la crise et l'Europe

Exact mais ce n'est pas parce que le pneu est foutu qu'il faut bazarder la voiture !

J'explique : nid de poule = dérégulation, pneu crevé = crise du capitalisme financier, voiture = euro.

Pour moi, l'euro n'est que le pneu (juste un support facilitant les échanges), la voiture, c'est le pays.

Pour Wolfgang Schäuble, la réforme de l'eurozone se fera "pas à pas"





extrait
M. Schäuble a répété qu'il ne saurait toutefois être question de mutualiser les dettes des membres de la zone euro. "On en reste là: il n'y pas de mutualisation des dettes et pas d'aide à l'infini. Il y a des mécanismes de soutien, que nous continuons à élaborer, sous conditions strictes".

L'Allemagne reste notamment strictement opposée à l'émission par la zone euro dans son ensemble d'obligations communes. "J'exclus ces euro-obligations (ou eurobonds) tant que les Etats membres mènent leur propre politique budgétaire", a dit M. Schäuble.

L'Allemagne reste notamment strictement opposée à l'émission par la zone euro dans son ensemble d'obligations communes. "J'exclus ces euro-obligations (ou eurobonds) tant que les Etats membres mènent leur propre politique budgétaire", a dit M. Schäuble.

Effectivement l'un ne peut pas aller sans l'autre !

Donc en gros abandon complet de la souveraineté nationale ou on coule le bateau.

La première raison d'être du Parlement est quand même initialement de voter le budget de l'Etat...

Exact par deux fois. Oui cela suppose une perte de souveraineté et oui la principale raison d'être du parlement disparaît. Du coup peut-être que le parlement européen deviendrait une véritable instance de décision ?

Quoiqu'on puisse penser de cette orientation, au niveau pratique je ne pense pas que ça passe.

Les Français ont quand même voté "Non" la dernière fois. Je ne pense pas que les Grecs, les Espagnols, Portugais ou Italiens accueillent cette décision de tout cœur non plus. Retirer la souveraineté, ça veut dire que si tout va mal vous ne pourrez pas vous plaindre et votre vote à la prochaine élection ne servira à rien. Dans ces conditions là, j'imagine très mal tous les pays en difficulté accepter cette proposition si elle est soumise au vote démocratique.

Et si elle ne l'est pas, c'est déjà très mauvais signe. Et ça pourrait vraiment très vite dégénérer.

Marencau a écrit:

Donc en gros abandon complet de la souveraineté nationale ou on coule le bateau.

Si cha loupe, on les met à la mer.

On s'inquiete pour rien, car les allemands ne voudront pas entendre parler d'une véritable Europe fédérale.
La conscience germanique de son existence et de sa différence, c'est le meilleur allié des démocrates en ces temps difficiles où les oligarques européens ont le vent en poupe.
Cette histoire de on casse tout sans budget commun, c'est du bluff.

"Il ne faut rien attendre de spectaculaire" de la réunion Merkel-Sarkozy

Et donc... La Bourse de Paris passe dans le rouge à la mi-journée

Jusqu’où la crise peut-elle bien nous mener ?
Il y est question également de la "règle d'or" dont je pense que l'inscrire dans la constitution maintenant est un piège à gogos et ressemble fort à cette porte d'écurie que l'on ferme alors que le cheval s'est échappé... tout au plus cela empêchera-t-il le cheval de regagner son écurie.

Pour repartir sur l'idée des euro-bonds et répondre à Marencau et Démoc-soc, je me disais que pour relancer la machine il faut jouer sur l'offre car en ces temps de crise la demande est en berne. Les entreprises ont semble-t-il les réserves pour relancer l'investissement mais attendent une conjoncture favorable. On pourrait la créer par une relance au moyen de projets européens (au lieu de faire du chacun pour soi) et en les finançant pour des crédits européens.

Ma vision n'est pas d'éliminer toutes les dettes en les mettant sous le tapis avec les euro-bonds mais juste de les créer pour de l'investissement à l'échelle de la zone euro.

Du coup une plus grande cohérence dans les politiques fiscales et une gouvernance économique commune seraient nécessaires sans que cela aboutisse à une perte de souveraineté totale.

La croissance espagnole ralentit sur fond de crise de la dette


La croissance hollandaise au ralenti


y'a bon austérité!

suite de la purge..

Portugal: le PIB recule de 0,9%


comme on s'y attendait, les saignées, sont en train de tuer le malade...
mais les Diafoirus vont en remettre une couche..!

raison_pure a écrit:

Pour repartir sur l'idée des euro-bonds et répondre à Marencau et Démoc-soc, je me disais que pour relancer la machine il faut jouer sur l'offre car en ces temps de crise la demande est en berne. Les entreprises ont semble-t-il les réserves pour relancer l'investissement mais attendent une conjoncture favorable. On pourrait la créer par une relance au moyen de projets européens (au lieu de faire du chacun pour soi) et en les finançant pour des crédits européens.

Hum, on a déja abordé ce sujet:
une relance keynesienne (ou relance de la demande par grands travaux/projets) repose sur la notion de multiplicateur keynesien.
En regime de libre echange, ce multiplicateur peut descendre en deça de 1, et la relance de la zone ne se produit pas (on relance le voisin).
Bayrou avait absolument raison en 2007 de dire que le keynesiannisme et la mondialisation était incompatible.
Mais bizarrement, dès qu'il s'agit de sauver l'euro, "tout devient possible" (comme dans le projet de grand emprunt européen des elections européennes) et les lois de gravitation economiques cessent de s'appliquer (comme aussi les théories sur les zones monétaires optimales).

Qu'il soit de droite, du centre, ou de gauche, un politique qui croit encore a la politique et pas seulement à la main invisible du marché doit remettre en cause le libre-echange.

je crois que ceux de droite te diront que c'est le niveaux social qui met en panne la main invisible et que le libre échange est un booster pour nivelé les états et les marchés.

«Tout prend désormais la forme d'une entreprise et la couleur d'une marchandise»

Mediapart abonnés

Citation :

Un entretien avec Christian Laval«Tout prend la forme d'une entreprise et la couleur d'une marchandise»
Par Clément Sénéchal

La crise financière est aussi une crise du politique. Alors que s'ouvrent cette semaine les universités d'été des partis politiques, nous publierons trois entretiens de philosophie politique. Aujourd'hui, Christian Laval s'attarde sur le néolibéralisme, principe de mise en concurrence généralisée, qui ordonne la forme de nos sociétés contemporaines.

Citation :

Réduction des dépenses publiques, privatisation des services publics, individualisation de la protection sociale, destruction des collectifs, pressions des banques privées sur les économies nationales, comme en Grèce... Derrière toutes ces tendances convergentes opère une même manière de gouverner et de penser la société: le néolibéralisme.
...

En d'autres termes, la politique néolibérale se définit par l'élargissement de la logique de marché. On commence à en sentir les effets par exemple dans le domaine de la santé, de l'éducation, voire de la justice ou de la police. On peut craindre que ce ne soit là le début d'un remaniement en profondeur de la société. Une sorte de capitalisme généralisé en somme.

...

Il ne s'agit pas là seulement d'une marchandisation du savoir, comme on le dit parfois, c'est-à-dire d'un processus qui ferait que toute connaissance deviendrait progressivement une véritable marchandise que l'on pourrait vendre contre des espèces sonnantes et trébuchantes, il s'agit de la construction d'un marché à l'intérieur des activités publiques, d'une mise en marché généralisée de l'enseignement et de la recherche qui ne passe pas forcément par une vente effective.

...

Prédomine une logique de l'efficacité, au détriment de la logique de souveraineté. En résulte une instrumentalisation des législations, des régimes de protection sociale, des services publics, des systèmes éducatifs, des connaissances, au nom de la sacro-sainte compétitivité. Ce qui est tout à fait fascinant à cet égard, c'est qu'il existe maintenant une sorte de marché international du droit, on le voit au niveau européen, qui met les législations nationales en concurrence.

...

Quelques extraits de la première des 3 pages.
Essai La Nouvelle École capitaliste, Christian Laval à paraître à la rentrée.

Citation :

Il ne s'agit pas là seulement d'une marchandisation du savoir, comme on le dit parfois, c'est-à-dire d'un processus qui ferait que toute connaissance deviendrait progressivement une véritable marchandise que l'on pourrait vendre contre des espèces sonnantes et trébuchantes, il s'agit de la construction d'un marché à l'intérieur des activités publiques, d'une mise en marché généralisée de l'enseignement et de la recherche qui ne passe pas forcément par une vente effective.

On reconnait bien la "l'économie de la connaissance", tant prônée par certains.
Dans cette logique, tout ce qui est circulation de l'information, du savoir, doit être surveillé et contrôlé. Avec développement d'un "droit de la propriété intellectuelle", qui figerait le développement des idées et des technologies. Le "je pense donc je suis", par exemple, serait breveté, et toute citation devrait donner lieu à rémunération;
C'est du pain bénit pour tous les cabinets d'avocats spécialisés, véritables parasites sur l'innovation, mais n’œuvrant pas en Chine, par exemple.

Et puis, il y a toutes ces "certifications" à la mode dans certains domaines, où le savoir ne devient plus universitaire, mais du domaine privé. En informatique, en gestion de projet, il y a promotion de "standards privés", avec certifications payantes. Par exemple, les projets RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques), menées par l'Etat français, le sont avec une méthodologie "privée", Prince 2,anglaise, alors qu'il existe une normalisation française (AFITEP).

Mais Britannique, c'est mieux pour nos néo-libéraux.

Bientôt, il faudra payer une licence pour mélanger de l'eau froide et de l'eau chaude.

En tout cela va à l'encontre de l'esprit des sciences, qui se veulent partagées et universelles.

Paris et Berlin veulent une règle d'or pour la zone euro

L’actualité de la crise : UN SOMMET INOUBLIABLE ! par François Leclerc