la crise et l'Europe

Zone euro : la crise financière est de retour… :

Moody's abaisse la note de l'Espagne à AA1

ça paye la rigueur!

Irlande : le déficit va s'envoler à 32% du PIB en 2010 à cause du sauvetage de l'Anglo Irish Bank
http://www.boursorama.com/infos/actualites...

Citation :

Les fonds de soutiens accordés bénéficieront in fine aux seuls créanciers, absouts de toute responsabilité, protégés contre toute perte. En d’autres termes, on exige de ces nations de se sacrifier pour préserver la rente.

Ces deux phrases résument l'essentiel des causes de la crise et montrent le seul chemin pour en sortir.

Ils n'ont qu'a se remettre... aux moutons ...

j'espère que cette fois ci ...

ils ne vont pas prolonger le depart à la retraite jusqu'à ...90 ans ... ??
ça risque de faire un peu juste ...

La zone euro est menacée d’un retour de la récession en 2011


cure d'austérité et croissance ne font pas bon ménage.. à part ça tout va bien.. serons nous la ceinture, demain sera pire qu'aujourd'hui, et après? on se serrera encore plus la ceinture, encore un effort, on atteindra le niveau dela Chine plus vite qu'on ne le pense..

en passant 0,9% de croissance prévue pour la France.. ils sont où les 2 % de la Gourdasse?

Dans son cul.

juju41 a écrit:

La zone euro est menacée d’un retour de la récession en 2011


cure d'austérité et croissance ne font pas bon ménage.. à part ça tout va bien.. serons nous la ceinture, demain sera pire qu'aujourd'hui, et après? on se serrera encore plus la ceinture, encore un effort, on atteindra le niveau dela Chine plus vite qu'on ne le pense..

en passant 0,9% de croissance prévue pour la France.. ils sont où les 2 % de la Gourdasse?

Ce qui est surtout inquiétant dans les 0.9% de croissance pour la France, tu as 1.3% correspondant aux variations de stocks (la demande intérieure -0.1% et le solde extérieur (balance commerciale) -0.3%). Cette croissance est plus qu'artificielle. Pendant ce temps, on a Estrosi qui dit aux manifestants qu'il ne faut pas casser la reprise. Quelle reprise ?
Quant à la cure d'austérité, c'est un véritable scandale car les gvts et les institutions européennes ou autres (FMI) ont froidement décidé de sacrifier la croissance et l'emploi au nom d'une orthodoxie budgétaire malvenue aujourd'hui. Le tout en s'appuyant sur des arguments fallacieux qui ne trompent aucun économiste sérieux. Ceux qui pensent que le totalitarisme reviendra sous la forme d'un petit brun à moustaches se trompent, le totalitarisme est déjà à nos portes à travers des institutions supranationales qui ont commencé à s'affranchir des règles de la démocratie.

En parlant de l'Ofce, je vous livre quelques extraits de La crise des dettes publiques de la zone Euro de Cateherine Mathieu et Henri Sterdyniac, ouvrage L'économie Française 2010, OFCE. Ils ne mâchent pas leurs mots. C'est d'autant plus surprenant que les Universitaires ont plutôt l'habitude de propos mesurés ! C'est dire leur opposition à ce qui se prépare en Europe contre l'intérêt des peuples…

"En 2007, avant la crise financière, les pays de la zone Euro, pris globalement, n'avaient pas de problème de soutenabilité de leurs finances publiques. (…) Par contre la zone souffrait de disparités entre les pays du Nord qui pratiquaient des politiques salariales restrictives, qui engrangeaient des gains de compétitivité et accumulaient des excédents extérieurs et les pays du Sud dont la croissance était soutenue par des taux d'intérêt très bas par rapport au taux de croissance, qui accumulaient des pertes de compétitivité et de forts déficits extérieurs. (…) Le pacte de stabilité et de croissance (PSC) impose des normes rigides sans fondements économiques. (…) La commission s'accroche au respect formel du PSC, n'organise pas une réelle coordination des politiques macroéconomiques. (…) Elle ne critique pas les pays dont la stratégie de recherche de la compétitivité par l'austérité salariale pèse sur la croissance de la zone. (…) Elle n'impulse pas de stratégie de croissance, mais cherche à imposer des réformes libérales (dérégulation…) qui se heurtent souvent aux volontés des peuples, qui ne donnent pas de résultat probant et que la crise a décrédibilisées.
(…) Selon nous, la crise n'a guère modifié le niveau de la croissance potentielle. Le solde public a été affecté par des mesures temporaires de soutien de l'activité et par la sur-réaction des recettes fiscales. (…) Le solde structurel primaire reste excédentaire de 1,9 pt de PIB en 2010. Il n'est donc pas nécessaire d'entreprendre de politiques budgétaires restrictives ; la priorité doit être au contraire, de regagner les 9 pts de PIB perdus pendant la crise. Se résigner à leur perte signifierait que la zone Euro accepte de conserver un taux élevé de chômage, renonce à augmenter le taux d'activité des seniors et des femmes. (…) Maintenant ces institutions internationales (OCDE, FMI, Commission Européenne) incitent les gvts à entreprendre des politiques restrictives alors que la croissance n'est pas revenue dans la zone Euro. Comment une politique restrictive généralisée n'aurait pas des effets catastrophiques sur la croissance ? (…) Le FMI demande aux pays développés d'entreprendre des politiques restrictives de 0.8 point de PIB chaque année. (…) Si le multiplicateur est 2, ceci signifie que la croissance sera réduite de 1.6 point de PIB par an, les soldes publics ne seront pas améliorés, les ratios de dette augmenteront du fait du ralentissement économique. (…)
Cet épisode (la crise grecque) renforce le poids de partisans des politiques budgétaires et restrictives en Europe. La crise grecque permet de faire oublier la crise financière en Europe. Les pays qui ont accepté de soutenir financièrement les pays du Sud veulent imposer en contrepartie un respect scrupuleux du PSC, même si l'expérience a montré qu'elles sont inappropriées et inapplicables. La Commission et l'Allemagne veulent imposer à tous les pays membres d'inscrire un objectif de budget équilibré dans leur Constitution, de faire surveiller leur budget par des comités d'experts indépendants. (…)
Les autres pressés par la Commission de rentrer dans les clous du PSC, craignant de voir leur dette déclassée par les agence de notation, se résignent à faire des efforts de l'ordre de 1.5 pt de PIB. Pourtant, globalement, la demande est insuffisante en Europe. La situation des finances publiques de la zone est meilleure que celle des EU ou du RU. (…)
Certes divers économistes ont mis en évidence dans le passé des épisodes où une politique budgétaire restrictive n'a pas eu d'effet défavorable sur l'activité, mais cette politique était accompagnée d'une forte dépréciation du taux de change, d'une forte baisse des taux d'intérêt, de l'essor du crédit lié à la libéralisation financière. (…)
Les classes dominantes et les technocraties européennes essayent de mettre en œuvre la stratégie du choc, profiter de la crise pour imposer des réformes libérales. (…)"

Eh ben dis donc, on est mal barrés, décidément.......
Merci bcp Gribouille pour cet article.

@gribouille : Je ne comprends pas bien ces bardées de points dans le texte, et je ne puis croire que ce soit ainsi dans l'ouvrage.

peut-être un résumé avec des extraits , pas un texte complet..

Jean-Luc a écrit:

@gribouille : Je ne comprends pas bien ces bardées de points dans le texte, et je ne puis croire que ce soit ainsi dans l'ouvrage.

j'ai coupé certains développements ainsi que les passages techniques pour garder l'essentiel du message.
Mais tu as d'autres passages qui méritent le détour, par exemple :
"Les organisations internationales demandent que les ajustements se fassent par la baisse des dépenses publiques plutôt que par la hausse des impôts, sans comparer l'utilité sociale des dépenses publiques et des dépenses des contribuables frappés par la hausse des impôts, sans tenir compte de leurs impacts sur la demande. Elles réclament la mise en place de règles budgétaires, de comités indépendants de politique budgétaire. Pourtant la crise a bien montré que la politique budgétaire ne peut obéir à des règles et doit être pilotée par un pouvoir politique déterminé et courageux, ce que ne sera jamais un comité d'experts."
Plus haut je disais avoir le sentiment d'un retour du totalitarisme. Je ne suis pas le seul à le penser quand ils parlent des comités d'experts(voir également le sujet des conversations à Deauville entre la France et l'Allemagne). Munich = Deauville ?

S'il s'agit de phrases omises dans le texte, on les signale par (…) – points de suspension entre parenthèses.

Et j'en profite pour rappeler que le symbole "points de suspension", c'est 3 points, ni deux, ni quatre ou plus.

@gribouille : O.K., alors j'ai corrigé directement, c'est plus lisible ainsi.

Krugman en VF : la Grande Bretagne victime de la lubie rigoriste (RTBF)
vendredi 22 octobre


Au printemps 2010, la rigueur fiscale est devenue une mode. J’utilise le terme en connaissance de cause : le soudain consensus des Gens Très Sérieux autour du fait que tout le monde devait équilibrer les budgets là maintenant tout de suite n’était basé sur aucune espèce d’analyse sérieuse.

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L’idée que la réduction des déficits ferait en fait baisser le chômage car elle rassure les consommateurs et les entreprises est très répandue ; mais de nombreuses études historiques, dont l’une du Fonds monétaire international, ont montré que cette affirmation n’avait aucun ancrage dans la réalité.

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Dans le cas présent, les victimes sont la population britannique, qui a la malchance d’être gouvernée par un gouvernement qui a pris ses fonctions au plus fort de l’engouement pour la rigueur, et qui ne veut pas admettre qu’il avait tort.

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La Grande-Bretagne, comme les États-Unis, souffre des conséquences de la bulle immobilière et de la bulle de la dette. Ses problèmes sont aggravés par le fait que Londres est un centre financier international. La Grande-Bretagne a trop compté sur les profits des affaires pour soutenir son économie, et sur les impôts du secteur financier pour payer les politiques gouvernementales. Cette trop grande confiance dans le secteur financier explique pourquoi la Grande-Bretagne, qui entra dans la crise avec une dette publique relativement faible, a vu son déficit budgétaire atteindre 11 pour cent du PIB - légèrement pire que le déficit américain.

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Le plan du gouvernement britannique est audacieux, selon les experts. Certes. Mais il va audacieusement dans la mauvaise direction. Il réduirait l’emploi public de 490 000 fonctionnaires - l’équivalent de près de 3 millions de licenciements aux États-Unis - à un moment où le secteur privé n’est pas en position d’offrir une alternative. Il réduirait les dépenses à un moment où la demande privée n’est pas du tout prête à prendre le relais.

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Que va-t-il se passer maintenant ? Peut-être que la Grande-Bretagne aura de la chance, et que quelque chose viendra sauver l’économie. Mais il est plus que probable que la Grande-Bretagne de 2011 ressemblera à celle de 1931, ou aux États-Unis de 1937, ou au Japon de 1997. C’est-à-dire, que l’austérité entraînera une nouvelle récession économique. Comme toujours, ceux qui refusent de tirer les leçons du passé sont condamnés à le reproduire.
Sources RTBF