http://lecharenconlibere.blog.20minutes.fr/archive/2007/12/26/stallone.html26.12.2007Président, lui ? Non : c'est en gangster arriviste et en caïd à l'élégance de frimeur que Sarkozy se donne d'abord à voir.Je ne sais pas pour vous.
Mais en visionnant les images du sarko-show en partance pour l'Egypte.
J'ai l'étrange impression de voir l'un de ces films de gangsters.
De ceux qui mettent à l'honneur des mafieux à l'apparence soignée.
Dont on ne sait jamais s'ils sont d'abord classes ou surtout frimeurs.
Vous ne trouvez pas ?
Tous les ingrédients sont pourtant réunis.
Les grosses lunettes noires.
La jolie pépée et le jet privé.
La chemise immaculée et la veste noire,.
Le torse bombé.
Et l'allure conquérante et le menton en avant de celui qui sait qu'il tient le monde au bout de son flingue ou de son téléphone portable.
Quelque chose qui renvoie à l'un des grands maîtres du genre.
L'extraordinaire cinéaste de la mafia asiatique.
L'illustre et très violent Kateshi Kitano.
Kitano, donc.
Mais pas seulement.
Le fascinant film noir de la Sarkozye contient autre chose.
Un truc infiniment moins classe que l'esthétique travaillée de cette froide et dangereuse élégance.
Un truc qui renvoie d'abord à la vulgarité d'un mafieux russe.
Et d'un parvenu qui s'arroge les codes des gangsters sans vraiment les maîtriser.
C'est l'arrogance du nouveau riche.
Qui croit le monde à sa botte.
La morgue du chef de bande.
Qui s'est élevé en quelques années par le fil de l'épé.
Le mépris du tueur à gage.
Qui a surpris et supplanté les vieux barons des grandes familles.
L'assurance, enfin, de celui qui se sait à une place qu'il ne mérite pas.
Et compte bien en profiter sans rien lâcher.
Bref, Sarkozy est désormais un affranchi.
Lequel ?
A tout prendre, plutôt Henry Hill.
Ce gangster arriviste, incarné à l'écran par Ray Liotta, passé en quelques années du statut d'homme de main à truand tout puissant.
Et que rien ne semble pouvoir arrêter dans sa quête de puissance.
Non plus que dans l'accomplissement de son rêve d'enfant.
"
Autant que je me souvienne, j'ai toujours rêvé d'être gangster", déclare-t-il dans le film.
Un peu comme cet autre, qui voulait depuis tout petit "
faire président".
Reprenons.
Il a l'élégance du gangster arriviste.
L'absence de scrupules du caïd prêt à tout.
Et ?
Et les muscles artificiellement gonflés de Stallone.
Ces accessoires qu'il s'agit d'exhiber à l'écran pour faire croire que l'on est le plus fort.
Quoi ?
J'exagère ?
Ben... non.
Le preuve : regardez cette image.
Et puis celle-ci, prise à Louxor :
(1)
Alors ?
Oui : lunettes de soleil mises à part, elles sont étonnament semblables.
Sauf...
Sauf pour l'arme, bien entendu.
Mais je ne suis pas sûr que cela change grand chose.
Et je serais vous, je me débrouillerais pour que le doigt du chef de bande présidentiel ne pointe jamais dans ma direction.
On ne sait jamais...