l'union pour la méditerranée

Sommet de l'UE: Sarkozy défend son projet contesté d'Union pour la Méditerranée

Après avoir dû réviser ses ambitions en baisse pour contenter l'Allemagne, le président français Nicolas Sarkozy veut tenter jeudi, lors du sommet de l'UE, de rallier le reste des pays européens à son projet toujours controversé d'Union pour la Méditerranée.

La semaine dernière, après des semaines de désaccord diplomatique profond entre Berlin et Paris sur ce projet, Nicolas Sarkozy avait finalement fait des concessions à la chancelière allemande Angela Merkel, qui s'opposait à une structure semblant exclure les pays européens non riverains de la Méditerranée.

"On a trouvé un compromis autour de cette Union pour la Méditerranée que nous voulons tous les deux et qui n'exclura personne", avait ainsi assuré le président français. "Nous sommes d'accord pour que ce soit un projet de l'Union européenne", avait souligné Mme Merkel. Mais malgré ce compromis, Mme Merkel n'a pas encore décidé si elle participerait au sommet prévu à Paris le 13 juillet avec les pays du sud pressentis pour lancer cette Union - du Maroc à Israël, en passant la Turquie - a indiqué lundi son ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Et l'accord entre Paris et Berlin risque de faire sortir du bois d'autres pays européens méfiants, qui se "cachaient" jusqu'ici derrière l'opposition publique de Mme Merkel, soulignent des diplomates européens. La Grande-Bretagne et les pays nordiques "ne sont pas très contents du projet", note ainsi Rosa Balfour, analyste au European policy centre, un centre de réflexion bruxellois.

Comme la Grèce ou la Slovaquie, la Slovénie, qui préside l'UE jusqu'en juin, est elle aussi réservée. "Nous n'avons pas besoin de duplication, ou d'institutions concurrençant les institutions de l'UE", avait déclaré en janvier le Premier ministre slovène Janez Jansa.

Le dîner de jeudi, première discussion à 27 sur ce projet, permettra enfin de clarifier la position des Etats membres, près d'un an après le lancement de cette idée par Nicolas Sarkozy. Idée interprétée alors comme une volonté française de promouvoir une alternative à l'entrée de la Turquie dans l'UE, à laquelle M. Sarkozy s'est toujours opposé. "Je ne pense pas que le projet sera complètement abandonné, simplement pour des raisons d'affichage diplomatique. Mais le risque est qu'il n'apporte pas beaucoup de valeur ajoutée", pronostique Rosa Balfour.

Même si ce projet a été "maladroitement présenté", "cela ne veut pas dire que rien de bon ne peut en sortir", tempère Michael Emerson, du Centre for european policy studies.

Avec un nom plus parlant que les programmes de coopération existants entre l'UE et les pays du sud de la Méditerranée comme le "processus de Barcelone" et la "politique européenne de voisinage", M. Emerson estime qu'il peut "revitaliser les politiques actuelles de l'UE", frappées de "léthargie".

Le processus de Barcelone, lancé en 1995, bute en particulier sur l'opposition entre Israël et les pays arabes, qui pourrait peut-être être dépassée par une Union faite de projets concrets, comme la dépollution de la Méditerranée.

Mais certains Etats s'interrogent sur le financement de ces projets. Sans l'accord unanime des Etats membres, aucun fonds européen ne pourra être utilisé. "C'est +la+ pomme de discorde et je pense que Sarkozy n'arrivera pas à persuader ses partenaires sur ce point", estime Rosa Balfour. Si malgré tout l'Union pour la Méditerranée était avalisée par les 27, il resterait à la vendre aux pays méditerranéens, dont certains n'ont pour l'instant manifesté qu'un intérêt poli.

Les dirigeants européens débattront également jeudi et vendredi de la mise en oeuvre des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que l'UE s'est fixés en mars 2007. Certains craignent des délocalisations et l'impact négatif des biocarburants.

De quel journal provient l'article?

les pages oranges

L'Union Mediterranéenne est surtout un pretexte pour ne pas faire rentrer la Turquie dans l'UE.

Enfin bon, je crois surtout que ce projet est à l'image de la majorité des "réformes" de Sarkozy depuis qu'il est au pouvoir : un truc qui a de la gueule, mais sans fond et sans pertinence.

Je vois mal comment dans un avanir proche, les Etats sud méditerranéens pourraient s'entendre sur des sujets importants. De plus, la question du financement des projets de cette union est très problématique.

sur le papier ce n'est pas une mauvaise idée. il parait logique de rassembler certains pays proche de l'UE, mais qui n'ont pas vocation à y entrer.

l'UE doit se fixer des frontières, mais son "modèle" peut-être exportable. il y a des problèmes tout autour de la méditerranée, si des pays européens, ayant l'expérience du travail communautaire peuvent donner l'exemple, c'est une bonne chose.

le problème pour moi, pour l'instant, est que l'europe fonctionne au ralenti, doit-elle alors perdre de l'énergie à développer autre-chose?
le budget de l'europe est jugée trop faible, aucun pays ne veut l'augmenter alors qui va financer cette union de la méditerranée?

quid de l'Israel, que plusieurs pays méditerranéens ne reconnaissent toujours pas?

le problème entre Chypre et la Turquie n'est toujours pas réglé.....

L'Union pour la Méditerranée rentre dans le rang européen

LE MONDE | 14.03.08 | 15h00

Les Vingt-Sept ont accepté de soutenir une version très édulcorée de la "vision" méditerranéenne chère à Nicolas Sarkozy. A l'issue de la première journée de leur sommet de Bruxelles, jeudi 13 mars, les homologues du chef de l'Etat français ont accepté de rebaptiser "Union pour la Méditerranée" le processus de Barcelone, qui encadre sans grand succès depuis douze ans les échanges entre l'Union européenne et les dix pays de la rive sud.

"La décision a été prise dans un grand enthousiasme", s'est flatté M. Sarkozy, lors d'une conférence de presse tenue après le dîner des chefs d'Etat et de gouvernement, en estimant qu'il s'agissait d'un "compromis". "Nous avons simplement pris acte de la nécessité de relancer le processus (de Barcelone). Le moment est venu de le réévaluer", a acté plus sobrement le premier ministre slovène, Janez Jansa, dont le pays assure la présidence de l'Union ce semestre, tandis que la chancelière allemande, Angela Merkel recadrait une nouvelle fois l'initiative française : "Il s'agit du même instrument, et nous devrons nous assurer que les fonds sont correctement utilisés."

Avant de contraindre l'Elysée à réduire ses ambitions, début mars, Mme Merkel ne voulait pas entendre parler d'une initiative susceptible, à ses yeux, de semer la division au sein de l'Europe, et demandait d'associer l'ensemble des Vingt-Sept au projet défendu par Henri Guaino, le conseiller spécial du chef de l'Etat. Dans le discours de Tanger, au Maroc, où il avait dévoilé ses intentions le 23 octobre 2007, M. Sarkozy avait invité les seuls Etats riverains à créer "une Union politique, économique, et culturelle fondée sur le principe d'égalité stricte entre les nations d'une même mer". "Dans l'esprit de la France, l'Union de la Méditerranée ne se confondra pas avec le processus" de Barcelone, avait précisé M. Sarkozy, déclenchant les critiques de nombreuses capitales et de la Commission européenne.

S'expliquant dans la nuit, le chef de l'Etat a tenté de faire contre mauvaise fortune bon coeur. "Honnêtement, je ne vois pas ce à quoi nous avons renoncé", a-t-il dit, "l'idée doit être très forte pour que tout le monde veuille y participer". Il a aussi reconnu que "tous les problèmes ne sont pas réglés ce soir".

SECRÉTARIAT "LÉGER"

En guise de compromis, la France et l'Allemagne ont proposé que l'Union pour la Méditerranée soit ouverte à tous, et dotée d'un secrétariat "léger" d'une vingtaine de personnes. La présidence du projet sera assurée conjointement par deux ressortissants, du Nord et du Sud, originaires de pays riverains de la Méditerranée. Les contours du secrétariat, qui pourrait être installé à Barcelone, selon les Français, continuaient de susciter des critiques jeudi soir, en particulier de la part de la Commission et de ses alliés dans cette affaire. "Si les institutions envisagées n'entrent pas en conflit avec celles qui existent déjà, je ne verrais pas pourquoi nous ne lancerions pas la démarche", a prévenu le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

Prudents, les Français se sont gardés de préciser leurs vues en matière de projets concrets et de financements, deux questions qui devraient alimenter les débats avant le sommet de lancement, prévu le 13 juillet à Paris. L'ensemble des Vingt-Sept et des dix pays de la rive sud seront invités à cette rencontre, alors que l'idée initiale était de procéder en deux temps pour ne commencer qu'avec les seuls riverains. "Ce qui est important, c'est que c'est un projet européen : nous ne ferons pas un barbecue pour quelques Etats membres seulement", a ironisé le chancelier autrichien, Alfred Gusenbauer.

Europium a écrit:

"La décision a été prise dans un grand enthousiasme", s'est flatté M. Sarkozy

Toujours aussi gonflée, la baudruche ! Il a probablement été le dernier à s'y ranger, et en traînant des pieds, vu que ce n'était plus son idée à lui.

Il a voulu mettre ce projet en place pour que son nom reste dans l'histoire. Et n'étant pas un grand européen, il a voulu faire autre chose!

l'idée d'union de la méditerranée est une vieille idée dont les prémisses étaient le processus de barcelone mais ce dernier ne fonctionne pas. NS essaie juste de relancer cette idée mais il l'a fait maladroitement car les circonstances de s'y prètent pas.....

le pragmatisme allemand fait qu'il a pour objectif de bien relancer la construction de l'UE après les élections européennes en 2009. les anglais ont leur commonwealth, sont proches des américains, ils ont donc un pied dans l'UE et l'autre ailleurs d'ou leurs éternelles négociations pour s'exempter de certaines choses..... ils sont un des freins de la construction européenne.

si la france et d'autres s'éloignent un peu de l'UE en allant voir ailleurs ce n'est pas un bon signe pour le développement de l'UE. C'est pour cela que les allemands et les pays du nord de l'europe posent des conditions pour la création de l'union pour la méditerranée..... ils n'ont pas tord

Non, ils n'ont pas tort et même carrément raison.
Le problème c'est que comme d'habitude notre président boulimique veut tout faire tout seul et le premier...
Résultat : il s'est fait remettre à sa place par A.Merkel.
Soutaitons que cela le calme et qu'il arrête de vouloir tirer la couverture à lui.
Au risque de nous facher avec tout le monde.

Analyse de François JAUVERT, grand reporter au nouvel observateur

Méditerranée: encore une idée qui fait plouf

C'était la grande nouveauté, la grande ambition, en politique étrangère du candidat Sarkozy. Dix mois après son élection, qu'en reste-t-il? Presque rien. Sarkozy ne sera pas le Robert Schuman de la Méditerranée. Son idée, bien inspirée mais si mal élaborée, a fait plouf.

Le projet d'Union pour la Méditerranée (et non plus "Méditerranéenne", ni "de la Méditerranée" ainsi qu'il en a été question un moment), qu'il défendra ce soir au Conseil européen, n'a plus grand chose à voir avec la vision initiale.

Plus question de créer une sorte de G8 pour la Mare Nostrum, plus question de réunir tous les six mois un conseil des chefs d'Etats riverains, plus question de mettre en place une banque d'investissement méditerranéenne, sur le modèle de la Berd pour les pays d'Europe de l'est.

Reste un sécrétariat permanent et quelques projets: la dépollution de la Méditerranée à l'horizon 2020, notamment. C'est bien. Mais peu.

A qui la faute?

Henri Guaino, d'abord. Le conseiller spécial de Sarkozy, promoteur du projet, a les idées floues et un sens peu aigu de la diplomatie.

A Nicolas Sarkozy, qui, en tentant de faire cavalier seul dans cette affaire, a exaspéré ses collègues des 27.

Aux "méditerrano-sceptiques" (Allemands en tête, mais aussi les Britanniques, les Autrichiens et bien d'autres) qui ont les yeux (et le porte-monnaie) tournés vers l'est de l'Europe, plus prometteur selon eux.

Aux pays arabes enfin, qui, en refusant de se réformer en profondeur, de se démocratiser, de mettre au rencart leurs querelles frontalières, rendent le projet peu attractif pour les grands investisseurs internationaux (voir à ce sujet les doutes de Hassan Abouyoub, ambassadeur itinérant du Maroc, l'un des meilleurs connaisseurs du dossier, tels que'exprimés à l'Ifri l'autre jour).

(Pour ceux qui ne sont pas d'ores et déjà découragés, notez la tenue du Forum de Paris du 28 au 30 mars sur le sujet).

Il y a un point que Sarko n'a pas compris : pour avoir une grande politique internationale, il faut avoir une intendance qui marche; quand on ne sait pas le quinze du mois comment on va payer ses fonctionnaires, celui à qui on raconte de belles histoires nous regarde au mieux avec sympathie, mais en se disant "il ferait lieux de travailler plus pour réduire son déficit et sa dette".

je pense que cet échec de l'union de la méditerranée devrait faire réfléchir NS sur la méthode à employer lorsque la france aura la présidence de l'UE début juillet.

il a été mis au pas car il a voulu faire cavalier seul. pour les dirigeants européens, sarko passe pour quelqu'un qui veut tout régenter et tirer la couverture à lui, donc ils s'opposent à lui en faisant bloc!!!

cette méthode ne marche pas . il faut travailler les dossiers très tôt, les blinder, chercher des alliés avant les sommets en ayant bien négocier au préalable. s'il ne change pas de méthode, il aura beau se démener, il n'impressionne pas les les dirigeants européen qui vont continuer à le faire gentiment rentrer dans le rang.... le mode de scrutin est tel lors des sommets européens qu'il ne pourra faire avancer les dossiers qu'en négociant....

Sa formation de Président de la République a été franchement salopée par deux fripouilles, pourraient dire de bonnes âmes désireuses de lui trouver des excuses.

L'Union pour la Méditerranée recadrée par le multilatéralisme européen et le couple franco-allemand

Petite Analyse Géopolitique de l'Union pour la Méditerranée, Euromed (Processus de Barcelone) et le Dialogue 5+5:

http://quindi.typepad.com/log/2008/03/quindi-lunion-p.html

L'article à l'air très complet, mais je n'ai pas le courage de le lire en entier tout de suite.

Quelqu'un peut m'expliquer rapidement en quoi consisterait concrètement l'Union pour la Méditerranée à court, moyen et long terme ?

Tunis siège de l'union pour la méditerranée

http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/03/28/tunis-siege-de-l-union-pour-la-mediterranee.html

On appréciera au passage la prise de décision " très démocratique", JE décide encore de tout régenter.... et vive les droits de l'homme.....

Capitale des États-Tunis ?

(en anglais : Tunised States)

Une grande opportunité manqué pour la france de redonner du poids a son existence. Une grande idée de rééquilibrage entre un UK améicain une allemagne de l'est et une france qui aurait pu jouer le sud. Mais la pretention de Sarkozy vient placer ce projet dans l'escarcelle des allemands.

Si j'ai bien compris l'idée de NS était de tout créer pour d'aller voir les États Méditerranéen et leur dire :
Les cocos regardez ce que je vous est crée ! C'est presque aussi bien que l'UE et en prime vous n'avez pas les Anglais ?

Est ce que la volonté d'établir une UM ne devrait pas venir des états concernés en premier lieu ?

L'idée de base a du mérite en ce qui concerne la volonté de créer un processus politico-économique de dépassement des conflits de la région, en commençant par le plus simple (Algérie-Maroc) pour aller vers le plus compliqué (Sahara Occidental, Palestine), ce processus a été essentiel pour le relations franco-allemande, germano-polonaise, de la Hongrie avec l'ensemble de ses voisins, gréco-turque...