le Figaro
Un sénateur du Nebraska poursuit Dieu en justiceJEAN-LOUIS TURLIN (à New York). Publié le 21 septembre 2007Actualisé le 21 septembre 2007 : 08h02
Le procès farfelu d'une sénateur qui souhaite montrer qu'aux Etats-Unis, on peut intenter une action judiciaire pour n'importe qui contre n'importe quoi.
Dieu existe ? Je vais l'attaquer. On pourrait ainsi résumer la démarche d'un sénateur du Nebraska qui veut traduire en justice l'Être suprême responsable, à ses yeux, de tous les maux de la planète et de toutes les angoisses humaines.
Mais c'est en réalité la dérive procédurière américaine que vise Ernie Chambers par le biais de son procès farfelu.
S'insurgeant contre les poursuites engagées au nom de la liberté d'expression par une plaignante contre un juge qui avait banni les mots « viol » et « victime » de l'audience dans une affaire d'agression sexuelle, le parlementaire a demandé une mise en demeure permanente du Tout-Puissant pour montrer qu'en Amérique on peut intenter une action judiciaire pour n'importe quoi contre n'importe qui.
Et puisque Dieu « est partout », pourquoi pas contre lui ? Chambers, qui boude les prières du matin à la Chambre haute de son État, l'accuse d'être à l'origine de menaces terroristes contre lui et ses mandants, de semer la mort et la destruction sur la terre entière, sans parler des « inondations effrayantes, des ouragans horribles et des tornades terrifiantes ». Bref, une condamnation sans appel.