Un des arguments souvent employés dans les débats sur la politique monétaire est de faire la comparaison avec les fameuses "30 glorieuses".
Et ce qui me frappe souvent , c' est que d' aucuns ont l' air de penser que c' est la politique financière suivie par les gouvernements de la 4e république qui en a été le principal artisan, ce qui permet par comparaison ensuite de charger les politiques suivies ensuite (avec essai de tenir une valeur du franc puis de l' euro acceptable avec une inflation raisonnable) de la principale responsabilité dans l' infléchissement des courbes de croissance et du chômage.
En feignant d' oublier ce qu' on appelerait dans l' évaluation d' un traitement en médecine des "facteurs confondants":
Autrement dit si vous prenez un traitement X pendant 8 jours et qu' après ce délai vous êtes guéri vous pouvez penser que c' est le traitement qui vous a guéri.... Sauf si vous avez par ailleurs la notion que la maladie en question, sans traitement, ne dure pas plus de 8 jours habituellement.
De même si alors qu' on prend un traitement on a AUSSI changé sa façon
de manger, arrête de fumer ou changé d' épouse et de belle-mère
.
Evidemment me direz-vous on ne peut pas, en matière de politique en général, et de politique financière en particulier, avoir de "groupe témoin" (Si quelqu' un a dans son tiroir un pays
strictement comparable en tous points au notre, passé culturel inclus, qu 'il nous le fasse savoir:king: )
Donc pour les "30 glorieuses" quels sont les "facteurs confondants"?
1°) Petit détail insignifiant, la periode précédente était la guerre, et la paix revenue on a eu un besoin - bien compréhensible- de rattraper la consommation après tant de priivations, et il a fallu rebâtir ce qui avait été rasé.
2°) conséquense de ce bel enthousiasme pour la vie il y a eu un "baby-boom"... Ce qui a encore augmenté le besoin de logements ( en plus dess reconstructions)
3°) Les USA ont injecté de l' argent dans l' économie des pays d' Europe, pour éviter que trop de pauvreté n' entraîne une sensibilité aux sirènes communistes (plan Marshall).
4°) Nous avons perdu l' Indochine puis l' Algérie, ce qui a certes coûté en effort de guerre mais a peut-être été bénéfique l' un dans l' autre.
A côté de cela nous n' avons pas de "pays témoin" stricto sensu. Mais nous avons des voisins Européens, qui ont
aussi bénéficié du plan Marshall. Et par exemple outre-Rhin, avec une politique monétaire me semble-t-il moins chroniquement laxiste que la nôtre, ils ont eu un développement tout à fait remarquable.
Et a contrario nos voisins Italiens n' ont pas l' air de profiter beaucoup de leur laxisme monétaire.
Quand à l' Espagne, ses années "glorieuses", elle les a connu plus nettement après sa phasse de dégel, de mouvement ("movida") qui a suivi le décès de Franco.
Je précise que je n' ai fait ni l' ENA ni HEC ni aucune école d' économie et suis donc autant amateur qu' un autre ici.
Jeep.