SLT : "Paysans : les exploités agricoles"

Le damnés de la terre ...
Un peu fort comme titre de fil, non ?
Cela dit j'ai entendu le témoignage de cet agriculteur hier.
Et j'en avais profité pour alimenter le fil sur les retraites, je vais réécouter pour voir si j'ai fait erreur sur le nombre d'années de travail (ou de versement ?) qui correspondent au montant de sa pension.

A noter qu'il donne des solution aux problèmes des agriculteurs qui pourraient être excellentes.

Déjà, l'idée de la coopérative.

On va bien finir par comprendre quel est l'intérêt pour chacun de nous d'arrêter de "bouffer" des fruits et légumes qui viennent de l'autre bout du monde !

Par contre, son idée de revoir le POS cela risque d'être difficile pour les communes concernées ... Il faudrait pouvoir les aider financièrement à monter leur coopérative ...

Pour le titre du fil, je n'avais fait que reprendre l'intitulé de l'émission. Mais je l'ai modifié. Ca va comme ça ?

Pour le reste, ça pose plein de bonnes questions et je trouve aussi ses solutions intéressantes. Et si j'ai mis cette vidéo, c'est aussi pour qu'on discute de ses solutions.

merci.
Je viens de l'entendre pour lui l'expression la plus juste est celle là :
"Paysans : les exploités agricoles." SLT
Si tu veux bien, libre, par respect pour cet homme reprenons son expression en titre.

libre a écrit:

Agriculteurs, les damnés de la terre

Désolé, je n'ai pas envie de supporter Ardicon et Guillon. Peux-tu résumer ce qui est dit au sujet des agriculteurs ?

Regarde le témoignage tu comprendras ...

Tu peux sauter ardisson et guillon (t'es assez futé pour cela ?) personne ne t'oblige à les écouter.

signora a écrit:

merci.
Je viens de l'entendre pour lui l'expression la plus juste est celle là :
"Paysans : les exploités agricoles." SLT
Si tu veux bien, libre, par respect pour cet homme reprenons son expression en titre.

Voilà qui est fait.

J'ai aussi modifié le texte du premier message.

signora a écrit:

Regarde le témoignage tu comprendras ...

Tu peux sauter ardisson et guillon (t'es assez futé pour cela ?) personne ne t'oblige à les écouter.

Effectivement, il vaut mieux regarder. Ce sera plus parlant qu'un résumé.

Ca y est, j'ai regardé, et écouté. J'ai quand même dû supporter Ardicon, il fallait vraiment être motivé !

Au final, rien de bien surprenant pour qui s'intéresse de près à la question de l'agriculture. La mainmise de la grande distribution, les prix trop faibles et qui ne permettent pas aux agriculteurs de vivre de leur production, tout ceci n'est pas nouveau, et ne fait d'ailleurs que confirmer ce que j'ai déjà eu l'occasion de dire à ce sujet.

Le problème fondamental tient surtout à la concurrence internationale. Il n'existe plus de barrières douanières. Nos producteurs sont en concurrence avec les producteurs d'autres pays qui arrivent à produire pour beaucoup moins cher. Les grandes surfaces n'hésitent pas à faire jouer cette concurrence, et pour espérer vendre, nos producteurs n'ont d'autre choix que de s'aligner sur les prix proposés par ces autres pays. Donc ils vendent à perte, à des prix qui ne leur permettent même pas de vivre de leur production.

La concurrence internationale place donc nécessairement la grande distribution en position de force par rapport aux producteurs.

On retrouve un peu la même chose sur le marché du lait, avec en plus une absence de régulation et un démantèlement des quotas qui rend les cours très volatils.

Il y a malentendu dans l'opinion publique au sujet de l'agriculture. Beaucoup de gens croient que nos agriculteurs sont des profiteurs qui vivent de subventions. Il est exact que les subventions sont très importantes, notamment sur certaines productions, mais en général, elles ne font que compenser la faiblesse des cours. Or nos agriculteurs ne demandent pas à vivre de subventions, ils veulent simplement vivre de leur production.

La seule solution, c'est le rétablissement de la préférence communautaire et la restauration d'une forme de régulation des marchés.

L'agriculture est un bon exemple des méfaits du libre-échangisme contemporain. Dans l'espoir d'exporter notre production (c'est le mythe du pétrole vert de la France), nous avons ouvert nos marchés à la concurrence internationale. Alors certes, nous exportons (je crois que la France est le deuxième exportateur agricole mondial). Mais à quel prix ?

Au prix d'une chute des cours drastique, qui fait qu'il n'y a plus que 500000 exploitants agricoles aujourd'hui, contre 2 millions il y a une trentaine d'années. Au prix de subventions en tous genres très onéreuses, destinées à compenser la chute des cours, et qui font que ce que le consommateur ne pait pas sera payé par le contribuable. Au prix également de nombreux dégâts sur l'écologie et de scandales alimentaires en tous genres.

L'agriculture est également un bon exemple de l'impasse de la construction européenne. Il est de bon ton d'affirmer que la PAC a sauvé nos agriculteurs, et que nos agriculteurs ne seraient plus rien sans l'argent de la PAC. Sauf que l'argent de la PAC, au départ, c'est l'argent de la France, et que c'est dans le cadre de cette PAC que les marchés agricoles ont été libéralisés. Autrement dit, la PAC, c'est d'abord la ruine de nos agriculteurs, une ruine très partiellement compensées par des subventions versées avec de l'argent qui était français avant d'être européen...

La redistribution de la PAC manque énormément de transparence. Les politiques de subventions et de "standardisation" des produits a beaucoup nuit à la qualité des productions agricoles. Elles ont largement contribué à la disparition des petites exploitations.

A côté de cela, des industriels de l'agro-alimentaire auraient beaucoup bénéficié de cette "manne" de l'Europe.

johanono a écrit:

Ca y est, j'ai regardé, et écouté. J'ai quand même dû supporter Ardicon, il fallait vraiment être motivé !

Au final, rien de bien surprenant pour qui s'intéresse de près à la question de l'agriculture. La mainmise de la grande distribution, les prix trop faibles et qui ne permettent pas aux agriculteurs de vivre de leur production, tout ceci n'est pas nouveau, et ne fait d'ailleurs que confirmer ce que j'ai déjà eu l'occasion de dire à ce sujet.

Le problème fondamental tient surtout à la concurrence internationale. Il n'existe plus de barrières douanières. Nos producteurs sont en concurrence avec les producteurs d'autres pays qui arrivent à produire pour beaucoup moins cher. Les grandes surfaces n'hésitent pas à faire jouer cette concurrence, et pour espérer vendre, nos producteurs n'ont d'autre choix que de s'aligner sur les prix proposés par ces autres pays. Donc ils vendent à perte, à des prix qui ne leur permettent même pas de vivre de leur production.

La concurrence internationale place donc nécessairement la grande distribution en position de force par rapport aux producteurs.

On retrouve un peu la même chose sur le marché du lait, avec en plus une absence de régulation et un démantèlement des quotas qui rend les cours très volatils.

Il y a malentendu dans l'opinion publique au sujet de l'agriculture. Beaucoup de gens croient que nos agriculteurs sont des profiteurs qui vivent de subventions. Il est exact que les subventions sont très importantes, notamment sur certaines productions, mais en général, elles ne font que compenser la faiblesse des cours. Or nos agriculteurs ne demandent pas à vivre de subventions, ils veulent simplement vivre de leur production.

La seule solution, c'est le rétablissement de la préférence communautaire et la restauration d'une forme de régulation des marchés.

L'agriculture est un bon exemple des méfaits du libre-échangisme contemporain. Dans l'espoir d'exporter notre production (c'est le mythe du pétrole vert de la France), nous avons ouvert nos marchés à la concurrence internationale. Alors certes, nous exportons (je crois que la France est le deuxième exportateur agricole mondial). Mais à quel prix ?

Au prix d'une chute des cours drastique, qui fait qu'il n'y a plus que 500000 exploitants agricoles aujourd'hui, contre 2 millions il y a une trentaine d'années. Au prix de subventions en tous genres très onéreuses, destinées à compenser la chute des cours, et qui font que ce que le consommateur ne pait pas sera payé par le contribuable. Au prix également de nombreux dégâts sur l'écologie et de scandales alimentaires en tous genres.

L'agriculture est également un bon exemple de l'impasse de la construction européenne. Il est de bon ton d'affirmer que la PAC a sauvé nos agriculteurs, et que nos agriculteurs ne seraient plus rien sans l'argent de la PAC. Sauf que l'argent de la PAC, au départ, c'est l'argent de la France, et que c'est dans le cadre de cette PAC que les marchés agricoles ont été libéralisés. Autrement dit, la PAC, c'est d'abord la ruine de nos agriculteurs, une ruine très partiellement compensées par des subventions versées avec de l'argent qui était français avant d'être européen...

Et que penses-tu de l'idée émise par cet agriculteur ?

Il a émis deux idées, ça dépend de laquelle tu veux parler.

La proposition de vendre des terres sous forme de terrain à bâtir est totalement ridicule. Tout d'abord, l'urbanisation galopante a de nombreux effets pervers (besoins de transports, ruissellement des eaux, diminution de la SAU, etc.). Et on n'enrayera pas la chute des revenus des agriculteurs en leur proposant d'autres sources de revenus. D'autant plus que tous les agriculteurs ne sont pas propriétaires de leurs parcelles.

La vente directe est une bonne idée. Elle se pratique déjà. Elle devrait être encouragée. Mais à vrai dire, il ne tient qu'aux agriculteurs eux-mêmes de la développer.

Citation :

La vente directe est une bonne idée. Elle se pratique déjà. Elle devrait être encouragée. Mais à vrai dire, il ne tient qu'aux agriculteurs eux-mêmes de la développer.

Déjà en place sur plusieurs formes :
coopératives tenues par les agriculteurs eux-m^mes.
ventes de "paniers"
ventes directes à la ferme.

Si j'ai bien compris ce Monsieur vend presque exclusivement des pommes.

Cela doit être plus difficile que quand les productions sont variées.

Je pense également que changer le POS est une mauvaise solution surtout une solution qui ne tient pas compte de l'impact. Assainissement, transport ...

johanono a écrit:

La proposition de vendre des terres sous forme de terrain à bâtir est totalement ridicule. Tout d'abord, l'urbanisation galopante a de nombreux effets pervers (besoins de transports, ruissellement des eaux, diminution de la SAU, etc.).

C'est en effet stupide, mais pour d'autres raisons également, et en premier lieu la disparition de terres cultivables !

Dans le passé, les constructions se faisaient principalement sur les terres les moins bonnes, afin de préserver les zones arables. À présent, l'appât du gain est cause de destruction écologique.

Remarque dans les cas présent les terre cultivables ne font plus vivre cet homme, il est obligé de vendre une partie de son patrimoine pour payer ses dettes.

signora a écrit:

Remarque dans les cas présent les terre cultivables ne font plus vivre cet homme, il est obligé de vendre une partie de son patrimoine pour payer ses dettes.

Sauf que, comme je l'ai déjà indiqué, l'exploitant n'est pas forcément propriétaire de ses terres. Et ce qu'il faut, c'est faire en sorte qu'un agriculteur vive de sa production, plutôt que de lui trouver des revenus alternatifs qui ne sont, à chaque fois, que des cartouches à un coup.

Je répondais à Jean Luc qui parlait de la préservation des terres cultivables.

La meilleure solution est en effet la vente directe.

Et communiquer car je pense que si les français connaissaient mieux le pb des agriculteurs ils n'achèeraient plus (ou peu) de fruits et légumes venus du bout du monde ...

Le 15 mars 2010 : l’accès collectif et solidaire au foncier en
Ile-de-France

L'ensemble du site "terres de liens" mérite une visite.

signora a écrit:

Et communiquer car je pense que si les français connaissaient mieux le pb des agriculteurs ils n'achèeraient plus (ou peu) de fruits et légumes venus du bout du monde ...

Ce n'est pas certain. Les Français savent très bien que leurs vêtements sont produits à l'étranger, que l'automobile est en train d'être délocalisée, et ça n'empêche pas une majorité d'entre eux de continuer à rechercher les prix les plus bas possibles...

@ johanono
Ne pas oublier aussi que 80% des produits dans la grande distribution sont Made in China , Maroc ou les pays de l'Est , donc pour trouver des produits Made in France , il faut être motivé.

La nouvelle régulation agricole à la française

Le Maire semble avoir quelque peu pris la mesure du problème. Espérons que ses bonnes intentions soient suivies d'effets.

Ventes de viandes en direct : les bouchers voient rouge

Et l'on s'aperçoit que la vente en direct risque de concurrencer davantage les commerçants de proximité que les grandes surfaces...

johanono a écrit:

Les Français savent très bien que leurs vêtements sont produits à l'étranger, que l'automobile est en train d'être délocalisée, et ça n'empêche pas une majorité d'entre eux de continuer à rechercher les prix les plus bas possibles...

Dont une proportion non négligeable − et croissante − n'a pas vraiment le choix : ou c'est pas cher ou on ne peut pas acheter...

D'où l'intérêt de la TVA sociale, qui permettra de réduire le coût de ce qui est produit en France.

Citation :

On achève bien le petit commerce
Peut-être vous souvenez-vous de la loi sur le commerce intitulée « loi de modernisation de l’économie ». Il s’agissait, sous l’influence de Michel-Edouard Leclerc, de faire sauter toutes les digues destinées à protéger le commerce de proximité de l’impérialisme des grandes surfaces. Cela, nous affirmait-on, allait favoriser la libre concurrence et faire baisser les prix. Marianne tenta de démontrer que cette loi, concoctée par Hervé Novelli notamment, aurait l’effet exactement inverse tout en fragilisant les fournisseurs, en particulier les PME qui devraient passer par toutes les conditions que leur imposera la grande distribution.

Eh bien, c’est très exactement ce qui s’est passé. Un rapport, co-signé par l’UMP Patrick Ollier, président de la Commission des affaires économiques, vient de le confirmer. Echec total. Bilan désastreux reconnaît le rapport. Les fameuses marges arrière, qu’on était censé avoir supprimées, ont été remplacées par d’autres magouilles destinées à plumer les fournisseurs, lesquels sont exclus du marché s’ils osent se plaindre. « Il a fallu, note l’un des auteurs du rapport, les rencontrer à huis clos, en cachette, le soir et leur promettre de ne pas dévoiler leurs noms ». Quant aux prix, ils n’ont évidemment pas baissé. Au contraire.
L’information, on en conviendra, est énorme. Or, si vous avez entendu une grande radio ou une télévision en faire largement état, signalez-le moi, vous aurez gagné un filet garni.

Le plus drôle est que, si l’on en croit les sondages, l’une des rares catégories sociales qui reste majoritairement favorable à Nicolas Sarkozy (à part les plus de 65 ans), ce sont les commerçants. C’est-à-dire les principales victimes de cette politique qui consiste à tout céder aux grandes enseignes d’hypermarchés et au capitalisme financier qui les contrôle.

http://www.marianne2.fr/jeanfrancoiskahn/Etouffoir-mediatique_a60.html

Ce sont bien ces fameuses marges arrières, qu'il dénonçait l'exploitant agricole ???