Le Modem dans les médias (divers)

Sondage: Bayrou au plus haut depuis 2007

Interrogé par le quotidien économique, Bruno Jeanbart, le directeur de l’institut, juge qu’il y a «désormais un jeu à quatre et non plus à trois».
Et si, à cinq mois du premier tour, «l’opinion n’est pas du tout cristallisée», «ce sera très difficile pour le chef de l’Etat».

Une percée trop précoce pour Bayrou ? ( plus commentaires)

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Agenda 2012-2020: ce que Bayrou doit à Schröder



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extraits

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Le bilan que tire François Bayrou de ces années est aussi dithyrambique qu'incomplet. Pour lui, «l'Allemagne est un pays qui rayonne aujourd'hui, lui qui était il y a à peine sept ou huit ans “l'homme malade” de l'Europe», écrit-il dans 2012 Etat d'urgence. Mais à aucun moment, il ne pointe les effets pervers ou secondaires de ces réformes.

Citation :

le chercheur Arnaud Lechevalier dresse un constat catégorique: «L'évolution récente de l'Allemagne ne ressemble pas une success story à copier d'urgence». Il
relève que le principe qui sous-tend ces réformes est la réduction du
coût du travail, pour restaurer la compétitivité-coût mise à mal par la
réunification: «Cette politique a pour objectif que le coût du
travail n'augmente pas. Pour cela, il y a deux moyens: que les taux de
cotisations sociales n'augmentent pas et la modération des salaires. En
Allemagne, les salaires ont connu une glaciation pendant une décennie,
ils ont stagné». Et le pouvoir d'achat aussi.

Citation :

Les salaires en Allemagne n'ont certes pas baissé, mais leur gel,
couplé à la mise en place de la TVA sociale en 2006, produit les mêmes
effets: un pouvoir d'achat lui aussi en stagnation, et une consommation
intérieure tout aussi figée. C'est donc surtout grâce aux exportations
que l'économie allemande s'est redressée. «Mais si tous les pays européens avaient eu la même politique, on serait entré dans une spirale déflationniste», note Arnaud Lechevalier.


Un constat partagé par Odile Chagny, autre économiste spécialiste de l'Allemagne: «La compétitivité de l'Allemagne s'est faite sur le dos des autres pays. Ce n'était pas une stratégie coopérative».
Sur les dix dernières années, deux tiers des exportations allemandes
ont été dirigées vers les autres pays de l'Union alors que moins des
trois cinquièmes de ses importations en proviennent, explique l'article
d'Arnaud Lechevalier

Citation :

Même quand la crise arrive en 2006, quasiment aucun emploi n'est
détruit, les entreprises utilisant le chômage partiel et des
instruments de flexibilité. «L'ampleur du recours aux instruments de
flexibilité interne a surpris, notamment parce cela a été très coûteux
pour les entreprises», observe Odile Chagny.


Mais cet Agenda 2010, et les fameuses lois Hartz ont
eu des effets pervers que François Bayrou ne mentionne jamais.
Derrière les bas chiffres du chômage, il y a la précarisation de
l'emploi et l'explosion du temps partiel. Dans un article publié dans
la revue de l'IRES en 2008 (consulter dans l'onglet Prolonger), Odile
Chagny relève que le taux de temps partiel a progressé de près de 18
points entre 1991 et 2005, pour dépasser les 33% en 2007. Elle note
aussi que depuis 2006, 43% des embauches se font en CDD, contre
seulement 31% en 2001. L'inflexion est plus marquée encore dans la
fonction publique où deux tiers des embauches se font en CDD, dont un
quart seulement se transforme ensuite en CDI.


Arnaud Lechevalier observe que désormais, un emploi sur trois n'est
ni à temps plein ni à durée indéterminée. Un emploi sur dix est un mini
job, ces emplois à moins de 400 euros par mois, non assujettis aux
cotisations sociales salariées. Quelque sept millions d'Allemands
occupent des mini jobs, qui existaient déjà, mais qui ont explosé fin
2002: aujourd'hui, 2 millions et demi d'entre eux les cumulent pour
parvenir à un temps complet. Ces mini jobs sont exonérés de cotisations
sociales, mais cela va de pair avec une couverture sociale réduite.

Citation :

Le coup de grâce des diverses lois Hartz (du nom de Peter Hartz, ancien
directeur des ressources humaines de Volkswagen, choisi par Schröder
pour mener ces réformes), c'est la fusion des indemnités sociales et des
indemnités chômage de longue durée: cela revient à créer une seule
allocation de base, sur le principe du RSA français. Hartz IV est dans
la droite ligne de la troisième loi Hartz, qui rend plus difficile
l'accès à l'allocation chômage et qui fait basculer en 12 mois (et 24
mois pour les salariés âgés) de l'assurance chômage vers l'allocation de
base. «Le couperet vient vite, ce qui accroît la pression sur les chômeurs»,

Citation :

Bien sûr au MoDem, on n'envisage pas pareille mesure. «Il est clair qu'avec la récession dans laquelle on est entré, on ne va pas réduire la durée des allocations chômage», dit le député européen et vice-président du mouvement, Robert Rochefort, en charge des questions économiques. «Nous
ne sommes pas non plus pour la baisse des salaires. Si vous me dites
que les solutions techniques du plan Schröder ne sont pas suffisantes,
on est d'accord», concède-t-il.


Alors à quoi correspond cette référence quasi systématique - tout comme à l'UMP, du reste - à l'Allemagne? «Ce à quoi François Bayrou pense, c'est la méthode, explique Robert Rochefort. Ce
qui caractérise l'Agenda de Gerhard Schröder, c'est deux choses.
D'abord, la nécessité d'avoir un accord politique large, ce qui a été
rendu possible à l'époque par un accord avec la CDU et la CSU qui
contrôlaient le Bundesrat. En gros, on a construit l'équivalent de
notre Commission mixte paritaire, qui a fabriqué l'accord SPD-Les Verts
d'un côté, et de l'autre CDU-CSU (qui contrôlait le Bundesrat).»
C'est donc plus à un mode de gouvernance que François Bayrou fait
référence. Face à la coalition intrinsèque aux institutions et à
l'esprit de consensus allemands, il propose sa «majorité centrale».


Autre caractéristique de la méthode Schröder, selon Robert Rochefort: l'accord avec les partenaires sociaux. «Toutes
les mesures extrêmement dures qu'a proposé Schröder, en réalité, c'est
quelque chose qui a été fait en accord avec les partenaires sociaux»,
note l'eurodéputé. Pas tout à fait vrai, selon Arnaud Lechevalier,
pour qui ces réformes se sont faites dans un contexte de
marginalisation des syndicats: «Quand Schröder constitue la Commission Hartz, il réunit autour de la table surtout des managers.»

Citation :

C'est aussi ce que défendent le Modem et François Bayrou. Sur les 35 heures d'abord, cette «erreur historique», dixit le candidat à la présidentielle lors de la présentation de l'Agenda 2012-2020: «Nous,
nous ne voulons être ni dans une posture de gauche qui sacralise, ni
dans une posture à la Sarkozy qui veut définitivement solder les 35h.
On est contre, on ne s'en cache pas, mais on pense en même temps
qu'aujourd'hui, dire qu'on y met fin avec une décision qui vient d'en
haut, c'est aussi absurde que son imposition par Aubry.»


Sur le coût du travail ensuite: «Ce n'est pas très original, mais
oui, nous sommes pour un transfert très significatif des cotisations
sociales: nous n'avons pas arbitré si c'est de la TVA sociale pure ou
un allègment de la CSG ou un autre type de prélèvement», explique Robert Rochefort.

Citation :

Le made in Germany est garanti pour la phase finale de
production, et les entreprises bénéficient de moindres coûts pour les
phases intermédiaires de production, avec le développement de la
sous-traitance dans les pays d'Europe de l'Est. «C'est aussi d'un
outil industriel solide et cohérent que l'Allemagne tire sa puissance
exportatrice: le nombre de PME positionnées à l'export est très élevé,
et les Allemands fidélisent leur clients et développent une stratégie
export dans la durée, ce qui contraste nettement avec la France», explique Odile Chagny.


Sur ce point, le programme de François Bayrou s'inspire directement du modèle allemand. «Sur le fond, on est d'accord avec le Small Business Act de Schröder»,
confirme Robert Rochefort. Cela se traduirait par l'accès privilégié
des PME à une partie des marchés publics, une fiscalité simplifiée avec
un organe administratif dédié et l'appui des PME sur les grands
groupes dont elles profiteraient du réseau.