Une bactérie pour lutter contre la dengue Si l'on infecte des moustiques vecteurs de la dengue avec certaines bactéries, on bloque la réplication du virus en leur sein. En libérant ensuite ces insectes dans la nature, les chercheurs espèrent limiter fortement la propagation de la maladie.
SCOTT O'NEILL le 31/08/2016
milieu de matinée est le moment idéal pour relâcher des moustiques dans le nord de l'Australie. Plus tard dans la journée, le vent risquerait de disperser les insectes, anéantissant tout espoir d'accouplement. Ainsi, une matinée par semaine, entre janvier et mars 2011, sous une chaleur étouffante, mon équipe de chercheurs et moi grimpions à bord d'un van blanc, la banquette arrière couverte de boîtes Tupperware. Nous nous rendions ainsi dans la ville de Cairns, située à proximité de la Grande barrière de corail. Là, dans une maison sur quatre, quand les habitants avaient donné leur accord pour participer à notre étude, on ouvrait le couvercle d'une de nos boîtes afin de libérer une cinquantaine de moustiques.
Ces insectes ne sont pas des moustiques ordinaires : chacun d'eux est artificiellement infecté par Wolbachia, une bactérie qui vit dans les cellules de divers insectes. Chez le moustique vecteur de la dengue, Wolbachia présente la particularité de stopper la réplication du virus responsable de la maladie. Ainsi, les moustiques infectés ne transmettent plus le virus aux humains qu'ils piquent, ce qui limite la propagation de la maladie.
Cet été 2011, mon équipe et moi testions donc pour la première fois cette méthode de lutte contre la dengue. Cette maladie, qui infecte 390 millions de personnes chaque année, voit son incidence augmenter ces dernières décennies. Transmise par les piqûres de moustiques, elle s'exprime par de la fièvre, des nausées, des douleurs articulaires et musculaires, et des éruptions cutanées. Dans environ 1 % des cas, une fièvre persistante et des hémorragies multiples se manifestent : c'est la dengue sévère. Cette forme peut être mortelle.
Malheureusement, il n'existe pas de traitement spécifique contre la dengue et le premier vaccin vient à peine d'être commercialisé . Pour empêcher la propagation du virus, il faut donc lutter contre les moustiques vecteurs, qui appartiennent au genre Aedes. Le principal coupable est Aedes aegypti, reconnaissable aux rayures blanches sur ses pattes et au motif de lyre sur son thorax. Il vit dans les zones tropicales et subtropicales.
Cependant, les moyens dont on dispose pour combattre ces moustiques sont maigres. Ces derniers sont devenus peu à peu résistants aux insecticides utilisés en routine et les moustiquaires ne suffisent pas à protéger la population puisque Aedes aegypti se nourrit en général pendant la journée. C'est pourquoi l'utilisation de Wolbachia représente un véritable espoir pour lutter contre la dengue – ainsi que contre d'autres maladies transmises par des virus via des moustiques .
Des moustiques difficiles à contrôler
Les moustiques comptent parmi les créatures les plus meurtrières. Non pas parce que leur piqûre est mortelle en elle-même, mais parce qu'ils sont les vecteurs de nombreux ...
SaPa
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Sujet: Re: Le chikungunya à Montpellier Dim 17 Juin 2018 - 22:19
La transmission des Wolbachia est essentiellement verticale : elles sont transmises de mère à descendants via le cytoplasme des ovocytes. Le spermatozoïde ne transmettant que son noyau lors de la fécondation, les mâles sont incapables de transmettre les bactéries à leur descendance. C'est pour cette raison que les Wolbachia ont pour particularité de manipuler la reproduction de leurs hôtes : la fitness des femelles infectées est augmentée par différents effets, ce qui maximise la probabilité de transmission de Wolbachia.
Wolbachia pourrait également, dans certaines conditions, se transmettre de manière horizontale, d’une espèce à une autre. Par exemple, des drosophiles infectées par Wolbachia pourraient transmettre le parasite aux larves de la guêpe parasitoïde Nasonia vitripennis.
Celle-ci dépose ses œufs dans une pupe de mouche, et la larve se contaminerait à l’intérieur de la mouche. Chez les crustacés isopodes terrestres, des études ont montré que les transferts horizontaux de Wolbachia peuvent s'effectuer par contacts infectieux. Via une blessure, l'hémolymphe d'un individu infecté peut être vecteur de Wolbachia et entraîner la contamination d'un individu auparavant sain.
Effets de Wolbachia sur ses hôtes
Wolbachia est connu pour 4 effets principaux de manipulations de la reproduction.
Le plus connu : l'incompatibilité cytoplasmique a été définie en 1952 par Ghelelovitch chez le moustique commun, Culex pipiens. Elle se caractérise dans sa forme la plus simple par une réduction totale ou partielle du nombre de descendants viables lors du croisement entre un mâle infecté et une femelle non infectée. C’est l’incompatibilité cytoplasmique unidirectionnelle. Cet effet tend à diminuer la capacité de reproduction des femelles non-infectées, ce qui permet l’invasion des populations. L’incompatibilité cytoplasmique bidirectionnelle se caractérise par deux souches distinctes de Wolbachia qui vont être incompatibles entre elles, lorsqu’elles sont présentes dans des individus différents4. Cela va diminuer la capacité de reproduction des femelles se reproduisant avec un mâle infecté par une autre souche.
Selon les espèces qu’elle infecte, la présence de Wolbachia peut entraîner la dégénérescence des embryons mâles (male killing, par exemple chez certaines espèces de coccinelles), les féminiser en transformant les mâles génétiques en femelles fonctionnelles (par exemple chez le cloporte Armadillidium vulgare).
Chez les hyménoptères à développement haplo-diploïde, la présence de Wolbachia entraîne une parthénogenèse thélytoque. En l'absence de Wolbachia, les œufs, issus d'oocytes fécondés, diploïdes, se développent en femelles tandis que les oocytes non fécondés, haploïdes, donnent des individus mâles. Chez les individus infectés, Wolbachia entraîne une diploïdisation du matériel génétique des oocytes non fécondés : la stratégie de Wolbachia est d’augmenter le nombre de femelles infectées car les mâles ne transmettent pas le parasite.
En rendant certains croisements stériles et en limitant ainsi le brassage génétique de ses hôtes, la bactérie Wolbachia pourrait participer à des phénomènes de spéciation (apparition de nouvelles espèces). Ce phénomène peut être mis à profit par certaines méthodes de lutte contre des maladies vectorielles transmises par les insectes. Applications médicales
En dehors des insectes, Wolbachia est capable d’infecter des acariens et des crustacés, mais également des nématodes (elle est même indispensable à leur survie) et notamment ceux responsables de l’onchocercose (Onchocerca volvulus) et de l’éléphantiasis (Wuchereria bancrofti) chez l’Homme. Une large part des symptômes de ces maladies sont dues aux nématodes parasites, mais la bactérie Wolbachia semble jouer un rôle dans ces maladies, notamment de par la réponse immunitaire qu’elle entraîne chez l’homme infecté par le couple nématode/bactérie. Des études récentes montrent qu’un traitement antibiotique permet d’éliminer la bactérie et de stériliser le nématode hébergeant la bactérie.
Lutte biologique
Des études en laboratoire ont montré que des moustiques Aedes aegypti infectés par des bactéries du genre Wolbachia résistaient mieux aux infections par des parasites tels que le paludisme ou les virus de la dengue ou celui du chikungunya6. L'idée a donc germé d'utiliser ces infections dans un contexte de lutte biologique, l'idée était de relâcher des moustiques infectés afin de diminuer la prévalence de maladies infectieuses humains. Toutefois, cette stratégie consistant au final à protéger les moustiques n'est pas sans soulever des questions. En effet, certains modèles mettent en garde contre une possible évolution des parasites ainsi ciblés qui pourraient devenir plus virulents.
SaPa
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Sujet: Re: Le chikungunya à Montpellier Dim 17 Juin 2018 - 22:44
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Sujet: Re: Le chikungunya à Montpellier Lun 18 Juin 2018 - 13:16
Montpellier : stériliser les moustiques tigres pour éviter la propagation de virus France 3 Occitanie
Recherches sur les Testicules de Moustiques ... .
SaPa
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Sujet: Re: Le chikungunya à Montpellier Lun 18 Juin 2018 - 13:39
Contrairement aux Autres Moustiques Européens ... Le Moustique TIGRE , en Afrique pond ses oeufs sur les feuilles des Bananiers ... en attendant la Pluie , pour éclore ...
En France ils affectionnent particulièrement les Feuilles de Figuiers ... ou autres végétaux et haies feuillues ...
Les Seuls prédateurs vraiment efficaces sont les Grenouilles qui se nourrissent des larves
on peut également répandre une fine couche de Pétrole lampant sur les eaux stagnantes et puits qui va empêcher les larves de s"oxygéner ...
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SaPa
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Sujet: Re: Le chikungunya à Montpellier Dim 1 Juil 2018 - 18:28