article d'agoravox
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39253
extrait de la fin de l'article
Quel est le rôle de la presse en regard du Modem, une réflexion générale issue de cet exemple particulier dont il faudra tirer les conclusions qui s’imposent ?
La réponse ne sera pas longue, mais c’est édifiant. Un petit tour sur les sites internet du Monde, du Figaro, de Libération après la réunion de samedi nous donne pour le Monde et pour le Figaro aucune une pour le Mouvemennt Démocrate. En pages politiques pour le Monde 24 titres dont 15 pour Sarkozy soit en titre soit dans l’article, 1 pour le PS, 2 pour Royal et 0 pour le Modem. Pour le Figaro 24 articles 13 concernent Sarkochef, 2 Royal et 1 pour le PS (le Figaro frère du Monde, une nouveauté ?) pour Libération 14 articles 10 pour Sarkozy, 1 pour Bayrou et 2 pour le PS.
Comme vous pouvez le constater c’est absolument hallucinant. Factuellement parlant c’est, et de loin, plus important de parler de cette réunion majeure du troisième parti de France dont le leader à réuni plus de 18 % des voix que de faire un article annonçant, en avril 2008 !, que Ségolène Royal se prépare à l’élection présidentielle de 2012. Pour tout être un tant soit peu sensé, il n’y a même pas discussion. L’un est primordial - je parle dans le cadre de la rubrique politique française bien sûr - le second est tout à fait dérisoire. Ceci est pour la quantité. Pour la qualité je ne vais prendre que deux petits exemples. D’abord Libération. C’est un article avec comme source l’AFP. Il faut noter que peu de journalistes s’étaient déplacés. Dans cet article rédactionnel sans signature on lit : Plusieurs centaines de personnes. En français courant cela veut dire 200 ou 300 car à partir de 400 ou 500 on commence à donner les chiffres. " Quelques " a toujours voulu dire deux ou trois, rarement plus.
Or il aurait suffit à ce(tte) journaliste d’aller faire un tour sur le site de la maison de la chimie pour se rendre compte que le parterre plus le balcon rassemblent 884 places. On est loin du compte. Cela peut paraître un détail sauf que cela procède d’une part de la désinformation d’autre part de cette constance qui tend à prouver que Bayrou rassemble finalement peu de monde. Pis s’il y en a en matière de mathématique, les cours doivent être donnés par Darcos, c’est un certain Julien Martin qui écrit dans Rue89 ceci : Une salle comble : 500 personnes environ, dont un quart au moins debout. Pour la remplir, les élus n’ont pas suffit, on a également fait appel aux candidats -sous-entendu, les battus- de la France entière. François Bayrou s’en explique d’ailleurs avec une pointe d’humour forcée :
"Entre nous, si on réservait la parole aux gagnants, le président du MoDem lui même serait mal placé !" avec évidemment une erreur grossière. Le site de la maison de la chimie annonce pour le parterre 538 place assise si il y a un quart des personnes comptabilisée debout cela donne donc au minimum 717. L’auteur ne trouve comme places assises lui que 375 (règle de trois non à la Darcos mais comme nous ont appris nos instituteurs laïcs). On est loin du compte. Or il y a en plus tout le balcon, plein lui aussi avec des personnes debout, dans les allées, sur les escaliers etc. En haut 326 places assises. On peut être certain qu’il y a environ 1 000 personnes. Le double de ce qu’écrit ce journaliste. On est loin et très loin du compte. Et là tout le monde peut vérifier. Il y a le site de la maison de la chimie et des images qui montrent la salle pleine. Dans ce même texte vous avez lu que François Bayrou s’en explique [du fait qu’il y a aussi des candidats et non seulement des élus] par " une pointe d’humour forcé " que s’il n’y avait que des élus lui-même n’aurait pas la parole. Or ceci, ce qui n’est pas anecdotique, est la réponse à une candidate qui avait fait un beau score mais qui n’avait pas gagné, et qui parlant à la tribune remerciait Bayrou de donner la parole même à ceux qui n’avait pas fait passer leur liste.
Il s’agit donc bien d’un humour, mais non forcé, spontané car du tac au tac, et non pour expliquer que la salle était remplie avec aussi des candidats. Sortant cette phrase du contexte, le " journaliste " lui donne un tout autre sens et de plus apporte sa petite connotation qui est fausse. A ce Martin, comme le squelette de l’internat de Saint Agile, qui dans sa biographie se pose la question de savoir quand on devient journaliste si c’est lorsque l’on a sa carte de presse ou lorsque l’on écrit son premier article, nous pourrions lui répondre que ce sera quand il sera professionnel et qu’il vérifiera ses sources ce qui est censé être le b a ba du journalisme. D’autant que rue89 était présent comme le montre la vidéo prise lors de cette réunion. Il avait donc loisir de vérifier la teneur des salles et d’écouter les propos de Bayrou dans son contexte. Il ajoute une autre contrevérité : Le MoDem n’a pas commenté le chiffre officiel communiqué par le ministère de l’Intérieur pour le parti dans les villes de plus de 3 000 habitants (3,69%). Très éloigné du score du président du parti centriste au premier tour de la présidentielle (18,57%). François Bayrou a donc voulu faire samedi une claire mise au point : Tout d’abord Bayrou a contesté ces chiffres dès la semaine qui a suivi les élections municipales, ce qui prouve que notre Tintin suit d’assez loin la politique ou ne fait pas son travail. Ensuite il fait perdurer l’image fausse que le Modem ne fait que quelques 3 % en suggérant que les chiffres de Bayrou ne sont qu’une version des faits alors que ce sont les faits et qu’évidemment c’est le ministère de l’intérieur qui fait une fausse comptabilisation que madame MAM a reconnu elle-même dans le préambule de sa déclaration que le propriétaire de Milou peut aller lire sur le site du ministère. Pas difficile ni trop dépensier en énergie. Qu’il prenne un Mars s’il est en hypoglycémie. Mais notre reporter ne s’arrête pas là, car il fait du commentaire : L’heure est à l’autosatisfaction.
Aucune référence ne sera faite à la frange des ex-UDF qui tancent depuis plusieurs semaines le président du MoDem afin de reprendre leur indépendance, avec au passage les locaux et les finances du parti centriste dans lequel ils ont été fondus alors que ce qu’il dit est déjà dépassé, mort et enterré depuis que le Bureau Politique Transitoire de l’UDF a définitivement clos l’histoire de l’UDF. Il oublie qu’Arthuis et cie ont reconnu leur défaite. Au passage le terme de l’autosatisfaction est contredit par la reconnaissance par Bayrou des erreurs commises. Passons. C’est une erreur de jeunesse de ce journaliste. Une parenthèse avant de conclure. On pourrait me reprocher d’attaquer un journaliste et de jouer à ce même noble métier et donc d’être mal placé pour critiquer. Oh, il y a quelques petites différences qui s’ajoutant les unes et les autres font qu’il y a un gouffre entre un journaliste et moi. Une petite c’est que je suis bénévole. Une petite c’est que j’écris en tribune libre et en précisant que mes écrits privilégient l’opinion. Une petite c’est que je n’ai pas de carte de presse et que celle-ci attribue à son porteur un statut qui le définit comme respectable, crédible et professionnel. Sa parole vaut plus que la mienne par essence dans l’esprit d’un lecteur. Etant moi de parti pris, ceux qui me lisent et qui connaissent mes articles ont ou devraient avoir le recul qui en découle. Ils peuvent juger mes propos comme partisans. Ce qui n’est pas le cas d’un journaliste dont on suppose que les écrits sont la juste transcription des faits.
La conclusion est que les journalistes soit boycottent (c’est à la mode) de façon particulièrement injuste le Modem soit transcrivent de façon fantaisiste la réalité et la plupart du temps extraordinairement mensongère les faits, associant des commentaires le plus souvent assassins et pourtant dépassés et faux, faisant d’un parti qui perd finalement pas tant d’élus que cela une passoire et diminuant ses succès, amplifant et démultipliant les voix de ses opposants, ne parlant ni du BO du 16 avril ni de cette réunion du 26 avril font en quelque sorte une non information et ou une désinformation préjudiciable à ce parti. Il est particulièrement étonnant que malgré cela Bayrou est toujours haut dans les sondages et que les Français le choisissent en tête pour être le premier ministre de Sarkozy (ce qui est inconséquent bien sûr vue l’animosité extrême de Sarkozy contre Bayrou et la violente opposition de Bayrou contre la personnalité et le projet de Sarkozy). Il en ressort que le Mouvement Démocrate doit en tirer les conséquences qui s’imposent et mettre au point un sytème de contournement de cette ormeta prouvée ou de ces désinformations répétives pour pouvoir faire passer son message. Je n’y vois qu’une solution : le militantisme par le contact direct avce la popultaion.
Allez au travail !