Diplomatie Française

bakchich 23/02

23 février 2008 par Jacques-Marie Bourget

Durant le dîner du Crif, il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy a aussi prononcé une formule choc : « Je m’engage à ne jamais serrer la main de quiconque ne reconnaîtrait pas Israël ». Cette déclaration n’est pas passée inaperçue au Moyen-Orient, ni chez les marchands de canon qui prospectent les pays arabes.


Le discours de Nicolas Sarkozy devant les tablées du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) prend la forme d’un piège à retardement. C’est d’abord Bakchich qui réveille les laïcs en leurs signalant que le Président de la République, outre le devoir de mémoire envers les 11 000 enfants juifs morts en déportation, a programmé l’arrivée des religieux dans l’enceinte de l’école communale. En déclarant : « Nos enfants ont aussi le droit de rencontrer, à un moment de leur formation intellectuelle et humaine, des religieux engagés qui les ouvrent… ».

L’effet flash des paroles de notre fou de Dieu nous a-t-il aveuglé ? Une autre pépite restait encore cachée entre les mots du mari de Carla. Et ces syllabes, le monde arabo-musulman, pour parler global façon Claude Guéant (le secrétaire général de l’Elysée), les a tout de suite captées. L’enchère est intervenue quand Nicolas Sarkozy a déclaré : « Je m’engage à ne jamais serrer la main de quiconque ne reconnaîtrait pas Israël ». Et toc.

« Comment le président va-t-il nous rendre visite ? » dit-on à Tunis
Prononcées au Bois de Boulogne devant les fidèles du Crif et leur invités où l’on trouvait tout le gouvernement, sauf Dominique Bussereau (coincé dans un aiguillage du ciel), une bonne partie de l’opposition et même la déléguée de la Palestine, cette promesse n’engage que celui qui la formule.

Mais à Tunis, c’est la panique. Avec une question clé : « Comment le président Français va-t-il faire pour nous rendre visite (bientôt), sans serrer la main de notre leader bien aimé, le président Ben Ali ? » Outre l’Egypte et la Jordanie, aucun pays arabe, avec à sa tête la Ligue, ne reconnaît Israël !

Quand Sarko a embrassé Boutef à Alger, c’était étreindre un homme qui ne reconnaît pas Israël. Donc pas de baiser à venir pour Ben Ali… Pourtant, après Khadafi et depuis le 1 janvier, avant son show avec embrassades à Ryad, lieu géométrique d’un très ferme refus d’Israël, le locataire de l’Elysée a notamment serré la main de Musharraf, celle du Sultan de Brunei, puis celle encore de Fouad Siniora, président du Conseil du Liban. Autant de représentants de pays qui tournent le dos à Israël.

Difficile, avec cette nouvelle politique, de vendre des Rafales et des centrale nucléaires, disent dans l’ombre nos marchands de canons, très frileux sur la bientraitance des Arabes quand ils sont riches. Difficile de vendre ? Essayez Tsahal.

" quand sarkozy annonce qu'il ne va jamais le faire, c'est qu'il va le faire comme tout bon professionnel de la politique : j'avance d'un pas tout en sachant que j'aurais toujours la possibilité de reculer de deux"

Il ne devait pas serrer la "pogne" de Poutine.....

Tension Paris-Berlin
LE MONDE | 23.02.08 | 14h40 •


Officiellement, ce n'est qu'une question d'emploi du temps. Entre partenaires, il faut rester courtois. Le report de trois mois de la prochaine rencontre franco-allemande au sommet, qui devait avoir lieu le 3 mars à Straubing, en Bavière, est dû au "calendrier chargé" de Nicolas Sarkozy. Rien à voir, dit-on, avec les divergences persistantes entre Paris et Berlin sur le projet français d'Union méditerranéenne. Il n'en reste pas moins que le prétexte invoqué ressemble fort à une maladie diplomatique. Quoi qu'en disent les deux protagonistes, les relations entre le président de la République française et la chancelière allemande ne sont pas bonnes. Il faut sans doute remonter au calamiteux conseil européen de Nice en décembre 2000 pour trouver une atmosphère aussi maussade dans les rapports entre deux pays qui passaient naguère pour le moteur de l'Europe.



Cette situation s'explique par plusieurs raisons. L'une est classique : chaque fois qu'il y a eu un changement de dirigeant en France ou en Allemagne, les nouveaux partenaires ont eu besoin de quelques mois - parfois de quelques années - pour retrouver un rapport de confiance. A cette règle générale s'ajoutent aujourd'hui une sorte d'incompatibilité d'humeur entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ainsi que des divergences de fond. Le comportement vibrionnant et le ton familier du président de la République ont le don d'irriter une chancelière connue pour sa pondération, sa prudence, voire - disent ses critiques - son immobilisme.

D'autre part, les Allemands reprochent à leurs nouveaux interlocuteurs français de s'attribuer tous les mérites des succès européens, de prendre des initiatives les concernant sans les consulter ou d'user de plusieurs langages selon qu'ils sont à Berlin ou à Paris.

C'est particulièrement vrai de l'idée d'Union méditerranéenne, dans laquelle le gouvernement allemand décèle un risque de division de l'Union européenne. Tantôt les responsables français ramènent la proposition à une simple collection de quelques projets concrets, tantôt ils tentent, sans succès, d'obtenir le soutien de Berlin à une grand-messe qui réunirait, sous présidence française, les deux rives de la Méditerranée.

Les autres différends concernent aussi bien la politique africaine - Berlin a refusé de participer à la force européenne au Tchad - que la politique monétaire. Bien que n'ayant pas été toujours vertueuse, l'Allemagne tance la France pour ses déficits et s'agace des critiques françaises contre la Banque centrale européenne.

Rien de bien nouveau ? Peut-être. Mais, depuis qu'il est à l'Elysée, M. Sarkozy n'a pas montré un grand attachement à la concertation franco-allemande, à laquelle tous ses prédécesseurs avaient fini par se rallier. Combien de temps lui faudra-t-il pour en comprendre la nécessité ?

site officiel francediplomatie.gouv

Rapport de l’AIEA sur les activités nucléaires de l’Iran (23 février 2008)





Communiqué du ministère des Affaires étrangères et européennes (Paris, le 23 février 2008)

La France remercie le Directeur général de l’AIEA et ses équipes pour ce nouveau rapport qui témoigne des efforts de l’Agence pour faire la lumière sur les activités nucléaires passées et présentes de l’Iran.

Le rapport montre que l’Iran, sous la pression de la communauté internationale, a apporté de nouveaux éléments de réponse aux questions de l’AIEA. Mais des incertitudes importantes demeurent, en particulier sur des activités « pouvant avoir une dimension nucléaire militaire », que l’Agence qualifie à juste titre de « sujet de sérieuses préoccupations ».

L’Agence expose en détail ces activités, dont elle estime que certaines pourraient relever « d’activités de recherche et de développement sur des armes nucléaires ». Elle souligne par conséquent dans son rapport qu’elle n’est pas en position de déterminer la vraie nature du programme nucléaire iranien.

D’autres éléments complémentaires donnés par l’Iran soulèvent de nouvelles interrogations. L’Agence a pu visiter de nouveaux sites où sont testés des centrifugeuses de « nouvelle génération », ce qui traduit une accélération du programme de centrifugation, alors que ces efforts considérables pour développer ces technologies très sensibles n’ont pas de rationalité civile.

Comme le rappelle le Directeur général de l’AIEA, il est indispensable que l’Iran se mette en conformité avec toutes les demandes de la communauté internationale, formulées par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA et par le Conseil de Sécurité des Nations Unies et qu’il rétablisse la confiance dans la finalité exclusivement pacifique de son programme nucléaire, ce que l’Agence n’est pas aujourd’hui en mesure d’attester.

La "Diplome-assis", ou "assis sur tout diplômes"?

Jacquot le croquant à fait de Million le couillon un des DG
de la FAO.

Canicolas Minus fait du bichon lourdais, l'invraisemblable douste blabla,
le N°2 de l'ONU.

Détail : l'un comme l'autre parle couremment Français
dans toutes les langues...

Comment dit-on, en langage sarkonusien :
- PISTON
- COMPETENCE
?

pardon, mais je n'ai rien compris à ton message !

Faut déchiffrer le Himente

hirmente a écrit:

Canicolas Minus fait du bichon lourdais, l'invraisemblable douste blabla, le N°2 de l'ONU.

N'exagérons rien, ce n'est qu'un conseiller pour la mise en place d'une taxe aérienne, bref, pas grand chose, juste ce qu'il fallait pour faire plaisir au Sark...

Le n°2 de facto est un autre français, Jean-Marie Guehenno, responsable des opération militaires.

hirmente a écrit:

Détail : l'un comme l'autre parle couremment Français
dans toutes les langues...

C'est sur, que ce type ait pu être Ministre des Affaires Etrangères me surprendra toujours (enfin DdV gérait tout depuis Matignon).

d0m1 a écrit:

pardon, mais je n'ai rien compris à ton message !

on est 2

c'est pourtant simple :
1.- Charles Millon, qui flirtait avec le cyclope, a été bombardé à la FAO par Chirac
pour régler le problème des municipales de Lyon, à l'époque.
2.- Sarko vient de planquer Douste Blabla en le faisant bombarder VICE(!) secrétaire général de l'ONU:mdr:
(certes, pour inaugurer un ridicule chrysanthème dont Chirac
nous a laissé les vieilles fleurs)
avec tout ce qui va avec, limo, plaques diplomatiques, voyages, chauffeur etc.
alors qu'il est totalement incapable de s'exprimer dans une autre langue que le Français.
Tout ça pour une petite fiote comme Douste,
sur les moeurs duquel courent de bien étranges rumeurs.
La France va ENCORE être ridiculisée.
Mais à part ça...

le sens du message est beaucoup plus clair...

hirmente a écrit:

Tout ça pour une petite fiote comme Douste,

Je trouve juste que ça va un peu loin

quelqu'un pourrait me traduire en espéranto ?
je n'arrive pas à suivre...

Librecour :
Justement, en es-tu si sur(e) ?

Hloben (ite?):
+

@hirmente
Oui j'en suis certain, faire des attaques comme celles là n'élève en rien le débat pour moi, mais ce n'est qu'une opinion perso

C'est bien de vouloir élever le débat, mais il fut aussi savoir
dire leur fait à nos adversaires:boxe: (dans le cas douste blabla , nos ennemis:tir: ).
Eux ne s'en privent pas.
Comme disait coluche,
aux JO, on y va pour participer,
les autres, pour gagner.
Pas étonnant qu'ils gagnent :
ils emploient toutes les ficelles,
alors que trop, parmi nous se la jouent encore enfant de Marie...

Pour ceux qui n'ont pas compris que la politique était rude,
voyez ce qu'emploient le minus et sa bande(Yade, MAM etc.)

ArnaudH :
MOI, dieu me préserve,
je ne suis PAS redevable de belles pensées,
comme toi.
chacun son job.

parfait hirmente insulte qui bon te semble en te donnant toutes les excuses du monde, à l'image d'une cours de maternelle, c'est lui qui a commencé...

Si je dis sur un autre fil qu'il est navrant que le président traite de con un citoyen, permet moi de dire que je ne trouve pas mieux que tu utilise ces termes.

Après si pour toi la politique se limite aux insultes, et si tu pense que c'est faire preuve de faiblesse que de ne pas insulter, libre à toi, mais ne donne pas des leçons aux autres pour qu'ils aillent dans ton sens

C'est pour cela que je ne poste pas en rouge sur ce point. C'est mon opinion personnelle (et je la partage, lol).

Je suis d'accord avec toi sur l'angélisme excessif par moments (qui peut nuire dans la pratique réelle de la politique, sport de combat et sport stratégique), mais pas sur ce point précis, le but n'étant pas non plus d'aller plus bas que terre alors que les faits suffisent d'eux mêmes (cette nomination à l'ONU est indécente compte tenu du peu d'envergure du personnage).

Après chacun son opinion et ses préférences (je suis rarement partisan de la stratégie unique qui devient trop visible et trop facile à contrer).

on me disait dans ma jeunesse que les insultes vennaient quand on était à cours d'arguments...

Report sans explications d'une rencontre entre les ministres français et allemand des Finances
Nouve'l OBS AP | 25.02.2008 | 14:22
PARIS/BERLIN -- Une rencontre prévue mardi entre les ministres allemand et français des Finances et les présidents des deux banques centrales a été annulée, a annoncé lundi le porte-parole du ministère allemand des Finances Torsten Albig.

Il n'a pas précisé pourquoi cette rencontre avait été annulée. Selon Bercy, cette réunion a été en fait "reportée" et non "annulée".

Le ministre allemand Peer Steinbrueck et le président de la "Bundesbank" Axel Weber devaient rencontrer mardi à Paris leurs homologues français Christine Lagarde et Christian Noyer.

"Les relations entre l'Allemagne et la France sont bonnes", a assuré le porte-parole de la Chancelière allemande Angela Merkel, Ulrich Wilhelm, alors qu'on lui demandait lundi si ce report était dû à des désaccords politiques entre Paris et Berlin.

C'est la seconde rencontre franco-allemande reportée en moins d'une semaine. Le quotidien allemand "Die Welt" avait affirmé vendredi qu'une réunion prévue entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel le 3 mars en Bavière avait été reportée au 9 juin à Hanovre en raison de désaccords sur l'Union méditerranéenne. La chancelière allemande a fait part à plusieurs reprises de ses réticences vis-à-vis de ce projet, voulu par le président français.

Le porte-parole du gouvernement allemand Thomas Steg avait alors affirmé que la rencontre était reportée en raison de problèmes d'agenda de Nicolas Sarkozy, le président français rentrant tard de sa visite officielle en Afrique du Sud. AP

lundi 25 février 2008, mis à jour à 17:14
l'express 25/02
Paris-Berlin
"Sarkozy et Merkel ne communiquent plus"
Propos recueillis par Marie Simon
Le sommet franco-allemand prévu en Bavière le 3 mars a été reporté: un simple problème de calendrier, selon Paris et Berlin. Mais ce report pourrait refléter de profonds différends, notamment sur l’Union méditerranéenne. Le point avec notre correspondante, Blandine Milcent.

Ce report n’est-il dû qu’aux calendriers trop chargés de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel?
L’Elysée et la Chancellerie allemande l’affirment. Mais un article du quotidien Die Welt évoquait, vendredi, des divergences profondes notamment sur l’Union méditerranéenne. Paris voulait que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel co-signent une contribution dans un grand journal de chaque pays afin de promouvoir cette idée, avant de se retrouve en Bavière. Ce que la chancelière allemande a refusé de faire, soulignant qu’il n’existait pas de base franco-allemande commune sur ce sujet.

En quoi les positions française et allemande divergent-elles au sujet de l’Union méditerranéenne?
Nicolas Sarkozy veut une Union entre les pays riverains de la Méditerranée, ce qui inclue les pays non européens d’Afrique du Nord par exemple… mais exclut d'autres pays comme l’Allemagne ou la Pologne. Berlin refuse de voir se créer une structure parallèle à l’Union européenne, de laquelle seraient exclus des pays membres de l’UE. L’Allemagne estime en effet qu’elle serait concernée par des questions comme l’immigration que cette Union méditerranéenne pourrait traiter.

Etait-il prévu que la question soit abordée le 3 mars prochain?
Oui, c’est justement pour parler de ce sujet que les deux dirigeants devaient se retrouver, ainsi que pour préparer la présidence française de l’UE qui commence le 1er juillet prochain. Nicolas Sarkozy prévoit d’ailleurs d’organiser un mini-sommet consacré à l’Union méditerranéenne, les 13 et 14 juillet, donc très rapidement après le début de cette présidence. Le premier jour, devait se réunir les potentiels membres de cette Union, rejoints seulement le lendemain par les autres pays membres de l’UE. Ce qui déplaît à Berlin.

La discussion est reportée au 9 juin. C’est une date très éloignée.
Oui, cela ressemble fort à une annulation! Les deux dirigeants se verront, en passant, le 3 mars prochain à l’inauguration du CEBIT, le salon de l’électronique qui se tient à Hanovre. Mais ce n’est pas pareil. Et le 9 juin, il s’agit d’un conseil des Ministres, un cadre très différent, car ce mini-sommet était de type "Blaesheim", c’est-à-dire une rencontre informelle comme celles qui ont lieu tous les deux mois entre les dirigeants de deux pays. Cette "tradition" a été mise en place depuis 2001, à l’issue du sommet de Nice, alors que les relations entre la France et l’Allemagne étaient très mauvaises. Il s’agissait alors de permettre à Jacques Chirac et l’ancien chancelier Gerhard Schroeder de rétablir une certaine communication.

Ce report-annulation est donc mauvais signe pour les relations franco-allemandes.
Plutôt, oui. Non seulement les tempéraments de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont très différents mais les différends s’accumulent : le président français a par exemple abordé la question nucléaire allemande en avançant que les énergies renouvelables ne suffiraient pas, en plein conseil des Ministres allemand. Mais ce n’est pas à lui d’en décider. Sa façon de tout ramener à lui comme de dire "le traité européen, c’est moi", irrite beaucoup en Allemagne. Vu de Berlin, les relations actuelles ressemblent aux pires temps entre Jacques Chirac et Gerhard Schroeder. Sarkozy et Merkel ne communiquent plus.

courrierinternational 28/02

FRANCE-ALLEMAGNE • Une amitié mise à mal

Avec une retenue tout apparente, la Süddeutsche Zeitung de Munich détaille les raisons de la mauvaise passe que traverse le couple franco-allemand. La responsabilité en revient pour l'essentiel au président français, qualifié de "vantard" et d'"égoïste".


Le président français traverse une période difficile, il est donc peu enclin à penser à l'Allemagne. Les sondages sont pour lui plus catastrophiques qu'ils ne l'ont jamais été pour aucun de ses prédécesseurs au terme de leur première année d'exercice. Comme il veut s'occuper de tout, il commet des erreurs. Ne parvenant pas à maîtriser son caractère, il lui arrive de baisser la garde. Les municipales ont lieu en France le mois prochain, et le chef de l'Etat s'efforce de reconquérir ses électeurs déçus. C'est pourquoi les voyages en province sont, pour le moment, plus importants pour lui qu'une visite en Bavière : il ne rencontrera pas Angela Merkel à la mairie de Straubinger.

La chancelière et le président avaient prévu un rendez-vous le 3 mars prochain, mais Sarkozy s'est excusé, implorant à demi-mot la compréhension de Berlin. En revanche, il se rend en Afrique. L'Allemagne, pour l'heure, semble l'ennuyer. La vitalité sarkozienne lui permettra, il est vrai, de croiser la chancelière à l'occasion du CeBIT [salon des technologies de l'information et de la bureautique – du 4 au 9 mars 2008] de Hanovre.

Un moment, on a pu croire que la rencontre fanco-allemande [connue sous le nom de sommet de Blaesheim, car elle devait se tenir dans cette ville du Bas-Rhin] avait été rendue impossible par des difficultés d'emploi du temps. Mais Sarkozy est prêt à se libérer par tous les moyens quand il estime qu'un rendez-vous est important. C'est ce qui rend ce désistement bien étrange. Il entretient avec Angela Merkel en particulier et avec l'Allemagne en général une relation difficile.

L'Allemagne et la France se hérissent mutuellement. Si, en Allemagne, on exprime de la frustration face à ce président, les sentiments de Sarkozy vis-à-vis du partenaire d'outre-Rhin frisent une indifférence ostensible. Le président affiche son égoïsme, et un refus vient rarement seul : le fait qu'il ait ordonné à sa ministre de l'Economie Christine Lagarde de l'accompagner [ce 28 février] dans le village – certes charmant – de Saint-Bonnet-de-Rochefort et d'annuler ainsi une rencontre prévue de longue date avec [le ministre de l'Economie et des Finances allemand] Peer Steinbrück est un affront. Même les porte-parole, habituellement diserts, peinent à ne pas reconnaître la gravité de l'événement.

Tout semblait pourtant prometteur, quand Nicolas Sarkozy, immédiatement après sa prise de fonctions, s'était rendu à Berlin. Enthousiaste, il avait assuré que "pour la France, l'amitié franco-allemande est sacrée", et que "rien ne peut remettre cette amitié en question". Dix mois plus tard, on s'aperçoit qu'il ne s'agissait que d'une entente de façade.

Sarkozy a un penchant pour les grandes déclarations et se vante volontiers, ce qui suscite l'indignation d'une chancelière qui, en comparaison, pratique volontiers l'autocritique. Sarkozy se vante quand il brandit le sauvetage de l'Europe comme une décoration parce qu'il a fait adopter le minitraité de l'UE avec brutalité, aggravant une crise provoquée d'ailleurs à l'origine par la France. Récemment, il a réussi à exaspérer pour longtemps les Allemands avec son projet d'Union de la Méditerranée voué à l'échec.

Une entente entre Sarkozy et Merkel ne semble donc pas en vue sur le plan émotionnel, et encore moins sur le plan politique. Ce n'est pas en s'embrassant sur les deux joues que l'on compense l'absence de cordialité. La relation franco-allemande ne prospérera de nouveau que lorsque Sarkozy aura surmonté son malaise sur la scène intérieure.


Gerd Kröncke
Süddeutsche Zeitung

Quelle crédibilité pouvons nous encore avoir auprès de nos voisins européens :

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/02/absences-franai.html