Chers amis, j'ignore si vous êtes parvenus à poster sur le forum officiel ou à envoyer une lettre "privée" à François Bayrou, mais moi, non.Pourtant, il serait vital que les impressions
des militants impliqués dans les campagnes municipales de leur ville puissent nourrir le débat. Je vous propose donc cette copie
"[size=12]Des circonstances nationales :
Je ne crois pas utile de m’attarder sur le contexte national dans lequel évolue notre jeune MoDem nouveau né, ne l’oublions pas, ni sur les possibles tumultes que vont amener les résultats du second tour de l’élection. D’autres, parmi nous, seront ici plus qualifiés que moi pour vous en dépeindre les implications et vous en expliquer l’influence, notamment, sur le score obtenu.
Une confusion de tous les instants :
Nous devons, il me semble, admettre notre impréparation, notre manque d’habileté et de réactivité stratégique, notre absence de rendement en terme d’efficacité que ce soit logistique ou médiatique.
Notre positionnement brouillon, loin d’être perçue comme ce qu’il est réellement, c'est-à-dire une liberté et un respect des circonstances locales a été mal compris. Parce que « Le siège » a été incapable d’édicter une charte graphique encadrant les publications se réclamant du MoDem beaucoup de mise en page étaient calamiteuses, illisibles, et surtout abosluement pas reconnaissable par le public.
Un leader plein de charme :
François Bayrou a raison. Mais en dehors d’une
émotivité non sans charme au moment du difficile verdict et de l’ élection
perdue, nous n’avons entendu AUCUN PROPORS fort, simplement des accusations (même si elles sont vraies). Non ! Il fallait que les Français entendent, « nous avons manqué de très peu la victoire, malgré tout ce qui est fait pou étoufferle MoDem et LA PROCHAINE FOIS nous serons plus forts, et nous l’emporterons. Jesuis HEUREUX ce soir d’avoir vécu cette campagne où j’ai senti les Français intéressés par nos idées etc… » A la place nous avons eu un orateur au verbe simple et clair d’habitude, transformé en conférencier de « connaissance du monde » le verbe nomade et la conviction vagabonde, luttant pour retrouver le brio et la clarté qu’il n’a pas su faire passer dans ses rangs, lui qui avait pour seul devoir de véhiculer l’essentiel : être lui-même, porter haut la fierté de notre idéal tout neuf.
Conclusion (provisoire)
Points positifs : Un profond sentiment d’appartenance, de cohésion et de conviction partagé. Le sensation d’être à sa place dans une famille politique nouvelle à laquelle moi comme beaucoup d’autres, ici et ailleurs, continuons de croire fermement.
Points négatifs : Un sentiment latent mais continu de désordre, d’imprécision, d’incertitude. L’impression à la fois d’être livré à
soi même et d’être étouffé en tant que militante locale et nationale. La
sensation de devoir pallier et camoufler aux yeux du public un amateurisme
démesuré dont je redoutais fortement, peut-être comme d’autres d’ailleurs, les malheureux effets.
Une Communication désastreuse :
Que l’on pardonne la dureté de mon propos, mais mon regard est celui, sans concession, c’est vrai, aigu mais exercé, d’un expert dans ma profession, le prêt-à-porter informatique, le sûr mesure de la
communication visuelle et rédactionnelle. Il serait trop long et vraiment aride d’expliquer en détail les bourdes et les gaffes qui nous ont coûté si cher.
Sachez simplement qu’il existe des règles pour la mise en page qui s’appuient sur des recherches scientifiques et qui sont appliquées partout, que ce soit dans les hebdomadaires, les publicités, les tracts ou même les
associations caritatives.
Ainsi on utilise jamais plus de trois polices de caractères différentes pour ne pas brouiller le message et ceci a été respecté en général.
Mais on recherche avec soin l’écartement, le corps (plus ou moins gras), la typographie, sans serif (sans empattements), avec serif (avec empattements), ou semi script (manuscrit) par exemple, ce qui modifie la réponse de l’œil vis-à-vis du texte et donc l’impact du document. Ainsi vous pouvez capter l’intérêt ou le perdre en quelques secondes. Il y a sur le marché des milliers de polices de caractère différentes qui toutes, ont des particularités qu’un professionnel se doit de connaître et de maîtriser
parfaitement. Il en va de même pour la présence ou non d’encadrés, de couleurs, de formes etc… Ceci porte un nom un peu barbare ; une charte graphique. C'est-à-dire les couleurs, caractères etl’ensemble des styles que l’on s’impose pour être reconnu et identifié.
Ainsi la police de caractère de la marque « Coca » est reconnue facilement dans le monde entier, par son seul graphisme.Même si vous écrivez autre chose avec cette police là, l’œil reconnaîtra toujours spontanément, «coca».
On voit donc que même s’il s’agit d’unsujet carrément soporifique pour la majorité d’entre nous, la mise au point d’une « charte graphique » est
cruciale. La couleur, nous l’avons, c’est un orange moyen légèrement poudré de gris tirant un peu sur le mauve et un bleu (couleur favorite des français) luiaussi mâtiné de mauve. Enfin c’est cela techniquement. Visuellement cela doit simplement vouloir dire « MoDem » Il faut garder l’orange mais RAJOUTER du bleu, pas le « bleu UMP » mais un autre pour rendre plus attrayante notre charte graphique
Même nos bulletins de vote étaient mal
identifiés dans beaucoup de villes !
Je conclus ici ma démonstration sur ce point, car vous imposer la liste des incohérences techniques en dehors d’être ennuyeuse, n’apportera plus rien à notre réflexion.
Tonus, tolérance, non conformisme,sobriété, modération et fermeté ce sont les qualités de François Bayrou. C’est maintenant à nous de savoir porter cette façon d’être au quotidien auprès des Limougeauds, en gardant notre âme même si, c’est vrai, cette attitude n’a jamais quitté notre cœur. Nous n’avons pas su le montrer, comme au « Monopoly », nous sommes repassés par la case départ, à nous de faire, la prochaine fois un tout autre parcours.
Une vitrine sur internet :
On vous parlera de la partialité de la presse officielle. Elle a, en effet, sa part, dans le résultat du scrutin.Cependant, nous disposions d’une arme « anti trust » qui est à l’information ce que la bombe atomique est aux guerres. Un outil de réaction si puissant, qu’il peut assurerla dissuasion. Ca s’appelle la démocratie électronique. Ca non plus on a pas su faire. Apprenez que le site internet du MoDem (site officiel) est censuré. D’ailleurs, je me suis élevée au cours dela campagne, à plusieurs reprises, contre cette négation de notre idéal.
Ce dont je parle c’est de l’insupportable boycott de tout commentaire n’étant pas totalement favorable. Ce que j’évoque et contre quoi je m’élève c’est le fait que nous avons assassiné délibérément notre victoire, en tuant notre site. Toutes les études démontrent qu’un forum « modéré » c'est-à-dire dont les contributions sont soumises à la validation du responsable du site avant d’apparaître, ne peut fonctionner que si les nouvelles réponses sont mises en ligne dans les 3 à 5 heures. Passé ce délai, les contributeurs ne se donnent plus la peine de revenir. S’il y a, comme c’est le cas, censure,le site meurt inévitablement en quelques semaines, parfois en quelques jours. Je nous vous parle pas de l’image catastrophique qui entoure alors un parti qui méprise ainsi la liberté d’expression.
Pour gagner la bataille de l’information, il aurait fallu créer l’évènement, au
début de façon artificielle en demandant à tous les militants équipés de poser des questions générales pour amorcer les dialogues. Quand on agit de la sorte, le visiteur lit les contributions, s’attarde et parfois répond. Cela génère de l’intérêt, puis une sympathie. Enfin, cela devient un lieu « à la
mode ». Et c’est ainsi que vous avez, entre vos mains, un véritable outil de contre pouvoir. Parce que nous n’avons pas eu le courage d’affronter la critique, la contradiction, la raillerie, et même parfois la violence verbale, nous nous sommes refusé le seul instrument dont nous aurions pu jouer mieux que d’autres. A travers notre imagination, notre volonté de débattre, notre courage de faire vivre la démocratie.
Pour cette faute, pour cette négation de nous mêmes, nous avons en partie mérité notre sort. Nous avons fait, en vérité, exactement ce que nous reprochions si haut et si fort aux autres. Nous avons voulu contrôler l’opinion et elle s’est défendue de la même façon qu’elle le fait toujours et qu’elle finira par le faire avec le pouvoir actuel ; elle nous a tués…
Le destin, pourtant, obéit parfois à de curieux sortilèges, et le courage demain peut transcender cette fatalité que nous n’avons pas su dépasser.
Gagner sera bientôt possible, à condition que nous fassions notre destin en utilisant notre plus belle idée : la démocratie
Merci à tous de m’avoir lue, mille pardons d’avoir été sans doute un peu longue. Pour finir je vous offre cette petite phrase que je lis souvent, pour me rappeler que les seuls combats que l’on estsûr de perdre sont ceux qu’on ne livre pas. (Voir citations)