt chercher à régler les causes d'une telle situation, plutôt que les conséquences d'un système consumériste qui pousse à l'endettement et à la rue ?

Comme cela a été dit, les conséquences d'une telle loi pousseraient les SDF à se cacher.

Cachez ce pauvre que je ne saurais voir.

Pour info, d'après Météo France, il n'y a eu qu'une demi journée en dessous de -6°C à Paris durant 2008.

pour le financement, il ya surement moyen de trouver quelques millions, alors qu'on balance des milliards aux banques, non?
et je reprends ce que j'ai dit sur le fil sarkoziland, pourquoi verser 80 millions d'euros du Fonds souverain à une boite qui est déjà programmer pour disparaitre au profit de ses succursales au brésil et au maghreb?
puisqu'il faut faire de la relance, dans le batiment, pourquoi ne pas engager un programme d'habitat spécifique aux SDF, qui leur permettrait par exemple d'avoir un chenil à côté deu foyer, afin de garder les chiens, car les SDF sont très attachés à leurs chiens qui sont leurs compagnons de misère, et préfèrent crever dehors que de les laisser à la SPA...
c'est pas l'argent qui manque, c'est la volonté...

Puis un chien, ça tient chaud quand on est juste au dessus des -6°C xD

On ne peut pas se contenter de dire "Ils sont libres de faire ce qu'il veulent", ce qui quelquepart est vrai. Car ils ne sont pas libres d'aller mourir de froid (au sens littéral) dans un abri de fortune dans le bois de Vincennes.

Par conséquent, je ne jette pas la pierre à Christine Boutin.

Cela dit, si j'en crois Augustin Legrand, il y a plusieurs problèmes :

- l'insalubrité des centres d'accueil où les cafards tiennent compagnie aux SDF et le manque d'intimité (sans parler de la violence)
- le manque de logement sociaux car un certain nombre de SDF ont un travail mais sont dans cette situation car ils ne trouvent pas de logement.

Il faut donc :

- rénover et réaménager les centres d'accueil (à Paris, ils ont ouvert un centre d'accueil avec des chambres et 2 SDF par chambre). Alors les SDF auront envie d'y aller.
- construire des logements sociaux

Comment on finance ? Par l'emprunt. De toutes façons au point où en est, on est plus à ça près. Et ça fournirait du travail aux entreprises du bâtiment, ce qui n'est pas un luxe par les temps qui courent.

puisqu'on parle d'investissements utiles, en temps de crise, celui-là me semble urgentissime..ça ne résoudra peut-être pas les pb de cette année, mais ça pourrait résoudre les pb de l'an prochain et la suite...ce qui est fait n'est plus à faire...

Et si on aidait les particuliers qui ont la place de loger un ou deux SDF ?
Si on m'aidait financièrement pour compenser de que me coûte celui que j'ai chez moi en ce moment, je ne dirais pas non.
Il a certes promis de nous dédommager dès qu'il commencerait à toucher un salaire (en principe, début janvier), mais en attendant...