REFONTE DE LA CARTE ELECTORALE

Elfyn a écrit:

Cela signifierait la création, enfin, d'un front républicain uni.
4 millions d'électeurs, on peut les trouver parmi les militants et les sympathisants de gauche, du MoDem et des petites formations gaullistes ! Et même si le chiffre n'est pas atteint, il restera le geste, à savoir qu'il y a encore des Français prêts à réagir.

A faire entre le congrès du PS et les élections européennes, si l'échéance n'est pas trop courte...

La pétition de soutien au recours contre le fichier edvige a recueilli 60000 signatures en 3 semaines. Pour arriver à 4 millions, à ce rythme-là, il faudrait environ 3 ans et 9 mois. Il n'est pas prêt à être institué le référendum.

Et comme l'a dit Jean-Luc, ce n'est pas sans arrière-pensée qu'un tel seuil (pratiquement inaccessible) a été fixé. Une des nombreuses entourloupes de la réforme des institutions votée le 21 juillet.

Certes. Mais la pétition contre Edvige n'est disponible que sur Internet il me semble, et les partis "d'opposition" n'ont pas officiellement donné comme instruction de la signer. D'autant plus qu'à part des militants et des personnes qui vont chercher un minimum l'information, il n'y a pas eu un écho formidable dans les médias... alors que des notions comme l'introduction de la proportionnelle etc. sont déjà connues et revendiquées par beaucoup de citoyens.

Je suis cependant d'accord pour dire que cela sera très difficile...

Je crois qu'une pétition, même si elle n'atteint pas 4 millions de signatures auriat bougrement de "la gueule "; A 1 million, bien médiatisé, celà pourrait faire du bruit.
mais veut on faire du bruit ????
Si one ne fait pas de bruit, sur ce sujet (qui n'est pas le mins légitime !)ou sur un autre, je crains fort que nous disparaissions en silence......

Ce n'est pas avec Edvige qu'on peut atteindre 1 million. Il faut trouver une cause simple, d'intérêt politique évident, comme la défense de la sécu ou la laïcité.

Alain BERTIER a écrit:

Ce n'est pas avec Edvige qu'on peut atteindre 1 million. Il faut trouver une cause simple, d'intérêt politique évident, comme la défense de la sécu ou la laïcité.

Oui.
Edvige ne va pas mobiliser les foules; juste ceux qui qui sont sensibles
aux libertés individuelles et inquiets d'une big-brotherisation de
l'Etat.
Et idem avec la proportionnelle.
A l'heure ou les signaux économiques passent au rouge, ces questions sont secondaires (pour ne pas dire accessoires) aux yeux de beaucoup.

Alain BERTIER a écrit:

Ce n'est pas avec Edvige qu'on peut atteindre 1 million. Il faut trouver une cause simple, d'intérêt politique évident, comme la défense de la sécu ou la laïcité.

Edvige n'était donné qu'à titre d'exemple. Mais même pour une cause simple et en allant chercher les signatures pas seulement sur le Net, pour trouver 4 millions de signataires, il va falloir s'accrocher. Je maintiens que c'est quasiment impossible.

libre a écrit:

Alain BERTIER a écrit:

Ce n'est pas avec Edvige qu'on peut atteindre 1 million. Il faut trouver une cause simple, d'intérêt politique évident, comme la défense de la sécu ou la laïcité.

Edvige n'était donné qu'à titre d'exemple. Mais même pour une cause simple et en allant chercher les signatures pas seulement sur le Net, pour trouver 4 millions de signataires, il va falloir s'accrocher. Je maintiens que c'est quasiment impossible.

La plus forte mobilisation dans ce pays, sauf erreur, a réuni 2 millions de personnes à une manifestation (pour l'école libre en 1982 ou 3 je crois). Or une manif, c'est plus dure qu'une pétition sur Internet. Donc 1 million pour la sécu, cela devrait être possible.

Ce qui est impossible à réaliser c'est ce qui n'est pas essayé...

Interroger le Patron sur son idée du problème...
Interroger le PS sur son accord de mobilisation...
Interroger les autres partis sur leur implication...
Songer à la question la plus simple et la plus lisible...
Mobiliser partout et avec tous les supports possibles...

Et puis surtout... expliquer clairement l'enjeu... Là est le vrai problème ! Brouillard, buée, enfumage, flou artistique = ratage immédiat.

Sarkozy déterminé à s'attaquer au « millefeuille » territorial
[ 13/08/08 ]


Le gouvernement inscrit la réforme territoriale à son agenda 2009. Pas question de supprimer frontalement un échelon : il préfère la méthode douce, en incitant les collectivités à se rapprocher et à clarifier leurs compétences respectives.
Voilà un sujet en forme de défi politique, qui ne pouvait pas laisser Nicolas Sarkozy indifférent. La superposition des échelons territoriaux en France - communes, communautés de communes, départements, régions - fait l'unanimité contre elle, car porteuse d'inefficacité et de dépense publique. Et, pourtant, jamais personne n'a réussi à s'y attaquer sans provoquer de ces conflits franco-français voués à l'échec. Le rapport Attali, qui préconisait en janvier dernier la suppression en dix ans des départements, s'est soldé par une bronca des élus UMP, qui n'a pas été sans conséquence sur les élections municipales de mars. En lançant la « phase 2 » de la décentralisation, Jean-Pierre Raffarin avait bien eu l'intention en 2003 de s'y atteler, lui aussi, mais il en avait été empêché par le président Jacques Chirac soucieux de ménager les élus. Aujourd'hui, le climat politique n'est pas plus apaisé, mais Nicolas Sarkozy est décidé à inscrire la réforme à son agenda 2009, comme l'a confirmé la semaine dernière François Fillon dans un entretien au « Figaro ». « Il va falloir qu'un jour on parle des structures territoriales en France. Parce que nous sommes arrivés à un degré de complexité sans précédent », avait déclaré le chef de l'Etat début juin lors d'un déplacement à Limoges. Depuis, exécutif et parlementaires ont commencé à réfléchir. Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, y voit même l'une des réformes majeures à venir, d'autant plus impérative qu'elle est animée par le souci de la majorité de s'attaquer aux déficits publics.

L'idée serait d'écarter la manière forte (lire l'interview de Michel Piron ci-dessous) et de favoriser les rapprochements entre échelons, notamment en revenant au système qui prévalait avant la réforme de 1972, lorsque les conseils régionaux étaient composés de conseillers généraux. « On pourrait susciter le rapprochement de collectivités qui le souhaitent avec des dotations alléchantes », indique également Bernard Accoyer. L'objectif serait d'accroître la taille critique des régions, de clarifier les compétences respectives des régions et des départements, de limiter les financements croisés et de désigner clairement, territoire par territoire, un chef de file territorial. « L'une des conséquences induites serait d'inciter à la vente des locaux, souvent très luxueux que se sont fait construire les Collectivités territoriales », poursuit-il.

Circonspection
Si la majorité est pour l'instant plutôt rassurée par la prudence affichée sur le dossier, la gauche, elle, suit le processus avec plus de circonspection, notamment parce que cette réforme pourrait déboucher sur un nouveau scrutin régional pour les élections de 2010. « Le gouvernement a dit son intention de réformer le mode de scrutin pour faire perdre un certain nombre de régions à la gauche. Puis les choses ont évolué sous la plume d'Alain Marleix [secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales, NDLR], qui voudrait faire des régions des superdépartements ou des fédérations de départements. Tout cela s'est produit sans consultation particulière et alors même que la Commission nationale des exécutifs travaille actuellement sur la clarification des compétences et sur la réforme de la fiscalité locale. On nous plonge dans une espèce de brouillard... », s'est inquiété récemment Alain Rousset, le président PS de l'Association des régions de France. Le débat ne fait que commencer.

http://www.lesechos.fr/info/france/4760905-sarkozy-determine-a-s-attaquer-au-millefeuille-territorial.htm

La réforme territoriale est nécessaire, mais les partis et les français doivent être y associés.

Nous y serons associés comme pour l'ensemble des réformes jusqu'ici

Christine41 a écrit:

Nous y serons associés comme pour l'ensemble des réformes jusqu'ici

C'est-à-dire pas du tout, sinon en apparence.

Le problème, c'est que tous les Français vivent avec le mythe du "service public de proximité". Dès qu'une réforme aboutit à la fermeture d'un tribunal, un hôpital, d'un bureau de poste, d'une salle de classe ou je ne sais quoi d'autre, c'est le branle-bas de combat assuré. Ce serait pareil avec la réorganisation territoriale de la France : il se trouvera toujours des opposants pour dire qu'il s'agit d'une remise en cause du service de proximité, et des millions de France pour les croire.

C'est un chouillat plus compliqué que ça et surtout au niveau de la pluralité représentative des partis politiques.
Cette réforme de la carte électorale a pour but - caché - la suprématie de la bipôlarité politique.
Si on perd ça de vue : on perd tout.

pourleboss a écrit:

C'est un chouillat plus compliqué que ça et surtout au niveau de la pluralité représentative des partis politiques.
Cette réforme de la carte électorale a pour but - caché - la suprématie de la bipôlarité politique.
Si on perd ça de vue : on perd tout.

Le débat ici n'est pas pour ou contre le scrutin majoritaire, pour ou contre la proportionnelle. Le scrutin majoritaire reste en vigueur, et il s'agit uniquement d'un redécoupage géographique des circonscriptions, pour tenir compte des évolutions démographiques. Attendons d'abord de voir le projet du gouvernement, avant de faire des procès d'intention.

johanono a écrit:

Attendons d'abord de voir le projet du gouvernement, avant de faire des procès d'intention.

OK, mais quand on voit L'Elysée mettre la pression sur certains députés pour qu'ils votent la réforme de la constitution sous peine de voir leur circonscription modifiée, il y a de quoi être méfiant.

toutoune a écrit:

johanono a écrit:

Attendons d'abord de voir le projet du gouvernement, avant de faire des procès d'intention.

OK, mais quand on voit L'Elysée mettre la pression sur certains députés pour qu'ils votent la réforme de la constitution sous peine de voir leur circonscription modifiée, il y a de quoi être méfiant.

Ca ne veut rien dire, ce genre de menaces. L'Elysée menace donc de modifier le découpage de la circonscription de tel ou tel député récalcitrant. Mais pour faire quoi ? Pour la rendre plus favorable à la gauche ?

Si Sarkozy est réélu en 2012, il aura besoin d'une nouvelle majorité parlementaire. Il aura donc besoin que les actuels députés de droite soient réélus.

Sarkozy ne peut donc prendre le risque de faire un découpage trop favorable à la gauche. Sauf à dire qu'il pourra faire un découpage toujours favorable à la droite, mais défavorable au député récalcitrant sortant.

Autant j'arrive à voir à peu près comment on peut faire un découpage favorable à la droite plutôt qu'à la gauche (et vice-versa), autant j'ai du mal à voir comment on peut faire un découpage défavorable à un député de droite sortant et favorable à un éventuel futur candidat de droite qu'il mettra en place.

Ces menaces, ce sont des paroles en l'air !

Même si c'est en l'air, cela a quand même été exprimé par des délégués du sommet du pouvoir, à des gens pour lesquels les conditions de l'élection sont la seule raison de vivre. Difficile de ne pas le prendre au sérieux.

Sacrifier 2 ou 3 députés pour faire passer une réforme, Sarkozy y est prêt.

Alain BERTIER a écrit:

Même si c'est en l'air, cela a quand même été exprimé par des délégués du sommet du pouvoir, à des gens pour lesquels les conditions de l'élection sont la seule raison de vivre. Difficile de ne pas le prendre au sérieux.

Plusieurs sources concordantes font en effet état de ces menaces. Elles sont donc réelles, mais ça ne les rend pas davantage crédibles.

D'une manière générale, toutes les semaines, le Canard Enchaîné se fait l'écho des crises que Sarkozy pique à l'encontre de ses ministres et de ses députés. Tous des incapables, parait-il. Il va tous les virer, dit-il.

Si l'on analyse bien, ça fait des mois que Sarkozy menace de virer ses ministres. Que ne l'a-t-il déjà fait ? C'est que politiquement, c'est impossible à faire.

Donc Sarkozy, il aboie beaucoup, il aboie fort, ce qui fait peur à beaucoup de gens, mais il ne mord pas tant que ça. D'une manière générale, il prend la place que les autres veulent bien lui laisser. Après tout, si ça marche...

toutoune a écrit:

Sacrifier 2 ou 3 députés pour faire passer une réforme, Sarkozy y est prêt.

On ne peut pas l'exclure, mais ça me semble quand même très risqué. Personne ne sait de quoi le contexte politique sera fait d'ici 2012, ça m'étonnerait qu'il puisse prendre le risque. Mais bon, peut-être que je me trompe...

Ne pas prévoir, en 2008, ce que sera la politique en 2012, c'est faire preuve de légèreté.
Ne pas concevoir le machiavélisme de sarko "and Co" c'est faire également preuve d'une légèreté singulière.

Que Sarko and Co soient machiavéliques, cela ne fait guère de doute. Mais sur la question du redécoupage électoral, je persiste à penser qu'ils sont proféré des menaces dont ils savaient pertinemment qu'ils ne pourraient les mettre à exécution. Ils aussi, probablement, utilisé d'autres moyens pour convaincre les députés récalcitrants : promesse d'un portefeuille ministériel, d'une subvention, de conserver la base militaire locale, etc.

Un rédécoupage électoral sous pression

La proposition de redécoupage est accessible en téléchargeant le pdf: JOURNAL OFFICIEL

Pour les Yvelines, voici l'avis de la commission consultative. Le critère retenu est l'aspect démographique. Pas de cohérence territoriale.

Yvelines (78)
Le projet procède à un remodelage dont les grandes lignes sont satisfaisantes.
Toutefois, si celui-ci présente un profil équilibré en termes démographiques, c’est à l’exception, d’une part, de la 9e circonscription, dont les contours demeurent strictement inchangés par rapport au découpage de 1986, mais qui présente aujourd’hui un écart à la moyenne de + 15,83 % et, d’autre part, de la 12e circonscription, marquée par un
déficit de – 12,62 %.
Proposition :
La commission propose de remédier à ce double écart par un seul mouvement, qui consiste à transférer de la 9e à la 12e circonscription le canton de Houdan.

Sur cet article de 20 minutes, une analyse d'un géographe:
http://www.20minutes.fr/article/338440/Paris-Des-situations-ubuesques-qui-avantagent-sciemment-la-droite.php

Et un article de Wikipédia au sujet du découpage électoral:
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9coupage_%C3%A9lectoral


Et, pour référence, l'adresse d'un site local (gauche) dont j'ai retiré l'information: Le redécoupage de la carte électorale : mister magouille ...