Voici donc un article issu du JDD :
Eric Besson tient sa première polémique en tant que ministre de l'Immigration. Elle est de taille. Mercredi matin, le successeur de Brice Hortefeux à l'un des postes les plus exposés du gouvernement a dévoilé son plan de bataille. "Je veux déclarer la guerre aux passeurs, je veux déclarer la guerre aux filières clandestines, je veux déclarer la guerre à celles et ceux qui exploitent la misère humaine", a-t-il égrené sur les ondes d'Europe 1. Pour parvenir à ses fins, l'ancien socialiste envisage donc de "donner aux préfets la possibilité d'accorder des titres de séjour provisoires aux clandestins victimes de filières clandestines qui décideraient, pour parler clairement, de les dénoncer". Loin d'être un simple effet d'annonce, cette autorisation doit être transmise, par voie de circulaire, dès jeudi à l'ensemble des représentants de l'Etat sur le territoire.
A l'appui de son exposé, Eric Besson s'est en outre félicité de la "vaste opération de démantèlement" d'un réseau survenue dans la matinée. En région parisienne, onze personnes ont été interpellées. Placées en garde à vue, elles sont suspectées d'avoir organisé la venue sur le sol français de clandestins d'origine chinoise. Trois Asiatiques sans-papiers ont également été interpellés. Ce qui fait dire au ministre qu'"aujourd'hui, il y a une recrudescence de ces filières clandestines". "Ce sont des filières mafieuses, criminelles" qui se livrent à un "business tristement et hautement lucratif", a-t-il martelé.
Le fond et la forme
Déroulée avec aplomb, la démonstration du ministre n'a toutefois pas convaincu le monde associatif, tout aussi choqué par le fond que par la forme de ces propos. "Nous ne pouvons qu'être inquiets face à ce qui apparaît comme une officialisation des pratiques de délation" lui a répondu SOS Racisme. France Terre d'Asile a pour sa part fustigé la "saillie médiatique" ou encore l'"irruption spectaculaire dans le débat migratoire" d'Eric Besson. Le ministre, accueilli avec fraîcheur par les associations - surtout après avoir dévoilé d'emblé l'objectif de 27 000 reconduites à la frontière pour l'année en cours -, avait pourtant pris soin de mettre les formes.
Au cours d'un déplacement à Calais notamment, l'ancien secrétaire d'Etat à la Prospective avait tenu à faire un crochet par "la jungle", des sous-bois proches de la ville dans lesquels se réfugient des clandestins en route vers le Royaume-Uni. Il s'était alors entretenu, en anglais, avec des immigrés afghans, peaufinant son image de ministre de proximité. Mais, ce mercredi, le vernis a craqué. "La question des régularisations doit être approchée selon des règles claires et transparentes qui seraient issues d'une réflexion relative aux droits des étrangers et en aucun cas de considérations policières", a poursuivi SOS Racisme. "Si l'Etat français décidait d'instituer cette manière de procéder, est-il en situation de garantir la sécurité physique dans les pays d'origine des personnes appartenant à la famille de celles et ceux qui auraient décidé de dénoncer tel ou tel passeur?", s'est encore interrogé l'association. Au ministre de répondre.
Eric Besson tient sa première polémique en tant que ministre de l'Immigration. Elle est de taille. Mercredi matin, le successeur de Brice Hortefeux à l'un des postes les plus exposés du gouvernement a dévoilé son plan de bataille. "Je veux déclarer la guerre aux passeurs, je veux déclarer la guerre aux filières clandestines, je veux déclarer la guerre à celles et ceux qui exploitent la misère humaine", a-t-il égrené sur les ondes d'Europe 1. Pour parvenir à ses fins, l'ancien socialiste envisage donc de "donner aux préfets la possibilité d'accorder des titres de séjour provisoires aux clandestins victimes de filières clandestines qui décideraient, pour parler clairement, de les dénoncer". Loin d'être un simple effet d'annonce, cette autorisation doit être transmise, par voie de circulaire, dès jeudi à l'ensemble des représentants de l'Etat sur le territoire.
A l'appui de son exposé, Eric Besson s'est en outre félicité de la "vaste opération de démantèlement" d'un réseau survenue dans la matinée. En région parisienne, onze personnes ont été interpellées. Placées en garde à vue, elles sont suspectées d'avoir organisé la venue sur le sol français de clandestins d'origine chinoise. Trois Asiatiques sans-papiers ont également été interpellés. Ce qui fait dire au ministre qu'"aujourd'hui, il y a une recrudescence de ces filières clandestines". "Ce sont des filières mafieuses, criminelles" qui se livrent à un "business tristement et hautement lucratif", a-t-il martelé.
Le fond et la forme
Déroulée avec aplomb, la démonstration du ministre n'a toutefois pas convaincu le monde associatif, tout aussi choqué par le fond que par la forme de ces propos. "Nous ne pouvons qu'être inquiets face à ce qui apparaît comme une officialisation des pratiques de délation" lui a répondu SOS Racisme. France Terre d'Asile a pour sa part fustigé la "saillie médiatique" ou encore l'"irruption spectaculaire dans le débat migratoire" d'Eric Besson. Le ministre, accueilli avec fraîcheur par les associations - surtout après avoir dévoilé d'emblé l'objectif de 27 000 reconduites à la frontière pour l'année en cours -, avait pourtant pris soin de mettre les formes.
Au cours d'un déplacement à Calais notamment, l'ancien secrétaire d'Etat à la Prospective avait tenu à faire un crochet par "la jungle", des sous-bois proches de la ville dans lesquels se réfugient des clandestins en route vers le Royaume-Uni. Il s'était alors entretenu, en anglais, avec des immigrés afghans, peaufinant son image de ministre de proximité. Mais, ce mercredi, le vernis a craqué. "La question des régularisations doit être approchée selon des règles claires et transparentes qui seraient issues d'une réflexion relative aux droits des étrangers et en aucun cas de considérations policières", a poursuivi SOS Racisme. "Si l'Etat français décidait d'instituer cette manière de procéder, est-il en situation de garantir la sécurité physique dans les pays d'origine des personnes appartenant à la famille de celles et ceux qui auraient décidé de dénoncer tel ou tel passeur?", s'est encore interrogé l'association. Au ministre de répondre.
Par N.M
leJDD.fr