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| poèmes | |
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Auteur | Message |
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Bop
Nombre de messages : 565 Date d'inscription : 20/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Sam 15 Nov 2008 - 21:27 | |
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Dernière édition par Bop le Mar 23 Déc 2008 - 22:40, édité 1 fois | |
| | | Bop
Nombre de messages : 565 Age : 49 Localisation : Finistère Date d'inscription : 20/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Jeu 11 Déc 2008 - 20:57 | |
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Dernière édition par Bop le Mar 23 Déc 2008 - 22:40, édité 1 fois | |
| | | juju41
Nombre de messages : 42846 Age : 70 Localisation : Blois Date d'inscription : 12/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Sam 13 Déc 2008 - 13:35 | |
| Pour Marco Hommage à André Laude : la poésie rebelle | |
| | | marco11
Nombre de messages : 5812 Age : 58 Localisation : Ouest Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Sam 13 Déc 2008 - 17:22 | |
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Dernière édition par marco11 le Sam 13 Déc 2008 - 17:44, édité 2 fois | |
| | | marco11
Nombre de messages : 5812 Age : 58 Localisation : Ouest Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Sam 13 Déc 2008 - 17:42 | |
| Trois de ces poèmes : Je m'appelle personne Je n'ai pas de nom. Je m'appelle Personne. Les riches ont l'or, mes maigres mains creusent le rio. Mes maigres mains creusent un sillon de mort. J'ai enterré tant d'enfants que ma mémoire est une encre sauvage. Je n'ai plus de mains. Je n'ai plus d'âge. J'ai la sagesse des grands arbres brisés par les Américains. Je suis un Peau-Rouge. Jamais je ne marcherai dans une file indienne. J'ai très mal au cœur, au sexe, aux entrailles. Je prie. Je suis Sioux. Je prie. Je crois à la revanche. Je suis celui qu'on ne peut pas tuer au cœur de la bataille.
J'étais je suis je serai
J'étais pierre éclatée, soleil-sida, j'étais cadavre sous les brassées de fleurs. J'étais silence mural. J'étais cimetière de campagne. J'étais oiseau aux ailes brisées, mazoutées. J'étais vieux, alcool parlant sans cesse de guerre dans les djebels. Je suis un scénario de suicide. Je contemple le fleuve. Je vois passer des cadavres de veuves. Je me hais et je veux mourir. Je me hais et je veux mourir. Fermez les yeux. Songez une dernière fois à mon profil de poète grec, dans la plus pouilleuse île. Je serai, à partir de ce jour, ciel, ciel et ciel. Ciel au-delà de vos folies meurtrières. Je serai ciel. Je serai éternel.
Encre et sang
Je fais de ma vie de nuit en nuit un tas d'ordures. Je fais de ma vie une brumeuse chronique. Je fais de ma nuit le carrefour des fantômes. Je fais de mon sang un long fleuve qui tape à mes tempes. Je fais de ma peur un oiseau noir et blanc Je fais d'un oiseau mort, pourri, l'enfant que j'aurais pu être. Je fais d'un enfant un feu fou, un bloc de cendres. Je fais de ma mort à venir un festin de serpents. Je fais d'un serpent la corde pour me pendre. Je fais d'un long, acharné silence le testament de tout ce qui fut désastres, horreurs, ennuis, ruptures et interminables hurlements. Je pisse de l'encre et du sang. Je pisse de l'encre et du sang. Je chante sur le bûcher des châtiments.
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| | | marco11
Nombre de messages : 5812 Age : 58 Localisation : Ouest Date d'inscription : 14/05/2007
| Sujet: Re: poèmes Lun 15 Déc 2008 - 0:14 | |
| Poésie urgente
Plus que jamais la poésie est urgente. Vitale comme le pain et le vin. Nécessaire comme la pluie et le soleil, les néons et les nuits polaires. À l'heure où s'effondre définitivement le rêve révolutionnaire nourri d'octobre 17, à l'heure où l'abjecte massification, l'uniformisation dans le pire médiocre s'accélèrent, à l'heure où en dépit de certaines apparences, la « liberté » de l'individu - fondement incontournable de toute civilisation- rétrécit, à l'heure où les politiques s'épuisent, où les tyranneaux prolifèrent, où les nationalismes, les intégrismes se réveillent, où la pauvreté enflamme les têtes autant que les slogans stupides et simplistes, la poésie est, d'abord et avant tout, une « arme miraculeuse » (Aimé Césaire) pour la Résistance. Totale Irrécupérable Sur tous les fronts. Résistance contre ce qui endeuille l'être, souille, mutile, brise, l'élan de l'individu vers le « Champ des possibles », l'immense continent de la Vie encore inconnu, qui attend son Christophe Colomb. La poésie ne relève pas des dogmes établis. Elle est cet outil pour l'homme qui lui permet de prendre la mesure de sa non-finitude, de sa majesté et de son mystère émouvant et inépuisable. Elle est le vent qui le pousse dans le dos dans sa marche à l'étoile, l'éclair qui l'arrache à l'humus pour le projeter à hauteur d'astres de plomb et de feu. Langages, étranges copulations de mots, bouleversements de syntaxes, volontés de dialogue, énoncés du monde sensible, fouillements des ténèbres, cris d'amour, d'humour surtout « noir », enracinements dans l'errance, la glèbe ou la «big city », explosions de désespoir qui s'ouvre curieusement sur quelque innommable espérance, la poésie est aussi, dans sa plus haute condensation, germination, acte. Acte qui implique que tout poète authentique, fut-il élégiaque et soumis aux subtils secrets métaphysiques, est un réfractaire un vrai outlaw Hôlderlin, Rimbaud, Maïakovski même combat ! Poètes Solitaires. Poètes Solidaires. Jusqu'au revolver, la jambe pourrie, la raison « saccagée ». La poésie est ce dont l'homme - même s'il l'ignore ou feint de l'ignorer - a le plus besoin pour tracer au flanc du monde la cicatrice de sa dignité. La poésie : un vertige permanent entre la lune et le gibet. Sans Poésie - libre, follement libre - l'univers serait boule morte. La poésie aux lèvres rouges : la potion magique pour guérir, peut-être, l'angoisse électrique de l'inconnu qui écrivit une certaine heure de fièvre sur les murs de Mai 1968 : « Y a-t-il une vie avant la mort ? »
André LAUDE | |
| | | signora
Nombre de messages : 17200 Localisation : lyon Date d'inscription : 15/07/2007
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 17:25 | |
| Quand les hommes vivront d'amour Paroles et musique: Raymond Lévesque. 1956 Quand les hommes vivront d'amour Il n'y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours Mais nous nous serons morts, mon frère
Quand les hommes vivront d'amour Ce sera la paix sur la terre Les soldats seront troubadours Mais nous nous serons morts, mon frère
Dans la grande chaîne de la vie Où il fallait que nous passions Où il fallait que nous soyons Nous aurons eu la mauvaise partie
Quand les hommes vivront d'amour Il n'y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours Mais nous nous serons morts, mon frère
Mais quand les hommes vivront d'amour Qu'il n'y aura plus de misère Peut-être songeront-ils un jour À nous qui serons morts, mon frère
Nous qui aurons aux mauvais jours Dans la haine et puis dans la guerre Cherché la paix, cherché l'amour Qu'ils connaîtront alors mon frère
Dans la grande chaîne de la vie Pour qu'il y ait un meilleur temps Il faut toujours quelques perdants De la sagesse ici-bas c'est le prix
Quand les hommes vivront d'amour Il n'y aura plus de misère Et commenceront les beaux jours Mais nous serons morts, mon frère Democ soc a mis en ligne cette superbe chanson je n'ai pu m'empêcher de ressortir les paroles ... | |
| | | democ-soc
Nombre de messages : 2419 Age : 49 Localisation : Paris Date d'inscription : 14/07/2007
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 17:32 | |
| Tu as rudement bien fait! Un peu de reve et d'utopie sur ce forum ne peut pas faire de mal! | |
| | | Boris
Nombre de messages : 726 Age : 69 Localisation : Espagne Date d'inscription : 26/12/2007
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 19:54 | |
| En effet, c'est vraiment très beau. Cependant être parmi les "perdants" n'est pas très réjouissant, Je plaide pour le rêve actuel, un verre occasionnel, l'ivresse de la vie jusqu'à la lie et non la tristesse. | |
| | | signora
Nombre de messages : 17200 Localisation : lyon Date d'inscription : 15/07/2007
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 21:07 | |
| Ce n'est pas triste Boris ! C'est un immense espoir ... Quand les hommes vivront d'amour ... Cela n'empêche en rien les bonheurs immédiats. | |
| | | Boris
Nombre de messages : 726 Age : 69 Localisation : Espagne Date d'inscription : 26/12/2007
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 21:09 | |
| mais nous serons morts, ma soeur ! | |
| | | Tamaris
Nombre de messages : 1525 Age : 70 Localisation : (Nord) Date d'inscription : 12/09/2008
| Sujet: Re: poèmes Mer 17 Déc 2008 - 21:29 | |
| - signora a écrit:
- C'est un immense espoir ...
Quand les hommes vivront d'amour ...
Cela n'empêche en rien les bonheurs immédiats. Tu dis ça, mais on te croit pas, car t'es capable de t'accrocher même avec un ange. | |
| | | Jean-Luc
Nombre de messages : 17976 Age : 73 Localisation : Pays de Flandre Date d'inscription : 15/06/2007
| | | | bobmo
Nombre de messages : 2223 Age : 35 Localisation : Strasbourg-Bitcherland Date d'inscription : 23/09/2008
| Sujet: Re: poèmes Jeu 15 Jan 2009 - 0:45 | |
| Voici un poème que j'ai écris il y'a 2 ans, c'est celui que je préfère parmi tout les autres que j'ai écris: - Citation :
- Allez! Lèves-toi!
Costume blanc, Cravate rouge. Tu sais que j'aurais aimé vivre les années folles, Vivre le chat bleu, Miau miau, La mélodie qui ronronne dans les oreilles. Un homme de couleur noir, au piano, avec un si beau sourire, Une odeur de café qui chatouille les narines, Mêlée à la puanteur du vieux cigare, et aux Parfums agréables de ces dames. Une jolie jeune fille qui danse, Sa belle poitrine en lumière, en couleur, Et son corps qui bouge, bouge en toutes harmonies. Elle est en fleur. Regarde, cet homme qui frotte, frotte Le verre, au comptoir devant ses milliers de bouteilles aux Arômes fruités du sucre de canne; Et ce beau gentleman qui sirote son rhum, aux semblants si délicieux.
Te souviens-tu également de cette belle époque, Saxophone à la bouche, trombone en main, Et ces cymbales qui pétillent. Cet homme au milieu de la scène qui laisse sortir ce doux son de la Bouche et qui la regarde, si confiant, cette femme aux lèvres rouges comme le rubis, Aux yeux de la couleur du saphir, et aux cheveux d'ébène. La salle enflammée qui bouge dans cette pièce pleine de lumière. Ambiance jazzy, jazzy, Swing, swing. | |
| | | signora
Nombre de messages : 17200 Localisation : lyon Date d'inscription : 15/07/2007
| Sujet: Re: poèmes Dim 15 Fév 2009 - 10:29 | |
| Et un sourire, La nuit n'est jamais complète Il y a toujours puisque je le dis Puisque je l'affirme Au bout du chagrin une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours un rêve qui veille Désir à combler, faim à satisfaire, un coeur généreux Une main tenue une main ouverte Des yeux attentifs Une vie la vie à se partager. Paul Eluard. Pour Bobmo... Je viens de relire le fil des poètes et sachant que tu aimes Paul Eluard ... J'ai ramené celui-ci mis en lien par aptien ... | |
| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Sam 30 Mai 2009 - 10:20 | |
| C'est chouette un site politique qui fait la part belle à la poésie première fois que je vois cela...
Merci | |
| | | Plume
Nombre de messages : 27 Age : 52 Localisation : France Date d'inscription : 26/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Jeu 9 Juil 2009 - 21:57 | |
| Jacques Brel LES MARQUISES 1977
Ils parlent de la mort comme tu parles d'un fruit Ils regardent la mer comme tu regardes un puits Les femmes sont lascives au soleil redouté Et s'il n'y a pas d'hiver cela n'est pas l'été La pluie est traversière elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs qui fredonnent Gauguin Et par manque de brise le temps s'immobilise Aux Marquises
Du soir montent des feux et des points de silence Qui vont s'élargissant et la lune s'avance Et la mer se déchire infiniment brisée Par des rochers qui prirent des prénoms affolés Et puis plus loin des chiens des chants de repentance Et quelques pas de deux et quelques pas de danse Et la nuit est soumise et l'alizé se brise Aux Marquises
Le rire est dans le coeur le mot dans le regard Le coeur est voyageur l'avenir est au hasard Et passent des cocotiers qui écrivent des chants d'amour Que les soeurs d'alentour ignorent d'ignorer Les pirogues s'en vont les pirogues s'en viennent Et mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font Veux-tu que je te dise gémir n'est pas de mise Aux Marquises. | |
| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Jeu 9 Juil 2009 - 23:02 | |
| de Russalka (en cours d'édition)
Tu es la lueur qui vient le pays enroulé sous l’automne des arbres Tu es la lueur qui pose un vol sombre à la beauté d’insecte où la fleur des ruines germait Tu es l’instant muet qui ne s’attarde pas la caresse légère en voyelles de sable Tu es l’espace où l’eau peut suspendre sa course et regarder sa boue sans crainte d’une main qui étrangle la source
Tu es l’infiniment | |
| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Sam 18 Juil 2009 - 10:45 | |
| Pour te peindre la mer
Pour te peindre la mer je te dirai le roc éblouissant l’oiseau de ses buissons d’écume sous la vague roulant les anneaux du serpent et puis dans son sillage de tous petits enfants volés dans les bateaux
Te racontant le puits je rêverai la peau étirée sur le temps merveille des merveilles au delà des douleurs la lumière indigène écartant l’infini
A la nuit souvenue je t’offrirai le bleu des peurs immaculées mains vives affamées au grenier du fouillis
Tu me prieras le manque je te dessinerai la flaque après la pluie quand le soleil la mord quand la foule piétine la vérité du ciel écorchée en cadence et le feu comme une ombre éteinte de son ombre
Pour te cueillir un arbre je planterai le temps puis verserai le sable et l’azur coulera des racines aux branches ne me demande pas lorsque tu entendras un murmure des voix
Quand viendra l’heure du vent je chanterai la Terre la mésange qui s'ouvre enfin sous nos fenêtres et puis les dents pointues les dents de torches tièdes en guirlandes la nuit
Tu m’offriras l’amour je t’offrirai l’amour | |
| | | Koltchak91120
Nombre de messages : 57 Age : 62 Localisation : Palaiseau Date d'inscription : 04/08/2009
| Sujet: Re: poèmes Jeu 6 Aoû 2009 - 14:55 | |
| ODE À PRIAPE
Foutre des neuf garces du Pinde, Foutre de l’amant de Daphné, Dont le flasque vit ne se guinde, Qu’à force d’être patiné : C’est toi que j’invoque à mon aide, Toi qui dans les cons, d’un vit raide, Lance le foutre à gros bouillons ; Priape soutiens mon haleine, Et pour un moment dans ma veine, Porte le feu de tes couillons.
Que tout bande, que tout s’embrase ; Accourez putains et ribauds : Que vois-je ?… Où suis-je… Ô douce extase !… Les cieux n’ont pas d’objets si beaux. Des couilles en bloc arrondies, Des cuisses fermes et bondies, Des bataillons de vits bandés, Des culs ronds sans poils et sans crottes, Des cons, des tétons et des mottes, D’un torrent de foutre inondés.
Restez adorables images, Restez à jamais sous mes yeux ; Soyez l’objet de mes hommages, Mes législateurs et mes dieux : Qu’à Priape on élève un temple Où jour et nuit l’on vous contemple, Au gré des vigoureux fouteurs ; Le foutre y servira d’offrandes, Les poils de couilles de guirlandes, Les vits de sacrificateurs.
Aigle, baleine, dromadaire, Insecte, animal, homme, tout, Dans les cieux, sous l’eau, sur la terre, Tout nous annonce que l’on fout : Le foutre tombe comme grêle, Raisonnable ou non, tout s’en mêle, Le con met tous les vits en rut : Le con du bonheur est la voie, Dans le con gît toute la joie, Mais hors du con point de salut.
Quoique plus gueux qu’un rat d’église, Pourvu que mes couillons soient chauds, Et que le poil de mon cul frise, Je me fous du reste en repos. Grands de terre l’on se trompe, Si l’on croit que de votre pompe Jamais je puisse être jaloux : Faites grand bruit, vivez au large ; Quand j’enconne et que je décharge, Ai-je moins de plaisirs que vous ?
Que l’or, que l’honneur vous chatouille, Sots avares, vains conquérants ; Vivent les plaisirs de la couille ! Et foutre des biens et des rangs. Achille aux rives du Scamandre, Pille, détruit, met tout en cendres ; Ce n’est que feu, que sang, qu’horreur : Un con paraît, passe-t-il outre ? Non, je vois bander mon jean-foutre ; Le héros n’est plus qu’un fouteur.
De fouteurs la fable fourmille : Le soleil fout Leucothoé, Cynire fout sa propre fille, Un taureau fout Pasiphaé ; Pygmalion fout sa statue, Le brave Ixion fout la nue ; On ne voit que foutre couler : Le beau Narcisse pâle et blême, Brûlant de se foutre lui-même, Meurt en tachant de s’enculer.
Socrate, direz-vous, ce sage, Dont on vante l’esprit divin, Socrate a vomi peste et rage, Contre le sexe féminin : Mais pour cela le bon apôtre, N’en n’a pas moins foutu qu’un autre ; Interprétons mieux ses leçons : Contre le sexe il persuade ; Mais sans le cul d’Alcibiade, Il n’eût pas tant médit des cons.
Mais voyons ce brave cynique, Qu’un bougre a mis au rang des chiens, Se branler gravement la pique, À la barbe des Athéniens : Rien ne l’émeut, rien ne l’étonne ; L’éclair brille, Jupiter tonne, Son vit n’en est point démonté ; Contre le ciel sa tête altière, Au bout d’une courte carrière, Décharge avec tranquillité.
Cependant Jupin dans l’Olympe, Perce des culs, bourre des cons ; Neptune au fond des eaux y grimpe, Nymphes, sirènes et tritons ; L’ardent fouteur de Proserpine, Semble dans sa couille divine, Avoir tout le feu des enfers : Amis, jouons les mêmes farces ; Foutons tant que le con des garces Nous foute enfin l’âme à l’envers.
Tysiphone, Alecto, Mégere, Si l’on foutait encor chez vous, Vous Parques, Caron et Cerbère, De mon vit vous tâteriez tous : Mais puisque par un sort barbare, On ne bande plus au Ténare, Je veux y descendre en foutant ; Là, mon plus grand tourment, sans doute, Sera de voir que Pluton foute, Et de n’en pouvoir faire autant.
Redouble donc tes infortunes, Sort, foutu sort, plein de rigueur ; Ce n’est qu’à des âmes communes À qui tu peux foutre malheur : Mais la mienne que le vit d’un carme, Se ris des maux présents, passés : Qu’on m’importe ? mon vit me reste ; Je bande, je fous, c’est assez.
Alexis Piron (1710) | |
| | | signora
Nombre de messages : 17200 Localisation : lyon Date d'inscription : 15/07/2007
| Sujet: Re: poèmes Sam 17 Oct 2009 - 15:33 | |
| - democ-soc a écrit:
- Bon allez ca nous rappellera le meeting de Bercy, alors va pour la totale:
LA ROSE ET LE RÉSÉDA ( Louis Aragon ) Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle la sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle l'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel a le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes de Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle la rose et le réséda
Lu par Bayrou, ca m'avait transporté. Ca avait transporté tout le monde d'ailleurs, je crois... Allez, les poèmes calment les esprits ... Je remets celui-ci en premier plan ! C'est aussi un amoureux des poètes FBayrou. | |
| | | Tamaris
Nombre de messages : 1525 Age : 70 Localisation : (Nord) Date d'inscription : 12/09/2008
| Sujet: Re: poèmes Ven 27 Nov 2009 - 21:27 | |
| Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit, sonne l'heure les jours s'en vont, je demeure. Guillaume Appolinaire. | |
| | | Olivierd
Nombre de messages : 21 Age : 34 Localisation : Isère (38) Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: poèmes Mar 1 Déc 2009 - 20:28 | |
| La Vie! La vie est une chance, saisis-la. La vie est beauté, admire-la. La vie est béatitude, savoure-la. La vie est un rêve, fais-en une réalité. La vie est un défi, fais-lui face. La vie est un devoir, accomplis-le. La vie est un jeu, joue-le. La vie est précieuse, prends-en soin. La vie est une richesse, conserve-la. La vie est amour, jouis-en. La vie est un mystère, perce-le. La vie est promesse, remplis-la. La vie est tristesse, surmonte-la. La vie est un hymne, chante-le. La vie est un combat, accepte-le. La vie est une tragédie, prends-la à bras-le-corps. La vie est une aventure, ose-la. La vie est bonheur, mérite-le. La vie est la vie, défends-la.
Mère Teresa
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| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Sam 19 Déc 2009 - 15:55 | |
| Sous mes doigts quelques fruits sans réponse J'y rêve l'or d'un seuil une épaule un geste de semeur pour arracher la nuit Que le ciel ne soit plus labouré d'arbres nus jusqu'à crever son coeur tremblant et fauve Un autre ciel au ciel Ma vie dans quelle vie?
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| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Sam 19 Déc 2009 - 15:56 | |
| Dessine-moi le temps les pistes poudre riz insouciantes des champs où gémit le sorgho, les heures à l’affût du silence et de l’ombre en triangle pliés sous le nombre des branches Dessine-moi les sentes la vie comme un serpent qui écarte les pierres et le soleil à mordre entre deux frissons gris dessine moi le feu qui s’émiette tout seul et de ses cendres bleues élargit muettement le cercle des repas déjà pris Dessine-moi la terre les éteules dorées qui finissent de traire quelques restes du jour avant de se coucher nue si mon âme est nue revêts-la de couleurs et fais tourner manège On sera sur du blanc lorsque viendra la nuit | |
| | | Russalka
Nombre de messages : 8 Age : 68 Localisation : Gironde Date d'inscription : 30/05/2009
| Sujet: Re: poèmes Sam 19 Déc 2009 - 16:03 | |
| Être le merveilleux de l’arbre le nom rude écorcé pas plus loin que le vent le je des feuilles brèves encerclé de bras fous un étrange et le cœur gravé pour la patience Être le port du serpent vert dont la rumeur étreint les ombres assoupies l’épaule grave où tout s’apaise le tronc ardent qui sauve l’étoffe sublimée dans la moiteur des chants Être l’élan muet par beauté toit sans pierre voguant au bleu de toutes les fables l'orgue des sources vraies le pas enraciné aux cimes des rivières et la noce grandie de la Terre et du Ciel | |
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