est ce bien raisonnable?

Le maire de Vendôme veut "servir" sa ville jusqu'à son "dernier souffle"
LE MONDE | 29.01.08 | 14h46 • Mis à jour le 29.01.08 | 14h46(Blois, correspondant)



Maire (PS) de Vendôme (Loir-et-Cher) depuis 1989, Daniel Chanet brigue un nouveau mandat. En réclamant "un vote d'adhésion", et non pas de "compassion", il s'efforce d'aller chercher les voix qui ne lui seraient pas spontanément acquises.

M. Chanet avait dévoilé sa maladie au printemps 2005 : "Atteint d'un cancer du colon non limité à cet organe, je m'engage dans une chimiothérapie de trois mois." "J'ai bon moral, j'ai confiance, je vais me battre", avait-il ajouté, en précisant qu'il entendait bien rester en fonction : "Il faut que je continue à travailler pour Vendôme. La mairie, c'est toute ma vie. Si on me l'enlève..." "J'ai une estime sincère pour lui. Une estime que je devine réciproque", avait alors déclaré Pascal Brindeau, conseiller municipal d'opposition (UDF).


Hiver 2008 : M. Chanet, 56 ans, a annoncé qu'il se représenterait aux élections municipales et cantonales. Lorsqu'on l'interroge sur sa santé, M. Chanet pointe son index sur sa poitrine puis sur son abdomen : "J'ai quatre cancers." Interventions chirurgicales, chimiothérapies, protocoles expérimentaux, hospitalisations d'urgence, le maire ne tait rien. "Ma ville c'est ma vie, ma vie c'est ma ville", répète-t-il, en se fixant pour objectif de "servir Vendôme jusqu'à (son) dernier souffle."

Célibataire sans enfant, cet homme austère, ancien ouvrier ajusteur puis enseignant, avait coutume de dire : "Loin de ma ville, je m'ennuie, je suis malade." Aujourd'hui, il lance, bravache et souriant : "Ma ville, c'est mon EPO." Il assume tout, expose tout, a tout prévu. Lors des voeux à la population, le maire interrompt son discours et s'éclipse un moment dans les loges du théâtre du Minotaure. La salle se fige. Puis il revient et lâche une tirade assassine sur la différence entre boussole et girouette en politique.

Sa première adjointe, Geneviève Guillou, sera candidate sur la liste conduite par M. Brindeau (Nouveau Centre). M. Chanet feint de ne pas regretter cette "trahison politique". Mme Guillou est "une excellente gestionnaire, mais ce profil ne pouvait plus me convenir : j'ai besoin d'une première adjointe qui soit "maire suppléante" pour le temps de mes soins".

Je me demande si ce n'est pas le combat de trop. Beaucoup se sont intérrogés, à juste titre, sur les capacités de Mitterand à gouverner à la fin de ses mandats...
En face, une liste fourre-tout, soutenue par l'UMP et le nouveau centre, avec l'ombre de Maurice Leroy.
Peut-être que le Modem pourra jouer les troubles fête, dans ce combat si particulier.

Raisonnable , je ne crois pas (il devrait plus se reposer) mais passionné , j'en suis sur.

Il a forcément une petite flamme qui le pousse à continuer ; je dis "chapeau bas" !

j'ai l'impression que le message est "si je m'arrête, je meurs !"