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 Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale

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ArnaudH




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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 14:54

Miaou a écrit:
Les Echos:
"Le débouclage de la position a achevé d'aggraver la situation. « Nous avons voulu fermer la position tout de suite et non pas la gérer », s'est défendu hier Daniel Bouton. La banque a choisi de clore la position entre lundi et mercredi, dans les pires conditions de marché imaginables. Alors que certains l'accusent d'avoir attendu cinq jours pour dévoiler la fraude, d'autres jugeaient hier que la banque aurait au contraire dû attendre un environnement de marché plus favorable pour endiguer les pertes. Car, selon certaines sources, celles-ci se limitaient à seulement 1 milliard d'euros samedi matin."

Un commentaire de lecteur:
"Si je comprends bien Bouton déboucle ses positions au plus fort de la tourmente et endosse pour 4 mds de perte en plus . Quel sang froid !!"
Ce serait étonant, il a du sortir ça du bilan / hors bilan de la banque le temps de clore l'exercice comptable et récupérer ça sur l'annnée suivante...
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 15:57

Miaou a écrit:
Les Echos:
...
Un commentaire de lecteur:
"Si je comprends bien Bouton déboucle ses positions au plus fort de la tourmente et endosse pour 4 mds de perte en plus . Quel sang froid !!"
en tant que béotien total, peut-on m'expliquer :

  • - les positions à terme sont-elle à date fixe ou date limite pour obliger ainsi la SG à "couvrir" les pertes ?
  • - Qu'est-ce que ce marché sur les "indices boursiers européens" ? S'agit-il de paris spéculatifs sans matière économique du style black Jack ou Roulette ?
  • - Trader et addiction aux jeux d’argent sont-ils synonymes ?
Ce monde de brutes m'époustouffle Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 13665
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 16:33

Citation :
Trader et addiction aux jeux d’argent sont-ils synonymes ?

un psy ce matin à la radio parler de ce sujet. tous les ingrédients nécessaires à l'addiction sont présents dans le métier de trader.

pour ceux qui ont canal, il y a une série "scalp" qui passe actuellement et qui aborde bien le sujet de la bourse. c'est très instructif et ça montre bien qu'a force de manipuler de grosses sommes, à force de perdre, il est "facile" de prendre tous les risques pour se refaire..... jusqu'à perdre la raison!
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ArnaudH

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 16:45

genev_tabouis a écrit:
en tant que béotien total, peut-on m'expliquer :
- les positions à terme sont-elle à date fixe ou date limite pour obliger ainsi la SG à "couvrir" les pertes ?
Les deux existent... tant qu'on a pas plus de détail. Par contre l'exercice comptable 2007 se ferme ces jours-ci d'où le besoin "d'arrêter" une position définitive pour 2007. Mais cela ne signifie pas forcément vendre, seulement fixer un cours d'enregistrement / référence dans les comptes de fin d'année. D'où la possibilité de faire une opération de sortie des comptes de la banque fin 2007 (officiellement une "vente" à un mauvais taux) et une réintégratione en 2008 (à un meilleur taux, passée la crise des subprime).


genev_tabouis a écrit:
- Qu'est-ce que ce marché sur les "indices boursiers européens" ? S'agit-il de paris spéculatifs sans matière économique du style black Jack ou Roulette ?
De spéculation sur la hausse ou la baisse des taux de référence des bourses européennes (FTSE, CAC40, DAX, EUROSTOX etc.). Oui une spéculation est comme un jeu, mais cela se fait à partir d'une quantité gigantesque d'information qui peut être intéreprétée différemment selon les traders, d'où la notion de pari qui revient souvent chez les traders.

genev_tabouis a écrit:
- Trader et addiction aux jeux d’argent sont-ils synonymes ?Ce monde de brutes m'époustouffle Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 13665
Synonymes non mais complémentaires, les traders sont des joueurs, mais bien informés et généralement ils "gagnent", les gains (sur l'ensemble de leurs portefeuilles) sont toujours supérieurs aux rendements des taux d'intérêts ou des indices boursiers classiques.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 17:20

ArnaudH a écrit:
..
...généralement ils "gagnent", les gains (sur l'ensemble de leurs portefeuilles) sont toujours supérieurs aux rendements des taux d'intérêts ou des indices boursiers classiques.
Merci pour l'explication Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 401314
Mais il y a forcément des "pigeons" qui sont plumés dans ces opérations, car cela ne crée aucune valeur... Qui sont les "dindons" de cette gigantesque farce ? Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 70960
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 17:36

Pour répondre simplement (probablement trop): Les non traders; les petits épargnants qui ne connaissent pas bien le marché et y mettent leurs économies sans passer par des paniers d'investissements gérés par des spécialistes.

Mais attention, ce n'est pas un jeu où il y a forcément un "gagnants" et des "perdants".... les circonstances exceptionnelles actuelles (chutes des cours sur toutes les places) créent beaucoup de "perdants"; dans des circonstances normales, il y a beaucoup de "gagnants"...

Après forcément, c'est beaucoup plus complexe, car il est possible à terme d'investir sur des retournements (marchés à terme), sur des paniers de devises, actions, matières premières etc. dont les gains de certaines composantes compensent les pertes d'autres composantes... bref, c'est devenu quelque chose de très complexe.

Ce n'est pas une farce car cela permet justement d'injecter des capitaux dans des projets de développement bien réels et de faire fructifier les participations / retraites de millions de personnes (au dela de l'inflation)... donc c'est nécessaire pour faire marcher l'économie mais la complexité du système rend tout contrôle efficace à 100% difficile à mettre en place... mais bon 5 milliards c'est inexcusable!
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Miaou

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 18:44

Merci Arnaud de tes explications. king

Je viens de regarder le site d'Alternatives Economiques. Il fournit des explications sur le fait que la Société Générale ait clos au plus mauvais moment, ce qui a accru les pertes:
"En dépit de la tendance baissière, elle est contrainte de clore tous les paris ouverts, car à attendre pour tenter de se refaire plus tard, elle se ferait complice de ses malversations : manque de chance, cela tombe en plein chute des cours, ce qui accroît les pertes."

Comme je m'étais interrogée ici sur les motivations de cette vente au plus mauvais moment, je tenais à vous faire part de cet article. Et ceci me permet de vous signaler ce site, qui a pris la peine de fournir une analyse dépassionnée et des réponses aux principales questions.
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Jan 2008 - 22:37

La spéculation par options est un jeu à somme nulle; toute prise de position doit avoir une contrepartie réelle (constituée par une personne ou une organisation); ce que l'un perd est gagné par un autre; il fonctionne à la baisse et à la hausse.
L'achat d'options d'achat (call) ou d'options de vente (put)comporte un risque de perte limité à la valeur de l'option; la vente d'options d'achat ou de vente comporte un risque illimité de perte; c'est ce dernier genre de spéculation qui entraîne les "appels de marge" quand la valeur du titre ou de l'indice monte dans le cas de vente d'options d'achat ou baisse dans le cas de vente d'option de vente. Ces appels de marge ont lieu à chaque variation du cours qui les rend nécessaires; la date limite de l'option n'ayant d'autre fonction, lorsqu'elle est atteinte, que mettre fin au contrat.
En dehors de la pure spéculation, les options servent principalement à couvrir des risques de variation de cours pour les portefeuilles importants.
De même qu'il existe des titres (les trackers) représentatifs des indices, il existe des options sur les indices qui ont les mêmes finalités que sur les actions.
Tout ceci n'est pas fait pour les petits épargnants, et si quelques traders amateurs se font plumer, ce n'est pas pire que les course de chevaux.
S'il est exact que le marché des options, et en général la spéculation, ne crée pas de valeur, cela rend aux marchés boursiers des services dont bénéficient aussi indirectement les petits épargnants.
La seule réserve qui pourrait leur être faite réside sur un danger potentiel qui est de permettre, probablement, des mouvements d'argent incontrôlable.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2008 - 12:17

25.01.2008


Un militant UMP fait le "casse du siècle".

Vous croyez que je parle des 600 millions du délit d'initiés de Lagardère ? Des 10% gagnés en une journée à la Bourse de Paris par le titre TF1 après une phrase de Sarkozy ? De la vente d'avions Dassault au brigand Kadhafi ? De Sarkozy lui-même qui, par quelques beaux mensonges, s'est emparé de l'Élysée ? Que nenni !
Jérôme Kerviel est un peu mon "pays", comme on dit. Sa mère vit à Pont-l'Abbé, chef-lieu de mon canton en Bretagne, ville sur laquelle j'ai d'ailleurs publié deux ouvrages. Depuis hier, c'est le trader le plus célèbre de France (voire du monde), celui qui subprimes a, paraît-il, dérobé non moins de subprimes 5 milliards d'Euros dans les caisses de la Société Générale, banque française de peu de relief mais subprimes de notoriété certaine.
Il se trouve que ce Jérôme Kerviel s'est présenté aux élections municipales de Pont-l'Abbé en 2001 sur la liste de l'UMP conduite par l'actuel maire Thierry Mavic.
Décidément, à l'UMP, ils sont impayables. Euh... On aimerait bien qu'ils soient impayables.
sur le blog d'hervé Torchet
http://jour-pour-jour.hautetfort.com/archive/2008/01/25/un-militant-ump-fait-le-casse-du-siecle.html
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pascal47

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2008 - 18:52

En tout cas il est dejà bien connu sur le net via les moteurs de recherche et dejà dans l'encyclopédie en ligne :

http://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Kerviel#Biographie

Concernant les subprimes c'est tout à fait impossible toutes les banques disent que ce problème est aux Etats Unis et pas en France. Il faut leur faire confiance...Hein ? Non ?


Dernière édition par le Sam 26 Jan 2008 - 19:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2008 - 19:08

"militant ump" ne saurait définir entièrement ce jeune homme...
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Aptien

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2008 - 19:11

Oui, et qu'il ait un "frère résident en Région parisienne" me parait assez hors sujet.
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Alain BERTIER




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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeSam 26 Jan 2008 - 22:41

Intéressantes précisions

http://www.ft.com/cms/s/1/13e0c5b0-cb28-11dc-97ff-000077b07658.html
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ferreirajdf

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Jan 2008 - 9:37

Nos chers, très chers banquiers.

Partout dans le monde on met en cause la mondialisation. Tout ce qui peut
arriver comme misères ou catastrophes est dû à la mondialisation. Rien n’est
jamais imputable à nos banquiers. Nos chers banquiers sont là pour nous aider,
pour nous défendre. Ils sont nos écus et le bras armé de nos gouvernants. Il
est donc normal qu’il dégagent des bénéfices colossaux. En 2006 le Société
Générale, sur un produit net bancaire de 22Mds € à dégagé 5.7Mds de résultat
net, soit 26%. Faramineux quand on sait qu’aucune rémunération de compte
courant n’est faite. Faramineux quand on sait que le taux de rémunération d’un
assurance vie avoisine les 4%. A titre de comparaison, les entreprises du BTP
tournent autour des 3% et ce sont des productifs. Daniel Bouton, PDG de la SG a
vu son salaire augmenter de 25% en 2006. Ses revenus de cette année là ont été estimés à 10.8
Millions. Une paille. Cela ne fait que 0.19% du bénéfice de sa société. Mais le
salaire d’un smicard pendant 750 ans. Oui 750 années de labeur pour un smicard.
Nos chers banquiers qui font et défont la vie de milliers de PME et de millions
de petits épargnants se paient grassement sur la bête. A hauteur de tels
chiffres, ce n’est plus de la honte mais du dégoût.


Alors suite aux déboires récents de la société Générale, Mr
Bouton a annoncé qu’il ne toucherait pas de salaire durant six mois. Quel
sacrifice ! Le petit épargnant va être content. Un patron qui perd 7Mds d’Euros
en spéculant sur le petit peuple est juste privé de 6 mois de salaire. Ce n’est
pas sa faute. C’est la faute d’un petit trader qui les a tous trompés. Un tout
petit bonhomme, dans son coin, a réussi à berner durant un an tous les grands
spécialistes de la finance. Vite, il faut le mettre en prison. Le gouvernement
s’en émeut et toutes les polices de France sont sur les dents. Non, il n’est
pas question d’évoquer une manœuvre mensongère et frauduleuse de la part de la
SG. Elle n’essaye pas de cacher quelque chose de plus dégoûtant encore. Pourquoi
avoir brader vite fait les Même si le gouverneur de la Banque de France s’interroge.
Christian Noyer, « c’est la décision de la banque de vendre lundi et mardi
dans les pires conditions de marché qui a conduit à ce niveau de perte »
. Autrement
dit, si la SG n'avait pas vendu ses positions en plein krach, la perte aurait
pu être contenue à un milliard d'euros, voire beaucoup moins !



7Mds de pertes ! 486 000 années de smic ! 4.9Mds dus au petit
trader et 2.05Mds dus aux subprime, le nuage financier qui ne devait jamais
traverser nos frontières. Le président l’avait dit. La Ministre gestionnaire
des vélos aussi. Notre système bancaire est bien plus solide que le système anglo-saxon.
Aucun risque don cet on maintient la prévision de croissance à plus de 2% pour
2008. Super banquiers et super ministre de l’économie. En France on est bien
lotis, bien parés. Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons de bon
gestionnaires, de bons prédicateurs et surtout des parapluies anti-nuages de
toutes sortes. Nous avons aussi l’amnésie, la foi. Nous avons les meilleurs économistes,
les meilleurs politiques, les meilleurs journalistes. Tout est mieux en France.
Alors pourquoi 2Mds de pertes chez la SG, 2.5Mds au CA, 3.5Mds à l’Ecureuil ?
Ces trois chiffres additionnés aux 4.9Mds de « fraude » à la SG
représentent 13.5Mds d’Euros. 937 500 années de smic. Nos politiques et
nos banquiers nous prennent pour des gogos. Ils ont les surprimes et nous les subprimes. Ils
sont les pompes à fric et nous sommes les puits sans fond. Ils sont les
traders, les carnassiers, nous sommes les plumés, les proies.


Ah ignorants et croyants que sont les français. Ah menteurs
et manipulateurs que sont nos politiques. Ah incapables et serviles que sont
nos journalistes.


Iron Wolf, Boutigny le 27/01/08
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Jan 2008 - 17:28

Société générale: « Aïe! J'ai mal à mes agios !!!»



En pleine crise du pouvoir d'achat, la crise financière a quelque chose d'indécent. Depuis une semaine, les Mariannautes sont au bord du krach !


http://www.marianne2.fr/Societe-generale-Aie!-J-ai-mal-a-mes-agios-!!!-_a83197.html










« C'était promis, juré, craché, les subprimes américaines ne pouvaient pas toucher les Bourses Européennes ! », ironise Sud Ouest, « Le nuage de Tchernobyl n'a pas passé la frontière, la crise des subprimes ne touchera pas notre économie, dormez en paix braves gens, la forteresse France est invincible », persifle Bomber. Après s'être bien moqués, on pourra dire qu'on l'avait vue arriver. Qu'on n'était pas dupes, qu'on avait vu clair dans la crise des subprimes. Mais quand le krach est là, quand les places boursières d'Europe et d'Asie dévissent, comme cette semaine, il y a, malgré tout, un petit effet de surprise. Et un fort sentiment d'impuissance. Vous prenez cela avec humour, mais de cet humour acide de ceux qui craignent de payer pour des erreurs qu'ils n'ont pas commises.

La théorie du complot
« Regardez c'est beau, les dominos qui dessinent des arabesques en s'effondrant ! C'est émouvant !, se moque Cecilia Sarmar. OUI ! ! ! mais du coup, qui c'est qui va subir encore plus ? » Après la folie des chiffres, l'inquiétude gagne. La révolte aussi. « Ce système va aller jusqu'au bout comme un nageur au milieu du pacifique », prédit Tyglouk dans une envolée millénariste. Maria et Métèque approuvent. Vous avez l'impression d'être prisonniers d'un système que vous n'avez pas choisi et qui, insulte suprême, tenterait en plus de vous manipuler. Quand le krach se double d'un scandale financier à la Société générale, vous êtes même des centaines à crier au complot. Bloubloup dénonce « la théorie de l'homme-fusible » : « Aucun courtier ne peut gérer un tel portefeuille, il ne peut s'agir que d'une manoeuvre d'une grande ampleur au sein de la banque. » Pour Gibus, il s'agit carrément d'une manœuvre grossière : « Même les petits enfants ne peuvent pas croire à cette histoire ! »

Un gros découvert de confiance
Au final, cette semaine, la colère et l'amertume sont palpables dans les commentaires. Tout simplement parce que, au-delà des zones d'ombre qui entourent l'affaire de la « Soc gén », la crise financière a forcément quelque chose d'obscène pour ceux qui vivent au quotidien la crise du pouvoir d'achat. Les propos de GR (à ne pas confondre avec JR, le méchant de la série Dallas, qui s'exprime de temps à autre sur Marianne2) décrivent bien votre sentiment : « Il y a la vraie vie, le travail, le salaire, les impôts. Nous le vivons tous, nous suivons tous notre portefeuille d'argent concret, réel. Et il y a l'autre monde, celui de l'argent virtuel, de la spéculation, du bidouillage planétaire à coups de milliards d'euros, de dollars, ou de yens. Et puis on transforme tout en valeur spéculative, même la misère des gens et leur surendettement. Et voilà que l'on apprend qu'une banque, à qui les gens de la vraie vie confient leur pécule, se fait arnaquer de plusieurs milliards d'euros par un seul homme, nous dit-on. Ben oui, parce que si cela vient d'un seul homme, il est insolvable, tandis qu'un ensemble de responsables de ladite banque mettrait tout le staff en question. Et nous, gens de la vraie vie, nous allons payer, comme pour le Crédit Lyonnais et Executive Life... » Mais on appréciera aussi la version courte de Tof3 : « Aïe! J'ai mal à mes agios !!!»




Dimanche 27 Janvier 2008 - 00:10

Anna Borrel

Lu 1788 fois

*******
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juju41

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 10:35

bakchich .info 28/01

Chronique d’un désastre financier

llundi 28 janvier 2008 par Jean Montaldo

La version officielle du PDG de la banque sur son trader isolé et incontrôlé, qui lui aurait fait perdre 4,9 milliards d’euros, ne résiste pas à l’analyse des faits, estime Jean Montaldo, auteur du « Marché aux voleurs » (Albin Michel, 2003). Selon lui, elle masque une crise plus grave et des responsabilités plus larges. D’abord, les risques financiers ont bien failli faire sauter la banque, lundi 21 janvier. Ensuite, la Banque de France et les autorités de marché en savaient forcément plus long qu’on ne le croit. Accrochez vos ceintures !




L’affaire de la Société générale explose comme un volcan dont les courants de laves menacent de ravager nos économies. Le monde de la Finance est atterré, celui de la politique bouche bée et la presse enflammée.

Cependant, nul n’a vraiment pris la mesure du cataclysme financier qui vient de survenir, amplifié par les déclarations invraisemblables de Daniel Bouton, le PDG de l’établissement « victime »… sauvé in extremis de la banqueroute par ceux là même qui ont pour mission d’empêcher les gymnastiques frauduleuses.

Monde pitoyable de la Finance… où les autorités de contrôles — une nouvelle fois ! — montrent leur incapacité à appliquer aux plus puissants intervenants les règles strictes qu’elles imposent au commun des mortels. À commencer par la Banque de France qui , 5 jours durant — du 19 au 23 janvier 2008 (au matin) —, a poussé le culot jusqu’à cacher au Président de la République Nicolas Sarkozy et au Premier ministre François Fillon les risques encourus par l’une des plus grandes banques françaises, avec en toile de fond des dommages immenses pour la bourse française et ses homologues européennes.

Histoire incroyable… qui, telle que présentée dans un flou artistique impressionniste par l’état-major de la Société générale, ne résiste pas à l’analyse.

La version fantastique du Pdg
La version des évènements donnée au public, en fin de matinée du 24 janvier, par le PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, ne paraît pas coller à la réalité, du moins celle qui ressort de mes connaissances et recherches actives : « Les transactions sur lesquelles la fraude a porté étaient banales - une position à la hausse des marchés actions - mais dissimulées par des techniques extrêmement sophistiquées et variées », écrit-il à ses actionnaires et clients, le 24 janvier. Non sans ajouter une information qui fait tilt : « J’ai bien évidemment informé M. le Gouverneur de la Banque de France et M. le Secrétaire Général de l’Autorité des Marchés Financiers [AMF] dès que j’ai eu connaissance de la situation, le dimanche 20 janvier. La perte subie est très importante. Toutes les mesures ont été prises sur le champ pour la circonscrire. Les failles des procédures de contrôles ont été identifiées et corrigées pour éviter tout nouveau risque de nature comparable. »

Explications un tantinet courtes et pour le moins fantastiques, voire inquiétantes. Car on y omet de faire état des dispositifs de contrôles stricts mis en place - au-dessus de l’ensemble des établissements financiers - pour empêcher qu’un ou plusieurs aigrefins (ou mauvais génies) puissent polluer les écritures des grandes industries financières.

Appartenant à la galaxie des départements spécialisés de la Banque de France, ces instruments complètent ceux des banques intervenantes… avec pour mission de les surveiller, de jour comme de nuit. Et de repérer, par des observations permanentes et croisées, tout manquement aux règles de prudence et de bonne gestion, a fortiori lorsqu’il s’agit d’opérations portant sur des montants faramineux. Ainsi, si des « failles » ont affecté les « procédures de contrôle » de la Société générale, comment expliquer que les moyens de contrôle (réputés inviolables) de la Banque de France n’aient pas fonctionné ?

Arrêtons les non-dits… et venons-en à ce qui fâche : au-delà de la Société générale, tout un réseau ramifié est en cause. Puisque le ministre des Finances, Mme Christine Lagarde, doit donner, « sous huit jours » au Premier ministre, « toutes les indications sur la manière dont les choses se sont passées, de manière à ce qu’on puisse, le cas échéant, proposer des solutions », voici celles que je lui soumets… pour l’y aider.

Pourquoi et quand la Générale a failli sauter
Remontant dans le temps, j’observe, en premier lieu, que par la grâce de la Banque de France et de l’AMF, le pire aura été évité… avec une perte « limitée » à 4,9 milliards d’euros (ou 7,2 milliards de $ US).

Ce trou béant dans la caisse de la Générale a été causé par des engagements démentiels et présumés « frauduleux » que j’évaluais le jour même de la révélation du scandale (le 24 janvier), à au moins 50 milliards d’euros. Somme astronomique, supérieure de 20 milliards d’euros aux fonds propres de la banque !

Apprendre, de surcroît, que ces engagements sont intervenus sur les marchés hautement spéculatifs des « futures » laisse pantois. Comment peut-il se faire qu’une banque de cette dimension puisse permettre qu’un golden boy novice (Jérôme Kerviel, 31 ans… et toutes ses dents) la gave, sans qu’elle ne s’en aperçoive, d’« options à terme », de bouts de papiers empoisonnés revenant à spéculer comme un laquais sur les actions de grandes entreprises cotées et (ou) sur les indices, tel celui du CAC 40 ?

Enregistrées, les pertes de 4,9 milliards d’euros sont là, bien réelles… dont aucun des protagonistes ne peut se laver les mains. Mais on omet de dire que, sans le bon vouloir des autorités de contrôles de la bourse et des institutions financières, au matin du lundi 21 janvier, avant l’ouverture des marchés, la Générale n’aurait pu échapper à une chute aux enfers, avec des dégâts considérables.

Dans le plus grand secret, lors de réunions tenues pendant le week-end des 19 et 20 janvier 2008, la Banque de France et de l’AMF lui ont donné leur aval pour que soit cachée aux investisseurs l’étendue de ses prises de risques engagées par le « trader » Jérôme Kerviel.

En effet, le matin du lundi 21 janvier, après plusieurs fortes baisses partout dans le monde (à New York le vendredi, puis sur toutes les places asiatiques), la journée boursière s’annonçait avec un avis de tempête. Dans de telles circonstances, annoncer à l’improviste la situation réelle et désastreuse des engagements de la Société Générale — découverte officiellement durant le week-end —, aurait immanquablement provoqué, à Paris et dans toute l’Europe, un vent de panique effroyable.

Dans un tel contexte — où les rapaces ne s’encombrent pas de bonnes manières —, la plupart des intervenants, à commencer par les autres établissements bancaires, auraient évité de se positionner à l’achat sur des marchés en pleine ébullition. Du moins avant que ne soit apuré le carnet d’ordre de vente, gonflé à hélium, de la Générale.

Nombre de prédateurs n’auraient pas manqué de se positionner à la vente (sèche ou à découvert, puisque le marché le permet !), pour accompagner le mouvement de baisse, tenter de « se refaire » à bon compte dans l’œil du cyclone boursier, autant dire se remplir les poches à bon compte… dans un « Cycle de Bethe », comme disent les astronomes pour désigner les réactions nucléaires dans les étoiles.

Prise au piège, la grande banque aurait eu toutes les peines du monde à se délester de sa cargaison pourrie, face à des salles de marché excitée par l’odeur du sang de la Générale et de sa tirelire bourrée à craquer de centaines de milliers de titres spéculatifs et à fort effet de levier : ceux sur lesquels le jeune Jérôme Kerviel — dont peu de gens connaissent, pour l’heure, sa version des faits — intervenait tout seul, nous assure-t-on, sachant qu’il pouvait multiplier ses gains ou ses pertes à la vitesse d’une météorite.

À n’en pas douter, si, conformément au règlement qui régit les institutions financières, la Société générale s’était vue imposer par ses pairs d’informer sur le champ les investisseurs des risques suspendus au-dessus de sa caisse, ce noir scénario lui aurait fait connaître l’abîme, une bonne part de ses 30 milliards d’euros de fonds propres étant menacée de partir en fumée. Je rappelle que ce lundi 21 janvier, la bourse de Paris baissait de quelque 6%, à l’unisson avec ses homologues européennes. Et que les mêmes secousses telluriques se répétaient le mercredi 23… tandis que la Générale continuait de vendre à tour de bras, en catimini et à perte, les options d’achat accumulés par son golden boy suspendu.

Tel est le désastre qui serait intervenu si, au long des trois journées fatidiques (des 21 au 23 janvier) — et en plus de la crise des « subprime », à l’origine de la dégringolade des actions sur toutes les places du monde —,était venu s’ajouter l’annonce des difficultés dantesques de la troisième banque française, au demeurant connue comme la première intervenante sur les marchés mondiaux des « produits dérivés » (les fameuses options acquises par son « trader » "isolé").

Tel est le massacre à la tronçonneuse auquel la Société générale a échappé… grâce à la Banque de France… qui aurait dû tout empêcher.

La Banque de France devait tout savoir
Nous passons là au second volet de l’affaire, avec de nouveaux non-dits. Et non des moindres. Car les autorités de contrôle ont des missions et des outils, qui auraient pu leur permettre d’intervenir à temps.

Je n’invente rien. Les documents officiels l’attestent. Leur lecture est instructive. Tout d’abord, l’Autorité des marchés financiers (AMF) se doit de « veiller… à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers et tout autre placement donnant lieu : à appel public à l’épargne ; à l’information des investisseurs ; au bon fonctionnement des marchés d’instruments financiers ». De son côté, la Banque de France, elle, a pour « mission principalement de veiller à la sécurité des dépôts du public et plus généralement à celle des banques ».

Ses statuts le précisent : « Dans le cadre des missions du Système européen de banques centrales (…) la Banque de France veille à la sécurité des systèmes de compensation, de règlement et de livraison des instruments financiers. » En outre, « pour que cette sécurité soit assurée, il est essentiel que le système bancaire et financier français soit géré de manière rentable et prudente (sic) ».

À dessein, des dispositifs ont été mis en place… dont — par une extraordinaire étrangeté — on évite aujourd’hui de parler.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 10:36

suite
Pour enregistrer, comptabiliser, vérifier et superviser leurs règlements sans délai, il existe bel et bien, au-dessus des banques, deux yeux de lynx, redoutés de tous : « Euroclear SA/NV » et son rejeton « Clearnet », tous deux dans l’orbite de la Banque de France. Il n’est d’ailleurs qu’à se référer aux indications de cette vénérable institution pour savoir qui est qui dans la longue chaîne des transactions boursières et de leur supervision par le système « Euroclear-Clearnet » .

Voulu par les autorités des marchés européens, « la constitution du groupe Euroclear a pour objectif de mettre en place une plateforme de règlement-livraison unique pour l’ensemble des dépositaires centraux du groupe ». Euroclear Group est doté de 6 filiales, « dépositaires centraux de titres négociés » par les banques : Euroclear Bank ; Euroclear Belgique ; Crest Co, Grande Bretagne ; Euroclear France ; Euroclear Nederlands ; LCH. Clearnet Group.

En d’autres termes, cet organisme ramifié supervise les règlements des divers titres achetés ou vendus par les établissements financiers. Et s’assure de leur livraison immédiate. Pour parfaire son « intégration » et « rationaliser » ses infrastructures techniques de règlement, la maison-mère « Euroclear » a mis en place (en mai 2006 pour le marché français, en août suivant pour le Britannique) « un moteur unique de règlement-livraison (Single Settlement Engine) pour l’ensemble des entités du groupe. »

L’œil de lynx Clearnet supervise toutes les transactions
Dès lors, les frontières d’intervention de scs entités territoriales étant fixées, la filiale française « LCH. Clearnet SA » — supervise toute transaction effectuée depuis Paris et qui passe obligatoirement par elle.

Vous avez bien lu : tout passe par elle.

Soyons même encore plus précis. Pour l’officielle AFTI (Association Française des Professionnels des Titres) « Clearnet SA » est l’une des premières chambres de compensation en euros et une « infrastructure post-marché » qui « joue un rôle attractif déterminant pour la domiciliation des banques d’investissement et de marchés, et des gestions d’actifs ». Dans tous les cas de figure ! Son rôle ? Malgré son caractère technique, le texte suivant, estampillé « Banque de France », est on ne peut plus explicite :

« LCH. Clearnet SA joue le rôle de contrepartie centrale pour les instruments financiers qu’elle admet à ses opérations (actions cotées sur les marchés Euronext, instruments dérivés et options, titres d’État français et allemands négociés de gré à gré via certains courtiers…) ».

Ainsi, imposé aux banques comme leur intermédiaire obligatoire, Clearnet se porte acquéreur ou vendeur des titres qu’elles ont achetés ou vendus. Pour bien fixer les responsabilités, il est stipulé expressément : « Une fois l’opération prise en compte par la chambre de compensation, Clearnet SA devient la contrepartie unique du vendeur et de l’acheteur », jouant ainsi le double rôle d’intermédiaire et de surveillant de la bonne exécution des transactions. À charge pour elle de fournir sa « garantie » qui « inclut le paiement, mais aussi la livraison des titres [à la banque acheteuse] au cas où le vendeur serait défaillant. »

Mieux encore — et c’est là que dans l’affaire Société générale tout se corse —, la Banque de France nous le certifie dans ses propres écritures :

« En tant que contrepartie centrale, LCH. Clearnet SA contribue à réduire les risques de crédit et de liquidité associés à la transaction et à la livraison des instruments qu’elle prend en charge. »

Clearnet n’y voit plus net…
Dès lors, comment expliquer qu’un obscur golden boy de la Société générale ait pu travestir les écritures de son employeur, en mettant, face à des achats réels (forcément payés), des ordres de ventes fictifs qui, par la force des choses, ne pouvaient ni être enregistrés, ni réglés ?

Cette version officielle ne résiste pas à l’analyse, puisque aucun déséquilibre des règlements, qui s’effectuent chaque jour, ne peut théoriquement échapper à « Clearnet ».

En outre, accumuler des achats effectifs (forcément payés) est une chose ; agir de même avec des « ventes fictives » — dixit la Générale — pour cacher ses pertes potentielles, en est une autre… qui ne colle pas dans le tableau présenté. Pour deux raisons évidentes.

Si d’aventure, trompée par les écritures savantes de son « trader », la Générale n’a pas repéré sa supercherie, de son côté « Clearnet » ne peut manquer d’observer que la position spéculative acheteuse de la banque ne correspond pas à ses ratios. D’autant que cette position est génératrice de pertes considérables en période de baisse et qu’aucune vente (réelle) n’est intervenue pour équilibrer ses comptes.

Œil infaillible, « Clearnet » est là pour savoir qu’aucune opération de couverture à la vente n’a été passée, se soldant par un règlement enregistré et visé par elle.

En outre, qu’a fait la Société générale — c’est le règlement !— des enregistrements de ses opérateurs, obligatoirement conservés pendant plusieurs mois ? Comment a-t-il pu se faire que, passant des ordres d’achat massifs se soldant par des débits constants et importants, sans contrepartie à la vente, Jérôme Kerviel n’ait pas été arrêté… en plein vol périlleux ?

Et ce n’est pas tout. Voici maintenant l’ultime étape du contrôle technique : « Afin d’assurer un fonctionnement solide de son mécanisme de garantie, LCH. Clearnet SA a mis en place d’importantes mesures de contrôle du risque, notamment des critères de participation exigeant : une réévaluation quotidienne des positions de ses membres, des appels de marges [couverture immédiate des sommes perdues], et un fonds de compensation. »

Arrêtons là ! Non sans mentionner un détail qui fait désordre : sous mes yeux, estampillés « Banque de France (Eurosystème) », l’organisme suprême censé tout savoir et tout prévenir, des documents nous informent que la « Société Générale » est bien inscrite, à la date « 22 janvier 2008 », sur la liste des banques affiliées au réseau de « Clearnet SA, Banque centrale de compensation ».

À cette date, le scandale est déjà découvert. Mais on a décidé de le garder secret… pour permettre à la Générale (en péril) de liquider « au mieux », sur des marchés qui n’en peuvent plus — puisque subissant de plein fouet la débâcle boursière mondiale —, les wagons de titres spéculatifs d’un unique « trader »… saisi par la folie des grandeurs. Jeune homme qui, sans esprit de lucre nous assure-t-on, se serait prêté à la danse du scalp… au nez et à la barbe de son employeur et de ses puissantes autorités de surveillances.

En d’autres termes, le scénario que vient de nous fournir la Société générale, avec l’aval de la Banque de France, ne tient pas ! Copie à revoir.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 14:52

Nouvelles plaintes en liaison avec l'affaire de la SocGen
28.01.08 | 14h20





PARIS (Reuters) - L'avocat activiste Frédérik-Karel Canoy a annoncé lundi avoir déposé de nouvelles plaintes en liaison avec la fraude dévoilée la semaine passée par la Société générale.

Il a indiqué qu'une première plainte portait sur des "manipulations de cours" à l'occasion du débouclage, par la Société générale, des positions d'achat massives sur des contrats d'indices boursiers accumulées par un de ses traders.




La seconde concerne un délit d'initiés, alors que l'AMF publie ce lundi une déclaration réglementaire d'un administrateur de la Société générale, Robert A. Day, sur la vente les 9 et 10 janvier derniers d'un million d'actions de la banque à des prix situés entre 95,27 et 95,90 euros.

Une porte-parole de la Société générale a souligné que ces opérations étaient "très antérieures à la révélation de la fraude".

Les deux plaintes de Me Canoy, qui dit agir au nom d'une centaine de petits porteurs, ont été déposées contre X, de même qu'une précédente, la semaine passée, qui concernait les motifs d'"escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux, complicité et recel".

Robert A. Day est l'ancien patron de la société de gestion d'actifs américaine TCW, aujourd'hui propriété de la Société générale.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 14:58

Putain juju, t'as bouffé du lion? Tu prends vraiment cette affiaire à coeur! Mais c'est bon tiens nous au courant. Car c'est sûr il y a de la grande fraude la dessous
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 15:05

très louche en effet!

bakchich.info
lundi 28 janvier 2008

Société Générale : emballement sur les titres.

Fidèle à son habitude, l’Autorité des marchés financiers (AMF), notre courageux gendarme de la bourse, fait le dos rond depuis qu’a éclaté ce qu’il est convenu d’appeler « le scandale de la Société Générale ». L’annonce de pertes colossales liées, selon la banque, à des agissements d’un seul trader sur les marchés boursiers aurait dû mettre en émoi les limiers de l’AMF. Rien n’est venu. Autre élément troublant : les mouvements sur l’action Société Générale. Le volume quotidien de transactions est passé de 3,04 millions de titres le 14 janvier à 5,24 millions le 15, à 4,64 millions le 16, à 4,08 millions le 17 (jour où le cours clôture à 93 euros !). A partir du 18 janvier, c’est l’emballement : 10,84 millions d’actions échangées ce jour là, 11 millions le 21 janvier, 11,65 millions le 22 et 11,93 millions le 23, la veille de l’annonce des pertes. Or, des rumeurs couraient en bourse depuis quelques jours sur l’annonce de dépréciations importantes chez Société Générale du fait de la crise des « subprime ». Manifestement, des petits malins se doutaient de quelque chose et ont bazardé leurs actions Société Générale. Ils ont eu du nez car le cours est aujourd’hui en-dessous de 70 euros.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 15:19

ferreirajdf a écrit:
Putain juju, t'as bouffé du lion?
C'est pas la même banque. Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 MDR38
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 15:34

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 15:44

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 15:54

Citation :
De leo. (en travaux) Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 E0
Boursomarquer leo. Ignorer leo. Recommander ce message Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Forum_reco
1 Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Forum_reco

Mécanisme fraude Société générale
12:07 28/01/08

Mécanisme fraude Socgen 10:12 28/01/08
Finance Plus, le 28/01/08 à 07:08

La Société Générale a mis à la disposition de la presse et des marchés
financiers un document retraçant ses premières conclusions après la
découverte et débouclage de position qui lui ont coûté 4,9 Milliards
d´Euros, que la banque impute à l´un de ses traders, Jérôme Kerviel. Il
résulte d´un audit interne dont les conclusions ont été rendues le 26
janvier. Un audit externe supplémentaire sera soumis à la décision du
Comité des Comptes le 29 janvier prochain. La version intégrale des
explications de la Société Générale suit :

1. Activités d´arbitrage et explication de l´importance des montants nominaux en jeu dans cette fraude.

Les métiers Actions de Société Générale n´ont pas pour mission de
prendre des positions directionnelles (c´est-à-dire jouer à la hausse
ou à la baisse) sur les marchés actions. Les activités d´arbitrage où
travaillait le trader avaient pour mission d´arbitrer des instruments
financiers sur des bourses européennes. I l s´agit d´une activité de
trading pour compte propre déconnectée des activités commerciales des
métiers Actions.

Ces activités d´arbitrage, par exemple, consistent à acheter un
portefeuille d´instruments financiers A et de vendre, au même moment,
un portefeuille d´instruments financiers B qui présente des
caractéristiques extrêmement proches, mais dont la valeur est
légèrement différente. Ce sont ces écarts de valeur qui font les
profits ou les pertes de ces activités.

Ces écarts de valeur étant le plus souvent à la fois faibles et
temporaires, de telles activités d´arbitrage supposent que les
opérations réalisées soient très nombreuses et puissent porter sur des
nominaux importants.

Les caractéristiques extrêmement proches des deux portefeuilles A et B
et le fait qu´ils se compensent signifient que de telles activités ne
présentent que peu de risques de marché.

Ces risques existent cependant et dans le cadre du développement de ses
activités d´arbitrage, Société Générale a évidemment mis en place un
grand nombre de contrôles permettant de les encadrer : contrôle des
opérations et contrôle des risques de marché liés à l´évolution des
prix des portefeuilles des instruments financiers.

La fraude exceptionnelle qui nous a touchés a consisté à détourner ces
contrôles ou à les rendre inopérants : le trader a introduit au sein du
portefeuille B des opérations fictives, afin de laisser croire que ce
portefeuille venait bien compenser le portefeuille A qu´il avait
acheté, alors qu´il n´en était rien.

Les opérations fictives étaient enregistrées dans les systèmes de
Société Générale mais ne correspondaient à aucune réalité économique.

2. Mode opératoire de la fraude

Le trader incriminé était salarié du groupe depuis 2000. Il a d´abord
travaillé pendant 5 ans en tant qu´agent de différents middle-offices
(l´un des départements qui contrôle les traders). En conséquence il
connaissait très bien l´ensemble des procédures de traitement et de
contrôle de Société Générale. En 2005, il est devenu trader dans la
division en charge des arbitrages.

Dans le cadre de son activité d´arbitrage, le trader a constitué un
premier portefeuille A composé d´opérations bien réelles d´instruments
financiers (les futures) reproduisant l´évolution de grands indices
boursiers européens (Eurostoxx, Dax, FTSE.).

Les instruments financiers composant ce portefeuille, bien réels et
cohérents avec les volumes traités par une grande banque
d´investissement, faisaient l´objet de contrôles quotidiens et
notamment d´appels de marges avec les principales chambres de
compensation. Dans la mesure où l´achat de ces instruments était bien
réel et considéré comme tel par Société Générale, ces appels de marge
étaient vérifiés et réglés ou reçus par la banque.

Les risques nés des engagements pris par la banque sont pilotés et
contrôlés quotidiennement. Dans le cas de cette fraude, les instruments
financiers du portefeuille A étaient en apparence compensés par les
opérations fictives logées au sein du portefeuille B, ce qui ne
laissait apparaître qu´un risque résiduel très faible.

Le trader a ainsi pu dissimuler une position spéculative de grande
ampleur, sans aucune mesure ou lien avec l´activité normale dont il
avait la charge au sein de la banque.

Pour que ces opérations fictives ne soient pas immédiatement
identifiées, le trader s´est appuyé sur ses années d´expérience de
traitement et de contrôle des opérations de marché pour déjouer
successivement tous les contrôles permettant à la banque de vérifier
les caractéristiques et par conséquence la réalité des opérations
initiées par ses opérateurs.

En pratique, le trader a réussi à détourner les contrôles en place en
combinant plusieurs techniques de fraude : - tout d´abord en donnant à
ses opérations fictives des caractéristiques qui limitaient les
occasions de contrôle : par exemple, il choisissait des opérations très
spécifiques sans mouvement de trésorerie ou d´appel de marge et qui ne
nécessitaient pas d´envoi de confirmation immédiat ; - en usurpant les
codes d´accès informatiques appartenant à des opérateurs pour annuler
certaines opérations ; - en falsifiant des documents lui permettant de
justifier la saisie de ses opérations fictives. - en faisant en sorte
que ces opérations fictives portent sur un instrument financier
différent de celles qu´il venait d´annuler, afin d´augmenter ses
chances de ne pas être contrôlé."

CONCLUSIONS :

1 Ce n'est pas en faisant de l'arbitrage que Kerviel a perdu tout cet
argent, c'est au contraire en prenant des positions directionnelles
tout en SIMULANT l'arbitrage

2 le problème ne porte pas sur les techniques de l'arbitrage, mais sur
le fait qu'il est tentant de préférer prendre des positions
directionnelles plus rentables (potentiellement) mais plus dangereuses
; c'est donc un problème humain, un problème de maitrise de soi
(résistance à la tentation) au niveau du trader ; et un problème de
maitrise des controles au niveau de la hiérarchie ; dans une petite
boite comme ABC, on imagine mal qu'un employé puisse longtemps
pratiquer de telles simulations.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 18:41

28.01.2008


L'argent.

Pouvoir d'achat, subprimes, ruines boursières, plus que jamais l'argent étale sa toute-puissance sur nos écrans d'ordinateurs. Miroir aux alouettes, nerf de toutes les guerres, arme de tous les pouvoirs, but et instrument, l'argent cristallise nos rêves les plus désespérés comme les plus fanatiques. Il est tout, il peut tout. Comme le dit si bien Victor Hugo, il "produit la richesse en créant la misère".
Il n'a pas d'odeur, mais il a une logique et plus que toute autre, cette logique est implacable, incontournable, inexorable. Pour y satisfaire, on jette chaque jour des milliers de gens à la rue, on démantèle des entreprises sidérurgiques rentables, on pollue, on dévaste, on déforeste, on meurtrit, on contamine. On écrase. On pille.
Dans la profondeur de l'Afrique, des enfants sont payés quelques centimes pour extraire des cailloux qui, dès leur première vente, prendront le nom de "pierres précieuses", fileront à travers la jungle ou la forêt, le désert puis l'océan, qui jusqu'à Bangkok, qui jusqu'à Amsterdam, pour finir taillées et montées au cou d'une grosse dame ou, pire encore, au collier du chien acariâtre de la grosse dame aigre, en ayant volé sur un tapis de billets de banque.
Pour de l'uranium et du pétrole, des milliers d'enfants meurent au Darfour. Pour des diamants, des milliers d'enfants meurent au Congo. Pour des lignes comptables de multinationales, des milliers d'arbres tombent chaque jour au Brésil. Pour du pétrole, on fait fondre la glace du pôle et on prend le risque de tuer des centaines de milliers de pauvres gens, partout dans le monde, noyés par la montée des eaux, privés de leur terre cultivable. Pour je ne sais quelle folie, on a desséché une mer intérieure entière en Sibérie, creusant un immense désert dans une région fertile. Folie des hommes. Folie de l'argent.
Pour le confort de quelques-uns, on spolie, on bafoue, on humilie, on dépouille. On tue. On ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs.
Et les pauvres, sans cesse appauvris, pleurent et meurent. Et quand dans cette boue sanglante, dans cette misère lépreuse, dans ce monde brutal, une voix s'élève pour dire "l'argent pour tous", alors toutes les mains se tendent, tout le monde vient, accourt, rampe s'il le faut, écrase son voisin encore plus pauvre que soi, bouscule, se précipite et tend les mains pour la manne.
Lorsque je me trouvais en Haïti pour la dernière fois, l'été 2002, l'ex-père Aristide, un prêtre salésien défroqué et marié depuis qu'il était président du pays, avait lancé un vibrant appel à son peuple pour que les gens placent leur argent dans une chaîne de mini-banques pour très pauvres.
Il faut imaginer ce qu'est Haïti, depuis des décennies l'un des cinq pays les plus pauvres du monde. Il faut y être allé pour comprendre ce que signifiaient les mots du président qui devait tout aux pauvres : dans ces banques de quartier, nées de nulle part, on promettait des intérêts des comptes courants tout à fait mirobolants : 10% par mois, 15%, 50%, n'importe quoi. Et les pauvres, ces gens qui vivent dans la rue, qui vendent sur les trottoirs, qui n'ont rien, ne valent rien, ne peuvent rien, on tiré de leur absence de poches chacun quelques misérables billets de banque, souvent reçus d'un parent expatrié. En quelques mois, le système collecta l'équivalent de 80 millions de dollars américains, soit nettement plus de 10% du PIB annuel du pays.
Et bien entendu, ce n'était qu'une escroquerie, d'un type bien connu : on rémunère les premiers placements avec l'argent de la seconde vague et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait asséché les liquidités potentielles. Alors, on met la clef sous la porte et personne ne retrouve plus sa mise de fond initiale, tout le monde est grugé, ruiné.
Et c'est le président des pauvres lui-même qui les avait lancés dans cette ténébreuse et monstrueuse affaire.
Quelques mois plus tard, il était renversé.
Aux États-Unis, dans un but peut-être louable, quelqu'un a eu l'idée de proposer à des quasi-SDF d'avoir enfin, et pour toujours, un toit, des murs à eux, une demeure, un pignon sur la rue, une vie, une vraie, à crédit.
Quel crédit !
Puis on a fait des paniers de créances de ces pauvres gens, de ces misérables à qui on a vendu un rêve qui devient cauchemar, ces créances, qui ne sont que du vent, sont devenues du rêve puis du cauchemar pour des gens plus riches, des morceaux de titres cotés en bourse, une goutte d'eau dans l'océan des placements financiers du monde, tout en réseau. Puis crac, la vérité est apparue : les pauvres sont pauvres, ils ne peuvent faire face ni à la hausse des taux ni même aux remboursements. Patatras. On ne sait pas bien combien va coûter ce cauchemar aux établissements financiers américains : selon les sources sérieuses, la fourchette évolue entre 400 milliards de dollars et des milliers de milliards (on croit rêver : des milliers de milliards !) de dollars.
Mais ceux qui ont créé le système ne s'en vont pas, ne perdent rien, tout juste un accroc de quelques semaines dans leur carrière. Ils balaient le revers de leur veston de tweed et, un peu contrariés, vont passer l'après-midi à jouer au golf, pour tenter d'oublier... ces petits tracas.
Quand Nicolas Sarkozy a dit "je serai le président du pouvoir d'achat", il n'a rien fait d'autre qu'Aristide, rien d'autre que les marchands de subprimes. Les électeurs du peuple, qui ont voté pour lui, s'apprêtent à le lui signifier avec colère. Il a menti. Et son mensonge ne profite qu'à des Lagardère, des Bouygues, des Dassault, des Bolloré, qui roulent carrosse en Ferrari et dînent à la table du roi président à Versailles l'Élysée, avant de passer leurs nuits dans la soie avec des top-modèles. On a pris l'argent des pauvres pour le donner à des milliardaires qui en ont déjà trop.
Sarkozy avait oublié de terminer sa phrase, son slogan de campagne, je la complète : "travailler plus pour gagner plus", certes, mais pour gagner plus "de misère".
"...qui produit la richesse en créant la misère".
Et vient l'affaire de la Société Générale.
Là, on atteint des sommets : 5 milliards d'Euros de pertes pour un seul établissement financier, dix fois le PIB d'Haïti, cinq millions de mois de SMIC, quatre cent mille ans de SMIC, la carrière entière de dix mille smicards, en une seule journée.
Pourquoi ? Parce qu'on a grugé, au fin fond de l'Arkansas, une famille de pauvres gens, en leur faisant miroiter une maison, un foyer, une vie meilleure. Les pauvres deux fois victimes, deux fois volés. Car qu'on le veuille ou non, le Bigouden Jérôme Kerviel n'est pas le vrai coupable de l'affaire : le vrai coupable, c'est la logique spéculative. Miser de l'argent comme aux courses, il faut bien que parfois, ça se termine mal.
Il jouait à la hausse. Sans l'aval de ses supérieurs ? Peut-être. L'enquête le dira. Peut-être.
Le scénario d'un trader qui végète dans l'ombre et qui, tel un savant fou, croit qu'il peut devenir l'inventeur génial d'une stratégie spéculative impériale, ce n'est pas totalement impossible, après tout. Pas totalement.
Vous me direz : après tout, dans l'affaire, c'est une banque et ses actionnaires, qui perdent. Tant pis pour eux, ils se referont une prochaine fois, ou bien ils échangeront leur Ferrari contre une Porsche.
Peut-être.
Mais ... comment dire ? Je n'y crois pas : pour récupérer leur mise de fond, les puissances financières vont trouver d'autres pigeons, c'est tout.
Et si par hasard c'est la Société Générale elle-même qui a conduit de folles spéculations qu'elle fait endosser à un trader compréhensif, bientôt dédommagé en Suisse ou à Nassau, on s'en doute, eh bien, la vérité ne se fera jamais jour, le drame creusé dans la chair des pauvres restera impuni et la danse des milliards au rythme des misères reprendra. Deux fois plus fort, deux fois plus désespérée.
Et nous, qu'est-ce qu'on fait ?
http://jour-pour-jour.hautetfort.com/archive/2008/01/28/l-argent.html
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marco11

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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Jan 2008 - 18:59

On regarde cette triste réalité.
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MessageSujet: Re: Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale   Fraude de €4,9 milliards à la Société Générale - Page 2 Icon_minitime

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